16-02-2007, 11:23
Un samedi soir, sur la terre.
Samedi, il est environ 19h, la journée touche à sa fin
Le Croisic dont je crois connaître pourtant, les moindres recoins, nous a une nouvelle fois, livré ses charmes insoupçonnés à l’orée d’un été automne prometteur.
Des images, des odeurs et des bruissements plein la tête, direction l’Ile de Fedrun, au cœur de la Brière et plus précisément St Joachim.
Ce magnifique petit village de chaumières, délimité par une forêt de marais abrite un véritable petit joyau, « La mare aux Oiseaux».
Ce restaurant recherché, raffiné et délicat, isolé au sein d’un environnement exceptionnel nous avait comblé dès notre première visite, il y a un an environ.
Tartare de Canard fumé à la Tourbe, croustillant de choucroute, vapeur de Sandre, anguille à la croûte de sel, feu d’artifice de chocolat, avaient émerveillé tant nos papilles que nos pupilles !
Un accueil chaleureux mais sobre, distingué mais discret. Une maison classe, mais ni pompeuse, ni coincée, une maison dans laquelle on se sent bien, une maison dans laquelle on a envie de rester et d’y prendre du bon temps.
Mais chaque plaisir se mérite, chaque plaisir se paye. Et le prix à payer, là, maintenant, étaient les habituels mais non moins monstrueux embouteillages à la sortie du Croisic.
« Couillons de Parisiens qui viennent m’emmerder jusqu’ici ! Peuvent pas aller s’entasser sur la côte d’Azur comme tout le monde ces cons !» .Ca faisait 20 minutes que l’on n’avait pas avancé d’un mètre. Quelle idée j’avais eu de passer par la côte sauvage...sauvage tu parles ! « Sauvageons oui ! Où étiez vous donc en 2000 quand l’ombre noir avait envahit nos côtes ! Y avait dégun comme on dit dans le sud » Eut pu hurler feu JPC du temps de sa splendeur et de son indépendance.
Alors que ma dulcinée s’affairait au téléphone avec ma Maman et mon Papa chargés de garder notre adorable mais néanmoins petit démon pour la soirée, je laissais libre court à mes pensées, au rythme d’un « Behind Blue Eyes » exécuté par un Daltrey au sommet de son art.
Bloqué devant l’Océan, excellent hôtel restaurant de la côte sauvage, bénéficiant d’une vue imprenable sur l’Atlantique et accessoirement lieu de retraite des Canaris lors des mises au vert, je me souvenais qu’au détour d’un merveilleux bar en croûte de sel de Guérande, j’y avais croisé le staff Nantais, la veille d’un déplacement au Vélodrome. A l’époque, les canaris étaient au plus mal, et avaient changé 3 fois d’entraîneur dans la saison, fait rare dans l’histoire du FCNA.
Le moral en berne, des joueurs démobilisés et démotivés, plus concentrés sur leur futur propre, que sur le futur du club ; il n’y avait pas grand monde pour parier sur la réussite du duo improbable, nommée par un président décidément très difficile à suivre.
Il a fallu quelques verres d’un admirable Jasnieres avant de percevoir sur le visage de ces singuliers convives, l’esquisse d’un sourire.
Rapidement au fait de l’équipe qui rythmait le battement de mon coeur, ils ont alors montré une grande curiosité et surtout une vraie perplexité devant le mécontentement exprimé des supporters Marseillais quant aux performances de notre attaquant peroxydé.
Surpris, déconcerté, ils ne s’expliquaient pas nos réactions d’hostilité.
Comment pouvions nous, nous supporters Marseillais, après 14 ans de disette, de tergiversation, d’échec, d’achats foireux, de ventes foireuses, de joueurs de seconds plan, de couillons de premiers plans, d’escroc notoires, de notables escrocs,de mensonges, de déception, comment pouvions nous, bouder l’instant présent.
Comment, après avoir vu défilé sous le maillot Marseillais, des Pouget, Baka, Chapuis, Sakho, Mouret, Nouma, Cavens...pouvions nous repousser notre plaisir à voir évoluer sous notre maillot, un attaquant de la race des Cissé.
