On avait beau chercher sur la Canebière des raisons de s’enthousiasmer pour ce match de championnat de Ligue 1 joué au Vélodrome en cette Fête du Travail, cela restait peine perdue. En effet, après l’énième défaite devant l’ennemi héréditaire de la Capitale et au préalable d’une rencontre de Coupe de l’UEFA cruciale, la venue de Metz ne semblait pas en mesure de réveiller l’ardeur des foules. C’était pourtant un mauvais préjugé…
En effet, cette rencontre face à une jeune équipe lorraine devait permettre à l’Olympique de Marseille de rester dans la course à l’UEFA pour 2004-2005, seul moyen d’être parmi le gotha européen lors de cette future saison. Les clés de la réussite ce soir résidaient dans la capacité des marseillais à canaliser la fougue de la jeunesse messine venue pour apprendre et contrer. Nul doute également que la menace Maoulida (attaquant en forme du FC Metz) n’soit pas du tout négligée de la part de José la caution Marseillaise.
Les deux équipes :
OM dans un schéma habituel en 3-4-2-1: Barthez - Dos Santos, Ecker, Christanval, Sommeil, Ferreira - N’Diaye, Racon, Batlles, Meriem - Koke
Metz en 4-4-2 : Butelle - Beria, Meniri, Borbiconi, Signorino - Proment, Renouard, Obraniak, Leca - Maoulida, Gueye
C’est devant un stade Vélodrome très largement garni et sous un ciel radieux que M.Thual donnait ainsi le coup d’envoi…"
Les faits du match :
A la 7eme minute, sur un coup franc, Meniri réalise une tête qui passe légèrement au-dessus.
Premier avertissement pour la défense marseillaise. Les équipes s'observent mais déploient un jeu trop brouillon offensivement.
A la 25eme minute, sur un corner tiré par Proment, Meniri bouscule Christanval et marque facilement. Le marquage au premier poteau était trop laxiste et l'arbitre n'a pas sifflé la faute sur le libero marseillais.
Les Messins sont très actifs en contre, ils jouent vite vers l'avant et se procurent de belles occasions notamment sur l'aile gauche. Meriem est le seul à dynamiser le jeu marseillais.
A la 29eme minute, nous sommes proches du KO. Beria fait une montée sur le coté droit, puis revient dans l'axe pour délivrer une lourde frappe que Barthez détourne brillamment. C'est un arrêt de grande classe.
A la 31eme minute, Meri reprend de volée un ballon prés de la surface de réparation, cela passe légèrement au-dessus.
Le coté gauche Marseillais est très actif mais Koke est moin efficace seul en pointe. Metz domine, le pressing marseillais est inconstant, les lignes de jeu sont disloquées. L'aile Gauche des phocéens est surexploitée mais malheureusement stérile : un seul centre en 45 minutes contre 4 coté droit. Koke ne fait pas assez d'appels sur ce coté et penche trop souvent à droite.
A la 48eme minute, Maoulida part tout seul au but, Barthez sort à sa rencontre et lui prend le ballon. Heureusement que le portier tricolore est là car le score pourrait être plus sévère.
A la 55eme minute, Sur un centre de Koke coté droit, Drogba saute plus haut que tout le monde et reprend le ballon de la tête. Mais le ballon passe a gauche des cages de Butelle.
La rentrée de Drogba apporte du génie et de créativité dans une équipe au jeu fade et indigent. Il crée les décalages, les changements d'ailes et un jeu plus intuitif. Bref l'OM n'a jamais été aussi "Drogbapendant"
A la 63eme minute, Obraniak coté gauche centre pour Maoulida, ce dernier n'arrive pas à cadrer sa tête.
A la 69eme minute, Sommeil est expulsé pour contestation. Il reçoit un second carton jaune après avoir bousculé l'arbitre en contestant ses décisions.
Cette expulsion arrive au pire moment car l'OM dominait depuis quelques temps. On ne peut pas dire que l'expulsion soit sévère.
A la 74eme minute, le jeune Gueye s'échappe coté droit, il s'excentre et frappe à l'entrée de la surface. Heureusement la barre transversale vient contrarier sa frappe. Nous étions au bord du KO.
L'Analyse :
Nous avions l'habitude de voir un OM double face, capable de se sublimer comme de pratiquer le néant. Ce qui est contraignant c'est qu'il n'y est pas de régularité. Comme dirait Patrick Suskind "A quoi bon faire quoi que ce soit, si tout s'effrite et retourne au néant ?". A cela on peut répondre par les excuses d'usage, la fatigue, le turn over ou bien la tête au match de Newcastle. Mais aucunes excuses ne pourra entre prise en compte ce soir, vu le niveau de jeu affiché par l'équipe.
En effet, les Phocéens ont joué beaucoup trop bas, et avec un manque d'imagination dans la construction du jeu offensif. Tout devait passer par Dos Santos ou Ferreira mais ces derniers furent opposés à une très grosse défense messine avec notamment Signorino, auteur d'un très bon match. En premier mi-temps, Koke n'a pas effectué assez d'appels de balle et à souffert de son isolement en pointe. Il est vraiment plus à l'aise sur les ailes. Au niveau défensif, on a du mal à retrouver la solidité et la solidarité affiché en coupe Uefa, le pressing était top laxiste, Christanval est à court de forme... Seul Ecker a été parfait dans son rôle de stoppeur gauche et Barthez qui revient à son meilleur niveau.
On peut donc dire qu'Ecker fut l'homme du match, vu le niveau de sa prestation pour son come back.
Tant dans l'envie, que dans le jeu, les Marseillais ont été dominé, à la pléiade d'occasions messine on ne peut opposer qu'une tete de Drogba passant à coté, c'est trop peu surtout lorsque l'on joue à domicile... Il faut très vite se regarder dans le miroir et avouer nos lacunes sans fausses excuses, "Il faut regarder le néant en face pour savoir en triompher" ne disait-il pas Aragon ?
Mathildien et Dav_
:starwars: et :smiley_ab