17-06-2004, 15:17
Acte I
Un soir, sur la route des transferts, lors d’un mercato peu agité. Deux vagabonds, Pape Diouf et Bouchet (ils ne se désignent que par leurs diminutifs, « Pape » et « Cricri »), se retrouvent pour attendre un certain Gogo (international capé), qu’ils n’ont jamais vu, mais avec qui ils pensent avoir rendez-vous.
Rue Negresko, avec femme de ménage.
Pape Diouf, assis devant une bière, essaie de trouver une solution pour l’année prochaine. Il s’acharne des deux mains sur son mobile, en ahanant. Il s’arrête, à bout de force, se repose en haletant, recommence. Même jeu.
Entre Bouchet.
_Pape (renonçant à nouveau).- Rien à faire.
_Bouchet (s’approchant à petits pas raides, les jambes écartées).- Je commence à le croire. (Il s’immobilise.) J’ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Christophe, sois raisonnable. Tu n’as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. (Il se recueille, songeant aux transferts.)
_Pape.- Assez. Aide-moi à allumer cette saloperie. (Lui tendant son portable)
_Bouchet.- Avant l’ouverture du mercato, on se serait jeté en bas de la tour FR3. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. Les abonnements vont bientôt commencer. (Pape Diouf s’acharnant sur son portable). Qu’est-ce que tu fais ?
_Pape.- J’écoute ma messagerie. Tu n’as pas de messages toi ?
_Bouchet.- Depuis le temps que je te dis qu’il ne faut pas les écouter tous les jours, tu te fais du mal. Tu ferais mieux de m’écouter.
_Pape (Faiblement).- Aide-moi !
_Bouchet.- Et pour DD ?
_Pape.- Qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu as dit qu’on attendait les abonnements.
_Bouchet (Rêveusement).- Les abonnements... (Il médite) C’est long, mais ce sera bon. Qui disait ça ?
_Pape.- Tu ne veux pas m’aider ?
_Bouchet.- Des fois je me dis qu’on exagère quand même. Alors je me sens tout drôle. (Il prend le journal, regarde dedans, y promène sa main, la secoue) Comment dire ? Soulagé et en même temps... (Il cherche)... épouvanté. (Avec emphase) E-POU-VAN-TE. (Il prend à nouveau le journal, regarde dedans.) Ca alors ! (Il tape dessus comme pour en faire changer le contenu) Enfin... (Pape Diouf, au prix d’un suprême effort, parvient à écouter sa messagerie. Il regarde son portable, tape dix fois sur dièse, regarde le niveau de la batterie, l’éteint avec des yeux vagues.) – Alors ?
_Pape.- Rien.
_Bouchet.- Fais écouter.
_Pape.- Il n’y a rien à écouter. Et toi le journal ?
_Bouchet.- Non, on n’a toujours recruté personne !
_Pape.- Ca ! On le saurait !
A la place de Gogo (l’international capé), survient un étrange attelage : le couple DD lié par l’âge, fait son entrée. N’ayant d’égal à la perle ivoirienne, que les initiales laborieusement fusionnées, Déhu et Desailly occupent un temps la une des gazettes. Marcello, que nous nommerons ainsi pour nous rappeler aux doux souvenirs des promesses godotiques argentines, est-il le fameux Gogo ?
Qui est ce fameux Frédo, vaquant au marché de Saint-Sauveur, duquel Pape et Cricri comptent tirer quelque chose ? A vrai dire, son club Rang Cul Niais (PSG pour les intimes), l’a chassé à la connaissance de son dessein. Les supporters de ce dernier ont ajouté : « Pour bien faire, il faudrait le tuer. »
Dehu se mit à pleurer.
_Pape et Cricri.- Il pleure !
_Vahid.- Les vieux chiens ont plus de dignité. (Clapit-il au sortir d’un soupir agacé) Consolez-le puisque vous le plaignez. (Pape hésite) Prenez. Essuyez-lui les yeux. Comme ça il se sentira moins abandonné.
_Bouchet.- Donne, je le ferai, moi.
_Vahid.- Dépêchez-vous. Bientôt il ne pleurera plus !
Après leur départ, un message de l’agent de Gogo annonce que son joueur ne téléphonera pas aujourd’hui, mais sûrement demain. La nuit tombe tout à coup.
_Pape.- Je me demande si on n’aurait pas mieux fait de rester seuls, chacun de son côté. (Un temps) On n’était pas fait pour le même chemin.
_Bouchet (sans se fâcher).- Ce n’est pas sûr.
_Pape.- Non rien n’est sûr.
_Bouchet.- On peut toujours se quitter si tu crois que ça vaut mieux.
_Pape.- Maintenant ce n’est plus la peine.
Silence
_Bouchet.- C’est vrai, maintenant ce n’est plus la peine.
Silence
_Pape.- Alors on y va ?
_Bouchet.- Allons-y.
Ils ne bougent pas.
