22-04-2004, 23:26
Depuis la fin de l’année 2003, le sport international est marqué par nombre de confrontations franco-anglaises. Serait-ce une manière pour les sportifs de célébrer le centenaire de l’Entente Cordiale, rien n’est moins sûr… Après un Monaco-Chelsea explosif en Ligue des Champions mardi soir et en attendant le France-Angleterre de l’Euro lusitanien à l’été prochain, voilà l’OM de nouveau confronté à un club britannique après son éclatant succès face aux Reds de Liverpool.
Cette fois, c’est devant les 55000 spectateurs du Saint James’ Park de Newcastle que les marseillais se retrouvent pour un match aller de Coupe d’Europe de l’UEFA qui promet. Un stade plein à craquer où il se murmure que certains supporters anglais (fans de l’Entente Cordiale ?) ont déjà en leur possession leur billet d’avion pour Goëteborg (source : INFOSPORT Matin).
Face à des anglais invaincus à domicile en cette année 2004, les dilemmes s’annonçaient difficiles : comment résister à la puissance, la roublardise et l’efficacité du capitaine Shearer ? Comment empêcher les « caviars » adressés par Laurent Robert ? Peut-on contrer le jeu de tête et l’agressivité anglaise ? L’état d’esprit, la solidarité et l’excellente vision tactique marseillaises sont elles toujours au rendez-vous ?
Une première ébauche de réponse se trouvait alors dans les compositions d’équipes.
la caution Marseillaise ayant laissé nombre de cadres de l’équipe-type au repos dimanche face à Lille, on retrouvait ce soir onze phocéens initiés aux joutes européennes, dans un 3-4-2-1 devenu légendaire cette saison : Barthez – Ferreira, Meïte, Hemdani, Beye, Dos Santos – N’Diaye, Flamini, Meriem, Battles – Drogba.
Sir Bobby Robson, entraîneur de Newcastle, devait par contre composer son 4-4-2 avec les absences de Bellamy, Dyer et Jenas, ce qui nous donnait : Given – Hugues, Woodgate, O’Brien, Bernard – Ambrose, Viana, Speed, Robert – Shearer, Ameobi.
Le match pouvait démarrer à 20h45 sous la direction du russe M.Valentin Ivanov (assisté de son compatriote M.Eniutin et du biélorusse M.Dupanau) sous un ciel nuageux mais sans pluie.
1. Sous le signe de la neutralisation et des ballons aériens
La première mi-temps débute dans un climat de prudence de la part des deux équipes et un vrai round d’observation se met en place. A la 5ème minute, Didier Drogba servi par Meriem sur un long ballon tente une frappe dans la surface anglaise mais elle passe largement à côté.
Après quelques minutes de poker menteur, Drogba tente à nouveau sa chance sur une reprise de la tête sans parvenir à redresser le ballon qu’il ne fait que frôler. A la 13ème, c’est un coup franc de Laurent Robert consécutif à une faute de N’Diaye qui fait passer un premier frisson dans Saint James’ Park, mais Ameobi rate sa tête.
L’occasion la plus sérieuse des « zèbres » de Newcastle va intervenir quatre minutes plus tard quand, Shearer, bien servi par sa défense, dévie un ballon aérien pour son compère de l’attaque Ameobi. Ce dernier se retrouve seul devant le gardien de l’équipe de France qui sort la frappe d’une splendide parade « barthezienne. » A la 24ème, Shearer, encore lui, joue en déviation pour Viana qui reprend de volée, mais son tir trop écrasé n’inquiète pas Barthez. Une minute plus tard, c’est au tour de l’OM de se montrer : Meriem récupère un ballon au milieu du terrain et le transmet rapidement en profondeur à Drogba. L’attaquant ivoirien emmène, puis crochette de l’extérieur du pied droit pour éliminer Hugues et se mettre en position de tir. Le stade s ‘éteint, mais le marseillais frappe trop sur Given qui repousse.
Un centre marseillais de la droite vers la gauche prend ensuite la direction de la barre transversale de Given, mais une détente trop agressive de Drogba est sanctionnée par M.Ivanov (26ème min.). A la 30ème minute, un coup franc de Robert est bien frappé sur la tête de Shearer qui dévisse, le ballon passe finalement à gauche des buts de Barthez.
