19-01-2023, 15:48
« - C’est pas mal, mais ça manque de nichons ! Faut lâcher les rênes mec ! » s’exclama Peter Barnes, sourire en coin.
Comment osait-il ? Jack Cobble avait travaillé son texte sur ce match durant plusieurs jours. Il venait de jeter le peu de sa maigre inspiration du moment dans cet article. Depuis qu’il roulait sa bosse pour le journal de l’université Rennes 2, Peter Barnes (le rédac’ chef) et ses acolytes, ne cessaient de le chambrer sur ce point. Lui, marseillais pur jus, grand supporter de l’OM, incapable de mettre un peu «d’aïoli» dans ses papiers pour émoustiller les autres étudiants ? Dans la petite salle de la bibliothèque universitaire réservée à leur bimensuel, il se jura qu’ils allaient voir ce qu’ils allaient voir. Un jour il les blufferait.
Six mois déjà qu’il avait débarqué en Bretagne et que, dès qu’il le pouvait, il partait humer avec nostalgie cet « autre » air marin, celui de l’océan. La côte bretonne lui plaisait plus que l'agglomération rennaise. Ce n’était évidemment ni les calanques, ni le soleil éternel de Méditerranée. « Ah ! Le soleil. Ils savent pas c’que c’est l’soleil !!! » comme disait Bébel. Ici, l’ambiance météorologique était plutôt au crachin et à la grisaille. Il sortit de la poche intérieure de son veston bleu une petite carte postale sur laquelle on voyait une plage de sable blanc, caressée par une mer limpide et turquoise. Il la contempla, transporté par les paysages d’îles lointaines, de Polynésie, des Seychelles ou des Caraïbes. Comme ses ancêtres, il sillonnerait les océans un à un avant de se ranger. Revenir dans le 13, à Marseille ou peut-être filer à Barcelone, mais toujours à sa place, quelque part au soleil…
Aujourd’hui, il avait une tout autre préoccupation. Jour de match : l’OM affrontait Rennes pour le compte d’un seizième de finale de la Coupe de France. L’affiche la plus attendue de ce tour de la compétition reine et un vendredi soir de surcroît. Si l’OM faisait une bien belle saison en championnat, le club ne cachait plus son ambition réelle de remporter la onzième coupe de France de sa longue Histoire. « 34 ans d’attente tout de même ! » Il secoua la tête. Sur l’ordinateur portable devant lui, il tapa les noms des joueurs de l’OM susceptibles de débuter la partie : Pau Lopez – Mbemba, Gigot, Balerdi, - Kolasinac, Rongier, Veretout, Clauss – Under, Guendouzi, - Dieng. L’idée lui vint alors d’améliorer son article à l’aide de diapositives sur les rencontres passées entre les deux équipes. Deux heures avant publication et il était seul au journal de la fac. Il devait aller chercher les diapos dans les archives de la bibliothèque peu fréquentée à ce stade de la journée, via des escaliers se situant tout au bout de l’immense pièce principale, derrière les dernières étagères de livres sur l’Histoire Antique. Ensuite, il reviendrait les décortiquer sur la visionneuse du local.
Il cessa de pianoter sur son clavier et de regarder l’écran de son Mac Book Bel Air. Il prit un temps de réflexion, conscientisant qu’un énorme souci allait se dresser sur le chemin de son entreprise : Ruby. C’était la bibliothécaire en chef du campus. Elle avait les clés de tous les recoins de la B.U., de toutes les salles adjacentes ; elle connaissait tout le monde, l’emploi du temps de tout un chacun et possédait un charisme fou. Jamais il n’aurait pensé que cela pût lui arriver, mais il était « troublé » par cette quinquagénaire au charme dévastateur et aux formes affriolantes. Quant à sa façon de sourire, elle le faisait tout bonnement fondre sur place.