Vif, puissant, rapide, amoureux de l’OM, ce type, tout juste rétabli après avoir eu deux graves blessures, se voit porter tous les malheurs de l’OM.
Comment, nous Marseillais, après avoir vu jouer des Papin, Drogba, Boksic, Voller, ne pouvions nous pas faire le parallèle avec ces joueurs d’exception.
Comment pouvions nous stigmatiser uniquement ses défauts, tout en occultant ses immenses qualités.
Quelle courte mémoire avions nous, nous, les Marseillais, pour oublier les débuts ternes d’un Drogba, ceux plus que poussifs d’un Papin ou encore l’arrivée houleuse et critiquée du vieux Rudi...Quand on sait, ce que ces joueurs représentent aujourd’hui pour l’OM, offrir 3 mois supplémentaire à notre attaquant vedette pour faire ses preuves, ne semblaient pas manquer totalement de discernement.
En tous cas, son absence pour ce match de la dernière chance face aux Canaris, réjouissait tout le staff des jaunes...
Je ne me souviens plus du résultat, mais je sais que les Canaris s’étaient sauvés, et que nous, avions terminé à la place du con, laissant partir pour le plus grand bonheur de nos clubs rivaux, un Cissé déçu, désabusé et déstabilisé par son propre public...
Une heure ça fait une heure qu’on est planté là, comme des cons, cul à cul, un gros 4X4 BW immatriculé 75 devant moi, me renvoie à ma triste réalité de Parisien. Un petit rigolo a accroché sur sa terrasse, « Batz sur Mer à 1h50 »
C’en est trop...tant pis pour la mare aux oiseaux, on y retournera à l’époque où le ciel est gris, où le vent et la bruine font fuir ces touristes en tong...On se gare sur le bas-côté, direction l’Océan, où je sais que les meilleurs fruits de mer au monde nous attendent, un subtil et charpenté Sancerre accompagnera notre dîner improvisé, peut être y croiserais je alors à nouveau, mes amis Nantais...
Samedi, il est environ 19h, la journée touche à sa fin
Le Croisic dont je crois connaître pourtant, les moindres recoins, nous a une nouvelle fois, livré ses charmes insoupçonnés à l’orée d’un été automne prometteur.
Des images, des odeurs et des bruissements plein la tête, direction l’Ile de Fedrun, au cœur de la Brière et plus précisément St Joachim.
Ce magnifique petit village de chaumières, délimité par une forêt de marais abrite un véritable petit joyau, « La mare aux Oiseaux».
Ce restaurant recherché, raffiné et délicat, isolé au sein d’un environnement exceptionnel nous avait comblé dès notre première visite, il y a un an environ.
Tartare de Canard fumé à la Tourbe, croustillant de choucroute, vapeur de Sandre, anguille à la croûte de sel, feu d’artifice de chocolat, avaient émerveillé tant nos papilles que nos pupilles !
Un accueil chaleureux mais sobre, distingué mais discret. Une maison classe, mais ni pompeuse, ni coincée, une maison dans laquelle on se sent bien, une maison dans laquelle on a envie de rester et d’y prendre du bon temps.
Mais chaque plaisir se mérite, chaque plaisir se paye. Et le prix à payer, là, maintenant, étaient les habituels mais non moins monstrueux embouteillages à la sortie du Croisic.
« Couillons de Parisiens qui viennent m’emmerder jusqu’ici ! Peuvent pas aller s’entasser sur la côte d’Azur comme tout le monde ces cons !» .Ca faisait 20 minutes que l’on n’avait pas avancé d’un mètre. Quelle idée j’avais eu de passer par la côte sauvage...sauvage tu parles ! « Sauvageons oui ! Où étiez vous donc en 2000 quand l’ombre noir avait envahit nos côtes ! Y avait dégun comme on dit dans le sud » Eut pu hurler feu JPC du temps de sa splendeur et de son indépendance.
