25-02-2007, 17:11
Bonjour à tous.
Tu vas nous faire des révélations, Pape ?
J’ai une tête de révélateur….
Tu as tiré les leçons ?
Tiré les leçons, je pense que ça serait réussir les douze travaux d’Hercule que d’y être arrivé au lendemain du match. Disons simplement que nous nous sommes livrés à des réflexions, nous nous sommes évidemment réunis au niveau de la responsabilité du club, de la responsabilité technique. Nous avons fait le point sur ce qui apparaissait à chacun comme tant un problème à régler, à améliorer. José, le directeur sportif, a eu l’occasion de parler au groupe, de rappeler aux uns et aux autres l’objectif qui est le notre, l’ambition naturelle qui est la notre aussi. Ensuite, je l’ai dit, au niveau de la responsabilité d’Albert Emon, de José la caution Marseillaise Dominique Cuperly et moi-même, nous avons fait l’inventaire de ce qui nous apparaît aujourd’hui comme étant améliorable de ce qu’il faudrait tenir compte aussi pour améliorer la situation générale du club et de l’équipe. C’est vrai que si on considère l’ensemble des résultats enregistrés ce week-end en tout cas jusqu’au moment des matchs de ce soir, nous sommes bénis par une certaine chance, nous ne sommes pas relégués. Nous sommes à trois points de la troisième place. Nous avons tenu compte de tout ça et nous comptons travailler comme il convient pour remédier à cette série néfaste que nous connaissons depuis quelques semaines.
Tu maintiens ta confiance en Emon ?
Bien sûr. Si j’avais aujourd’hui la conviction profonde que le départ d’Albert Emon améliorerait ou changerait radicalement la situation, je procéderais à ce changement. Je n’ai aucun doute là-dessus. Absolument aucun doute. Je suis certain que ce n’est pas là où le bât blesse. Que ce soit lors des entraînements auxquels j’assiste parfois ou lors des discussions techniques et tactiques d’avant-match, je ne pense pas aujourd’hui qu’il se soit montré inférieur à ses attributions.
S’il démissionne ?
Moi je ne veux pas trop faire du football fiction dans la mesure où il ne m’a pas du tout présenté sa démission. Au contraire, c’est un homme tout à fait décidé que j’ai rencontré ce matin, conscient de la situation, prêt à relever le défi. C’est un vrai défi qui nous ait lancé aujourd’hui, il faut que nous arrivions absolument à atteindre les objectifs qui sont les nôtres, c’est-à-dire terminer dans les trois premières places du championnat. Ce défi et ce challenge n’a pas changé. On a accumulé une série de revers, nous vivions un championnat qui est très nivelé par son haut et son bas qui fait qu’une série de succès vous propulse, une série de revers vous fait descendre. On fera les comptes à la fin de la saison. Aujourd’hui, il me semble que c’est prématuré.
Il peut y avoir des changements ?
Si on doit parler de changements dans l’organisation, de changements des hommes, cela relève d’abord de la compétence technique de l’entraîneur. C’est à lui de faire ses choix, aidé par ses assistants. Moi la seule chose dont je suis sûr, c’est ce que je me suis plu à dire, c’est que notre effectif ne saurait être aujourd’hui mis en cause. Nous n’avons pas un effectif de la qualité de Lyon, ni dans le nombre, mais nous avons un effectif qui devrait être en mesure d’obtenir les objectifs qui sont les nôtres.
Que se passe-t-il aujourd’hui ? Le sentiment qui est le mien est que ce n’est pas un problème technique, pas un problème tactique, pas un problème de condition physique. Il y a manifestement un problème relevant de la psychologie. Je suis de ceux qui pensent et disent que je ne croyais pas à ces gourou qui avaient la science infuse en matière de gestion physique, athlétique voire médicale. Pour moi, le bon entraîneur c’est celui qui, à un moment donné, arrive à tirer le maximum de chacun de ses joueurs de son équipe. Ca ne peut donc être qu’une démarche à entreprendre vis-à-vis de ses joueurs et d’un groupe. Un groupe constitué de plus de 25 personnes, la capacité de compréhension et la capacité d’appréhension n’est pas la même forcément d’un joueur à un autre. Il faut que l’entraîneur développe, lui, une autre forme de capacité, une capacité d’adaptation à chaque joueur. Ce n’est que comme ça qu’on arrivera à tirer le maximum de chaque joueur me semble-t-il. En, tirant le maximum de chaque joueur, on peut effectivement tirer l’équipe vers le haut. Cette équipe qui a battu Lyon, qui en début de saison caracolait en tête du championnat et qui après la reprise a connu cette période faste qu’on apprécie tous, cette équipe n’a pas perdu toutes ses vertus.