Comble de « malheur » pour lui, Ruby Watson était sa proprio ! En arrivant dans la région, il avait cherché un logement étudiant pas trop onéreux pour pouvoir boucler les fins de mois, mais pas trop vétuste non plus. Il était tombé sur l’annonce de la belle bibliothécaire sur le tableau de la B.U. et avait obtenu sa chambre bon marché en échange d’éventuels « bons et loyaux services ». Elle louait dans sa propre maison, Avenue Gaston Berger, à quelques pas du Square de Provence, ce qui arrangeait Jack dans son organisation personnelle tout en le plongeant dans un dilemme perpétuel envers cette femme à l’appétit sexuel insatiable. Il n’en dormait quasiment pas. Célibataire, elle enchaînait les amants et les murs tremblaient, les vitres manquaient de se briser et Cobble, pourtant féru d’atmosphère tropicale, craignait chaque nuit les ravages de l’ouragan Ruby. Elle allait forcément finir par lui faire des avances. Les ricanements de certains de ses camarades fins connaisseurs lors de discussions sur son logement auraient dû le mettre en alerte. De son côté, il s’en moquait. Après tout, sa dernière conquête l’avait largué comme une vulgaire chaussette, il n’était donc pas contre une expérience avec Mme Watson. Cela lui rappelait un vieux film des années 80 vu avec sa bande de potes marseillais qui mettait à l'affiche Rob Lowe et Patrick Swayze : YOUNGBLOOD. Il rêvait de revivre la scène du thé... ou du café ou... du chocolat chaud peut-être. Il ne savait plus. Bref, ce n’était qu'un infime détail et lui ne jouait pas du tout au hockey sur glace.
Elle lui avait vite fait comprendre d'éviter les « Madame Watson ». Cela la vieillissait selon elle. Il avait obtempéré. Sacré caractère cette Ruby ! Toujours habillée de façon sexy mais classe, sans aucune vulgarité, elle cultivait un magnétisme irrésistible. Jack se dirigea vers son bureau d’où elle voyait toutes les entrées, mais surtout l’intégralité de la circulation au sein de sa bibliothèque. Plus il s’approchait, plus il se questionnait sur la marque de son pull noir écrite en lettres dorées : « Aqwarium Dreams ». « Encore une marque américaine à la con ! » pensa-t-il. A moins que cela ne fût un message subliminal. Cobble lui sourit en l’abordant, mais Ruby parla la première :
« - Re-Bonjour Jack ! Alors cet article, il avance ? » bien sûr elle savait que l’équipe du journal s'activait dans le local dédié pour sortir le prochain numéro. Elle tirait une certaine fierté d'accueillir ces étudiants motivés au sein de sa B.U.. Elle retira ses lunettes à la monture rouge, ouvrit la bouche et y enfourna l’une des branches en le fixant intensément. Durant un instant, il chercha sa respiration mais ne se démonta pas face aux grands yeux gris de son interlocutrice, qui illuminaient un visage angélique, aux traits harmonieux.
« - Oui tout va bien mais j’aurais besoin de quelques infos complémentaires via nos diapos qui sont plus fiables que les infos d’internet. Il y a notamment de vieilles coupures de journaux d’époque qui me seraient utiles pour mon historique.» lui expliqua-t-il.
Elle sembla interloquée quant à la demande inhabituelle de l’étudiant. Puis, au bout de quelques secondes, elle se leva, en retournant la petite boîte à meuh aux couleurs de la Bretagne posée sur son grand bureau. L’objet lança un « meumeuh » de très mauvais goût dans ce lieu digne d’un sanctuaire à ciel ouvert. C’était Ruby, il ne fallait pas chercher à comprendre. « Allons-y, j’ai la clé des archives sur moi justement ! ». Une fois debout, elle mit instantanément en valeur un corps sculpté dans le moule de celui de Scarlett Johansson. Le pull noir tombait juste comme il fallait sur une jupe mi-longue rouge très bien sentie. Un collant noir légèrement pailleté s’engouffrant dans des petites bottines assorties terminait sa tenue du jour. Sa chevelure blonde se libéra littéralement dans le mouvement enclenché vers l’allée centrale. Jack la suivit en se forçant de ne pas jouer les voyeurs. Il fallait éviter de regarder vers le bas de son dos et plutôt se féliciter de ne pas négocier la consultation des archives.
