17-01-2009, 18:20
Lunbab : Lover dose
D'humeur cabotine, j'annonce à mon épouse que l'OM va signer l'un de ses cousins en slip, las des blizzards ukrainiens mais rompu aux matches à 21 heures sur les terrains gelés de la France en transe devant les sports frigorifiques. Je lui tend une photo d'Evaeverson, constatant au passage des traits de Didier Drogba des plages paulistes qui ne disent rien de bon. Elle se demandait à voix haute : « Mais pourquoi l'OM ne recrute que des Brésiliens môches avec des prénoms ridicules? ». Question d'orgueil national mis à mal et à part, je tenais, pliée à côté de moi, la double page de l'Equipe sur Yohann Gourcuff... Celui qui demeure l'Héritier de Zidane aux yeux des plumitifs, est bien le digne successeur de Robert Pirès dans le coeur des femmes. La vergogne ma gagnait soudain lorsqu'elle m'arrachait le canard de des mains afin d'admirer les pectoraux saillants qui sculptent le corps du bellâtre Yohan. Je regardais penaud les informités qui condamnent ma carne à cette plastique de labrador trentenaire, puis optais pour un fond d'écran à la gloire de Philippe Thys.
Marbab : Last night a Didier saved my life
6h54, site internet de la Provence : « L'OM n'a pas renoncé à Drogba »
13h49 : La Commanderie, Pape Diouf : « Drogba c'est cher, mais je crois au Père Noël »
15h42 : Mercato : « Les négociations ont été rompues avec Drogba ».
Ce n'est que le lendemain, en lisant les Mangeurs d'enfants dès 7h08, que je comprendrai les raisons qui ont consécutivement poussé Pape Diouf à dénoncer la veille les « Tartuffes de l'information », puis laisser espérer le lendemain le retour de Drogba, à condition que petit papa Robert passe par la Commanderie. Etrange sortie véhiculant une rumeur vouée à un niet dans l'heure. En attendant, ce curieux manège, entrant en musique au lendemain d'une journée qui avait vu Gerets laisser plâner le doute quant à son avenir et réclamer à ses supérieurs les moyens de ses ambitions, ne présageait rien de bon. Le front confus et l'oeil abscons, je regagnais mon édredon.
Mercrebab : Patron, une pression !
Quand tout fout le camp, chacun choisit le sien. L'helvète underground a décidé de disperser quelques punaises sur le siège des dirigeants, un peu trop confortable à son goût. La géopolitique des médias a respecté ses fondamentaux : la presse régionale écrite à Marseille a rejoint le camp de Pape Diouf et José la caution Marseillaise en tartinant sur la détermination de ces derniers à faire revenir Drogba à l'OM, pointant le manque d'ambition de RLD, il est vrai largement pingre avec son violon d'Ingres, comme ultime limite à l'opération. Pendant ce temps, la presse nationale écrite à Paris publie une entrevue avec le content suisse, pour le coup pas content du tout. RLD dénonce avec une acuïté et une véhémence aussi rares que suspectes la gestion aléatoire de cet OM à la croissance incertaine, pourtant bien lancé en championnat. Mais la vérité n'arrive, par principe, jamais au bon moment. Les mots et l'instant choisis par l'actionnaire majoritaire ne doivent rien au hasard. S'il veut se débarrasser de l'équipée, il devra tout faire pour qu'elle n'atteigne pas ses objectifs. La critique cul nul et en public, il n'y a rien de tel pour briser une dynamique. Surtout quand celle-ci est fragile. Pour une fois, le content suisse aura mis les moyens. Salauds de riches...
Jeubab: Chéri je t'aime, chéri je t'abhorre
Pape Diouf donne la réplique à RLD via la presse locale. Tous sur Robert. La thèse du complot ourdi depuis Paris ressurgit sans que l'on sache vraiment si les mutins visés par Pape se nomment Vincent Labrune ou Dominique Rousseau. Depuis trois jours, je me dis que le bilan de l'OM, s'il est possible de tirer des conclusions définitives à mi-championnat, n'est pas aussi catastrophique que l'affirme le mécontent suisse. Mais qu'il n'est pas non plus aussi bon que Pape Diouf le présente. Marinant dans mon jus de crâne, j'en conclue qu'à Marseille, si l'on ne vénère pas notre Pape, on se fie encore moins à RLD.
Vendrebab, ou l'avis sauvage de Jean-Amadou Niang
Au quatrième jour de cette discorde par croisement de microphones, je me dis que les médias ont quand même beau jeu de déplorer celui des clans quand ils les ont orchestrés eux-mêmes. D'une humeur massacrante, je scrute les pages grasses de polémiques d'un oeil perplexe. Si RLD ne dit pas que des conneries, en revanche il en a toujours faites. Labrune, via RLD ou l'inverse, règle ses comptes avec Diouf. Les comptes, justement parlons-en. Le prodigueur de bons conseils et mécontent suisse sermonne Diouf sur l'utilisation de l'argent de l'OM. A l'écouter, j'éprouve la désagréable sensation qu'il est preque en train de l'accuser, au moins sur le principe, d'abus de biens sociaux. Faux procès ? Si j'ai bonne mémoire, il y en eut un en 2006, réel celui-ci et pour lequel RLD fut condamné à trois ans de prison avec sursis, frôlant l'interdiction d'exercer. Pour finir, RLD n'apparaît même pas foutu de jeter correctement son pavé dans la mare. A défaut d'Alex servi sur un plateau, le clan de Pape Diouf se voir offrir la meilleure excuse pour ne pas remplir ses objectifs. Heureusement qu'il reste encore un peu de sport, noyé au mileu de ce flot de fiante : après Brandão, l'OM accueille Sylvain Wiltord, sans doute le dernier vainqueur de l'Euro 2000 à gravir l'Olympie marseillaise. Que Sylvain renvoie le Suisse et sa Brune à leurs vils torts.
C'est le week-bab. Mais quand on est chômiste ascendant flemard passif, les « vacancelles » chères à Jacques Toubon l'homme qui n'avait pourtant pas raison sur tout, sonnent l'heure de la glandouille sereine. Une plâtée de viande saignante et un sofa pour combler l'hiver, un rabanne pour s'ensabler dans le temps lorsqu'il fait chaud. Le week-end plaide en faveur du planning aléatoire et désarticulé. Il catapulte l'homme sans utilité officielle loin de son devoir de rentabilité. Les soirs, il est un peu l'happy-hour des minutes tristes durant lesquelles on cuve son malheur en discount. Puis on évacue la pression par la luette. Bon weekend. Si vous allez au Vel' soyez-y sage. Gagnons pour oublier ce tapage... et sous les travées... la plage !
Solide comme un wok !