Le problème, il est aujourd’hui d’ordre psychologique, mental, ça relève peut-être aussi du mental et c’est à ce niveau-là que le management du club, le management que j’incarne au plus haut niveau dont fait parti le staff, c’est à nous de recréer l’ambiance propice à l’expression des qualités du groupe. Ca c’est ce que je pense profondément.
Pour ça il ne faut plus être victime du standing de certains joueurs. S’il faut mettre Ribéry ou Cissé sur le banc, il faut le faire ?
Ribéry a une fracture qui va l’éloigner de la pratique pendant une ou deux semaines. Albert va vous le confirmer. Ca peut expliquer aussi certaines de ses prestations qui sont en-dessous de la moyenne qu’on peut attendre d’un joueur de son calibre. Mais pour répondre plus directement à ta question, oui, il est certain qu’il faut tenir compte à un moment des forces du club. Il ne faut pas s’arrêter sur les statuts. Je vais vous dire quelque chose parce que l’allusion est très claire. On a deux méga-joueurs aujourd’hui que sont Ribéry et Cissé. C’est vrai que, parmi vous, certains avaient déjà célébré la qualité de ce duo. On nous avait présenté comme l’équipe à battre dans cette deuxième partie de saison puisque Ribéry et Cissé étaient de retour. Je veux bien, sauf qu’à l’époque, il suffit de reprendre vos notes, j’avais dit : ne nous berçons pas trop d’illusion. On sait qu’une longue indisponibilité requiert de la part de celui qui la subit quasiment la même période pour récupérer et redevenir celui qu’il était. J’avais dit qu’attendre de la part de Djibril Cissé, aujourd’hui, un rendement similaire à celui qui était le sien avant la blessure, c’était méconnaître le football et le jeu. J’avais dit que Cissé à 70% de ses moyens pouvait être pour nous un apport. Il faut, je pense, remettre les choses en place.
Il est resté 5 ou 6 mois sans jouer, il est revenu en étant très volontaire, en voulant coûte que coûte revenir et je pense que de ce côté-là il mérite plus de compliments que de critiques. La situation de Franck, sans être la même, n’est pas éloignée. Il a subit une blessure de plus de deux mois, il est revenu, il lui faut retrouver tous ses réflexes, retrouver le degré de compétitivité qui en avait fait le joueur qu’on a connu. Je pense que l’anticipation sur le rendement de ce duo-là a été d’avantage le fait des appréciations extérieures que d’une affirmation venant de nous.
Aujourd’hui, c’est vrai que Djibril comme Franck ne sont pas tout à fait au niveau qu’on peut attendre d’eux. On peut faire ce constat mais pas une critique qui serait une critique dure dans la mesure où l’un et l’autre ont besoin de retrouver le degré de compétition nécessaire pour revenir compétitif.
Ils avaient besoin d’être ménagés ?
Il n’y a pas de vérité dans le football. Ca se saurait. On dit : il fallait peut-être les ménager. D’autres disent : en les ménageant, on ne leur donne pas la possibilité de retrouver leurs réflexes. Il faut savoir ce qu’on veut. Il faut laisser à certains spécialistes le soin de déterminer la meilleure démarche à entreprendre. C’est facile de dire : il faut les laisser reposer mais en les reposant, on ne les aide pas beaucoup.
Quel est votre sentiment ?
J’ai exprimé mon sentiment. Ils essayent de donner le meilleur d’eux aujourd’hui. C’est peut-être éloigné de leurs capacités réelles. C’est un fait. C’est à l’entraîneur, puisque chacun à ses attributions, de faire en sorte de gérer ça au mieux. Albert s’y emploie même si, aujourd’hui, on n’en est pas à la panacée. On saurait s’il y avait une solution miracle. Il n’y en a jamais de solution miracle.
