07-05-2010, 22:55
Samedi 26 juin 1971,
Division 1, 38e journée ( l'OM - Champion de France) à Marseille, au Stade Vélodrome :
OLYMPIQUE DE MARSEILLE - STRASBOURG 6 - 3 (5-1)
39 856 spectateurs.
Buts : J.Bonnel, 12', J.Bonnel, 21', J.Skoblar, 24', Gilles Leclerc, 33', J.Skoblar, 34', Ch.Loubet, 43' ; J.Skoblar, 51', Dario Grava, 54', Marc Molitor, 63'.
OM : J.-P.Escale - J.-P.Lopez, J.-L.Hodoul, J.Zwunka, E.Kula - J.Novi, J.Bonnel - R.Magnusson, G.Gress, J.Skoblar, Ch.Loubet (puis D.Couécou, 50e). Entraîneur : L.Leduc.
Un peu à linstar de cette saison, (la 36ème journée en 2010), ce samedi là, lOM, qui sest assuré le titre avant la dernière journée (à la 37ème et avant dernière journée, chez le Red-Star à St Ouen) joue, pour offrir le spectacle aux public venu nombreux supporter son OM sur cette ultime journée de championnat.Division 1, 38e journée ( l'OM - Champion de France) à Marseille, au Stade Vélodrome :
OLYMPIQUE DE MARSEILLE - STRASBOURG 6 - 3 (5-1)
39 856 spectateurs.
Buts : J.Bonnel, 12', J.Bonnel, 21', J.Skoblar, 24', Gilles Leclerc, 33', J.Skoblar, 34', Ch.Loubet, 43' ; J.Skoblar, 51', Dario Grava, 54', Marc Molitor, 63'.
OM : J.-P.Escale - J.-P.Lopez, J.-L.Hodoul, J.Zwunka, E.Kula - J.Novi, J.Bonnel - R.Magnusson, G.Gress, J.Skoblar, Ch.Loubet (puis D.Couécou, 50e). Entraîneur : L.Leduc.
Une saison quasi parfaite, durant laquelle Lucien Leduc viendra remplacer Mario Zatelli, simplement contrarié par trois pénalty ratés. Lun a Rennes par Josip qui nous prive dune finale de coupe de France 1-0 puis 1-2, le but à lextérieur ne comptant pas encore double, lOM est donc éliminé, puis deux autres pénos ratés, l'un, encore par Josip et un autre par Jacky Novi, nous élimant prématurément de la coupe de lUEFA, alors ville des foires (2-0 puis 0-2 contre le Spartak de Trvnava)
Saison 1970/1971, LOM et St Etienne sont au coude-à-coude. St Etienne avec 51 points lOM avec 53 points. Mais la différence de buts est telle quil faudrait dabord une défaite de lOM et une victoire écrasante des verts à Nantes par 4 buts décarts pour nous empêcher davoir ce titre.
Pour la lère fois, St Etienne se retrouve « dans le rétroviseur » de lOM, formule souvent employée par le président des verts de lépoque, Mr Roger Rocher, à lencontre de lOM qui à, jusqualors, il est vrai, terminé second derrière les verts, avant cette saison, de mettre un terme à la suprématie des Larqué, Herbin, Keita, et compagnie...
Evidemment le stade est archi comble, 40 000 supporters sont venus assister en direct au sacre de lOM, 23 ans après le dernier titre en 1948, juste après guerre. Lattente a été encore plus longue pour le peuple marseillais que ces 17 dernières années.
La saison a été marqué par la capacité de lOM à prendre beaucoup de points à lextérieur, tandis quau Vélodrome les gains de matches savéraient extrêmement plus délicats. Nombreux furent les matches nuls : Red-Star 1-1, Nîmes 2-2, Nantes 2-2, St Etienne 2-2, Lyon 2-2 ou Sochaux 2-2 qui fera dire à Mario Zatelli que « le public était difficile. Tenez je me souviens dun 2-2 contre Sochaux quon fait au stade Vélodrome, après avoir mené 2-0. Et bien il a fallu attendre deux heures du matin pour quitter le stade »
Tandis qua lextérieur lOM se baladait, 4-1, à Lyon 3-0 à Bastia, au final, 23 points (victoires à deux points) de glanés sur des terrains tout aussi hostiles quaujourdhui.
Lattaque de feu (94 buts) de lOM a décidé de sen donner a cur joie. Cest le dernier match de Charly Loubet au vélodrome et le sacre est programmé.
Un autre enjeu se joue entre lOM et St Etienn,e cest celui du titre de meilleur buteur français, entre Josip Skoblar, laigle dalmate et Salif Kieta, le diamant vert.
