04-03-2008, 18:37
Vous savez ce que ça signifie de rentrer chez soi le soir, après une dure journée de travail, auprès d'une petite femme qui vous comble d'amour, de tendresse, d'affection ?
Et bien, ça veut dire que vous vous êtes trompé de maison !
Ce sentiment d’échec qui, vous envahit soudain éclairant d’une réalité crue votre vaine existence, des milliers de supporters marseillais l’ont éprouvé ces dernières années.
Plus de havre de paix où l’on se réfugie, foin d’oasis retirée qui nous préserve, disparu le sanctuaire inviolé, l’abri n’est plus qu’un asile… d’aliénés à une cruelle passion qui cheminent en souffrance…
Un triste pèlerinage de las mecs…
On avance mécaniquement sans plaisir, on ne croit plus en notre bonne étoile, hormis celle du Berger servie à l’apéritif d’avant match et la terre promise confine à l’infini…
Et puis, et puis, un Pape est nommé…
Sa logorrhée béatifiante n’a pas d’effet immédiat et si ses bulles pontifiantes amusent les amateurs, pas le moindre trace de renaissance et encore moins de résurrection…
L’équipe semble soumise à ses démons…à propos d’Emon son départ inéluctable, victime expiatoire sur l’autel du sacrifice offre une heureuse alternative, un changement d’entraîneur.
Et puis, et puis, un Messie apparaît…
Belge, comme un clin d’œil du destin jugeant trop longue la pénitence et délivrant les augures.
Eric marchant dans les pas de Raymond, même art consommé de l’interview, même sens tactique, égale complicité avec les joueurs, notre alchimiste transforme le moribond en sémillant, l’asthmatique en turbulent, le courbatu en grand gagnant…
Dans la mythologie les dieux transformaient les humains en animaux, Eric inverse le processus en métamorphosant de prétendues chèvres en valeureux guerriers.
Ce joyeux caprin dont le goût de la liberté primesautière a été à l’origine du mot caprice n’attendait que son berger pour rentrer dans le rang, se discipliner et épouser les conceptions du coach.
Il y a peu, une partie du Vélodrome scandait un « allez les chèvres » plein de dépit, déconvenue des cons venus…
La presse expliquait les mauvais résultats par un recrutement raté, sans cohésion, alliance de noms qui n’avaient aucune chance de s’associer faute de la plus élémentaire complémentarité…
Le septième succès à domicile, plus belle série depuis octobre 2003, de notre effectif lacunaire n’en est que plus méritoire !
Le Vélodrome est redevenu notre home sweet OM, le retour au foyer ranime la flamme, on remet à nouveau le feu dans notre chaudron.
Il est oublié le temps ou Didier Drogba est parti sans laisser d’adresse.
Si en championnat notre tonitruante remontée pâtit d’un départ raté, il n’en est pas de même en Coupe UEFA on n’a pas à retourner à la case départ, l’Europe c’est droit aux huttes.
Certes l’adversaire est redoutable, moins renommé que certaines équipes encore en lice dans cette compétition, mais formant un groupe uni sous la férule de Dick Advocaat, un entraîneur bourlingueur, dont la tactique repose sur le collectif.
Il fait partie des entraîneurs qui ont roulés leurs bosses, comme Gerets ou…Luis Fernandez !
Cependant la confrontation entre ces deux techniciens se fera à distance.
Suspendu trois matchs pour « graves écarts de conduite » il bénéficiera de la parfaite visibilité de la tribune Jean Bouin où l’on apprécie ces congénères aussi bien en salades qu’en robes.
Mais attention, Saint Petersbourg n’est pas comme semble le suggérer son sponsor Gazprom une ville de ballonné, il suffit de se souvenir de la dernière confrontation où il nous ont mis, vulgairement parlant, un sacré vent…
Alors il faudra perpétuer cette nouvelle donne où les visiteurs du boulevard Michelet s’affalent sur leur point de chute, fuir le paradoxe en ne manquant pas d’adresse à domicile et être habité par la grâce.
Si Charbonnier est maître chez soi, je ne vois pas ce qui empêcherait Mandanda d’en faire de même.
Les consignes du coach, correctement appliquées, semblent dorénavant nous mettre à l’abri des violations de domicile, dans le cas contraire faisons-lui confiance pour tirer la sonnette d’alarme.
Continuons à casser la baraque à domicile !
Et surtout plus de calculs !