Le jeune étudiant devenait de plus en plus fébrile. Il venait de provoquer une sacrée circonstance sans vraiment le vouloir. Elle tourna à droite au fond de la bibliothèque. La porte métallique verte des archives, verrouillée par un cadenas, apparut devant leurs yeux. Comme elle esquissait un geste de la tête vers lui en déverrouillant, il posa furtivement ses yeux sur les énormes bouquins décrivant l’Egypte Ancienne. Ils pénétrèrent tous deux dans le sas surplombant des escaliers exigus qui menaient droit au sous-sol. Ruby lui fit signe de passer devant puis actionna l’interrupteur pour allumer les lieux avant de refermer la porte de l’intérieur par un loquet judicieusement installé. Le piège s'était-il refermé ? Elle reprit la direction des escaliers et les dévala jusqu’à la salle regroupant les établis sur lesquels gisaient de nombreux ouvrages anciens, des collections de vieilles encyclopédies, des cartons ou encore divers rangements classés selon leur propre nomenclature. Elle s’arrêta devant l’un d’eux, pointant une boîte emplie de diapositives de son index droit : « Tu devrais trouver ton bonheur parmi celles-là ! » dit-elle en le clouant d’un regard qui en disait déjà long.
Jack s’avança et eut à peine le temps de la remercier qu’elle l’attira violemment contre elle par le veston. « Mais qu’est-ce qu… » essaya-t-il de balbutier. Elle posa son majeur gauche sur sa bouche avant qu’il n’en dît davantage, puis l’embrassa comme personne auparavant, aussi goulûment que possible. L’étudiant, un temps surpris et gêné par cette situation cocasse, se ressaisit et répondit vigoureusement à ce baiser enflammé. Elle chuchota à son oreille éveillant mille frissons dans tout son être : « Oh mon petit Jacky, seule enfin dans une pièce avec toi, personne pour nous enquiquiner, ça me met dans un état !!! » puis elle lui fourra la langue dans la bouche passionnément. Leurs salives se mêlèrent et il constata qu’elle aimait mâchouiller longuement des chewing-gums goût fraise. Cobble se retrouva vite dans un état d’excitation proche de l’incontrôlable. Il caressa toutes les parties du corps de Ruby accessibles à travers ses vêtements et profita à plein nez de son parfum aux effluves boisés. Elle en fit autant en retour, ce qui rendit le jeune homme fou de désir. L’élastique serait-il assez solide ? Non, pas la main sur la braguette !!!
