Affrontement au sommet que ce match qui oppose les deux « Olympiques » de l’hexagone. Deux équipes qui se distinguent par leurs destins opposés en coupe d’Europe. Une qui étrille le Bayern à Munich et l’autre qui perd péniblement à Porto. Une qui est sur une spirale de victoires et l’autre qui essuient de nombreuses contre performances…
Ce match a une importance capitale pour l’obtention du championnat. Trois prétendants semblent se détacher, il s’agit de Monaco, Lyon et Marseille. Monaco ne lâche rien et caracole en tête, l’équipe qui perdra ce match, compromettra donc, très nettement ces chances de conquête du titre.
Alain Perrin le sait, et il fait donc appel à une équipe résolument offensive. L’OM privé de deux de ses cadres (Christanval et Drogba), est aligné en 4-4-2.
Runje dans les cages, Perez à droite, Skacel à gauche, Van Buyten et Ecker compose la charnière centrale. Meriem et Hemdami en milieux défensifs, Vachousek en milieu offensif gauche et Johansen, son pendant à droite. Enfin le duo d’attaque est composé de Mido et Marlet. Ce dernier est dans une position décrochée, il doit servir de pivot pour l’égyptien.
Les Lyonnais, jouent dans une formation habituelle, avec un 4-4-2 qui se transforme en 4-2-4 dans les situations offensives. Et ça tombe bien, puisque Lyon va dominer très largement au niveau des actions. Certes l’OM a eu une meilleure une possession de balle, mais à quoi sert-elle ?
Le début de match est tonitruant du coté des gones. Les Marseillais peinent à se trouver en Attaque, quand aux Lyonnais, ils multiplient les contres et démontrent une très nette aisance technique. L’action typique que l’on va retrouver durant ce match, c’est le ballon en profondeur pour Sydney Govou, qui prend de vitesse Rudolph Skacel et qui s’excentre pour servir Elber ou bien même Luyindula. Ce coté droit, va peser lourd puisque le tchèque est incapable de stopper Govou, il multiplie les fautes et les erreurs. Et quand bien même, il n’est pas pris de vitesse, il ne peut lutter techniquement. Par moment, on aurait cru retrouver le regretté Dimas. Les lacunes de Skacel vont très vite coûter cher à notre défense.
A la onzième minute, Edmilson lance Govou, ce dernier prend de vitesse notre pseudo latéral gauche et délivre un centre magnifique pour Luyindula qui frappe, Elber détourne le ballon et Runje ne peut malheureusement rien faire pour empêcher l’ouverture du score Lyonnaise.
Deux minutes plus tard, à la vingtième minute, sur un corner mal relancé par Malouda, Van Buyten récupère le ballon et égalise sur une frappe puissante du gauche.
Ce but de Van Buyten n’est pas du au hasard mais plutôt à une idée habile du coach troyen. Alain Perrin souhaite que lors des actions offensives, le Belge montre d’un cran et se place en position de milieu relayeur, cela permet de meilleures relances et une situation de surnombre intéressante. Ce dernier sera d’ailleurs, le meilleur Olympien, lors de cette rencontre. Il est un des rares à s’être créer des occasions et il fut impeccable défensivement.
Les occasions se multiplieront pour les gones et seuls les arrêts répétés de Runje permettent de sauvegarder ce score de parité.
Mais à la trente huitième minute, sur un coup franc de Juninho, le gardien croate ne pourra que s’incliner face à un Luyindula, absent de marquage. Sur cette action, on peut s’apercevoir que Van Buyten essaye de contenir Govou et Luyindula et il est donc forcément pris de vitesse lors du centre. On peut se demander où était Skacel ? Il était pourtant charger du marquage de Govou…
Durant la seconde mi temps, les Marseillais seront beaucoup plus entreprenants mais on ne peut lutter sans armes. Je vais forcément me répéter mais nous n’avons pas de milieux offensifs, ce n’est pas en faisant illusion avec un Meriem reconverti en 10, un Marlet que l’on essaye de faire passer pour un ailier droit et un Johansen reconverti, que l’on va battre les champions de France. Il y a des erreurs capitales de recrutements qui ont été commises, la place de manager général de Perrin doit être remise en cause. Depuis le début de saison, nous n’avons pratiquement pas eues d’occasions crées par les ailes, et encore sur ce match, cela s’est avéré fatale. Lorsque l’on voit un Vachousek, tout juste bon, à mettre des ballons en retrait et incapable d’effacer, ne serait-ce qu’un joueur, lorsque l’on s’aperçoit que Johansen est tout aussi pitoyable, on se dit qu’il y a vraiment un problème.
