10-05-2010, 17:05
Je cours, je sue hors deau, hors dair les marches sont interminables limage de ce corps, allongé, ou plutôt suspendu dans lair, à peine posé dune épaule contre ce mur contre lequel est répandu ce sang, comme pulvérisé par un maçon chargé dun enduit morbide, reste gravé dans mes pupilles . Lodeur aussi . mais là, je sais que cest mon cerveau qui me joue un vilain tour comment une quelconque odeur pourrait-elle se glisser parmi les miasmes accumulés depuis plusieurs génération dans ce qui est la honte de Marseille ?
Mais je me dois de vous expliquer un ou deux détails : je mappelle fanfarlo, je règne dans un monde binaire, entre autres, où mon travail, que dis-je, mon sacerdoce, est de permettre à beaucoup de profiter dun espace qui leur ressemble un héritage prenant, usant, fait de 1 et de 0, et qui trouvait ce soir sa parenthèse réelle sous le nom incongru de « raout ».
Et quel raout ! Il sest tenu à la dernière journée de championnat, improvisé à lOlympe, pour y fêter le premier titre de lère Opiom et là, pour tout vous dire, je suis saoul ! la faute à Espi, le malin, et à Oc, son bodygard bruscois , encore que six-fournais soit plus correct six fournées, et quarante tournées . FautC1 ma lâchement abandonné à mi partie, sous couvert de garder nos places dans le virage sud, et cest guilleret que je le rejoignais, très roots, quand jai réalisé que ma danse du moment était en fait un hurlement de rage de ma vessie déformée, emplie de ce nectar qui tous nous ramène à un moment ou à un autre à linéluctable pause pipi ! Le fly, le pastaga, le jaune, en mauresque, tomate, perroquet bref sauf que cest quand même de linconscience quand cet intermède sympathique se fini dans les toilettes sous le virage sud, et particulier ceux à côté du local ultra . Jen étais là, me préparant à lattaque nauséabonde, qui ne manqua pas à 20 mètres dudit cafoutch, et chantonnant un version syncopé de « many rivers to cross » que nauraient pas reniés les « gladiators », parfaitement de circonstance, donc,, quand jai été bousculé dans un box fermé par une porte mal poussée
Et derrière, lhorreur .
Je suis ressorti, en transe, dessoûlé, hagard quand jai vu ses yeux ! noirs comme du jais ! il attendait, en face sur cette esplanade, immobile dans cette noria permanente, et se mit à bouger dés quil me vit lidée denvoyer un « delete all », me fit sourire assez pour penser à tourner les talons, et prendre la rampe descalier qui mène par le plus court chemin en bas du virage .
le souffle coupé par limpact visuel ressenti à chaque fois lorsque je pénètre dans cette enceinte, comme dhabitude, je continue ma montée quatre à quatre, enfin deux à deux, je ne suis grand que par le talent, vers le refuge que moffrira la proximité de mon « lâcheur » de lapéro . Sauf quil ny est pas enfin, pas là où il devrait être et allez retrouver un ami dans une assemblée hétéroclite, vous tournant le dos, en essayant de vous rappeler la couleur de sa veste . Mon cerveau est une cocotte minute, et la sécurité est bloquée il est hors jeu ! jarrête de jouer les miradors, me glisse dans un espace libre, et profite un instant, malgré moi, du spectacle offert sur la pelouse, lhexaburk, mais surtout les tifos sensationnels qui ponctuent ce titre tant attendu
mes yeux accrochent soudain : Il est là ! caucasien jusquau bout des cheveux, il fouille les rangées de ces yeux qui lont trahis, un peu plus tôt ladrénaline se libère en paquets solide dans mon sang, faisant crisser mes mâchoires de dépit . Quest-ce quil se passe, un mort, je suis traqué, et je ne comprends rien . Mon portable, où ai-je mis mon portable ? ah non, cest cétacé qui la, un dernier appel urgent au « président « , quil a dit . Raaahhhh . Pas despoir de ce côté-là ! autour, rien à espérer non plus, jai choisi le seul coin oû je suis vraiment incognito sil me voit, je fonce direction ....
Ganay !Il ma vu !! Je croyais étre immobile, mais mon stress ma révélé! il fonce, mais je vole sur les marches arrivé au seuil,un coup dil : il hésite « bad boys, bad boys, what you gonna do ? » Je le regarde franchement Il opte pour la montée, je le laisse faire juste assez pour que sa descente ne lui permette pas de mintercepter, et me lance dans le remake de sonic the hedgehog, bousculant à chaque virage de cet escalier de la mort des « boss » qui nont que le nom, pour revenir sur lesplanade . Je me rue coté sortie dromel, oblique avant de quitter l'abri du virage, et prend la dernière montée possible Les rugissements sous le stade sont assourdissants, et comme je mengouffre dans le mini tunnel, un dernier coup dil, il me regarde en agitant les bras Je suis hors deau, hors dair, il a lair en pleine déconstruction .
