chapitre 1
chapitre 2
Mes doigts effleurent les accoudoirs au cuir épais, qui portent comme une distinction les traces de vies qu’un entretien soigneux a heureusement respecté. Je savoure ce cadre, soyeux, feutré, que les français se plaisent à appeler « so british ». So londonien, pour être précis. Le longmorn 72 roule dans ma main, pendant que je m’essaie au flegme local, en savourant ce moment que mes origines franco-américaines ne m’ouvrent pas de droit….
Il m’en a fallut, du temps, de l’opiniâtreté et un sens du tempo idéal pour me retrouver assis dans ce club discret, à attendre que mes juges décident de me coopter, ou me supprimer….
Etonnamment, je suis détaché de l’enjeu vital, une forme de fatalisme mâtinée d’un zest de nihilisme, qui me permet de refuser un stress inutile et imposé, et mon rayon vert de la soirée, je cherche même à éprouver un certain plaisir dans cette latence oisive…
Une conversation incongrue dans ce lieu me fait tendre une oreille indiscrète vers une alcôve ou se jouent une scénette dont les acteurs manquent de toute évidence de finesse, se pensant à l’abri dans leur conversation en français, dans ce temple dont on peut s’étonner de voir les portes s’ouvrir si aisément…
Ils reviennent sans cesse sur un objectif brûlant, et la sortie médiatique d’un joueur de foot qui aurait, crime de lèse-majesté, oublié d’être aussi inconséquent que son statut l’impose… l’estocade était prête, et voilà qu’il se répand dans les journaux, mis en lumière par son statut de transfuge, et sert de contre-feu on ne peut plus habile, qui entraine les pensées loin du coupable idéal, désigné, enfin candidat à la propitiation. Et les efforts pour rendre la situation intenable commencent à apparaitre en lumière….
Ils sont limités, dénués de grandeur, mais pas d’ambitions.
Je ne suis pas comme eux. Ma quête du Soi me l’a clairement défini, il y a bien longtemps, et mes coups incisifs, dévastateurs, jouissifs, m’ont attirés enfin les augures d’un groupe dont l’existence nourrie à elle seule mon ambition dévorante, exultant de me retrouver de nouveau petit parmi les géants, et savoir que je vais inexorablement tendre à me hisser parmi des caciques discrets, mais dont le pouvoir, bien qu’occulte, est probablement ce que je peux espérer trouver de plus proche de mes aspirations intimes.
Le rite de passage, un meurtre, gratuit de premier abord, défini mieux que tout commentaire ce club, ou plutôt en masque l’intérêt principal : un contre pouvoir de grande classe, l’accès à une caste où pertinence, cynisme et froide intelligence font définitivement bon ménage….
J’ai toujours aimé ce moment où Pacino explique que l’enfer, ça pourrait bien être le paradis, en définitive…. Non pas que les fadaises sur un bon dieu ou son pendant trouve un quelconque écho en moi. Mais dans « l’avocat du diable », il défini avec justesse ce que serait l’enfer pour moi, un lieu où gentillesse et bons sentiments règneraient en maitres absolus, et une infinie quiétude viendrait nous envelopper des ses bons soins.
Mon œil dérape vers l’alcôve, quand le tableau fini de se dessiner, avec des efforts d’une maladresse infinie pour attirer dans des filets aux mailles trop grossières un « gazier » qui ne rêve que de titre de « lord », pas de combat avec des brigades financières trop regardantes… le plus naïf, le plus drôle aussi, étant l’allusion à un prince pétrolier….
Quel côté glamour aurait pour ceux-ci une cité renommée mondialement comme Marseille… French connection, et grève des éboueurs, à peine masqués par des épopées blanches et ciel, et des calanques azur, ça fait peu… Et puis, quand on veut vendre des objets de valeurs, dans un domaine de requins, on envoie des orques, pas des thons… le rire in-petto est de sortie face aux assauts malhabile d’un bonhomme qui cherche surtout à assurer son maintien, alors qu’il joue avec des « nettoyeurs » de grande classe…. Le pôvre….
