28-10-2008, 16:40
« Que de bonheurs possibles dont on sacrifie ainsi la réalisation à l'impatience d'un plaisir immédiat. » Marcel Proust
Si il est bien en ces temps agités un point commun entre notre club Ô combien vénéré et Naoned, cest bien une nostalgie qui devient de plus en plus pressante. Le jeu à la nantaise ou la légende olympienne, comme des mythes improbables dun autre siècle, une légende footballistique dont les plus jeunes dentre nous nont entendu quun écho redondant de supporters autistes dun autre temps. Se souvenir, cest entretenir lantan et souffrir le présent, en attendant.
Non pas quon ne se satisfasse pas dun début de saison somme toute honorable, mais la criante fragilité de notre bloc reste bien inquiétante, et tenir sur la longueur ce rythme semble bien hypothétique. Gerets lenchanteur mélange tant bien que mal ses ingrédients pour trouver une potion équilibrée et performante, mais quand certains apparaissent périmés ou à contre-usage, il est bien évident que lélixir ne peut pas prendre. On ne demande quà être envoutés, match après match. Force est de constater que lillusion ne dure quun temps, les anciens démons réapparaissent subrepticement au détour de quelques déroutes. Une défense perméable et toujours pas fixée quant à ses titulaires, Dieu redescendu dun nuage, des joueurs à potentiel qui confondent pied gauche et pied droit, une attaque en berne qui erre comme une âme en peine Sur fond de médiatisation à outrance dun caprice de gosse. Rageant quand on regarde ligne par ligne la qualité de leffectif. Il manque une pincée de quelque chose, un soupçon de zeste de saupoudrage dun minimum de concentration, appliquer calmement les directives dun technicien dont on peut difficilement remettre en cause la compétence.
Dune situation que beaucoup définissaient comme apaisée (et cest assez rare pour le souligner), avec un entraineur qui nous a sorti des affres de la zone rouge, hissé sur un podium improbable, un recrutement cohérent et ambitieux (Cissé compliquant léquation), un début de saison idyllique, on se retrouve irrémédiablement devant nos propres contradictions, un manque dimplication en Ligue des Champions, un relâchement fatal face à Paris, et le cours de lOM suit celui du CAC40. Tout nest pas noir bien évidemment, on saccroche aux 3 premières places, on plante plus quon ne se plante, mais le fatalisme simmisce, et une défaite à Nantes attiserait encore un peu plus les flammes de lire. Sur le papier, Nantes cest géographiquement au-dessus et footballistiquement en-dessous de nous. Mais la topographie étant plus fiable quun pronostic sportif, on ne samusera pas à prédire victoire ou défaite cette fois-çi Un effectif amoindri, le moral en berne, des incertitudes sur la cohésion du groupe, les premières questions mercatales arrivant, on se retrouve au pied du mur breton, contraints par nous-mêmes à un résultat permettant de relancer la machine olympienne.
En face, rien dimportant. Pas besoin danalyser leffectif, les performances ou la tactique envisagée. Si on joue ensemble, avec nos qualités, peu importe ladversaire, on gagne.