16-05-2004, 17:12
(Modification du message : 16-05-2004, 17:15 par boeuf mode.)
OM-Valence : Rendez-vous au pressing
Là, les enfants, on ne rit plus. A moment exceptionnel, attitude solennelle. Trêve de calembours et autres billevesées. Droit dans ses charentaises, le doigt sur la couture du survet, l'Olympien se recueille en silence, le regard grave tourné vers le pays d'Ikéa. Certains vont jusqu'à implorer la Bonne Mère en allumant des cierges, d'autres écoutent I AM en boucle en relisant Izzo. Les plus illuminés jurent de faire l'impasse sur le pastaga jusqu'à la fin de leurs jours. Tout ça évidemment si…
Bah, tout ça évidemment si l'OM arrive à se tirer de ce punaise de pressing qu'à n'en point douter va exercer Valence pendant quatre-vingt dix minutes. Plus si affinités. Attention grand danger, les mangeurs de paellas du président Orti Ruiz lavent plus blanc que blanc. Et la suite du programme, c'est essorage-rinçage puis ils te laissent sécher sur place. Le repassage, c'est pour l'année d'après. Et ce, même si t'as le sosie de Monsieur Propre comme coach. Ces ibériques-là, c'est tout sauf des poètes. Cervantes ou Garcia Lorca, ça les laisse de marbre…
Eux, ils se battent pas contre des moulins à vent. Don Quichotte, ça a jamais été leur livre de chevet. Leur truc, ce serait plutôt Encyclopédie tactique du ballon rond en vingt volumes reliés cuir. Même que chez eux, tout est géré par ordinateur. Chaque joueur est suivi sur computer au niveau effort, performance, récupération, j'en passe et des meilleurs. Et grâce à un logiciel français, monsieur ! A partir de là, comme dirait en ch½ur Lolo Blanc et la Dèche, on fait tourner l'effectif au rythme des données numériques. On, c'est Rafael Benitez, le remplaçant d'Hector Cuper.
Sézigue, le spectaculaire, il laisse aux copains. Sa profession de foi repose sur l'arrière-garde. Son intime conviction, votre honneur, s'appuie sur le secret-défense. D'abord, un grand et vieux gardien, bien dans la tradition espagnole, le vétéran Canizares. Ensuite, un axe central digne des grands d'Europe avec le jeune Marchena et l'argentin Ayala. Lui, on peut dire que c'est un caïd. Abramovitch, le nabab popov de Chelsea vient de faire une offre de dix-sept millions d'euros pour acquérir le services du chevelu. Pas de la gnognotte pour un défenseur.
Au milieu, le Club de Futbol possède en la personne du capitaine Albeda et de son second Baraja, un tandem de sangsues véritables. Physiquement au top, ces deux-là se jettent sur tout ce qui bouge, particulièrement quand c'est rond et en simili-cuir. A la fois, usine de récupération et rampe de lancement, ils forment la clé de voûte du système Benitez. L'intensité de leur rendement jouera assurément un rôle capital dans le déroulement du rendez-vous de Nya Ullevi…
Et en attaque, me direz-vous ? Ça va bien aussi, merci… Sur le flanc gauche, la capitale du Levant possède avec Vicente, un des plus grands espoirs de la péninsule. Dribbleur émérite, il marque et aime à servir sur un plateau d'argent des petits caviars à son avant-centre Mista, dix-neuf buts en Liga cette année. Ajoutons à tout ce petit monde, la présence d'une diva de la pampa, Pablo Aimar qui en raison de blessures à répétition, peine à trouver sa place et celle tout aussi exotique de l'ancien auxerrois Momo Sissoko, milieu défensif présenté comme le nouveau Viera par son entraîneur.
En conclusion de cette revue d'effectif et en matière de curiosité archéologique, on oubliera pas le latéral gauche rital Carboni, trente-neuf ans, peut-être plus toutes ses dents mais toujours son mordant. Cerise sur le gâteux, les gars, y sont champions d'Espagne Quand on lit tout ça, de deux choses l'une. Soit on va se recoucher en se disant, là, c'est peut-être un peu costaud cette fois-ci. Soit on passe au peigne fin nos propres troupes et on se remet tout à coup à croire à papa Noël…
En premier lieu, on se remémore qu'on possède l'arme fatale. L'ultime guerrier, ça peut aider. Le combattant suprême, on l'aime. En réserve de la République depuis sa blessure contre les mignons d'Albert. Tout un peuple suit l'évolution de sa douleur à la hanche. Aux dernières nouvelles, ça irait beaucoup mieux. Devenu cette saison un des meilleurs casseurs de défense du vieux Continent, il est capable dans un grand jour de percer les coffres-forts les plus sophistiqués du globe.
