18-02-2010, 12:56
Quand on demande à un supporter marseillais de faire preuve de distance, il pense qu'on veut l'envoyer à Paris...
Un réflexe. Or, qui dit réflexe élimine, par principe, toute réflexion. Nous piquons au vif le sujet. «Ouais mais ici c'est pas pareil» Ici, on est ouvert. Là, on se targue d'être cosmopolite. Pourtant, tous les chantres autoproclamés de la mixité des peuples claironnent un refrain qui sonne méchamment faux.
Le marseillisme exacerbé et revendiqué y compris dans une presse qui oppose les origines géographiques aux compétences professionnelles, est un extrémisme comme un autre. Et c'est bien là le drame de cette banalisation obscène. L'anti-parisiannisme primaire est devenu la norme bien au-delà des travées.
Il est de bon ton de revendiquer l'Olympique de Marseille aux Marseillais et fustiger la France aux Français. Provocation et démesure volontaires. Il n'empêche. Ce sont pourtant les mêmes ressorts qui propulsent la haine. On supporte l'OM de manière grégaire. Ou on est Parisien ? Belle preuve de discernement !
Ouais mais ici, c'est pas pareil...
La preuve. Même la presse locale cautionne ce jeu des clans. Si la presse marseillaise, donc officielle le dit, c'est que c'est vrai. Cette tendance à brosser le boeuf dans le sens du poil en le confortant dans des idées cloisonnées et un raisonnement anorexique schlingue la discrimination. Mais à Marseille, c'est pas pareil. On ne réveille ni flatte les bas instincts, on discute entre nous...
Alors parlons de ce que l'on lit dans les journaux et sur la toile. Mon tour du web matinal m'a conduit sur un site dont je tairai le nom. Qu'y trouve-t-on ? Le blog d'un supporter illustre qui traîte ses détracteurs de mastres, intervenant dans des émissions de grande écoute pour dire que les journalistes et ses contradicteurs ne comprennent rien ; idéalement, un journaliste qui parle de l'OM devrait abandonner tout sens critique ? Idéalement, on doit posséder une carte d'abonné, parler comme un charretier pour pouvoir se faire entendre. Ou simplement ne pas se voir traité comme un paria, un Judas à la solde du Vilain.
Que la culture du club soit insufflée par les hommes qui l'ont bâti me paraît plus que légitime. A ce propos, comment se fait-il que seuls les CV de José la caution Marseillaise, Albert Emon et Laurent Spinosi aient été retenus ? Passons...
J'ai aussi trouvé ai trouvé le blog du fils d'un ancien président, qui fulmine d'indignation : ainsi, les médias du clubs sont gérés par des professionnels et non des supporters marseillais. En plus, ils sont Parisiens. Ah, les rats venus manger le pain des Marseillais... ça ne vous rappelle aucun discours ? Il suffit de lire les ovations réservées à ces tribuns de l'Anti-Paris à tout prix pour constater avec effroi que l'écho réservé à ce genre de postulat est largement favorable.
Ironie du sort, Bernard Tapie est né dans le 20e arrondissement de Paris et a amené l'OM à ses plus hauts sommets.
Ouais mais Tapie c'est pas pareil...
Et que dire du plus marseillais des entraîneurs -je ne parle pas de Jean Fernandez- Rolland Courbis ? Cela a-t-il apporté plus de titres à l'OM hormis dans les manchettes réservées aux affaires judiciaires ?
On se demande d'ailleurs ce qui rend José la caution Marseillaise si indispensable à cette marseillitude qui craint du groin. Combien de temps aurait-il tenu, combien de promotions aurait-il obtenu en étant né à Suresne ? Au royaume du chauve, le bas du front est un roi.
Autre débat marseillo-marseillais qui se prétend culturel mais qui antagonise la relation entre supporters : les vrais, ce sont ceux du stade. Les autres sont des imposteurs. Si, si... Même Pape Diouf, homme pourtant doué de raison, a su endosser ce discours quand les circonstances l'y ont poussé. Les Marseillais du stade sont encore plus marseillais que les Marseillais de Marseille qui ne vont plus au Vélodrome. L'immense majorité des supporters, marseillais ou pas, qui a hélas autre chose à faire que d'aller au Vel' est exclue de tout droit au commentaire. Ils n'ont pas leur place dans le coeur de l'OM. C'est un concours de zguègues perpétuel qui conduit au titre suprême de plus glandu des Marseillais...
Le plus désolant, c'est que le lecteur ainsi flatté par ce sentiment d'appartenance n'est à aucun moment à en mesure d'imaginer à quelles fins telle ou telle chose a été écrite. J'ai en mémoire un papier dans lequel "des méthodes de travail très parisiennes" sont dénoncées. En ligne de mire, le Conseil de Surveillance et son président, le parisien Vincent Labrune. Une vraie histoire comme on les aime, avec des gentils et des méchants. Si la méthode marseillaise consiste à faire des papiers sur commande dans l'unique but de soutenir officieusement un clan en dénigrant un autre... En quoi cela sert-il l'OM ?
Le lynchage de messieurs Roustan et Grimault, aidé par certains, a été pour moi le point culminant de cette bassesse. Certains locaux seraient-ils frustrés de n'avoir aucun rôle à jouer à l'intérieur du club après tant d'années à servir la soupe ?
Je pense qu'il est grand temps de brûler ce socle pourri qui fait briller l'ignorance et érige l'étroitesse d'esprit au rang de caution identitaire. Au nom, justement de notre identité cosmopolite. Mais ici, le racisme ordinaire, c'est pas pareil : on l'aime ou on l'acquitte.