Il va finir en cure-dent, mais ne le sait pas encore ! La mention de ses « amis » locaux n’a pas la moindre chance d’effrayer des gens qui ont émergés de l’empire soviétique…
Délaissant cette récréation, je me repasse le film de la séance à laquelle je me suis prêté : se vendre avec talent, raconter avec force détails les circonstances de mon passage à l’acte, pour lequel j’ai mis l’accent sur des points précis, allant de la préparation, au camouflage de celui-ci, le fait d’avoir décroché un appel entrant pour un homme agonisant, montrant la maitrise du moindre détail, tant l’incapacité à parler de mon anonyme que l’interrogation à venir pendant l’enquête… le coup du téléphone a provoqué des réactions que j’ai lues comme étant positives, bien que la pénombre dans laquelle se trouvait mes interlocuteurs ne m’ai amputé des révélateurs visuels, sur lesquels se base une grande partie de mon acuité habituelle. La technique du réactif à l’air, avec son explosion limitée et minutée avec précision a fait son effet, mais ce sont de fins cerveaux, qui n’ignorent pas qu’il ne s’agit jamais que d’une combinaison précise, en poudre, bien que choisie avec soin, pour laisser apparaitre le message sur le mur au dessus de la dépouille… les poudres, dernier hommage à ce porteur du masque de Fawkes, ont parfaitement remplies leur rôles respectifs, laissant en lettres fuchsias le message voulu : « vous êtes Légion, vous avez passé le Rubicon ».
J’en suis arrivé là en gardant toujours trois idées bien en tête : les lois de newton, la troisième en particulier : « toute action entraine un réaction égale et opposée », un principe fondateur : « qui suis-je », et enfin, une quête perpétuelle : la Pertinence….
Je devrai peut-être envisager de former un peu ce balourd qui agit au lieu de laisser les autres provoquer une réaction légitime. tout n'est qu'énergie, pourquoi gaspille t'il la sienne… il suffit d'avoir des résultats pour être incontournable !et puis, casser un tel instrument de gestion des masses, il mériterait aussi une bonne leçon….
On verra, si je survis…
Ils m’appellent ! un sourire narquois, l’œil aiguisé, je suis prêt ! soyons pertinent, et conquérant, fut-ce d’un sort funeste…
A suivre ?
chapitre 2
Mes doigts effleurent les accoudoirs au cuir épais, qui portent comme une distinction les traces de vies qu’un entretien soigneux a heureusement respecté. Je savoure ce cadre, soyeux, feutré, que les français se plaisent à appeler « so british ». So londonien, pour être précis. Le longmorn 72 roule dans ma main, pendant que je m’essaie au flegme local, en savourant ce moment que mes origines franco-américaines ne m’ouvrent pas de droit….
Il m’en a fallut, du temps, de l’opiniâtreté et un sens du tempo idéal pour me retrouver assis dans ce club discret, à attendre que mes juges décident de me coopter, ou me supprimer….
Etonnamment, je suis détaché de l’enjeu vital, une forme de fatalisme mâtinée d’un zest de nihilisme, qui me permet de refuser un stress inutile et imposé, et mon rayon vert de la soirée, je cherche même à éprouver un certain plaisir dans cette latence oisive…
Une conversation incongrue dans ce lieu me fait tendre une oreille indiscrète vers une alcôve ou se jouent une scénette dont les acteurs manquent de toute évidence de finesse, se pensant à l’abri dans leur conversation en français, dans ce temple dont on peut s’étonner de voir les portes s’ouvrir si aisément…
Ils reviennent sans cesse sur un objectif brûlant, et la sortie médiatique d’un joueur de foot qui aurait, crime de lèse-majesté, oublié d’être aussi inconséquent que son statut l’impose… l’estocade était prête, et voilà qu’il se répand dans les journaux, mis en lumière par son statut de transfuge, et sert de contre-feu on ne peut plus habile, qui entraine les pensées loin du coupable idéal, désigné, enfin candidat à la propitiation. Et les efforts pour rendre la situation intenable commencent à apparaitre en lumière….
Ils sont limités, dénués de grandeur, mais pas d’ambitions.
Je ne suis pas comme eux. Ma quête du Soi me l’a clairement défini, il y a bien longtemps, et mes coups incisifs, dévastateurs, jouissifs, m’ont attirés enfin les augures d’un groupe dont l’existence nourrie à elle seule mon ambition dévorante, exultant de me retrouver de nouveau petit parmi les géants, et savoir que je vais inexorablement tendre à me hisser parmi des caciques discrets, mais dont le pouvoir, bien qu’occulte, est probablement ce que je peux espérer trouver de plus proche de mes aspirations intimes.
