KARTOUCHE a écrit :Une utopie est dangereuse en ce sens qu'elle égare de la recherche de solutions pragmatiques. cette utopie s'appuyait en plus sur une notion de l'homme "hallucinante". Ce type avait fumé la moquette...C'était pas un idéaliste, c'était un idéologue, et c'est pas pareil.
La commune, qui est la lutte des classes avec son corolaire la guerre civile, montre à elle seule les risques de la théorisation de la "lutte des classes".
Là dessus je pense quon a un avis différent , mais je comprends tout à fait le tien.
KARTOUCHE a écrit :L' Etat laïque est la "seule" solution, pour respecter chacun dans ses choix personnels.
D'autant qu' il existe d'autres moyens de mettre en uvre la conscience collective:
- Dans le cercle privé, la famille et les cercles d'amitié sont des prises de conscience collectives naturelles, plutôt que les consciences collectives s'appuyant sur des organisations artificielles.
- Dans des sphères plus générales tu trouveras des uvres caritatives, des ONG, des religions, des syndicats, des partis politiques.
Oui tout a fait daccord avec toi , même si la famille et la religion sont quand même en perte de vitesse. Mais tout à fait le lien social à travers les associations , très pertinent.
KARTOUCHE a écrit :D'accord pour l'équité sociale, mais pas pour la performance individuelle, pour ces services qui ne sont pas la "propriété" de l'Etat, comme tu dis, mais seulement sa responsabilité, ce qui n'est pas de mon point de vue pas pareil.
En la circonstance, la propriété privée essaye juste de compenser les défaillances de l'Etat dans la mission impartie. De nombreux enseignants mettent leurs enfants dans des écoles privées, et si tu veux pas courrir le risque d'une maladie nosocomiale, tu choisiras une clinique privée plutôt qu'un hôpital !
Dans les systèmes éducatif et de santé présentant les lacunes que l'on peut constater on peut légitimement se demander si c'est le rôle de l'état de les gérer.
Posons nous donc simplement la question: avec les mêmes ressources et simplement le "contrôle" de l'état avec une obligation de résultats, le privé ne serait-il pas plus performant ?
Cest là où je suis pas daccord.
Dabord parce que javais dit en partie propriétaire et aux dernières nouvelles les écoles et hôpitaux publics sont encore propriétés de lEtat.
Ensuite sur la performance individuelle. Les Etats Unis nont pas mis en place le système de limmigration des cerveaux pour rien. Ils ont largent mais un système éducatif déplorable en terme déquité sociale et de performance individuelle toute chose égales par ailleurs. Je vais passer sur les polémiques people du JT de 20H qui nont pas de fondements statistiques ( fils denseignants dans écoles privés , maladie nosocomiale dans les hôpitaux publics). Comme je bosse pour les hôpitaux et les cliniques , je vais dire mon petit mot sur la performance médicale. Pour tout ce qui est maladie bénigne, tu peux aller dans les deux , il ny a aucune différence , tu iras sûrement dans une clinique car linfirmière te souriras au lieu de te faire la gueule mais en terme de performance médicale, cest du pareil au même.
En revanche pour les maladies rares , graves ou qui relèvent dun intervention dangereuse , tu iras à lhôpital , tout simplement parce que la clinique ne te prendras pas en charge , car cela nest pas rentable (problème de la rentabilité de la propriété, qui consiste à délaisser les autres : Cest le cas de la femme enceinte passant la clinique à lhôpital pour la césarienne. Voilà pour laspect médical. Pour laspect social , idem , si tu es RMIstes ou dépressif , il faut aussi aller à lhôpital au lieu daller à la clinique qui ne prend pas en charge laspect médico-social. Cest dailleurs un des soucis de la tarification à lactivité et de la convergence , ce qui ne va pas aller sans problèmes dans les domaines médicaux et sociaux.
Sur la suite je suis aussi daccord , même si je mets un bémol sur Tocqueville , qui a aussi montré les limites de la démocratie , " lempire moral de la majorité " et qui a toujours été un grand fan de la Monarchie .
Et sinon, vous pensez quoi de l'utopie du lait fraise et de l'idéalisme des bisounours?
«Un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect des autres êtres avant l'amour-propre.» Lévi-Strauss