Sur les quelques ballons que nos attaquants ont reçu, ils ont fait preuve de qualités. Marlet jouait souvent en pivot, et à l’aide de sa belle détente, il a réussit à créer quelques décalages avec Mido. Le schéma de jeu des attaquants était d’ailleurs assez simple : sur les balles aériennes, Marlet servait Mido et ce dernier essayait de trouver l’ancien lyonnais lors des débordements excentrés qu’il réalisait. Une des plus belle occasion marseillaise viendra du coté droit, avec devinez qui ? Johansen ? Vachousek ? Tout faux, il s’agit de Van Buyten, lui seul réussit à créer une belle occasion quand il fut en situation d’ailier droit. C’est quand même ridicule de voir que les occasions Marseillaises, viennent : soit des coups de pieds arrêtés, soit des montés des défenseurs. Mais quand je parle de « défenseurs », je ne parle pas des latéraux, tout juste bon à faire des centres pour satisfaire le désir d’amorti poitrine d’Edmilson.
A trop s’exposer, l’OM se fait une nouvelle fois prendre en contre grâce à l’adresse et la vitesse des attaquants Lyonnais. A la cinquante huitième minute, Luyindula frappe à l’entrée de la surface, et marque. Comble du ridicule, le ballon a été dévié par Van Buyten et Runje n’a rien pu faire.
Devant la prestation inqualifiable de Skacel, Perrin se décide enfin à le faire sortir et place Meité à sa place. Ce dernier apportera un plus et canalisera Govou jusqu’à sa sortie. Il en profite aussi pour faire sortir Johansen, toujours aussi étincelant dans son rôle de milieu droit pour faire rentrer notre merveille Russe. Si si, vous savez, le jeune qui court partout et qui fait des frappes à 30m… Vous avez dit ridicule ? On n’en est pas loin…
Qui vient à point qui sait attendre, le quatrième but Lyonnais est marqué dans les arrêts de jeu. Sur un débordement de Carrière, Luyindula frappe, Runje repousse. Mais Juninho bien placé, surgit et achève un OM moribond.
A travers le score au combien révélateur de la supériorité Lyonnaise, il y a plusieurs enseignements à tirer de ce match. Il faut tout d’abord noter que l’OM est une jeune équipe, elle se reconstruit peu à peu… Lyon, se fortifie d’année en année, et possède désormais une très grande équipe. Quand nous faisons rentrer Sytchev, ils font rentrer Carrière, quand Fernandao déboule sur le terrain, c’est Essien qui fait office de second remplaçant Rhodanien. Il y a deux mondes entres ces deux équipes.
Le Championnat, ne sera pas pour nous, cette saison du moins. Il y a eu trop d’erreurs de commises. L’absence total de créativité au milieu de terrain, des latéraux qui sont aussi mauvais défensivement, qu’offensivement, un climat malsain qui s’instaure peu à peu…
Des questions sont en suspens. Perrin doit-il démissionner ? De son poste de manager, c’est une évidence. Mais en tant que coach, l’incertitude plane. Il ne faut pas trop vite jeter la pierre sur celui que l’on a encensé. Laissons lui un peu de temps… Cette défaite n’est pas du à un manque de motivation ou alors d’une déficience tactique mais à des capacités trop indigentes pour inquiéter une équipe de la trempe de Lyon.
L’OM est désormais une bête meurtrie, au pied du mur. Notre saison est fortement endommagée, que peut-on désormais espérer ?
« Un jour tout sera bien, voila notre espérance, tout est bien aujourd’hui, voila l’illusion… » aurait répondu Voltaire.
Dav_