Un réflexe. Or, qui dit réflexe élimine, par principe, toute réflexion. Nous piquons au vif le sujet. «Ouais mais ici c'est pas pareil» Ici, on est ouvert. Là, on se targue d'être cosmopolite. Pourtant, tous les chantres autoproclamés de la mixité des peuples claironnent un refrain qui sonne méchamment faux.
Le marseillisme exacerbé et revendiqué y compris dans une presse qui oppose les origines géographiques aux compétences professionnelles, est un extrémisme comme un autre. Et c'est bien là le drame de cette banalisation obscène. L'anti-parisiannisme primaire est devenu la norme bien au-delà des travées.
Il est de bon ton de revendiquer l'Olympique de Marseille aux Marseillais et fustiger la France aux Français. Provocation et démesure volontaires. Il n'empêche. Ce sont pourtant les mêmes ressorts qui propulsent la haine. On supporte l'OM de manière grégaire. Ou on est Parisien ? Belle preuve de discernement !
Ouais mais ici, c'est pas pareil...
La preuve. Même la presse locale cautionne ce jeu des clans. Si la presse marseillaise, donc officielle le dit, c'est que c'est vrai. Cette tendance à brosser le boeuf dans le sens du poil en le confortant dans des idées cloisonnées et un raisonnement anorexique schlingue la discrimination. Mais à Marseille, c'est pas pareil. On ne réveille ni flatte les bas instincts, on discute entre nous...
Alors parlons de ce que l'on lit dans les journaux et sur la toile. Mon tour du web matinal m'a conduit sur un site dont je tairai le nom. Qu'y trouve-t-on ? Le blog d'un supporter illustre qui traîte ses détracteurs de mastres, intervenant dans des émissions de grande écoute pour dire que les journalistes et ses contradicteurs ne comprennent rien ; idéalement, un journaliste qui parle de l'OM devrait abandonner tout sens critique ? Idéalement, on doit posséder une carte d'abonné, parler comme un charretier pour pouvoir se faire entendre. Ou simplement ne pas se voir traité comme un paria, un Judas à la solde du Vilain.
Que la culture du club soit insufflée par les hommes qui l'ont bâti me paraît plus que légitime. A ce propos, comment se fait-il que seuls les CV de José la caution Marseillaise, Albert Emon et Laurent Spinosi aient été retenus ? Passons...
J'ai aussi trouvé ai trouvé le blog du fils d'un ancien président, qui fulmine d'indignation : ainsi, les médias du clubs sont gérés par des professionnels et non des supporters marseillais. En plus, ils sont Parisiens. Ah, les rats venus manger le pain des Marseillais... ça ne vous rappelle aucun discours ? Il suffit de lire les ovations réservées à ces tribuns de l'Anti-Paris à tout prix pour constater avec effroi que l'écho réservé à ce genre de postulat est largement favorable.
Ironie du sort, Bernard Tapie est né dans le 20e arrondissement de Paris et a amené l'OM à ses plus hauts sommets.
Ouais mais Tapie c'est pas pareil...
Et que dire du plus marseillais des entraîneurs -je ne parle pas de Jean Fernandez- Rolland Courbis ? Cela a-t-il apporté plus de titres à l'OM hormis dans les manchettes réservées aux affaires judiciaires ?
On se demande d'ailleurs ce qui rend José la caution Marseillaise si indispensable à cette marseillitude qui craint du groin. Combien de temps aurait-il tenu, combien de promotions aurait-il obtenu en étant né à Suresne ? Au royaume du chauve, le bas du front est un roi.
Autre débat marseillo-marseillais qui se prétend culturel mais qui antagonise la relation entre supporters : les vrais, ce sont ceux du stade. Les autres sont des imposteurs. Si, si... Même Pape Diouf, homme pourtant doué de raison, a su endosser ce discours quand les circonstances l'y ont poussé. Les Marseillais du stade sont encore plus marseillais que les Marseillais de Marseille qui ne vont plus au Vélodrome. L'immense majorité des supporters, marseillais ou pas, qui a hélas autre chose à faire que d'aller au Vel' est exclue de tout droit au commentaire. Ils n'ont pas leur place dans le coeur de l'OM. C'est un concours de zguègues perpétuel qui conduit au titre suprême de plus glandu des Marseillais...
Le plus désolant, c'est que le lecteur ainsi flatté par ce sentiment d'appartenance n'est à aucun moment à en mesure d'imaginer à quelles fins telle ou telle chose a été écrite. J'ai en mémoire un papier dans lequel "des méthodes de travail très parisiennes" sont dénoncées. En ligne de mire, le Conseil de Surveillance et son président, le parisien Vincent Labrune. Une vraie histoire comme on les aime, avec des gentils et des méchants. Si la méthode marseillaise consiste à faire des papiers sur commande dans l'unique but de soutenir officieusement un clan en dénigrant un autre... En quoi cela sert-il l'OM ?
Le lynchage de messieurs Roustan et Grimault, aidé par certains, a été pour moi le point culminant de cette bassesse. Certains locaux seraient-ils frustrés de n'avoir aucun rôle à jouer à l'intérieur du club après tant d'années à servir la soupe ?
Je pense qu'il est grand temps de brûler ce socle pourri qui fait briller l'ignorance et érige l'étroitesse d'esprit au rang de caution identitaire. Au nom, justement de notre identité cosmopolite. Mais ici, le racisme ordinaire, c'est pas pareil : on l'aime ou on l'acquitte.
Solide comme un wok !