02-04-2010, 12:48
Le quai était bondé dune foule métissée, inlassable patient, flegmatique obstiné, on était tous collés, serrés comme des sardines en attendant la rame qui enfin nous prendrait
Depuis combien dannées étions-nous mis en boîte à supporter stoïques tous ces désagréments ?...longue promiscuité où les amers relents dodeurs nauséabondes aux fragrances morbides nous collaient à la peau, fatale destinée
Alors nous conversions, pour combler nos attentes, les plus au bord du quai évoquaient boute-en-train, aux derniers arrivés, comment cétait la rame, les fauteuils rutilants et les barres chromées, lextase de la vitesse, livresse des tunnels et le regard envieux des bipèdes du quai
Le côté du miroir où la vie est plus belle, qui nous transporte enfin hors des sentiers battus, cet au-delà des maux que côtoie limmortel, parfum indélébile qui envahit nos sens
Rageurs davoir loupés, les trois dernières rames, pas loin de pénétrer dans les derniers wagons, mais les places occupées par des gens belliqueux, nous obligeait encore dendurer en ascète, ravaler notre soif, occuper la station et ronger notre frein
Et puis cest arrivé, les portes coulissantes, dans un chuintement, divine sonorité, se sont montrées béantes et nous sommes montés
La joyeuse cohue occupa bien lespace, les plus jeunes ébahis avec ravissement, mettaient les mains partout tout en sinterpellant dans ce rêve éveillé
Les plus que trentenaires écrasaient une larme, lémotion contenue enfin se libérait, les sanglots se mêlaient aux rires hébétés et leur bonheur fugace soudain rajeunissait
Cétait une petite ligne, un peu périphérique, comme un train de banlieue, pas un fier TGV, mais de pouvoir monter dans cette micheline nous donnait de la joie et on sen contentait
Ainsi on senivrait, même à faible vitesse, nos appétits souvraient, nous devenions voraces, on rêvait de grandes lignes, de transes Europe express, les gourmands de la veille redevenaient gloutons
On allait patienter devant la ligne Orange et pousser hors du quai tous ces inconvenants qui depuis tant dannées nous piquent notre place nous laissant sidérés comme vache au pâturage, à regarder passer le joyeux défilé
On avait le ticket, fallait loblitérer, les receveurs allaient en prendre pour leur grade, à lassaut du wagon, allons sans crier gare, devenons abonné et ruinons tout le buffet
Minus de lomnibus, stop aux voies de garage, bagage à la consigne en vrai pilleur de train, terminé les détours, on occupe la voie, triompher-gagner-vaincre en guise de TGV
Au-dessus du panier on commence par Lens.
Envoyons quelques mines en allant au charbon, plus de coup de grisou goûtons la griserie, pour la félicité, exploitons le filon.
Sûr ça les minerai si on fait crier ouille !
Au pays deuphorie, on a remis les pieds, cette terre inconnue, on ne peut léviter, sur ce mini sommet on plante le drapeau, lappel vers dautres cimes nous fait bien léviter et cette élévation de la vie intérieure, transcende la condition de chaque supporter, détaché des soucis il flotte au ras du sol, tel un chamane béat ou un fada ravi
Cétacé
Depuis combien dannées étions-nous mis en boîte à supporter stoïques tous ces désagréments ?...longue promiscuité où les amers relents dodeurs nauséabondes aux fragrances morbides nous collaient à la peau, fatale destinée
Alors nous conversions, pour combler nos attentes, les plus au bord du quai évoquaient boute-en-train, aux derniers arrivés, comment cétait la rame, les fauteuils rutilants et les barres chromées, lextase de la vitesse, livresse des tunnels et le regard envieux des bipèdes du quai
Le côté du miroir où la vie est plus belle, qui nous transporte enfin hors des sentiers battus, cet au-delà des maux que côtoie limmortel, parfum indélébile qui envahit nos sens
Rageurs davoir loupés, les trois dernières rames, pas loin de pénétrer dans les derniers wagons, mais les places occupées par des gens belliqueux, nous obligeait encore dendurer en ascète, ravaler notre soif, occuper la station et ronger notre frein
Et puis cest arrivé, les portes coulissantes, dans un chuintement, divine sonorité, se sont montrées béantes et nous sommes montés
La joyeuse cohue occupa bien lespace, les plus jeunes ébahis avec ravissement, mettaient les mains partout tout en sinterpellant dans ce rêve éveillé
Les plus que trentenaires écrasaient une larme, lémotion contenue enfin se libérait, les sanglots se mêlaient aux rires hébétés et leur bonheur fugace soudain rajeunissait
Cétait une petite ligne, un peu périphérique, comme un train de banlieue, pas un fier TGV, mais de pouvoir monter dans cette micheline nous donnait de la joie et on sen contentait
Ainsi on senivrait, même à faible vitesse, nos appétits souvraient, nous devenions voraces, on rêvait de grandes lignes, de transes Europe express, les gourmands de la veille redevenaient gloutons
On allait patienter devant la ligne Orange et pousser hors du quai tous ces inconvenants qui depuis tant dannées nous piquent notre place nous laissant sidérés comme vache au pâturage, à regarder passer le joyeux défilé
On avait le ticket, fallait loblitérer, les receveurs allaient en prendre pour leur grade, à lassaut du wagon, allons sans crier gare, devenons abonné et ruinons tout le buffet
Minus de lomnibus, stop aux voies de garage, bagage à la consigne en vrai pilleur de train, terminé les détours, on occupe la voie, triompher-gagner-vaincre en guise de TGV
Au-dessus du panier on commence par Lens.
Envoyons quelques mines en allant au charbon, plus de coup de grisou goûtons la griserie, pour la félicité, exploitons le filon.
Sûr ça les minerai si on fait crier ouille !
Au pays deuphorie, on a remis les pieds, cette terre inconnue, on ne peut léviter, sur ce mini sommet on plante le drapeau, lappel vers dautres cimes nous fait bien léviter et cette élévation de la vie intérieure, transcende la condition de chaque supporter, détaché des soucis il flotte au ras du sol, tel un chamane béat ou un fada ravi
Cétacé