La fin de la mi-temps s’égraine dans un florilège de ballons aériens et une volonté farouche des deux équipes de neutraliser l’adversaire.
2. Le poteau sauve Newcastle, l’OM rate le hold-up parfait
Cette fin de mi-temps est finalement trompeuse. Dès la reprise, l’OM rate l’occasion d’ouvrir le score : la passe en retrait de N’Diaye pour Drogba étant dégagée in extremis. Deux minutes après, Beye écope d’un carton jaune bien sévère suite à une incursion de Robert aux abords de la surface marseillaise (ce dernier étant plutôt venu se vautrer sur le défenseur central olympien). Sur le coup franc, Shearer allume une mèche que Barthez repousse des deux poings sur Speed, qui ne parvient pas à battre le portier français (49ème).
Onze minutes plus tard, un coup franc de Robert est très bien cadré par le réunionnais. Barthez s’interpose avec solidité après un rebond qui aurait pu s’avérer dangereux. Le tournant du match se situe cependant à la 64ème : sur une double récupération de Ferreira face à Robert, l’arrière droit ouvre sur Didier Drogba qui tente la volée du pied gauche : elle va s’écraser sur le poteau droit de Given tout heureux de ne pas encaisser le premier but de la rencontre ! Sur la contre-attaque, Beye se voit obligé de mettre en corner devant Ameobi qui perd pied physiquement.
A la 80ème minute, à la suite d’un énième coup franc de Laurent Robert de la droite vers la gauche un cafouillage dans les 6 mètres phocéens ne donne strictement rien. Drogba revenu défendre sur une attaque quelques instants plus tard manque son dégagement de la tête sur une longue touche de Bernard, Speed ne peut pourtant pas ajuster Barthez. Dans la foulée, l’attaquant ivoirien, bien lancé en profondeur, n’arrive pas à cadrer son shoot. Sur l’attaque anglaise suivante, Ferreira dégage à l’emporte-pièce, Bridges récupère et se retrouve en position favorable devant Fabien Barthez, mais il croise trop.
Les deux dernières actions de la rencontre seront pour Didier Drogba : à la 88ème , il entame un raid dans l’arrière-garde de Newcastle et parvient à tenter une passe en retrait détournée par un défenseur anglais dans sa propre cage. Given, vigilant, réussit à repousser en corner. A la 91ème, l’avant-centre ivoirien clôture la partie sur un petit numéro de dribbles et de jongles à l’entrée de la surface, mais il est repris par Given. L’arbitre russe peut siffler la fin.
Analyse
Le match s’est déroulé dans un très bon état d’esprit. Les anglais ont été moins présents physiquement que ce que l’on pouvait attendre d’eux, mais il faut dire qu’ils ont trouvé en face une équipe olympienne bien en jambes, bien équilibrée et bien positionnée. Ils ont peut-être également subi le contre-coup des blessures et des matches à répétition (à l’image d’un Alan Shearer très présent au premier temps et en voie d’extinction au fil de la seconde période).
Après une première mi-temps durant laquelle les deux formations se sont plus observées, cette joute européenne a véritablement pris toute son envergure en début de seconde période, avec des joueurs de Newcastle qui semblaient décidés à pousser et à marquer ce but si important pour la qualification.
Cependant, l’arrière-garde phocéenne n’a pas failli, avec un Fabien Barthez des grands soirs et une défense menée par un Hemdani impérial et des joueurs en pleine bourre comme Beye, Meïte ou Ferreira. Le milieu de terrain marseillais a lui aussi tenu son rang en gênant considérablement les relances des Magpies et en privant Laurent Robert de ballons autant que possible (grosse prestation de Flamini et N’Diaye). Un joueur de ce secteur a tout particulièrement illuminé le jeu à chacune de ses prises de balle : Camel Meriem.
Dommage que le collectif olympien n’ait pu être récompensé par un but de Drogba qui a eu deux très bonnes occasions dont l’une a terminé sa course sur le montant des buts de Newcastle. Mais l’attaquant a encore démontré du talent et de la hargne qui restent très encourageants pour la suite des événements.