Dans la foulée, elle tomba son pull Aqwarium Dreams en vitesse, dévoilant une poitrine aussi généreuse qu’il l’avait fantasmée cent fois, dans un soutien-gorge rouge écarlate. Jack repensa à la phrase de Barnes sur le manque de "nichons" dans son article. Pour le coup, il était servi en la matière. « On n’a pas beaucoup de temps chéri ! » souffla-t-elle tout bas. En effet, le lieu et le moment étaient mal choisis pour des ébats initiaux entre eux. Il devait finir son papier. Il se ressaisit, se dégagea lentement de leur étreinte, fit un premier pas en arrière, puis un deuxième, tout en laissant leurs mains entrelacées. Elle ne broncha pas. Ils se regardèrent sans bouger, tout en reprenant chacun le rythme de leurs inspirations et de leurs expirations. Ils se souriaient. Cobble prit son air le plus assuré du monde et lui asséna : « Rendez-vous ce soir dans ma chambre vers 22 heures ? ». Elle continua de l’observer sagement et acquiesça sans aucun état d'âme. Lui n’avait pas retiré d'habit et songeait surtout à s’extirper de l'antre de la tentation. Il prit d’un coup la direction de l’escalier, manquant de justesse de s’emplâtrer contre le bord du mur à proximité immédiate. Il monta à la porte métallique et tint l’espace d’un instant le loquet à deux doigts. C’était soudain l’interface entre l’extase et la cruelle réalité. Il se disait que Ruby était dingue d’excitation, d’adrénaline, d’interdit. Elle aurait pu débarquer à mille reprises dans sa chambre de nuit, mais avait préféré attendre des circonstances plus adaptées à son plaisir de femme. Une belle leçon de vie. Il s’apprêtait à tourner le loquet quand il entendit sa voix au bas de l’escalier : « Tu n’oublies rien mon Jacky ? ». Personne ne l’avait jamais appelé ainsi d’un ton aussi suave. Il se retourna et redescendit quelques marches. Ruby était là, debout les yeux toujours fixés sur lui, une boîte de rangement pleine de diapositives collée à son ventre dénudé. Elle portait très bien le soutien-gorge. Elle n’avait pas remis son pull. Elle l’appelait sans un mot. Il jeta un œil par réflexe sur la porte plus haut, tourna la tête de nouveau vers ce péché au sourire enjôleur.
« Bon, finalement, OM-Rennes en seizièmes de finale de Coupe, ça peut attendre non ? » pensa-t-il.
Jack Cobble finit de descendre les marches, s’approcha d’elle, saisit les diapos qu’il déposa sur la première étagère disponible. Adieu cruelle réalité, bonjour extase. Il enlaça Ruby Watson, approcha délicatement ses lèvres des siennes et lâcha les rênes, une bonne fois pour toutes...
Toute référence à des opiomanes connus est loin d’être fortuite.
Amies et amis féministes, ceci est une pure fiction pour faire rire les opiomanes avant un match de football, rien d’autre.
Question subsidiaire : Mais comment font les auteurs de romans à l’eau de rose ???
Comment osait-il ? Jack Cobble avait travaillé son texte sur ce match durant plusieurs jours. Il venait de jeter le peu de sa maigre inspiration du moment dans cet article. Depuis qu’il roulait sa bosse pour le journal de l’université Rennes 2, Peter Barnes (le rédac’ chef) et ses acolytes, ne cessaient de le chambrer sur ce point. Lui, marseillais pur jus, grand supporter de l’OM, incapable de mettre un peu «d’aïoli» dans ses papiers pour émoustiller les autres étudiants ? Dans la petite salle de la bibliothèque universitaire réservée à leur bimensuel, il se jura qu’ils allaient voir ce qu’ils allaient voir. Un jour il les blufferait.
Six mois déjà qu’il avait débarqué en Bretagne et que, dès qu’il le pouvait, il partait humer avec nostalgie cet « autre » air marin, celui de l’océan. La côte bretonne lui plaisait plus que l'agglomération rennaise. Ce n’était évidemment ni les calanques, ni le soleil éternel de Méditerranée. « Ah ! Le soleil. Ils savent pas c’que c’est l’soleil !!! » comme disait Bébel. Ici, l’ambiance météorologique était plutôt au crachin et à la grisaille. Il sortit de la poche intérieure de son veston bleu une petite carte postale sur laquelle on voyait une plage de sable blanc, caressée par une mer limpide et turquoise. Il la contempla, transporté par les paysages d’îles lointaines, de Polynésie, des Seychelles ou des Caraïbes. Comme ses ancêtres, il sillonnerait les océans un à un avant de se ranger. Revenir dans le 13, à Marseille ou peut-être filer à Barcelone, mais toujours à sa place, quelque part au soleil…
Aujourd’hui, il avait une tout autre préoccupation. Jour de match : l’OM affrontait Rennes pour le compte d’un seizième de finale de la Coupe de France. L’affiche la plus attendue de ce tour de la compétition reine et un vendredi soir de surcroît. Si l’OM faisait une bien belle saison en championnat, le club ne cachait plus son ambition réelle de remporter la onzième coupe de France de sa longue Histoire. « 34 ans d’attente tout de même ! » Il secoua la tête. Sur l’ordinateur portable devant lui, il tapa les noms des joueurs de l’OM susceptibles de débuter la partie : Pau Lopez – Mbemba, Gigot, Balerdi, - Kolasinac, Rongier, Veretout, Clauss – Under, Guendouzi, - Dieng. L’idée lui vint alors d’améliorer son article à l’aide de diapositives sur les rencontres passées entre les deux équipes. Deux heures avant publication et il était seul au journal de la fac. Il devait aller chercher les diapos dans les archives de la bibliothèque peu fréquentée à ce stade de la journée, via des escaliers se situant tout au bout de l’immense pièce principale, derrière les dernières étagères de livres sur l’Histoire Antique. Ensuite, il reviendrait les décortiquer sur la visionneuse du local.