A l'autre extrémité du terre-plein, y'a quand même Fabulous Fab en dernier rempart. C'est pas n'importe qui, le divin chauve. En plus, il est en train de retrouver son meilleur niveau sous le soleil de la Canebière. Ça fait chaud et pas simplement au c½ur. Aux tripes aussi. Avec son expérience, son charisme et ses qualités de compétiteur hors-norme, il est capable de décrocher le pompon à lui tout seul ou presque. C't'homme-là, c'est ben simple, il rassurerait, si besoin est, un paranoïaque à oualpé…
Devant lui, y'a aussi une charnière 100% la caution Marseillaise. Brahim en libero et capitaine, repositionné et promu pour la circonstance. Autour de lui, deux stoppeurs blacks, dopés à l'envie au fur et à mesure que l'enjeu grandit, un sénef et un ivoirien. Et puis un peu plus haut deux poumons véritables. L'un est africain et arrive du grand Nord, l'autre est minot à l'OM depuis l'âge de six ans. Le point commun aux deux est la voracité. Le premier se prénomme Sylvain, le second est surnommé Captain Flam par ses partenaires de jeu. Dévoreur d'espaces, il vient effectivement d'une autre galaxie, le CFA C. Attends, le garçon est passé sans transition d'Endoume à Liverpool, de Fréjus à Milan. Ça vous classe un OM, ça madame…
On va pas se quitter sans causer du chameau. Planté dans le désert depuis trop longtemps façon Capdevielle, on avait fini par croire qu'il était à bout de souffle. Que nenni ! Le voilà qui, tel un ph½nix, renaît des ses cendres au moment opportun. Sa classe n'est plus seulement un mirage pour touaregs en goguette. Son talent n'est plus un château de sable. L'UEFA est désormais son oasis. Son rôle dans le combat de Göteborg sera déterminant.
Quoiqu'il en soit, advienne que pourra. On va bientôt savoir si Dieu est phocéen. Remarque bien, on a déjà un Pape en magasin, c'est peut-être un signe du destin. Et si d'aventures, les choses tournaient au vinaigre, il nous restera à méditer au soir du grand soir cette déclaration ô combien lucide de John Fitzgerald Kennedy au lendemain du désastre de la Baie des Cochons : "La victoire a cent pères mais la défaite est orpheline."
boeuf mode (alea jacta est, les aminches )
Là, les enfants, on ne rit plus. A moment exceptionnel, attitude solennelle. Trêve de calembours et autres billevesées. Droit dans ses charentaises, le doigt sur la couture du survet, l'Olympien se recueille en silence, le regard grave tourné vers le pays d'Ikéa. Certains vont jusqu'à implorer la Bonne Mère en allumant des cierges, d'autres écoutent I AM en boucle en relisant Izzo. Les plus illuminés jurent de faire l'impasse sur le pastaga jusqu'à la fin de leurs jours. Tout ça évidemment si…
Bah, tout ça évidemment si l'OM arrive à se tirer de ce punaise de pressing qu'à n'en point douter va exercer Valence pendant quatre-vingt dix minutes. Plus si affinités. Attention grand danger, les mangeurs de paellas du président Orti Ruiz lavent plus blanc que blanc. Et la suite du programme, c'est essorage-rinçage puis ils te laissent sécher sur place. Le repassage, c'est pour l'année d'après. Et ce, même si t'as le sosie de Monsieur Propre comme coach. Ces ibériques-là, c'est tout sauf des poètes. Cervantes ou Garcia Lorca, ça les laisse de marbre…
Eux, ils se battent pas contre des moulins à vent. Don Quichotte, ça a jamais été leur livre de chevet. Leur truc, ce serait plutôt Encyclopédie tactique du ballon rond en vingt volumes reliés cuir. Même que chez eux, tout est géré par ordinateur. Chaque joueur est suivi sur computer au niveau effort, performance, récupération, j'en passe et des meilleurs. Et grâce à un logiciel français, monsieur ! A partir de là, comme dirait en ch½ur Lolo Blanc et la Dèche, on fait tourner l'effectif au rythme des données numériques. On, c'est Rafael Benitez, le remplaçant d'Hector Cuper.
Sézigue, le spectaculaire, il laisse aux copains. Sa profession de foi repose sur l'arrière-garde. Son intime conviction, votre honneur, s'appuie sur le secret-défense. D'abord, un grand et vieux gardien, bien dans la tradition espagnole, le vétéran Canizares. Ensuite, un axe central digne des grands d'Europe avec le jeune Marchena et l'argentin Ayala. Lui, on peut dire que c'est un caïd. Abramovitch, le nabab popov de Chelsea vient de faire une offre de dix-sept millions d'euros pour acquérir le services du chevelu. Pas de la gnognotte pour un défenseur.