Bref, ce soir, l’OM a manqué le hold-up de peu, mais l’OM a avant tout éviter de perdre, ce qui lui permet de continuer à rêver d’une finale à Göeteborg, ce qui priverait certains supporters anglais d’un voyage peut-être trop vite programmé dans leur tête…
Les meilleurs olympiens : Barthez, Ferreira, Meriem, Hemdani, N’Diaye
Moins en vue : Battles
Math Yoda :starwars:
Cette fois, c’est devant les 55000 spectateurs du Saint James’ Park de Newcastle que les marseillais se retrouvent pour un match aller de Coupe d’Europe de l’UEFA qui promet. Un stade plein à craquer où il se murmure que certains supporters anglais (fans de l’Entente Cordiale ?) ont déjà en leur possession leur billet d’avion pour Goëteborg (source : INFOSPORT Matin).
Face à des anglais invaincus à domicile en cette année 2004, les dilemmes s’annonçaient difficiles : comment résister à la puissance, la roublardise et l’efficacité du capitaine Shearer ? Comment empêcher les « caviars » adressés par Laurent Robert ? Peut-on contrer le jeu de tête et l’agressivité anglaise ? L’état d’esprit, la solidarité et l’excellente vision tactique marseillaises sont elles toujours au rendez-vous ?
Une première ébauche de réponse se trouvait alors dans les compositions d’équipes.
la caution Marseillaise ayant laissé nombre de cadres de l’équipe-type au repos dimanche face à Lille, on retrouvait ce soir onze phocéens initiés aux joutes européennes, dans un 3-4-2-1 devenu légendaire cette saison : Barthez – Ferreira, Meïte, Hemdani, Beye, Dos Santos – N’Diaye, Flamini, Meriem, Battles – Drogba.
Sir Bobby Robson, entraîneur de Newcastle, devait par contre composer son 4-4-2 avec les absences de Bellamy, Dyer et Jenas, ce qui nous donnait : Given – Hugues, Woodgate, O’Brien, Bernard – Ambrose, Viana, Speed, Robert – Shearer, Ameobi.
Le match pouvait démarrer à 20h45 sous la direction du russe M.Valentin Ivanov (assisté de son compatriote M.Eniutin et du biélorusse M.Dupanau) sous un ciel nuageux mais sans pluie.
1. Sous le signe de la neutralisation et des ballons aériens
La première mi-temps débute dans un climat de prudence de la part des deux équipes et un vrai round d’observation se met en place. A la 5ème minute, Didier Drogba servi par Meriem sur un long ballon tente une frappe dans la surface anglaise mais elle passe largement à côté.
Après quelques minutes de poker menteur, Drogba tente à nouveau sa chance sur une reprise de la tête sans parvenir à redresser le ballon qu’il ne fait que frôler. A la 13ème, c’est un coup franc de Laurent Robert consécutif à une faute de N’Diaye qui fait passer un premier frisson dans Saint James’ Park, mais Ameobi rate sa tête.
L’occasion la plus sérieuse des « zèbres » de Newcastle va intervenir quatre minutes plus tard quand, Shearer, bien servi par sa défense, dévie un ballon aérien pour son compère de l’attaque Ameobi. Ce dernier se retrouve seul devant le gardien de l’équipe de France qui sort la frappe d’une splendide parade « barthezienne. » A la 24ème, Shearer, encore lui, joue en déviation pour Viana qui reprend de volée, mais son tir trop écrasé n’inquiète pas Barthez. Une minute plus tard, c’est au tour de l’OM de se montrer : Meriem récupère un ballon au milieu du terrain et le transmet rapidement en profondeur à Drogba. L’attaquant ivoirien emmène, puis crochette de l’extérieur du pied droit pour éliminer Hugues et se mettre en position de tir. Le stade s ‘éteint, mais le marseillais frappe trop sur Given qui repousse.
Un centre marseillais de la droite vers la gauche prend ensuite la direction de la barre transversale de Given, mais une détente trop agressive de Drogba est sanctionnée par M.Ivanov (26ème min.). A la 30ème minute, un coup franc de Robert est bien frappé sur la tête de Shearer qui dévisse, le ballon passe finalement à gauche des buts de Barthez.
La fin de la mi-temps s’égraine dans un florilège de ballons aériens et une volonté farouche des deux équipes de neutraliser l’adversaire.