Ribéry donne l’impression d’essayer mais chez Cissé il y a l’attitude. Il fait des gestes quand les passes n’arrivent pas.
Très certainement mais ça aussi on peut comprendre certaines choses parce que nous avons une proximité plus grande avec eux. Djibril, il faut savoir qu’il est toujours presque mortifié quand il fait l’analyse de son propre match, quand il ne marque pas des buts, parce que pour lui sa mission essentielle, sa mission suprême, c’est ainsi qu’il la conçoit, c’est de marquer des buts pour son équipe. Alors c’est vrai qu’il peut être dans un état de nervosité tel que son attitude puisse être susceptible de jugement. Mais pour moi, ce sont des détails, parfois un peu embêtant pour ses coéquipiers, c’est vrai, mais cela participe justement de ce recensement des choses qui vont moins bien, que nous devons faire aujourd’hui histoire d’y remédier.
Hier soir devant Canal tu dis : il est temps que nous prenions des décisions. Que veux-tu dire par là ?
Je l’ai dit. Réfléchir sur des situations. Il faut changer ce qu’il faut changer. De réviser certaines idées reçues, acquises ou certaines attitudes aussi.
Concrètement, ça veut dire quoi ?
Ca veut dire l’action que nous mènerons au quotidien auprès des joueurs. L’action que nous, dirigeants, allons conduire avec les entraîneur. Je ne vais pas vous dire : voilà, je vais appeler Cissé pour lui tirer les oreilles.
Ca peut être ça ?
Ca peut ne pas être ça. Ca peut être une discussion avec Djibril qui peut lui être profitable à terme et qui peut servir les intérêts de l’équipe.
Tu peux lui dire que tu es solidaire d’Emon si Emon décide de le laisser au repos un match ou deux ?
Je n’ai pas besoin de lui dire dans la mesure où il sait qu’Albert Emon a toute autonomie et liberté de manœuvre dans son domaine. Comme vous, j’ai mon avis parce que j’ai la prétention de connaître un peu le sujet, je l’exprime. Souffrez au moins que je connaisse un tout petit bout comme vous. De toute façon, le groupe sait parfaitement que nous sommes très solidaires d’Albert Emon. Mais à la place où nous sommes on ne peut pas faire du sentiment. Albert, s’il est encore là, c’est que les circonstances l’imposent et l’exigent. Je n’ai pas le sentiment qu’il se soit montré inférieur à ses attributions. Je sais de quoi il s’agit, j’ai la chance d’être très présent auprès du groupe, j’ai encore une capacité d’écoute, j’ai encore le sens du discernement pour pouvoir, à un moment, donner un avis sur la question. Si cet avis m’indiquait que la progression de l’équipe et du club passait par un remplacement d’Albert Emon, je n’aurais aucun état d’âme.
La pression est plus sur le groupe, sur les joueurs ?
Elle est sur nous tous si on veut considérer que ce mot-là ait un sens. Je dirais simplement qu’il y a une prise de conscience qui doit être faite. Il est parmi nous quelques uns qui ont peut-être ce rôle de leader qui les amène à peut-être distinguer plus rapidement les choses et à le dire plus fortement. Mais il n’y a pas de pression puisque si la pression avait cet effet de nous donner dans l’immédiat des résultats, je mettrais une double pression.
Vous avez fixé des objectifs ?
Ils ont été énoncés en début de saison. L’OM a vocation d’aller participer aux joutes Européennes et on retient prioritairement la Champions' League. C’est clair. Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. Nous souhaitons que cette équipe-là puisse se qualifier en fin de saison pour la Champions' League.
Les joueurs parlent d’insouciance, d’immaturité. Il y a des choses à changer ? la caution Marseillaise doit être plus proche du groupe ?
