06-04-2004, 07:11
(Modification du message : 06-04-2004, 08:09 par boeuf mode.)
Quand on mate du coin de l'½il la liste des joueurs passés à l'Inter sous l'ère Moratti, on a illico le sentiment d'un immense gâchis. De Ronaldo à Baggio en passant par Roberto Carlos, Seedorf , Zamorano, Pirlo, Luciano et tutti quanti, l'inventaire est édifiant. Penser qu'avec de tels caïds du gazon vert dans ses rangs, les Nerazurri n'ont pas su glaner le moindre Scudetto ni même la moindre Coppa Italia relève au bas mot du surréalisme voire du paranormal. Juste une coupe de l'UEFA en 98 dans la musette de Massimo. En près de dix ans de règne et après avoir acheté plus de cent joueurs à des prix pharaoniques, ça fait pas clean sous les aisselles …
"L'idée du championnat européen, réservé uniquement à quelques grandes équipes, pourrait être une idée fabuleuse." qui disait le président du club lombard. "On doit rendre le football plus rentable" qu'il avait ajouté en bon fossoyeur du ballon rond qu'il est. Tu parles, Charles! Ce chantre du G14. aimerait bien voir un retour sur investissement. Avoir englouti une partie de son brouzouf pour peau de balle ou presque, ça lui passe pas le n½ud de la gorge au nabab…
Bon débarras, il a mis les adjas de la présidence du club mi-janvier après avoir épuisé la bagatelle de dix coaches. Il reste néanmoins proprio de l'affaire et tire les ficelles en loucedé. Il a intronisé une légende du club à sa place, le grand Giancinto Facchetti, dix-huit ans de bons et loyaux services dans l'arrière-garde intériste. Plus fidèle que sézigue, t'achètes un basset-hound. Par contre, lui, il sait ce que c'est la gagne. Au milieu des années 60, il avait tout raflé avec l'Inter sous la houlette du grand Helenio Herrera. Le vent est peut-être en train de tourner, quoique…
N'empêche que la pitoyable épopée du Moratti fait étrangement penser à d'autres trajectoires tout aussi pathétiques. Il a des cousins germains dans la profession, le bon Massimo. Tiens au hasard, un popov plus ou moins mafieux parti flamber ses roubles ainsi que ses kopecks en perfide Albion et un riche héritier citoyen de Davos, venu dilapider ses dollars et ses marks sous le soleil d'un port méditerranéen. Les aminches, ça vous rappelle pas quelque chose ?
M'enfin, revenons à ce quart de finale de l'UEFA. Bon, qu'on se le dise, malgré tout ce micmac, il reste encore du beau monde à l'Inter. Vieri entre autres, Bobo pour les intimes, aussi puissant que technique. Recoba, l'uruguayen au faciès de chinetoque et au pied gauche en folie. Kily Gonzales le milieu argentin qui fit il y a peu les beaux jours de Valence mais qui tarde ici à retrouver son niveau de jeu. Il est du reste au diapason de pas mal de ses collègues. Des joueurs bons voire brillants, avant et aussi après. Mais rarement pendant leur séjour à l'Inter…
On dirait qu'en ces lieux, il existe un syndrome de l'échec, des ondes négatives, une malédiction vaudou. Appelez-ça comme vous voulez. Du danois Helved au batave Van der Meyde, en passant par le grec Karagounis, tout ce petit monde ne devient plus ici que l'ombre de lui-même. Sans causer des Fadiga, Lamouchi ou autre Bréchet, réduits à ce muscler le poignet à force de cirer le banc bleu et noir. Enfin, quand ils font partie du groupe, chose de plus en plus rare ces derniers temps. Et le bon Sabri de confier, il y a peu :
"L'Inter est un club particulier, on ne pourra pas régler les vrais problèmes du club en virant un président, un entraîneur ou même les trente joueurs. C'est au-delà de tout ça. Le côté positif, c'est que cela m'arrive à 32 ans. Un garçon comme Jérémy Bréchet vit cette situation en début de carrière. C'est terrible pour lui." Hum, ça fait froid dans le dos et irrésistiblement penser à une autre machine à broyer du talent…
Y'en a quand même dans le lot qui arrivent à se sortir la tête du seau. Ainsi le maître à jouer Stankovic qui vient encore de flamber contre la Vieille Dame. Coup de chance, le serbo-monténégrin n'est pas qualifié pour ce quart de finale de même que le brésilien Adriano. Restent pêle-mêle en magasin trois argentins Cruz, Zanetti et Almeyda, deux turcs Emre et Okan, un nigérian Obafemi, un espagnol Farinos, un colombien Cordoba, un paraguayen Gamarra et un citoyen du Sierra Leone Kallon suspendu pour dopage.