Il cessa de pianoter sur son clavier et de regarder l’écran de son Mac Book Bel Air. Il prit un temps de réflexion, conscientisant qu’un énorme souci allait se dresser sur le chemin de son entreprise : Ruby. C’était la bibliothécaire en chef du campus. Elle avait les clés de tous les recoins de la B.U., de toutes les salles adjacentes ; elle connaissait tout le monde, l’emploi du temps de tout un chacun et possédait un charisme fou. Jamais il n’aurait pensé que cela pût lui arriver, mais il était « troublé » par cette quinquagénaire au charme dévastateur et aux formes affriolantes. Quant à sa façon de sourire, elle le faisait tout bonnement fondre sur place.
Comble de « malheur » pour lui, Ruby Watson était sa proprio ! En arrivant dans la région, il avait cherché un logement étudiant pas trop onéreux pour pouvoir boucler les fins de mois, mais pas trop vétuste non plus. Il était tombé sur l’annonce de la belle bibliothécaire sur le tableau de la B.U. et avait obtenu sa chambre bon marché en échange d’éventuels « bons et loyaux services ». Elle louait dans sa propre maison, Avenue Gaston Berger, à quelques pas du Square de Provence, ce qui arrangeait Jack dans son organisation personnelle tout en le plongeant dans un dilemme perpétuel envers cette femme à l’appétit sexuel insatiable. Il n’en dormait quasiment pas. Célibataire, elle enchaînait les amants et les murs tremblaient, les vitres manquaient de se briser et Cobble, pourtant féru d’atmosphère tropicale, craignait chaque nuit les ravages de l’ouragan Ruby. Elle allait forcément finir par lui faire des avances. Les ricanements de certains de ses camarades fins connaisseurs lors de discussions sur son logement auraient dû le mettre en alerte. De son côté, il s’en moquait. Après tout, sa dernière conquête l’avait largué comme une vulgaire chaussette, il n’était donc pas contre une expérience avec Mme Watson. Cela lui rappelait un vieux film des années 80 vu avec sa bande de potes marseillais qui mettait à l'affiche Rob Lowe et Patrick Swayze : YOUNGBLOOD. Il rêvait de revivre la scène du thé... ou du café ou... du chocolat chaud peut-être. Il ne savait plus. Bref, ce n’était qu'un infime détail et lui ne jouait pas du tout au hockey sur glace.
