17-02-2009, 20:13
Traduit du Néerlandais vers le Français, le proverbe plat-paysagiste signifie: «Plus petit est le bois, plus gros semble le lièvre». Appliquée au match OM-Twente, la sagesse de son auteur fait déborder de bon sens cette petite coupe de l'UEFA, que l'on sous-estime plus volontiers quand il s'agit de ne pas la gagner.
Avec 4 clubs engagés, la France du football a peut-être trouvé avec cette coupe de l'UEFA un objectif plus à sa portée. Même si elle reste « la division 2 européenne », comme le regrette, à juste titre, un Eric di Meco décidément aussi lucide qu'une nouille chinoise quand il oublie l'amnésie qui le frappe dès qu'il s'agit de 1993.
Vu le pédigrée de la concurrence, le surnom de «consolante » paraît cette année particulièrement immérité. Voilà déjà une bonne raison de la considérer comme une vraie compétiton. Une coupe à part, mais une coupe à part entière. La douleur encore cuisante des finales perdues en 1999 et 2004 est là pour rappeler que le supporter n'a pas alors éprouvé un demi-sentiment de déception. « Ne la jouons plus car il est tellement triste de la perdre », philosophe le supporter romantique et condamné à l'élégie. « Soyons le premier club français à la ravir » marmonne pour s'en convaincre, l'idéaliste dont les idéaux sont parfois trop éloignés du sol. Au milieu, le supporter raisonnable fait comme Cétacé : il souhaite le meilleur tout en s'attendant au pire.
[Après une goûlée de Cacolac et bref frisson, l'auteur se lassait tout à coup de ce ton finalement trop sérieux et de ces pensées, pas assez obliques pour son esprit tordu. Il se levait violemment et assénait une conclusion à caractère existentiel.]
Un match contre les Pays-Bas, c'est, après tout, un match au sommet très relatif.
Légendes hollandaises : les histoires de Tulipe et Tulèche
- Un jour, Tulipe et Tulèche préparaient un haricot géant : pendant que Tulipe l'écossait, Tulèche l'ététait.
- Tulipe et Tulèche préparent des petits légumes. Il ouvrent le placard et choisissent : Tulipe la fève, Tulèche l'oignon.
- Tulipe et Tulèches vont déménager. Tulipe veut bien acheter la maison, mais seulement si Tulèche l'habite.
- Tulipe et Tulèche vont à la banque : Tulipe retire son dollar en liquide, Tulèche l'écu.
- Tulipe et Tulèche s'engagent en politique : Tulipe choisit le Hollande, tulèche le Fillon.
- Tulipe et Tulèche vont boire un thé chez Caligula. Tulipe choisit le thé anglais, Tulèche le thé russe.
- Tulipe et Tulèche font une tarte. Tulipe vient pétrît la pâte, Tulèche la moule.
- Un jour, Tulipe décide de devenir gigolo. Mais de peur d'être éclaboussé par le scandale lié à l'à faire, Tulèche l'étouffe.
- Tulipe et Tulèche sont sapeurs-pompiers. Tulipe tire le tuyau vers le feu pendant que Tulèche l'asperge.
- Tulipe et Tulèche, tous deux immatriculés 69, résident chacun sur une rive du Rhône. D'un côté Tulipe, de l'autre Tulèche.
Fumisteries dans un coffee-shop
Au plus «Blond» luttait contre la nuit au volant de son camion, au plus il s'enfonçait de sommeil. Il avait veillé d'un oeil et conduit de l'autre pendant un tour de cadran, dans un état entre semi-remoque et semi-coma, qui lui avait fait oublier son GPS. C'est au petit jour, alors que la lumière naturelle lui rendait sa conscience, que Blond admit qu'il s'était égaré. Que la route de Dresden ne s'ouvrirait jamais devant lui. Il décidait de bifurquer vers la gauche, direction les Pays-Bas, pour une partie de lèche-vitrine jouée derrière quelque devanture vénéneuse. Blond débarquait, mal rasé, dans la petite ville de Enschede. Une auberge catholique du quartier universitaire de Twente l'avait accepté pour la nuit. Le dortoir de la rue Oudekerkeen comprenait 160 lits dont la disposition, militaire, n'incitait pas à prolonger le séjour. Il voulut aller se désherber les joues et le menton dans la salle d'eau, commune mais occupée par une poignée de pieux fervents en mode "prière, ne pas déranger". Le couloir de l'auberge, long et sombre, abritait quelques zombies, plongés à jamais dans les abîmes de l'acide, et qui imploraient en pleurant la tête de Jésus peinte au plafond. Blond fut pris d'effroi. Il s'extirpait de ce nid de coucous et gagnait le coffee-shop le plus proche. L'établissement s'appellait le Café Mix et offrait chanvre avec vue, tant la tortillante Enke travaillait du tafanari pour racoller du libidineux dont elle empocherait aussi le liquide. Blond banquait quelques euros pour une herbe citrique au goût d'orange marqué. A peine en eut-il hummé la première bouffée, il recevait un SMS aussi inattendu qu'écrit en Néerlandais : « Deelnemen aan je kleine bloem snel Oudezwuiijk, Frantz is jokari», soit dans la langue de Molière et Samuel Boutal : «Rejoins vite ta petite fleur à l'Oudezwuiijk, Frantz est au jokari». Le message provenait d'un numéro inconnu. Il rappelait aussitôt, après avoir gratté ses joues dont les rouflaquettes ressemblaient à un lychen humain.