Mais il faut savoir que José ne s’est jamais éloigné du groupe. Il est très proche tout le temps. Il a donné de lui, ne s’est jamais ménagé pour l’amélioration du groupe. Je ne vois pas trop ce qu’il peut faire en plus sinon concilier les différent avis exprimés. C’est plutôt ça qui apparaît à mes yeux comme la chose importante. Quand des mots d’insouciance, ou d’autres, sont prononcés, admettons que cette équipe est jeune, manque de maturité, d’expérience, c’est évident. Je suis persuadé qu’aujourd’hui en France, en L1, nous devons être l’une des équipes qui a la moyenne d’âge la plus basse.
Il y a un problème de combativité ?
Ca, ce sont des mots, rien que des mots. Combativité, mouiller le maillot, ce sont des expressions toutes prêtes qui sont des facilités de langage. Ce qui est vrai c’est que quand la confiance est absente dans un groupe, quand un lien manque, il y a comme une sorte de désorganisation. Quand l’équipe est désorganisée sur le terrain, tout se fait dans le désordre. Peut-être que le joueur va courir beaucoup plus dans une équipe désorganisée. Si on veut considérer le nombre de kilomètres couru par chaque joueur, je suis persuadé qu’ils n’ont pas couru moins que conte Lyon, Rennes, Auxerre ou Paris. Le problème, c’est une forme d’approche visuelle. On pense que les joueurs courent moins. Quand ça va moins bien, on donne cette impression.
Il y a un problème tactique ?
C’est un problème mental. Quand dans l’approche psychologique il y a des carences, ça rejaillit sur toute forme d’organisation et forcément sur l’organisation tactique, le rendement technique. Quand ça ne va pas, il y a des ratés. Les carences apparaissent plus quand ça ne va pas dans une équipe.
Kachkar a toujours le même engouement ?
Oui. En tout cas, il ne m’a pas donné une autre impression sinon une déception logique, légitime, qui a été la déception que nous tous avons éprouvée. Il ne pouvait pas manifester ça autre que par certains mots mais je n’ai pas noté de changement tels qu’il faille aujourd’hui en parler.
La vente cette semaine ?
Oui. Cette semaine je pense qu’on devrait y voir très clair. On devrait arriver à l’aboutissement de ce processus de vente tel que Robert Louis-Dreyfus et Jack Kachkar l’avaient décidé.
C’est pour quand ?
Je ne veux pas donner de date précise. On sait que ce n’est pas une mince affaire, ce n’est jamais très simple. Un rien peut amener à un surcroît d’études, à des précisions d’ordre techniques, juridiques, financiers… Donner un jour précis c’est aller vite en besogne. Le processus devrait arriver à son terme incessamment.
Certains joueurs qui ont joué à Toulouse ne doivent pas être alignés mardi soir ?
Je n’ai pas du tout ce type de remarque à faire. Cela ne relève pas de mes attributions. Autant je pense que je peux avoir vivement envie de gagner, autant je concède à l’entraîneur la même envie. Et comme je connais pas Albert Emon être suicidaire, je pense qu’il va mettre l’équipe la meilleure du moment. J’ai mon avis comme vous tous…
Quel est votre avis ?
Vous m’avez donné votre avis vous ? Amicalement, je peux le donner mais là… On a un groupe de joueur qui est relativement restreint. C’est dans ce groupe qu’il fait ses choix. Hier, Olembé joue. On pouvait s’attendre à ce qu’il ne joue pas hier. On pouvait attendre de voir que M’Bami, qui venait de faire une bonne prestation le match d’avant, puisse être aligné. Mais Olembé a joué contre Lyon qui reste une victoire significative. Elle est où la vérité ? Pagis a joué, Niang pouvait jouer aussi. Il a été pendant très longtemps l’un des meilleurs attaquants de l’équipe mais Pagis est le meilleur buteur de l’équipe. Il y a des choix à effectuer et c’est à l’entraîneur de tenir compte des meilleures prestations de chacun et de tenir compte de ce qui doit être fait dans l’intérêt dans l’équipe. Mais ces vérités-là sont variables comme dans le football.
L’OM n’a plus son avenir entre ses mains si les autres gagnent aussi…
On n’applique pas les mêmes règles de mathématique. A ce que je sache, les douze matchs qu’il reste, si je gagne, je dépendrais d’avantage de moi que des autres…
Tu n’as pas le sentiment que parfois les joueurs ont besoin de se faire botter les fesses ?
Je t’appellerai pour que tu me montres comme on leur botte les fesses.