2. Le poteau sauve Newcastle, l’OM rate le hold-up parfait
Cette fin de mi-temps est finalement trompeuse. Dès la reprise, l’OM rate l’occasion d’ouvrir le score : la passe en retrait de N’Diaye pour Drogba étant dégagée in extremis. Deux minutes après, Beye écope d’un carton jaune bien sévère suite à une incursion de Robert aux abords de la surface marseillaise (ce dernier étant plutôt venu se vautrer sur le défenseur central olympien). Sur le coup franc, Shearer allume une mèche que Barthez repousse des deux poings sur Speed, qui ne parvient pas à battre le portier français (49ème).
Onze minutes plus tard, un coup franc de Robert est très bien cadré par le réunionnais. Barthez s’interpose avec solidité après un rebond qui aurait pu s’avérer dangereux. Le tournant du match se situe cependant à la 64ème : sur une double récupération de Ferreira face à Robert, l’arrière droit ouvre sur Didier Drogba qui tente la volée du pied gauche : elle va s’écraser sur le poteau droit de Given tout heureux de ne pas encaisser le premier but de la rencontre ! Sur la contre-attaque, Beye se voit obligé de mettre en corner devant Ameobi qui perd pied physiquement.
A la 80ème minute, à la suite d’un énième coup franc de Laurent Robert de la droite vers la gauche un cafouillage dans les 6 mètres phocéens ne donne strictement rien. Drogba revenu défendre sur une attaque quelques instants plus tard manque son dégagement de la tête sur une longue touche de Bernard, Speed ne peut pourtant pas ajuster Barthez. Dans la foulée, l’attaquant ivoirien, bien lancé en profondeur, n’arrive pas à cadrer son shoot. Sur l’attaque anglaise suivante, Ferreira dégage à l’emporte-pièce, Bridges récupère et se retrouve en position favorable devant Fabien Barthez, mais il croise trop.
Les deux dernières actions de la rencontre seront pour Didier Drogba : à la 88ème , il entame un raid dans l’arrière-garde de Newcastle et parvient à tenter une passe en retrait détournée par un défenseur anglais dans sa propre cage. Given, vigilant, réussit à repousser en corner. A la 91ème, l’avant-centre ivoirien clôture la partie sur un petit numéro de dribbles et de jongles à l’entrée de la surface, mais il est repris par Given. L’arbitre russe peut siffler la fin.
Analyse
Le match s’est déroulé dans un très bon état d’esprit. Les anglais ont été moins présents physiquement que ce que l’on pouvait attendre d’eux, mais il faut dire qu’ils ont trouvé en face une équipe olympienne bien en jambes, bien équilibrée et bien positionnée. Ils ont peut-être également subi le contre-coup des blessures et des matches à répétition (à l’image d’un Alan Shearer très présent au premier temps et en voie d’extinction au fil de la seconde période).
Après une première mi-temps durant laquelle les deux formations se sont plus observées, cette joute européenne a véritablement pris toute son envergure en début de seconde période, avec des joueurs de Newcastle qui semblaient décidés à pousser et à marquer ce but si important pour la qualification.
Cependant, l’arrière-garde phocéenne n’a pas failli, avec un Fabien Barthez des grands soirs et une défense menée par un Hemdani impérial et des joueurs en pleine bourre comme Beye, Meïte ou Ferreira. Le milieu de terrain marseillais a lui aussi tenu son rang en gênant considérablement les relances des Magpies et en privant Laurent Robert de ballons autant que possible (grosse prestation de Flamini et N’Diaye). Un joueur de ce secteur a tout particulièrement illuminé le jeu à chacune de ses prises de balle : Camel Meriem.
Dommage que le collectif olympien n’ait pu être récompensé par un but de Drogba qui a eu deux très bonnes occasions dont l’une a terminé sa course sur le montant des buts de Newcastle. Mais l’attaquant a encore démontré du talent et de la hargne qui restent très encourageants pour la suite des événements.
Bref, ce soir, l’OM a manqué le hold-up de peu, mais l’OM a avant tout éviter de perdre, ce qui lui permet de continuer à rêver d’une finale à Göeteborg, ce qui priverait certains supporters anglais d’un voyage peut-être trop vite programmé dans leur tête…
Les meilleurs olympiens : Barthez, Ferreira, Meriem, Hemdani, N’Diaye
Moins en vue : Battles
Math Yoda :starwars:
"Chevalier, tu as dit que tu crois en un monde où les frères nés sous une mauvaise étoile peuvent vivre ensemble et que tu te battrais pour le construire. Aujourd'hui, sache que moi aussi je partage ton rêve." Bud d'Alcor