31-10-2008, 14:59
A l’image de la vie qui est selon le mot de Roger Martin du Gard, un amalgame saugrenu de moments merveilleux et de contrariétés, l’histoire olympienne est nourrie par ces deux composants, d’inégale façon cependant, les instants de bonheur se raréfiant au cours de ces quinze dernières années confortant le sudiste dans son fatalisme congénital.
Pâtée et pote au feu.
Il est des évènements qui influent le sens de la vie, de vulgaires incidents qui prennent d’incongrues proportions.
Je n’aime pas les charges, hormis celles de la cavalerie dans les films de John Ford, goûteuses madeleines d’une enfance lointaine où la fraîcheur du regard enfantin confondait héroïsme et terrorisme.
Ah ! Les tuniques bleues…Ce groupe nominal porteur de rêve c’est transformé en injonction haineuse, « Tu niques bleus ! ».
Pas de quartier, les supporters sont parqués, dans ce carré frais j’erre vrai, on va leur montrer à ces bouffeurs de fromages, chacun sa ration…Ils ont même chopé un crémier, un tatoué avec des boucles d’oreilles qui parle espagnol, une aubaine…
Santos ton prénom prédestiné est sanctifié dans toute l’Europe mais tu n’es que l’otage d’un système qui t’utilise pour infléchir l’UEFA.
Alors, tant pis si la requête olympienne fait chou blanc, tant pis si les grosses légumes décident de minimiser la peine envers l’Atletico, ce qui importe dorénavant c’est que tu rentres rapidement auprès des tiens et que cesse cette olla-podrida.
Ben Arfa, le béat bas.
Je passe du coq à l’âne, si j’ose dire, en évoquant un évènement dont la taille médiatique a surpassé l’otage au pays du Tage.
Faut dire que la punition est sans commune mesure, un citoyen lambda croupissant loin de sa famille dans une geôle espagnole ne peut faire ombrage (étant déjà à l’ombre) à un brillant joueur châtié par une présence sur le banc, le temps d’une mi-temps sans même un coussin pour isoler ses divines fesses…On en a fait tout un fromage, de ce caprice des dieux, le Président a demandé au coach, vieille croûte, de faire camembert et à l’idole de jouer au petit bleu de Presse.
Le b.a.-ba donnant une méthode de lecture aux médias, avec le sourire crispé du mauvais élève qui passe en conseil de discipline.
CACophonie, les bourses sont à plat.
A l’heure où fleurie la crise en thème, où l’on ne peut faire deux pas sans que ce mot ne justifie une quelconque action ou inaction, il est rassurant de constater que le supporter olympien baigné depuis tant d’années dans cet environnement révolutionnaire, évolue comme un poisson dans l’eau.
Assurément, il est parfois positif d’être tombé petit dans la marmite.
Chat au 9 du Pape, un grand cru.
On se souvient tous du discours de notre Papal président rassurant les internautes que l’attaque ne souffrirait pas du départ de Cissé, crédules, hormis quelques sceptiques dubitatifs, il fallait comprendre que ce grand cru était annonciateur de piquette.
Les paroles s’envolent, les aigris restent.
Le « On craint dégun ! » cette suffisante réclamation n’a plus cours…Il y a bien quelques, « On va les poutrer ! » par ci par là qui éclosent mais la poutre n’est qu’un feu de paille.
On marche comme quelqu’un qui vient de faire un long trajet à bicyclette.
D’aucuns se plaignent de se faire mener par le boudiné, d’autres victimes d’apostasie, cherchent refuge vers d’autres équipes de la ligue Orange en espérant que ce changement de quartier sera plus juteux, mais en vain.
Boss hué, Evêque de mots, Oraisons funèbres.
Cette absence de résultats depuis quinze années paralyse le système nerveux marseillais, on tombe en léthargie, le« ça m’énerve » est supplanté par le« ça m’innerve ».
La noirceur des propos est telle qu’on n’entend plus guère les optimistes, on a beau se gendarmer, on a l’ouie de funeste.
Perdant l’entendement on en vient à critiquer nos figures tutélaires alors que l’équipage semble au-dessus de tous soupçons. Le problème viendrait de l’armateur…
Coût d’obole et manque de pot.
Ses bienfaits ne sont pas bien faits, à défaut de coup de pouce le grand argentier pratique plutôt la mise à l’index d’un salaire trop gourmand…
Si Pape est présent l’aumône y est pas !
Trop de cigare tue la vanne, aurait pu dire Mark Twain, amateur des deux usages, les plaisanteries les plus courtes étant, dit-on, les meilleures, cessons de faire rimer humilité et soumission.
L’amateur de noble art devrait savoir que lorsqu’un club manque d’allonge, l’équipe est privée de punch et le joueur de poker ne pas ignorer que l’absence de pot est paradoxale.
Certains pensent que les blancs seraient noirs et qu’on n’est pas prêts de rêver à des « Nights in white satin », fichu et maudit blues du plus infortuné des fortunés…
Sommités ou sots mités ?
Un équipe sans avenir, des supporters sans cibles.
L’émotion touche l’ensemble des opiomanes, les ténors évoquent un lointain passé, glorieux vestiges, souvenirs décatis, mémoires usées…
Cela aide pour le moral ces anciens souvenirs mentaux, mais la jeune génération ne veux pas de ces vieux pardessus mités, foin de cache-misère, elle rappelle que les mythes font des trous dans notre mémoire…et pas que là, les premiers puisent dans les annales, les seconds en ont marre de l’homophonie douloureuse…
Forez gun ou pétards mouillés ?
C’est Vert, mais juste ironisent les opposants des Foréziens, un effectif de qualité, orphelin de son maître à jouer Pascal Feindouno, multipliant les contre-performances sous le regard meurtri d’un peuple avide de victoire.
Les derniers survivants de la glorieuse époque étant proches d’enterrer leurs compatriotes, leurs illusions avec le reste du corps en fredonnant « qui c’est les plus forts évidemment c’est les vers ! »
Alors, à défaut de préjuger sur l’issue de cette fin de semaine burlesque, on continuera de supporter l’insupportable…