Elle lui avait vite fait comprendre d'éviter les « Madame Watson ». Cela la vieillissait selon elle. Il avait obtempéré. Sacré caractère cette Ruby ! Toujours habillée de façon sexy mais classe, sans aucune vulgarité, elle cultivait un magnétisme irrésistible. Jack se dirigea vers son bureau d’où elle voyait toutes les entrées, mais surtout l’intégralité de la circulation au sein de sa bibliothèque. Plus il s’approchait, plus il se questionnait sur la marque de son pull noir écrite en lettres dorées : « Aqwarium Dreams ». « Encore une marque américaine à la con ! » pensa-t-il. A moins que cela ne fût un message subliminal. Cobble lui sourit en l’abordant, mais Ruby parla la première :
« - Re-Bonjour Jack ! Alors cet article, il avance ? » bien sûr elle savait que l’équipe du journal s'activait dans le local dédié pour sortir le prochain numéro. Elle tirait une certaine fierté d'accueillir ces étudiants motivés au sein de sa B.U.. Elle retira ses lunettes à la monture rouge, ouvrit la bouche et y enfourna l’une des branches en le fixant intensément. Durant un instant, il chercha sa respiration mais ne se démonta pas face aux grands yeux gris de son interlocutrice, qui illuminaient un visage angélique, aux traits harmonieux.
« - Oui tout va bien mais j’aurais besoin de quelques infos complémentaires via nos diapos qui sont plus fiables que les infos d’internet. Il y a notamment de vieilles coupures de journaux d’époque qui me seraient utiles pour mon historique.» lui expliqua-t-il.
Elle sembla interloquée quant à la demande inhabituelle de l’étudiant. Puis, au bout de quelques secondes, elle se leva, en retournant la petite boîte à meuh aux couleurs de la Bretagne posée sur son grand bureau. L’objet lança un « meumeuh » de très mauvais goût dans ce lieu digne d’un sanctuaire à ciel ouvert. C’était Ruby, il ne fallait pas chercher à comprendre. « Allons-y, j’ai la clé des archives sur moi justement ! ». Une fois debout, elle mit instantanément en valeur un corps sculpté dans le moule de celui de Scarlett Johansson. Le pull noir tombait juste comme il fallait sur une jupe mi-longue rouge très bien sentie. Un collant noir légèrement pailleté s’engouffrant dans des petites bottines assorties terminait sa tenue du jour. Sa chevelure blonde se libéra littéralement dans le mouvement enclenché vers l’allée centrale. Jack la suivit en se forçant de ne pas jouer les voyeurs. Il fallait éviter de regarder vers le bas de son dos et plutôt se féliciter de ne pas négocier la consultation des archives.
Le jeune étudiant devenait de plus en plus fébrile. Il venait de provoquer une sacrée circonstance sans vraiment le vouloir. Elle tourna à droite au fond de la bibliothèque. La porte métallique verte des archives, verrouillée par un cadenas, apparut devant leurs yeux. Comme elle esquissait un geste de la tête vers lui en déverrouillant, il posa furtivement ses yeux sur les énormes bouquins décrivant l’Egypte Ancienne. Ils pénétrèrent tous deux dans le sas surplombant des escaliers exigus qui menaient droit au sous-sol. Ruby lui fit signe de passer devant puis actionna l’interrupteur pour allumer les lieux avant de refermer la porte de l’intérieur par un loquet judicieusement installé. Le piège s'était-il refermé ? Elle reprit la direction des escaliers et les dévala jusqu’à la salle regroupant les établis sur lesquels gisaient de nombreux ouvrages anciens, des collections de vieilles encyclopédies, des cartons ou encore divers rangements classés selon leur propre nomenclature. Elle s’arrêta devant l’un d’eux, pointant une boîte emplie de diapositives de son index droit : « Tu devrais trouver ton bonheur parmi celles-là ! » dit-elle en le clouant d’un regard qui en disait déjà long.
Jack s’avança et eut à peine le temps de la remercier qu’elle l’attira violemment contre elle par le veston. « Mais qu’est-ce qu… » essaya-t-il de balbutier. Elle posa son majeur gauche sur sa bouche avant qu’il n’en dît davantage, puis l’embrassa comme personne auparavant, aussi goulûment que possible. L’étudiant, un temps surpris et gêné par cette situation cocasse, se ressaisit et répondit vigoureusement à ce baiser enflammé. Elle chuchota à son oreille éveillant mille frissons dans tout son être : « Oh mon petit Jacky, seule enfin dans une pièce avec toi, personne pour nous enquiquiner, ça me met dans un état !!! » puis elle lui fourra la langue dans la bouche passionnément. Leurs salives se mêlèrent et il constata qu’elle aimait mâchouiller longuement des chewing-gums goût fraise. Cobble se retrouva vite dans un état d’excitation proche de l’incontrôlable. Il caressa toutes les parties du corps de Ruby accessibles à travers ses vêtements et profita à plein nez de son parfum aux effluves boisés. Elle en fit autant en retour, ce qui rendit le jeune homme fou de désir. L’élastique serait-il assez solide ? Non, pas la main sur la braguette !!!