Tu vas nous faire des révélations, Pape ?
J’ai une tête de révélateur….
Tu as tiré les leçons ?
Tiré les leçons, je pense que ça serait réussir les douze travaux d’Hercule que d’y être arrivé au lendemain du match. Disons simplement que nous nous sommes livrés à des réflexions, nous nous sommes évidemment réunis au niveau de la responsabilité du club, de la responsabilité technique. Nous avons fait le point sur ce qui apparaissait à chacun comme tant un problème à régler, à améliorer. José, le directeur sportif, a eu l’occasion de parler au groupe, de rappeler aux uns et aux autres l’objectif qui est le notre, l’ambition naturelle qui est la notre aussi. Ensuite, je l’ai dit, au niveau de la responsabilité d’Albert Emon, de José la caution Marseillaise Dominique Cuperly et moi-même, nous avons fait l’inventaire de ce qui nous apparaît aujourd’hui comme étant améliorable de ce qu’il faudrait tenir compte aussi pour améliorer la situation générale du club et de l’équipe. C’est vrai que si on considère l’ensemble des résultats enregistrés ce week-end en tout cas jusqu’au moment des matchs de ce soir, nous sommes bénis par une certaine chance, nous ne sommes pas relégués. Nous sommes à trois points de la troisième place. Nous avons tenu compte de tout ça et nous comptons travailler comme il convient pour remédier à cette série néfaste que nous connaissons depuis quelques semaines.
Tu maintiens ta confiance en Emon ?
Bien sûr. Si j’avais aujourd’hui la conviction profonde que le départ d’Albert Emon améliorerait ou changerait radicalement la situation, je procéderais à ce changement. Je n’ai aucun doute là-dessus. Absolument aucun doute. Je suis certain que ce n’est pas là où le bât blesse. Que ce soit lors des entraînements auxquels j’assiste parfois ou lors des discussions techniques et tactiques d’avant-match, je ne pense pas aujourd’hui qu’il se soit montré inférieur à ses attributions.
S’il démissionne ?
Moi je ne veux pas trop faire du football fiction dans la mesure où il ne m’a pas du tout présenté sa démission. Au contraire, c’est un homme tout à fait décidé que j’ai rencontré ce matin, conscient de la situation, prêt à relever le défi. C’est un vrai défi qui nous ait lancé aujourd’hui, il faut que nous arrivions absolument à atteindre les objectifs qui sont les nôtres, c’est-à-dire terminer dans les trois premières places du championnat. Ce défi et ce challenge n’a pas changé. On a accumulé une série de revers, nous vivions un championnat qui est très nivelé par son haut et son bas qui fait qu’une série de succès vous propulse, une série de revers vous fait descendre. On fera les comptes à la fin de la saison. Aujourd’hui, il me semble que c’est prématuré.
Il peut y avoir des changements ?
Si on doit parler de changements dans l’organisation, de changements des hommes, cela relève d’abord de la compétence technique de l’entraîneur. C’est à lui de faire ses choix, aidé par ses assistants. Moi la seule chose dont je suis sûr, c’est ce que je me suis plu à dire, c’est que notre effectif ne saurait être aujourd’hui mis en cause. Nous n’avons pas un effectif de la qualité de Lyon, ni dans le nombre, mais nous avons un effectif qui devrait être en mesure d’obtenir les objectifs qui sont les nôtres.
Que se passe-t-il aujourd’hui ? Le sentiment qui est le mien est que ce n’est pas un problème technique, pas un problème tactique, pas un problème de condition physique. Il y a manifestement un problème relevant de la psychologie. Je suis de ceux qui pensent et disent que je ne croyais pas à ces gourou qui avaient la science infuse en matière de gestion physique, athlétique voire médicale. Pour moi, le bon entraîneur c’est celui qui, à un moment donné, arrive à tirer le maximum de chacun de ses joueurs de son équipe. Ca ne peut donc être qu’une démarche à entreprendre vis-à-vis de ses joueurs et d’un groupe. Un groupe constitué de plus de 25 personnes, la capacité de compréhension et la capacité d’appréhension n’est pas la même forcément d’un joueur à un autre. Il faut que l’entraîneur développe, lui, une autre forme de capacité, une capacité d’adaptation à chaque joueur. Ce n’est que comme ça qu’on arrivera à tirer le maximum de chaque joueur me semble-t-il. En, tirant le maximum de chaque joueur, on peut effectivement tirer l’équipe vers le haut. Cette équipe qui a battu Lyon, qui en début de saison caracolait en tête du championnat et qui après la reprise a connu cette période faste qu’on apprécie tous, cette équipe n’a pas perdu toutes ses vertus.