Le rite de passage, un meurtre, gratuit de premier abord, défini mieux que tout commentaire ce club, ou plutôt en masque l’intérêt principal : un contre pouvoir de grande classe, l’accès à une caste où pertinence, cynisme et froide intelligence font définitivement bon ménage….
J’ai toujours aimé ce moment où Pacino explique que l’enfer, ça pourrait bien être le paradis, en définitive…. Non pas que les fadaises sur un bon dieu ou son pendant trouve un quelconque écho en moi. Mais dans « l’avocat du diable », il défini avec justesse ce que serait l’enfer pour moi, un lieu où gentillesse et bons sentiments règneraient en maitres absolus, et une infinie quiétude viendrait nous envelopper des ses bons soins.
Mon œil dérape vers l’alcôve, quand le tableau fini de se dessiner, avec des efforts d’une maladresse infinie pour attirer dans des filets aux mailles trop grossières un « gazier » qui ne rêve que de titre de « lord », pas de combat avec des brigades financières trop regardantes… le plus naïf, le plus drôle aussi, étant l’allusion à un prince pétrolier….
Quel côté glamour aurait pour ceux-ci une cité renommée mondialement comme Marseille… French connection, et grève des éboueurs, à peine masqués par des épopées blanches et ciel, et des calanques azur, ça fait peu… Et puis, quand on veut vendre des objets de valeurs, dans un domaine de requins, on envoie des orques, pas des thons… le rire in-petto est de sortie face aux assauts malhabile d’un bonhomme qui cherche surtout à assurer son maintien, alors qu’il joue avec des « nettoyeurs » de grande classe…. Le pôvre….
Il va finir en cure-dent, mais ne le sait pas encore ! La mention de ses « amis » locaux n’a pas la moindre chance d’effrayer des gens qui ont émergés de l’empire soviétique…
Délaissant cette récréation, je me repasse le film de la séance à laquelle je me suis prêté : se vendre avec talent, raconter avec force détails les circonstances de mon passage à l’acte, pour lequel j’ai mis l’accent sur des points précis, allant de la préparation, au camouflage de celui-ci, le fait d’avoir décroché un appel entrant pour un homme agonisant, montrant la maitrise du moindre détail, tant l’incapacité à parler de mon anonyme que l’interrogation à venir pendant l’enquête… le coup du téléphone a provoqué des réactions que j’ai lues comme étant positives, bien que la pénombre dans laquelle se trouvait mes interlocuteurs ne m’ai amputé des révélateurs visuels, sur lesquels se base une grande partie de mon acuité habituelle. La technique du réactif à l’air, avec son explosion limitée et minutée avec précision a fait son effet, mais ce sont de fins cerveaux, qui n’ignorent pas qu’il ne s’agit jamais que d’une combinaison précise, en poudre, bien que choisie avec soin, pour laisser apparaitre le message sur le mur au dessus de la dépouille… les poudres, dernier hommage à ce porteur du masque de Fawkes, ont parfaitement remplies leur rôles respectifs, laissant en lettres fuchsias le message voulu : « vous êtes Légion, vous avez passé le Rubicon ».
J’en suis arrivé là en gardant toujours trois idées bien en tête : les lois de newton, la troisième en particulier : « toute action entraine un réaction égale et opposée », un principe fondateur : « qui suis-je », et enfin, une quête perpétuelle : la Pertinence….
Je devrai peut-être envisager de former un peu ce balourd qui agit au lieu de laisser les autres provoquer une réaction légitime. tout n'est qu'énergie, pourquoi gaspille t'il la sienne… il suffit d'avoir des résultats pour être incontournable !et puis, casser un tel instrument de gestion des masses, il mériterait aussi une bonne leçon….
On verra, si je survis…
Ils m’appellent ! un sourire narquois, l’œil aiguisé, je suis prêt ! soyons pertinent, et conquérant, fut-ce d’un sort funeste…
A suivre ?
Rhoooo, ce qu'il vient de réaliser...il y a du Waddle dans ce garçon. @cétacé