Dans la foulée, elle tomba son pull Aqwarium Dreams en vitesse, dévoilant une poitrine aussi généreuse qu’il l’avait fantasmée cent fois, dans un soutien-gorge rouge écarlate. Jack repensa à la phrase de Barnes sur le manque de "nichons" dans son article. Pour le coup, il était servi en la matière. « On n’a pas beaucoup de temps chéri ! » souffla-t-elle tout bas. En effet, le lieu et le moment étaient mal choisis pour des ébats initiaux entre eux. Il devait finir son papier. Il se ressaisit, se dégagea lentement de leur étreinte, fit un premier pas en arrière, puis un deuxième, tout en laissant leurs mains entrelacées. Elle ne broncha pas. Ils se regardèrent sans bouger, tout en reprenant chacun le rythme de leurs inspirations et de leurs expirations. Ils se souriaient. Cobble prit son air le plus assuré du monde et lui asséna : « Rendez-vous ce soir dans ma chambre vers 22 heures ? ». Elle continua de l’observer sagement et acquiesça sans aucun état d'âme. Lui n’avait pas retiré d'habit et songeait surtout à s’extirper de l'antre de la tentation. Il prit d’un coup la direction de l’escalier, manquant de justesse de s’emplâtrer contre le bord du mur à proximité immédiate. Il monta à la porte métallique et tint l’espace d’un instant le loquet à deux doigts. C’était soudain l’interface entre l’extase et la cruelle réalité. Il se disait que Ruby était dingue d’excitation, d’adrénaline, d’interdit. Elle aurait pu débarquer à mille reprises dans sa chambre de nuit, mais avait préféré attendre des circonstances plus adaptées à son plaisir de femme. Une belle leçon de vie. Il s’apprêtait à tourner le loquet quand il entendit sa voix au bas de l’escalier : « Tu n’oublies rien mon Jacky ? ». Personne ne l’avait jamais appelé ainsi d’un ton aussi suave. Il se retourna et redescendit quelques marches. Ruby était là, debout les yeux toujours fixés sur lui, une boîte de rangement pleine de diapositives collée à son ventre dénudé. Elle portait très bien le soutien-gorge. Elle n’avait pas remis son pull. Elle l’appelait sans un mot. Il jeta un œil par réflexe sur la porte plus haut, tourna la tête de nouveau vers ce péché au sourire enjôleur.
« Bon, finalement, OM-Rennes en seizièmes de finale de Coupe, ça peut attendre non ? » pensa-t-il.
Jack Cobble finit de descendre les marches, s’approcha d’elle, saisit les diapos qu’il déposa sur la première étagère disponible. Adieu cruelle réalité, bonjour extase. Il enlaça Ruby Watson, approcha délicatement ses lèvres des siennes et lâcha les rênes, une bonne fois pour toutes...
Toute référence à des opiomanes connus est loin d’être fortuite.
Amies et amis féministes, ceci est une pure fiction pour faire rire les opiomanes avant un match de football, rien d’autre.
Question subsidiaire : Mais comment font les auteurs de romans à l’eau de rose ???
"Chevalier, tu as dit que tu crois en un monde où les frères nés sous une mauvaise étoile peuvent vivre ensemble et que tu te battrais pour le construire. Aujourd'hui, sache que moi aussi je partage ton rêve." Bud d'Alcor