11-04-2012, 09:43
Il était de retour.
Après de longs mois glauques où l’OM se liquéfiait, il était de retour.
Il aurait fallu qu’il revienne plus tôt, voire, mieux encore, qu’il ne partît jamais.
Cette saison sans aucun titre cachait à peine la précédente, tout juste plus glorieuse. Le but de Brandao, pour son retour en coupe de France, avait sonné le glas des ambitions du club en championnat. J’avais vécu ce but de cette façon-là, mélange de joie et de résignation, je suis un oracle à moi tout seul, sachez vous en souvenir.
Tout et tout le monde avait déserté les alentours géographiques et émotionnels de ce qui faisait l’OM. Plus personne au stade, plus d’ambiance, plus de spectateurs à la commanderie, plus de clics sur l’OM.net, plus de journalistes, plus rien.
Deschamps y était pour beaucoup, l’hégémonie de sa ‘base défensive’, de son ‘bloc équipe’ avait dangereusement annihilé la passion qui faisait encore l’OM. Tapie disait ce printemps que Deschamps n’était pas un entraineur fait pour l’OM, l’inverse était malheureusement moins vrai. Une fois que son fils aurait quitté les bancs de la petite école (2014 est –elle une date anodine ?), le DD prendrait son envol vers des cieux plus conformes à ses ambitions personnelles.
Il était dit ici et là que les joueurs se foutaient régulièrement de sa gueule en off, singeaient ses expressions, rigolaient de son discours lourdingue et formaté. A voir ses interviews face aux journalistes, ses réponses stéréotypées, sa finesse de pachyderme à les reprendre sur leur physique, je dois dire que je n’en étais pas surpris.
Cette passion, qui venait faire grandir l’OM à la manière d’une plaque tectonique qui fait croître les montagnes encore vivantes, cette passion donc était en péril. Peu nombreux étaient même ceux qui croyaient encore à sa possible résurrection.
Rejaillir, renaître de ses cendres, prendre un nouveau départ… les temps étaient aux renouveaux.
Opiom, lolympien, l’OM, l’équipe, le staff, la présidence, vous-même simple posteur, toi-même ancien éditoteur, moi-même ancien adorateur : tout et tout le monde devait se reprendre en main.
Le retour qu’on attendait n’était pas celui d’Eric, mais celui des tas d’Espi : « Les sportifs c'est des cons, bon. Mais c'est l'esprit d'équipe... C'est des mecs qui sont une équipe, y z'ont un esprit ! Alors ils partagent ! Bon et encore, il y a les exceptions. » (Coluche)
En cette nouvelle saison, sachons faire table rase de la précédente. Sachons oublier le démembrement de l’équipe, sa fin de championnat cauchemardesque, ce match contre Montpellier suivi par cette défaite au stade de France qui l’ont précipitée dans les bras de madame « bas du tableau ». Les joueurs, ces bas du front, étaient formatés pour jouer le titre, pas pour lutter pour le maintien. On en a fait les frais.