Ils sont tous deux également au coude-à-coude, non seulement pour le titre de meilleur buteur français, mais également européen, le célèbre soulier dOr européen. Tous deux sont à 41 buts, de vrais buteurs, percutant et fracassant comme létait Josip, ondulant et chatoyant comme létait Salif. Les deux merveilles du championnat français saffrontent à distance. Lun dans un vélodrome en furie, lautre à Nantes dans un stade Marcel Saupin, plein comme un uf. Les verts qui ne disposent plus dans leur rang de Carnus et Bosquié licenciés tous deux, par le président stéphanois, car coupable davoir annoncé leur transfert pour la saison suivante à .lOM.
Ce soir là je suis comme souvent, en populaire pour voir mes idoles de plus près,
Escale-Lopez-Hodoul-Zwunka-Kula-Bonnel-Novi-Gress-Magnusson-Skoblar-Loubet.
Les 40 000 spectateurs assistent à un véritable feu dartifice de la part des olympiens, qui chose plutôt rare, jouent dans un sublime maillot rouge.
Dés la 12ème minute Joseph Bonnel ouvre les hostilités, ça fait 1-0 et ça flingue dans tous les sens, dés lors on se dit quon va voir une véritable festival. Jo Bonnel encore ; 21ème. Pour le 2-0
Les baladeurs nexistant pas encore, certains supporters, radio collé à loreille apprennent et diffusent largement linfo selon laquelle Salif Keita vient de marquer à Nantes, il faut que Josip marque son but. Chose faite à la 24ème minute, puis dix minutes plus tard de nouveau. La marque est aggravée par Charly Loubet (5-1 à la pause), cest de la folie à Michelet, avant que le Roi Josip avant lheure de jeu, clôture la marque pour lOM à la 51ème (un symbole) 44 buts Soulier dOr. Salif Keita restant à 42 buts soulier dargent.
Joseph Bonnel ce soir là a éclaboussé le match de sa classe et cest pas pour rien quil figure dans léquipe des 110 ans de lOM. Je me souvins quil seffaçait pour que Skoblar engrange les buts, il lui apportait les ballons sur des plateaux en argent en laccompagnant de signes de la main pour lui dire de frapper au but .Enorme !
Strasbourg qui pouvait éviter le relégation sil avait évolué ailleurs quà Marseille lors de cette 38ème journée, marquera trois buts à Jean Paul Escale mon idole de toujours, contrarié par le fait de voir arriver Bosquié mais surtout Carnus qui lui piquera le poste. Est-ce pour ça que sur le troisième but Strasbourgeois d'Hervé Molitor il laissera glisser entre ses mains ce ballon pourtant anodin ? On ne le saura jamais.
6-3 un match danthologie, une immense clameur sélève au dessus du Vélodrome, certains, pas marseillais pour un sous, non ! diront quils lont entendu jusquà St Antoine.
Pour ma part, à 17 ans, je vis ça comme un premier grand bonheur, fier des mes couleurs, de ma ville, de mon club, je suis fou de joie. Comme beaucoup je saute au dessus des barrières devant les virages nord (oui déjà, je sais ) je pénètre sur la pelouse, traverse la surface de réparation ou Josip majestueux, bras tendus vers le ciel comme un aigle planant au dessus de sa proie, vient de célébrer son 3ème but.
Je cours vers lui, déjà bien entouré, je lui demande, en implorant sa bonté, son maillot rouge frappé du N°10, il me dit lavoir promis a quelqu'un dautre. bouse alors, comment cest possible ça ?
Il me faut un souvenir, cest la folie sur la pelouse, les joueurs, Skoblar en tête sont portés en triomphe. Les joueurs strasbourgeois, pour certains sont abasourdis, prostrés, assis ou allongés sur la pelouse. Je mapproche comme un morfale de lun deux et lui crie de me donner son maillot. Au bord de la crise de nerfs, par le fait des conséquences de cette défaite ainsi que de la dangerosité de cet envahissement du terrain, ce joueur dont je ne saurais dire qui il est, se met a éclater en sanglot, se prend la tête a deux mains et me hurle de le laisser tranquille. Par respect je le laisse donc tranquille et men vais avec mes potes gambader en sautant, fou de joie, cabrioles sur la pelouse, flatterie sur Magic Roger, je cherche mon idole de toujours Jean Paul Escale, mais ne le vois plus. Tant pis, quimporte, je me laisse emporter par la liesse populaire. Je rentre chez moi, mendort et rêve de remettre ça.
40 ans après, quil en soit ainsi pour les jeunes daujourdhui.
deepbluebdr