Le problème, il est aujourd’hui d’ordre psychologique, mental, ça relève peut-être aussi du mental et c’est à ce niveau-là que le management du club, le management que j’incarne au plus haut niveau dont fait parti le staff, c’est à nous de recréer l’ambiance propice à l’expression des qualités du groupe. Ca c’est ce que je pense profondément.
Pour ça il ne faut plus être victime du standing de certains joueurs. S’il faut mettre Ribéry ou Cissé sur le banc, il faut le faire ?
Ribéry a une fracture qui va l’éloigner de la pratique pendant une ou deux semaines. Albert va vous le confirmer. Ca peut expliquer aussi certaines de ses prestations qui sont en-dessous de la moyenne qu’on peut attendre d’un joueur de son calibre. Mais pour répondre plus directement à ta question, oui, il est certain qu’il faut tenir compte à un moment des forces du club. Il ne faut pas s’arrêter sur les statuts. Je vais vous dire quelque chose parce que l’allusion est très claire. On a deux méga-joueurs aujourd’hui que sont Ribéry et Cissé. C’est vrai que, parmi vous, certains avaient déjà célébré la qualité de ce duo. On nous avait présenté comme l’équipe à battre dans cette deuxième partie de saison puisque Ribéry et Cissé étaient de retour. Je veux bien, sauf qu’à l’époque, il suffit de reprendre vos notes, j’avais dit : ne nous berçons pas trop d’illusion. On sait qu’une longue indisponibilité requiert de la part de celui qui la subit quasiment la même période pour récupérer et redevenir celui qu’il était. J’avais dit qu’attendre de la part de Djibril Cissé, aujourd’hui, un rendement similaire à celui qui était le sien avant la blessure, c’était méconnaître le football et le jeu. J’avais dit que Cissé à 70% de ses moyens pouvait être pour nous un apport. Il faut, je pense, remettre les choses en place.
Il est resté 5 ou 6 mois sans jouer, il est revenu en étant très volontaire, en voulant coûte que coûte revenir et je pense que de ce côté-là il mérite plus de compliments que de critiques. La situation de Franck, sans être la même, n’est pas éloignée. Il a subit une blessure de plus de deux mois, il est revenu, il lui faut retrouver tous ses réflexes, retrouver le degré de compétitivité qui en avait fait le joueur qu’on a connu. Je pense que l’anticipation sur le rendement de ce duo-là a été d’avantage le fait des appréciations extérieures que d’une affirmation venant de nous.
Aujourd’hui, c’est vrai que Djibril comme Franck ne sont pas tout à fait au niveau qu’on peut attendre d’eux. On peut faire ce constat mais pas une critique qui serait une critique dure dans la mesure où l’un et l’autre ont besoin de retrouver le degré de compétition nécessaire pour revenir compétitif.
Ils avaient besoin d’être ménagés ?
Il n’y a pas de vérité dans le football. Ca se saurait. On dit : il fallait peut-être les ménager. D’autres disent : en les ménageant, on ne leur donne pas la possibilité de retrouver leurs réflexes. Il faut savoir ce qu’on veut. Il faut laisser à certains spécialistes le soin de déterminer la meilleure démarche à entreprendre. C’est facile de dire : il faut les laisser reposer mais en les reposant, on ne les aide pas beaucoup.
Quel est votre sentiment ?
J’ai exprimé mon sentiment. Ils essayent de donner le meilleur d’eux aujourd’hui. C’est peut-être éloigné de leurs capacités réelles. C’est un fait. C’est à l’entraîneur, puisque chacun à ses attributions, de faire en sorte de gérer ça au mieux. Albert s’y emploie même si, aujourd’hui, on n’en est pas à la panacée. On saurait s’il y avait une solution miracle. Il n’y en a jamais de solution miracle.