Mes 200 mètres davance devraient suffire !Allez, une dermière marche, et je me rue sur le grillage, trois prises, une bascule, et je retombe avec la légèreté dun éléphanteau sur les marches des Ganay, paradis proche et si précaire !
Au stadier qui se rue vers moi , jannone : « cest ma femme, elle est en train daccoucher »
Je continue, accroupis, un il devant, le reste derrière, à fond, et je cherche le poisson mammifère et ses acolytes, le mamba devant être un bon point de repère rien . Le sort sacharne Là, il devrait être là Ces quelques places vides en témoignent Cest pourtant pas le genre à aller boire une bière en plein match Enfin, je vais me poser , le temps de faire le point .
Japerçois mon « copain » qui me tourne le dos, cherchant à ré-éditer son exploit, regardant du bas des ex-quart de virages la tribune chantante, et y cherchant ma ganache . Ma veste est sous mes fesses, dégun me voit, on souffle .
Mes pensées tournent, et de mon monde binaire, il ne reste que peu de choses
« Ici, tout nest quordre et beauté, luxe calme et volupté » me répète sans fin une petite « voix off » à la ramasse . Ça maide
Pas .
Mes pensées sorganisent comme une série dI-merle Un corps sans visage, qui tient en équilibre sans cervelle, un caucasien inconnu qui me suit dans le pire des méandres, des amis aux abonnés absents, un match sans joueur, un téléphone perdu, une panique sans nom je ny arrive pas ah oui, une idée il y a eu meurtre, et bientôt, ils seront 30.000 à mavoir vus tuer ce gus . La Mouise .
« get up, stand up » jah, qua dit de pas se laisser faire, ben je lui donne encore raison !
Je me lève ragaillardi par cette pensée, quand la main qui tombe sur mon épaule marrache un râle de désespoir mon voisin du dessus semble inquiet il doit me demander si ça va, je baragouine que oui, encore un futur témoin . Il insiste : « vous connaissez A., lhabitué de ce siège ? »
Un espoir ? : « oui ! je le cherche »
« il a dit de vous dire quil allait rejoindre phocéen, et que vous sauriez oû il serait après le match ça vous parle ? il était pas sûr que vous alliez venir »
Oui, ça me parle . Et comment demandez à un homme à la mer si la bouée orange lui convient .
Je mengonce dans le fauteuil de mon sauveur, et mes pensées reprennent les cours abandonnées si ce nest que démêler ce sac de nuds est définitivement hors de mes moyens du jour mais comment cétacé a-til su que je risquais de venir
En tous cas, mon pote de lest a disparu, cest déjà çà !
La mi-temps, déjà . Ma veste est réversible, souvenir de longue date, vielle comparse, et riche idée ce soir haha je suis pas si mal.
Je vais aller faire un saut à lolympe, à la fin du match ,en profitant de la nuée, et ramasser quelques soutiens, et des cerveaux frais sil en reste, puis il faudra penser à aller chercher une aide plus institutionnelle, mes réticences en la matière ayant trouvées leurs limites.
Le temps passe, le calme revient, précaire, et le match marrache même quelques instants de mes sombres pensées fin du match, je me lève, trop vite il est là juste au dessus pas de sortie possible je fonce vers la barrière, le stadier, qui ne lâche pas laffaire alors que cest fini, hurle :
« encore toi ? »
« cest des triplés, je me tire ! »
Il reste comme un babaou, la bouche ouverte, et je saute les barrières comme diagana ses haies enfin, presque . Ma cheville, surtout, trouverait à y redire . Je suis dans le flux, je me laisse porter, ma taille est aupourdhui mon plus grand atout, et soudain, là ils y sont tous, ils marchent vite, et dans cette masse humaine, je manque de faire la jonction avant lembouteillage de la barrière je my suis pris comme un manche, et je reste coincé un moment . Ça se dégage je cours ! sur le pont de lhuveaune, je les revois ils traversent, et arrivent à lolympe . De lautre côté de la rue, Il est là .argh !
Il ne ma pas vu . Je fonce, capuche en avant, et arrive au croisement .
Ils me regardent tous , une banderole en travers de la circulation humaine fermement maintenue, malgré les jérémiades . Ils sont hilares, espiègles, ils ont des têtes de sales gosses qui ont réussis leur coup . Je freine des quatre fers, la miss derrière accepte sans trop râler
La banderole :
[FONT="]merci à fanfarlo, et à tous ceux qui participent à faire de ce site ce quil est ![/FONT]
le caucasien . Un complice alors ?
et la lumière se fait : haydjan !il devait venir... je ne lai jamais vu ! ou boban, ou, ou....
et le corps sans vie ? et . Et .
Oh, quelle belle équipe, quand même !
« Rastaman, vibration yeah, positive ! »
Rhoooo, ce qu'il vient de réaliser...il y a du Waddle dans ce garçon. @cétacé