RIDEAU
Un soir, sur la route des transferts, lors d’un mercato peu agité. Deux vagabonds, Pape Diouf et Bouchet (ils ne se désignent que par leurs diminutifs, « Pape » et « Cricri »), se retrouvent pour attendre un certain Gogo (international capé), qu’ils n’ont jamais vu, mais avec qui ils pensent avoir rendez-vous.
Rue Negresko, avec femme de ménage.
Pape Diouf, assis devant une bière, essaie de trouver une solution pour l’année prochaine. Il s’acharne des deux mains sur son mobile, en ahanant. Il s’arrête, à bout de force, se repose en haletant, recommence. Même jeu.
Entre Bouchet.
_Pape (renonçant à nouveau).- Rien à faire.
_Bouchet (s’approchant à petits pas raides, les jambes écartées).- Je commence à le croire. (Il s’immobilise.) J’ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Christophe, sois raisonnable. Tu n’as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. (Il se recueille, songeant aux transferts.)
_Pape.- Assez. Aide-moi à allumer cette saloperie. (Lui tendant son portable)
_Bouchet.- Avant l’ouverture du mercato, on se serait jeté en bas de la tour FR3. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. Les abonnements vont bientôt commencer. (Pape Diouf s’acharnant sur son portable). Qu’est-ce que tu fais ?
_Pape.- J’écoute ma messagerie. Tu n’as pas de messages toi ?
_Bouchet.- Depuis le temps que je te dis qu’il ne faut pas les écouter tous les jours, tu te fais du mal. Tu ferais mieux de m’écouter.
_Pape (Faiblement).- Aide-moi !
_Bouchet.- Et pour DD ?
_Pape.- Qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu as dit qu’on attendait les abonnements.
_Bouchet (Rêveusement).- Les abonnements... (Il médite) C’est long, mais ce sera bon. Qui disait ça ?
_Pape.- Tu ne veux pas m’aider ?
_Bouchet.- Des fois je me dis qu’on exagère quand même. Alors je me sens tout drôle. (Il prend le journal, regarde dedans, y promène sa main, la secoue) Comment dire ? Soulagé et en même temps... (Il cherche)... épouvanté. (Avec emphase) E-POU-VAN-TE. (Il prend à nouveau le journal, regarde dedans.) Ca alors ! (Il tape dessus comme pour en faire changer le contenu) Enfin... (Pape Diouf, au prix d’un suprême effort, parvient à écouter sa messagerie. Il regarde son portable, tape dix fois sur dièse, regarde le niveau de la batterie, l’éteint avec des yeux vagues.) – Alors ?
_Pape.- Rien.
_Bouchet.- Fais écouter.
_Pape.- Il n’y a rien à écouter. Et toi le journal ?
_Bouchet.- Non, on n’a toujours recruté personne !
_Pape.- Ca ! On le saurait !
A la place de Gogo (l’international capé), survient un étrange attelage : le couple DD lié par l’âge, fait son entrée. N’ayant d’égal à la perle ivoirienne, que les initiales laborieusement fusionnées, Déhu et Desailly occupent un temps la une des gazettes. Marcello, que nous nommerons ainsi pour nous rappeler aux doux souvenirs des promesses godotiques argentines, est-il le fameux Gogo ?
Qui est ce fameux Frédo, vaquant au marché de Saint-Sauveur, duquel Pape et Cricri comptent tirer quelque chose ? A vrai dire, son club Rang Cul Niais (PSG pour les intimes), l’a chassé à la connaissance de son dessein. Les supporters de ce dernier ont ajouté : « Pour bien faire, il faudrait le tuer. »
Dehu se mit à pleurer.
_Pape et Cricri.- Il pleure !
_Vahid.- Les vieux chiens ont plus de dignité. (Clapit-il au sortir d’un soupir agacé) Consolez-le puisque vous le plaignez. (Pape hésite) Prenez. Essuyez-lui les yeux. Comme ça il se sentira moins abandonné.
_Bouchet.- Donne, je le ferai, moi.
_Vahid.- Dépêchez-vous. Bientôt il ne pleurera plus !
Après leur départ, un message de l’agent de Gogo annonce que son joueur ne téléphonera pas aujourd’hui, mais sûrement demain. La nuit tombe tout à coup.
_Pape.- Je me demande si on n’aurait pas mieux fait de rester seuls, chacun de son côté. (Un temps) On n’était pas fait pour le même chemin.
_Bouchet (sans se fâcher).- Ce n’est pas sûr.
_Pape.- Non rien n’est sûr.
_Bouchet.- On peut toujours se quitter si tu crois que ça vaut mieux.
_Pape.- Maintenant ce n’est plus la peine.
Silence
_Bouchet.- C’est vrai, maintenant ce n’est plus la peine.
Silence
_Pape.- Alors on y va ?
_Bouchet.- Allons-y.
Ils ne bougent pas.
RIDEAU
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