Ribéry donne l’impression d’essayer mais chez Cissé il y a l’attitude. Il fait des gestes quand les passes n’arrivent pas.
Très certainement mais ça aussi on peut comprendre certaines choses parce que nous avons une proximité plus grande avec eux. Djibril, il faut savoir qu’il est toujours presque mortifié quand il fait l’analyse de son propre match, quand il ne marque pas des buts, parce que pour lui sa mission essentielle, sa mission suprême, c’est ainsi qu’il la conçoit, c’est de marquer des buts pour son équipe. Alors c’est vrai qu’il peut être dans un état de nervosité tel que son attitude puisse être susceptible de jugement. Mais pour moi, ce sont des détails, parfois un peu embêtant pour ses coéquipiers, c’est vrai, mais cela participe justement de ce recensement des choses qui vont moins bien, que nous devons faire aujourd’hui histoire d’y remédier.
Hier soir devant Canal tu dis : il est temps que nous prenions des décisions. Que veux-tu dire par là ?
Je l’ai dit. Réfléchir sur des situations. Il faut changer ce qu’il faut changer. De réviser certaines idées reçues, acquises ou certaines attitudes aussi.
Concrètement, ça veut dire quoi ?
Ca veut dire l’action que nous mènerons au quotidien auprès des joueurs. L’action que nous, dirigeants, allons conduire avec les entraîneur. Je ne vais pas vous dire : voilà, je vais appeler Cissé pour lui tirer les oreilles.
Ca peut être ça ?
Ca peut ne pas être ça. Ca peut être une discussion avec Djibril qui peut lui être profitable à terme et qui peut servir les intérêts de l’équipe.
Tu peux lui dire que tu es solidaire d’Emon si Emon décide de le laisser au repos un match ou deux ?
Je n’ai pas besoin de lui dire dans la mesure où il sait qu’Albert Emon a toute autonomie et liberté de manœuvre dans son domaine. Comme vous, j’ai mon avis parce que j’ai la prétention de connaître un peu le sujet, je l’exprime. Souffrez au moins que je connaisse un tout petit bout comme vous. De toute façon, le groupe sait parfaitement que nous sommes très solidaires d’Albert Emon. Mais à la place où nous sommes on ne peut pas faire du sentiment. Albert, s’il est encore là, c’est que les circonstances l’imposent et l’exigent. Je n’ai pas le sentiment qu’il se soit montré inférieur à ses attributions. Je sais de quoi il s’agit, j’ai la chance d’être très présent auprès du groupe, j’ai encore une capacité d’écoute, j’ai encore le sens du discernement pour pouvoir, à un moment, donner un avis sur la question. Si cet avis m’indiquait que la progression de l’équipe et du club passait par un remplacement d’Albert Emon, je n’aurais aucun état d’âme.
La pression est plus sur le groupe, sur les joueurs ?
Elle est sur nous tous si on veut considérer que ce mot-là ait un sens. Je dirais simplement qu’il y a une prise de conscience qui doit être faite. Il est parmi nous quelques uns qui ont peut-être ce rôle de leader qui les amène à peut-être distinguer plus rapidement les choses et à le dire plus fortement. Mais il n’y a pas de pression puisque si la pression avait cet effet de nous donner dans l’immédiat des résultats, je mettrais une double pression.
Vous avez fixé des objectifs ?
Ils ont été énoncés en début de saison. L’OM a vocation d’aller participer aux joutes Européennes et on retient prioritairement la Champions' League. C’est clair. Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. Nous souhaitons que cette équipe-là puisse se qualifier en fin de saison pour la Champions' League.
Les joueurs parlent d’insouciance, d’immaturité. Il y a des choses à changer ? la caution Marseillaise doit être plus proche du groupe ?
Mais il faut savoir que José ne s’est jamais éloigné du groupe. Il est très proche tout le temps. Il a donné de lui, ne s’est jamais ménagé pour l’amélioration du groupe. Je ne vois pas trop ce qu’il peut faire en plus sinon concilier les différent avis exprimés. C’est plutôt ça qui apparaît à mes yeux comme la chose importante. Quand des mots d’insouciance, ou d’autres, sont prononcés, admettons que cette équipe est jeune, manque de maturité, d’expérience, c’est évident. Je suis persuadé qu’aujourd’hui en France, en L1, nous devons être l’une des équipes qui a la moyenne d’âge la plus basse.
