22-01-2008, 16:57
----En ces temps de crise du pouvoir dachat il est souvent difficile pour le quidam de boucler ses fins de mois. Lorsquon sappelle lOM la crise économique se fait également ressentir, pour peu quavec son cabas on parcourt le marché à la recherche dun pendant à son Cissé, la vue du prix du kilo de Fred vous passe lenvie de vous payer des cerises. En bon Président, le Pape a donc décidé de prendre des mesures radicales. A linstar de tout salarié moyen qui gère sa petite "entreprise" familiale et qui en a marre de passer ses vacances à La Bourboule et ne jure que par le soleil des tropiques, un régime sec simpose. Trêve de faste, suppression du superflu, retour à lessentiel afin de soffrir lobjet de ses désirs, un grand attaquant. Première mesure concrète : Marseille se rendra à Nancy en bus.
----Voilà donc le groupe des 18 joueurs rassemblé sur le parking de La Commanderie et prêt à embarquer. La surprise passée, lhypothèse dune blague du belge écartée, chacun se résignait à avaler les quelques 700 km qui séparent Marseille de Nancy dans un superbe autobus négocié au black par le Pape grâce à son cousin qui bosse chez Cartreize. Fidèle à sa réputation déternel satisfait, Bonnart eut cette réflexion emplie de sagesse : « On ira moins vite quavec ma 307 mais les fauteuils sont certainement plus confortables ». Ce à quoi Oruma répondit : « Mouais bof, on est quand même mieux sur les nouveaux Recaro du Vél ». Et José denchaîner : « Quand on sert quà couper les oranges et quon nest pas foutu dêtre sélectionné pour la CAN on évite de la ramener, encore une réflexion et on te lâche à Dijon ».
----Soucieux de se rendre utile, Bébert sétait proposé comme chauffeur. « Jai déja conduit le J9 à Henry pour faire les foins, et un bus cest pas plus compliqué, ça reste un volant et quatre roues» quil disait. Soucieux déconomiser le prix du chauffeur, le Pape avait acquiescé. Cest alors que Gerets poussa sa première gueulante du matin après avoir flanqué un grand coup de savate à Cissé qui sapprêtait à monter. « Espèce de résidu duf clair ! Branleur de chien mort !» éructa le belge. « Combien de fois je vous ai dit que lentraîneur passe en premier !? Et je veux tous vous voir en rang par deux avant de grimper !». Il lâche rien le lion de Rekkem
Le coach sinstalla donc devant, le petit Valbuena, jouant des coudes, était le premier à sengouffrer derrière lui et vint sinstaller à ses côtés, sa gourde de Sirop Sport dans la main droite, son Okapi sur les genoux. Chacun trouvait sa place et les binômes se formaient. Seul le Pape alla directement squatter la largeur des cinq sièges arrières afin de terminer sa nuit. Economiser certes, mais sûrement pas son temps de sommeil.
Le moteur diesel se mit en branle et tout ce petit monde sengageait rapidement sur lAutoroute du soleil, direction La Meurthe-et-Moselle.
----A peine parti Samir se plaignit assez rapidement de hauts le coeur, il réclama expressément la place de Cissé, juste derrière le chauffeur, parce que cest son meilleur poste, parce quon voit mieux la route et parce que dabord cest lui « les bijoux de famille » quil a dit le Pape, et que si on veut pas lui donner y part au Real avant la fin du mercato. Djibril en bon camarade ne fit pas desclandre.
Tous vaquaient à leurs occupations. Dans le fond les plus anciens jouaient aux cartes, José se montrait fin tacticien, comme quoi tout arrive. Les autres, plus ou moins jeunes, saffrontaient sur leurs PSP, Akalé signant un doublé, comme quoi grâce à Konami tout est possible. Cana et Cheyrou, les faux jumeaux mais vrais gosses beaux discutaient chiffons, baume après rasage et eaux de toilette. Boudewijn, seul à parler espagnol et officiellement traducteur le plus cher de la L1, sétait placé aux côtés de Krupoviesa. Tentant de lui expliquer tous les bénéfices des nouveaux produits Norwich Union : « moins risqués quun PEA et plus attractifs quun PER », tout un programme. Largentin semblait contrarié. Visiblement encore agacé par le déroulement de sa première prestation la semaine précédente. Daprès José, plus que lexpulsion cest son tacle raté quil na pas digéré. En Argentine, Pagis ne se serait jamais relevé
----Remontant toujours lA7, au passage de Vienne Rodriguez demanda ce quon foutait en Autriche. Bébert choisit ce moment pour marquer la pause. Malgré la fraîcheur encore toute hivernale le Pape ordonna quon dresse les nappes et que ce midi ça serait sandwiches et Cola pour tous. Ya pas de petites économies, surtout quand on na pas les moyens de se payer German Denis. En bon soldat, Bonnart était prêt à faire limpasse sur le repas. Valbuena se proposait doffrir sa canette à Gerets qui refusa, non sans lenvoyer aussitôt chercher de leau, au trop. Le repas frugal était vite expédié. Grenelle Givet se chargeait de trier les déchets avant daller les jeter et tout ce beau monde remontait à bord pour la fin du trajet. José recompta ses ouailles et on saperçu que Ziani était resté sur le parking de La Commanderie. « Ma foi tant pis » qu'il dit.
Bébert, lui, trouvait que ça roulait pas mal pour un mardi, et quà cette allure on prendrait sûrement lapéro sur Nancy.