Au milieu, le Club de Futbol possède en la personne du capitaine Albeda et de son second Baraja, un tandem de sangsues véritables. Physiquement au top, ces deux-là se jettent sur tout ce qui bouge, particulièrement quand c'est rond et en simili-cuir. A la fois, usine de récupération et rampe de lancement, ils forment la clé de voûte du système Benitez. L'intensité de leur rendement jouera assurément un rôle capital dans le déroulement du rendez-vous de Nya Ullevi…
Et en attaque, me direz-vous ? Ça va bien aussi, merci… Sur le flanc gauche, la capitale du Levant possède avec Vicente, un des plus grands espoirs de la péninsule. Dribbleur émérite, il marque et aime à servir sur un plateau d'argent des petits caviars à son avant-centre Mista, dix-neuf buts en Liga cette année. Ajoutons à tout ce petit monde, la présence d'une diva de la pampa, Pablo Aimar qui en raison de blessures à répétition, peine à trouver sa place et celle tout aussi exotique de l'ancien auxerrois Momo Sissoko, milieu défensif présenté comme le nouveau Viera par son entraîneur.
En conclusion de cette revue d'effectif et en matière de curiosité archéologique, on oubliera pas le latéral gauche rital Carboni, trente-neuf ans, peut-être plus toutes ses dents mais toujours son mordant. Cerise sur le gâteux, les gars, y sont champions d'Espagne Quand on lit tout ça, de deux choses l'une. Soit on va se recoucher en se disant, là, c'est peut-être un peu costaud cette fois-ci. Soit on passe au peigne fin nos propres troupes et on se remet tout à coup à croire à papa Noël…
En premier lieu, on se remémore qu'on possède l'arme fatale. L'ultime guerrier, ça peut aider. Le combattant suprême, on l'aime. En réserve de la République depuis sa blessure contre les mignons d'Albert. Tout un peuple suit l'évolution de sa douleur à la hanche. Aux dernières nouvelles, ça irait beaucoup mieux. Devenu cette saison un des meilleurs casseurs de défense du vieux Continent, il est capable dans un grand jour de percer les coffres-forts les plus sophistiqués du globe.
A l'autre extrémité du terre-plein, y'a quand même Fabulous Fab en dernier rempart. C'est pas n'importe qui, le divin chauve. En plus, il est en train de retrouver son meilleur niveau sous le soleil de la Canebière. Ça fait chaud et pas simplement au c½ur. Aux tripes aussi. Avec son expérience, son charisme et ses qualités de compétiteur hors-norme, il est capable de décrocher le pompon à lui tout seul ou presque. C't'homme-là, c'est ben simple, il rassurerait, si besoin est, un paranoïaque à oualpé…
Devant lui, y'a aussi une charnière 100% la caution Marseillaise. Brahim en libero et capitaine, repositionné et promu pour la circonstance. Autour de lui, deux stoppeurs blacks, dopés à l'envie au fur et à mesure que l'enjeu grandit, un sénef et un ivoirien. Et puis un peu plus haut deux poumons véritables. L'un est africain et arrive du grand Nord, l'autre est minot à l'OM depuis l'âge de six ans. Le point commun aux deux est la voracité. Le premier se prénomme Sylvain, le second est surnommé Captain Flam par ses partenaires de jeu. Dévoreur d'espaces, il vient effectivement d'une autre galaxie, le CFA C. Attends, le garçon est passé sans transition d'Endoume à Liverpool, de Fréjus à Milan. Ça vous classe un OM, ça madame…
On va pas se quitter sans causer du chameau. Planté dans le désert depuis trop longtemps façon Capdevielle, on avait fini par croire qu'il était à bout de souffle. Que nenni ! Le voilà qui, tel un ph½nix, renaît des ses cendres au moment opportun. Sa classe n'est plus seulement un mirage pour touaregs en goguette. Son talent n'est plus un château de sable. L'UEFA est désormais son oasis. Son rôle dans le combat de Göteborg sera déterminant.
Quoiqu'il en soit, advienne que pourra. On va bientôt savoir si Dieu est phocéen. Remarque bien, on a déjà un Pape en magasin, c'est peut-être un signe du destin. Et si d'aventures, les choses tournaient au vinaigre, il nous restera à méditer au soir du grand soir cette déclaration ô combien lucide de John Fitzgerald Kennedy au lendemain du désastre de la Baie des Cochons : "La victoire a cent pères mais la défaite est orpheline."
boeuf mode (alea jacta est, les aminches )