Il y a un problème de combativité ?
Ca, ce sont des mots, rien que des mots. Combativité, mouiller le maillot, ce sont des expressions toutes prêtes qui sont des facilités de langage. Ce qui est vrai c’est que quand la confiance est absente dans un groupe, quand un lien manque, il y a comme une sorte de désorganisation. Quand l’équipe est désorganisée sur le terrain, tout se fait dans le désordre. Peut-être que le joueur va courir beaucoup plus dans une équipe désorganisée. Si on veut considérer le nombre de kilomètres couru par chaque joueur, je suis persuadé qu’ils n’ont pas couru moins que conte Lyon, Rennes, Auxerre ou Paris. Le problème, c’est une forme d’approche visuelle. On pense que les joueurs courent moins. Quand ça va moins bien, on donne cette impression.
Il y a un problème tactique ?
C’est un problème mental. Quand dans l’approche psychologique il y a des carences, ça rejaillit sur toute forme d’organisation et forcément sur l’organisation tactique, le rendement technique. Quand ça ne va pas, il y a des ratés. Les carences apparaissent plus quand ça ne va pas dans une équipe.
Kachkar a toujours le même engouement ?
Oui. En tout cas, il ne m’a pas donné une autre impression sinon une déception logique, légitime, qui a été la déception que nous tous avons éprouvée. Il ne pouvait pas manifester ça autre que par certains mots mais je n’ai pas noté de changement tels qu’il faille aujourd’hui en parler.
La vente cette semaine ?
Oui. Cette semaine je pense qu’on devrait y voir très clair. On devrait arriver à l’aboutissement de ce processus de vente tel que Robert Louis-Dreyfus et Jack Kachkar l’avaient décidé.
C’est pour quand ?
Je ne veux pas donner de date précise. On sait que ce n’est pas une mince affaire, ce n’est jamais très simple. Un rien peut amener à un surcroît d’études, à des précisions d’ordre techniques, juridiques, financiers… Donner un jour précis c’est aller vite en besogne. Le processus devrait arriver à son terme incessamment.
Certains joueurs qui ont joué à Toulouse ne doivent pas être alignés mardi soir ?
Je n’ai pas du tout ce type de remarque à faire. Cela ne relève pas de mes attributions. Autant je pense que je peux avoir vivement envie de gagner, autant je concède à l’entraîneur la même envie. Et comme je connais pas Albert Emon être suicidaire, je pense qu’il va mettre l’équipe la meilleure du moment. J’ai mon avis comme vous tous…
Quel est votre avis ?
Vous m’avez donné votre avis vous ? Amicalement, je peux le donner mais là… On a un groupe de joueur qui est relativement restreint. C’est dans ce groupe qu’il fait ses choix. Hier, Olembé joue. On pouvait s’attendre à ce qu’il ne joue pas hier. On pouvait attendre de voir que M’Bami, qui venait de faire une bonne prestation le match d’avant, puisse être aligné. Mais Olembé a joué contre Lyon qui reste une victoire significative. Elle est où la vérité ? Pagis a joué, Niang pouvait jouer aussi. Il a été pendant très longtemps l’un des meilleurs attaquants de l’équipe mais Pagis est le meilleur buteur de l’équipe. Il y a des choix à effectuer et c’est à l’entraîneur de tenir compte des meilleures prestations de chacun et de tenir compte de ce qui doit être fait dans l’intérêt dans l’équipe. Mais ces vérités-là sont variables comme dans le football.
L’OM n’a plus son avenir entre ses mains si les autres gagnent aussi…
On n’applique pas les mêmes règles de mathématique. A ce que je sache, les douze matchs qu’il reste, si je gagne, je dépendrais d’avantage de moi que des autres…
Tu n’as pas le sentiment que parfois les joueurs ont besoin de se faire botter les fesses ?
Je t’appellerai pour que tu me montres comme on leur botte les fesses.
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