Bref un aréopage bien cosmopolite auquel viennent s'ajouter quelques régionaux de l'étape comme Toldo, Cannavaro, Materazzi et l'autre Zanetti. Un truc de malade à faire même pâlir un traducteur officiel des Nations-Unies. Un melting-pot sans âme à la recherche désespérée d'une improbable identité. Une chose hybride bien difficile à manier même pour l'expérimenté Alberto Zaccheroni qui a remplacé au pied levé Hector Cuper en octobre dernier…
Alors quid des chances de la bande au nigaud contre ce monstre protéiforme ? P'têt ben que oui, p'têt ben que non, oserons-nous répondre en normand dans le texte. Depuis l'inespéré succès en terre rhodanienne, il est remonté comme une pendule suisse, notre fougueux chauve. "Je suis très satisfait car les joueurs ont respecté l’organisation. Quand on veut développer notre jeu, on en est capable" a-t-il déclaré à l'issue de la rencontre. Plus motivé que lui tu meurs sur le champ. Gageons qu'il saura transmettre à ses hommes sa foi inébranlable. De celle qui soulève les montagnes…
:add_vache
"L'idée du championnat européen, réservé uniquement à quelques grandes équipes, pourrait être une idée fabuleuse." qui disait le président du club lombard. "On doit rendre le football plus rentable" qu'il avait ajouté en bon fossoyeur du ballon rond qu'il est. Tu parles, Charles! Ce chantre du G14. aimerait bien voir un retour sur investissement. Avoir englouti une partie de son brouzouf pour peau de balle ou presque, ça lui passe pas le n½ud de la gorge au nabab…
Bon débarras, il a mis les adjas de la présidence du club mi-janvier après avoir épuisé la bagatelle de dix coaches. Il reste néanmoins proprio de l'affaire et tire les ficelles en loucedé. Il a intronisé une légende du club à sa place, le grand Giancinto Facchetti, dix-huit ans de bons et loyaux services dans l'arrière-garde intériste. Plus fidèle que sézigue, t'achètes un basset-hound. Par contre, lui, il sait ce que c'est la gagne. Au milieu des années 60, il avait tout raflé avec l'Inter sous la houlette du grand Helenio Herrera. Le vent est peut-être en train de tourner, quoique…
N'empêche que la pitoyable épopée du Moratti fait étrangement penser à d'autres trajectoires tout aussi pathétiques. Il a des cousins germains dans la profession, le bon Massimo. Tiens au hasard, un popov plus ou moins mafieux parti flamber ses roubles ainsi que ses kopecks en perfide Albion et un riche héritier citoyen de Davos, venu dilapider ses dollars et ses marks sous le soleil d'un port méditerranéen. Les aminches, ça vous rappelle pas quelque chose ?
M'enfin, revenons à ce quart de finale de l'UEFA. Bon, qu'on se le dise, malgré tout ce micmac, il reste encore du beau monde à l'Inter. Vieri entre autres, Bobo pour les intimes, aussi puissant que technique. Recoba, l'uruguayen au faciès de chinetoque et au pied gauche en folie. Kily Gonzales le milieu argentin qui fit il y a peu les beaux jours de Valence mais qui tarde ici à retrouver son niveau de jeu. Il est du reste au diapason de pas mal de ses collègues. Des joueurs bons voire brillants, avant et aussi après. Mais rarement pendant leur séjour à l'Inter…
On dirait qu'en ces lieux, il existe un syndrome de l'échec, des ondes négatives, une malédiction vaudou. Appelez-ça comme vous voulez. Du danois Helved au batave Van der Meyde, en passant par le grec Karagounis, tout ce petit monde ne devient plus ici que l'ombre de lui-même. Sans causer des Fadiga, Lamouchi ou autre Bréchet, réduits à ce muscler le poignet à force de cirer le banc bleu et noir. Enfin, quand ils font partie du groupe, chose de plus en plus rare ces derniers temps. Et le bon Sabri de confier, il y a peu :
"L'Inter est un club particulier, on ne pourra pas régler les vrais problèmes du club en virant un président, un entraîneur ou même les trente joueurs. C'est au-delà de tout ça. Le côté positif, c'est que cela m'arrive à 32 ans. Un garçon comme Jérémy Bréchet vit cette situation en début de carrière. C'est terrible pour lui." Hum, ça fait froid dans le dos et irrésistiblement penser à une autre machine à broyer du talent…
Y'en a quand même dans le lot qui arrivent à se sortir la tête du seau. Ainsi le maître à jouer Stankovic qui vient encore de flamber contre la Vieille Dame. Coup de chance, le serbo-monténégrin n'est pas qualifié pour ce quart de finale de même que le brésilien Adriano. Restent pêle-mêle en magasin trois argentins Cruz, Zanetti et Almeyda, deux turcs Emre et Okan, un nigérian Obafemi, un espagnol Farinos, un colombien Cordoba, un paraguayen Gamarra et un citoyen du Sierra Leone Kallon suspendu pour dopage.
Bref un aréopage bien cosmopolite auquel viennent s'ajouter quelques régionaux de l'étape comme Toldo, Cannavaro, Materazzi et l'autre Zanetti. Un truc de malade à faire même pâlir un traducteur officiel des Nations-Unies. Un melting-pot sans âme à la recherche désespérée d'une improbable identité. Une chose hybride bien difficile à manier même pour l'expérimenté Alberto Zaccheroni qui a remplacé au pied levé Hector Cuper en octobre dernier…
Alors quid des chances de la bande au nigaud contre ce monstre protéiforme ? P'têt ben que oui, p'têt ben que non, oserons-nous répondre en normand dans le texte. Depuis l'inespéré succès en terre rhodanienne, il est remonté comme une pendule suisse, notre fougueux chauve. "Je suis très satisfait car les joueurs ont respecté l’organisation. Quand on veut développer notre jeu, on en est capable" a-t-il déclaré à l'issue de la rencontre. Plus motivé que lui tu meurs sur le champ. Gageons qu'il saura transmettre à ses hommes sa foi inébranlable. De celle qui soulève les montagnes…
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