- Allo, qui est à l'appareil ? entonnait-il en imitant la voix de Frédéric Antonetti afin de préserver son anonymat.
La petite voix répondit timidement : «Tulipe...».
- Et Tulèche ?
Avec 4 clubs engagés, la France du football a peut-être trouvé avec cette coupe de l'UEFA un objectif plus à sa portée. Même si elle reste « la division 2 européenne », comme le regrette, à juste titre, un Eric di Meco décidément aussi lucide qu'une nouille chinoise quand il oublie l'amnésie qui le frappe dès qu'il s'agit de 1993.
Vu le pédigrée de la concurrence, le surnom de «consolante » paraît cette année particulièrement immérité. Voilà déjà une bonne raison de la considérer comme une vraie compétiton. Une coupe à part, mais une coupe à part entière. La douleur encore cuisante des finales perdues en 1999 et 2004 est là pour rappeler que le supporter n'a pas alors éprouvé un demi-sentiment de déception. « Ne la jouons plus car il est tellement triste de la perdre », philosophe le supporter romantique et condamné à l'élégie. « Soyons le premier club français à la ravir » marmonne pour s'en convaincre, l'idéaliste dont les idéaux sont parfois trop éloignés du sol. Au milieu, le supporter raisonnable fait comme Cétacé : il souhaite le meilleur tout en s'attendant au pire.
[Après une goûlée de Cacolac et bref frisson, l'auteur se lassait tout à coup de ce ton finalement trop sérieux et de ces pensées, pas assez obliques pour son esprit tordu. Il se levait violemment et assénait une conclusion à caractère existentiel.]
Un match contre les Pays-Bas, c'est, après tout, un match au sommet très relatif.
Légendes hollandaises : les histoires de Tulipe et Tulèche
- Un jour, Tulipe et Tulèche préparaient un haricot géant : pendant que Tulipe l'écossait, Tulèche l'ététait.
- Tulipe et Tulèche préparent des petits légumes. Il ouvrent le placard et choisissent : Tulipe la fève, Tulèche l'oignon.
- Tulipe et Tulèches vont déménager. Tulipe veut bien acheter la maison, mais seulement si Tulèche l'habite.
- Tulipe et Tulèche vont à la banque : Tulipe retire son dollar en liquide, Tulèche l'écu.
- Tulipe et Tulèche s'engagent en politique : Tulipe choisit le Hollande, tulèche le Fillon.
- Tulipe et Tulèche vont boire un thé chez Caligula. Tulipe choisit le thé anglais, Tulèche le thé russe.
- Tulipe et Tulèche font une tarte. Tulipe vient pétrît la pâte, Tulèche la moule.
- Un jour, Tulipe décide de devenir gigolo. Mais de peur d'être éclaboussé par le scandale lié à l'à faire, Tulèche l'étouffe.
- Tulipe et Tulèche sont sapeurs-pompiers. Tulipe tire le tuyau vers le feu pendant que Tulèche l'asperge.
- Tulipe et Tulèche, tous deux immatriculés 69, résident chacun sur une rive du Rhône. D'un côté Tulipe, de l'autre Tulèche.
Fumisteries dans un coffee-shop
Au plus «Blond» luttait contre la nuit au volant de son camion, au plus il s'enfonçait de sommeil. Il avait veillé d'un oeil et conduit de l'autre pendant un tour de cadran, dans un état entre semi-remoque et semi-coma, qui lui avait fait oublier son GPS. C'est au petit jour, alors que la lumière naturelle lui rendait sa conscience, que Blond admit qu'il s'était égaré. Que la route de Dresden ne s'ouvrirait jamais devant lui. Il décidait de bifurquer vers la gauche, direction les Pays-Bas, pour une partie de lèche-vitrine jouée derrière quelque devanture vénéneuse. Blond débarquait, mal rasé, dans la petite ville de Enschede. Une auberge catholique du quartier universitaire de Twente l'avait accepté pour la nuit. Le dortoir de la rue Oudekerkeen comprenait 160 lits dont la disposition, militaire, n'incitait pas à prolonger le séjour. Il voulut aller se désherber les joues et le menton dans la salle d'eau, commune mais occupée par une poignée de pieux fervents en mode "prière, ne pas déranger". Le couloir de l'auberge, long et sombre, abritait quelques zombies, plongés à jamais dans les abîmes de l'acide, et qui imploraient en pleurant la tête de Jésus peinte au plafond. Blond fut pris d'effroi. Il s'extirpait de ce nid de coucous et gagnait le coffee-shop le plus proche. L'établissement s'appellait le Café Mix et offrait chanvre avec vue, tant la tortillante Enke travaillait du tafanari pour racoller du libidineux dont elle empocherait aussi le liquide. Blond banquait quelques euros pour une herbe citrique au goût d'orange marqué. A peine en eut-il hummé la première bouffée, il recevait un SMS aussi inattendu qu'écrit en Néerlandais : « Deelnemen aan je kleine bloem snel Oudezwuiijk, Frantz is jokari», soit dans la langue de Molière et Samuel Boutal : «Rejoins vite ta petite fleur à l'Oudezwuiijk, Frantz est au jokari». Le message provenait d'un numéro inconnu. Il rappelait aussitôt, après avoir gratté ses joues dont les rouflaquettes ressemblaient à un lychen humain.
- Allo, qui est à l'appareil ? entonnait-il en imitant la voix de Frédéric Antonetti afin de préserver son anonymat.
La petite voix répondit timidement : «Tulipe...».
- Et Tulèche ?
Solide comme un wok !