Alors que ma dulcinée s’affairait au téléphone avec ma Maman et mon Papa chargés de garder notre adorable mais néanmoins petit démon pour la soirée, je laissais libre court à mes pensées, au rythme d’un « Behind Blue Eyes » exécuté par un Daltrey au sommet de son art.
Bloqué devant l’Océan, excellent hôtel restaurant de la côte sauvage, bénéficiant d’une vue imprenable sur l’Atlantique et accessoirement lieu de retraite des Canaris lors des mises au vert, je me souvenais qu’au détour d’un merveilleux bar en croûte de sel de Guérande, j’y avais croisé le staff Nantais, la veille d’un déplacement au Vélodrome. A l’époque, les canaris étaient au plus mal, et avaient changé 3 fois d’entraîneur dans la saison, fait rare dans l’histoire du FCNA.
Le moral en berne, des joueurs démobilisés et démotivés, plus concentrés sur leur futur propre, que sur le futur du club ; il n’y avait pas grand monde pour parier sur la réussite du duo improbable, nommée par un président décidément très difficile à suivre.
Il a fallu quelques verres d’un admirable Jasnieres avant de percevoir sur le visage de ces singuliers convives, l’esquisse d’un sourire.
Rapidement au fait de l’équipe qui rythmait le battement de mon coeur, ils ont alors montré une grande curiosité et surtout une vraie perplexité devant le mécontentement exprimé des supporters Marseillais quant aux performances de notre attaquant peroxydé.
Surpris, déconcerté, ils ne s’expliquaient pas nos réactions d’hostilité.
Comment pouvions nous, nous supporters Marseillais, après 14 ans de disette, de tergiversation, d’échec, d’achats foireux, de ventes foireuses, de joueurs de seconds plan, de couillons de premiers plans, d’escroc notoires, de notables escrocs,de mensonges, de déception, comment pouvions nous, bouder l’instant présent.
Comment, après avoir vu défilé sous le maillot Marseillais, des Pouget, Baka, Chapuis, Sakho, Mouret, Nouma, Cavens...pouvions nous repousser notre plaisir à voir évoluer sous notre maillot, un attaquant de la race des Cissé.
Vif, puissant, rapide, amoureux de l’OM, ce type, tout juste rétabli après avoir eu deux graves blessures, se voit porter tous les malheurs de l’OM.
Comment, nous Marseillais, après avoir vu jouer des Papin, Drogba, Boksic, Voller, ne pouvions nous pas faire le parallèle avec ces joueurs d’exception.
Comment pouvions nous stigmatiser uniquement ses défauts, tout en occultant ses immenses qualités.
Quelle courte mémoire avions nous, nous, les Marseillais, pour oublier les débuts ternes d’un Drogba, ceux plus que poussifs d’un Papin ou encore l’arrivée houleuse et critiquée du vieux Rudi...Quand on sait, ce que ces joueurs représentent aujourd’hui pour l’OM, offrir 3 mois supplémentaire à notre attaquant vedette pour faire ses preuves, ne semblaient pas manquer totalement de discernement.
En tous cas, son absence pour ce match de la dernière chance face aux Canaris, réjouissait tout le staff des jaunes...
Je ne me souviens plus du résultat, mais je sais que les Canaris s’étaient sauvés, et que nous, avions terminé à la place du con, laissant partir pour le plus grand bonheur de nos clubs rivaux, un Cissé déçu, désabusé et déstabilisé par son propre public...
Une heure ça fait une heure qu’on est planté là, comme des cons, cul à cul, un gros 4X4 BW immatriculé 75 devant moi, me renvoie à ma triste réalité de Parisien. Un petit rigolo a accroché sur sa terrasse, « Batz sur Mer à 1h50 »
C’en est trop...tant pis pour la mare aux oiseaux, on y retournera à l’époque où le ciel est gris, où le vent et la bruine font fuir ces touristes en tong...On se gare sur le bas-côté, direction l’Océan, où je sais que les meilleurs fruits de mer au monde nous attendent, un subtil et charpenté Sancerre accompagnera notre dîner improvisé, peut être y croiserais je alors à nouveau, mes amis Nantais...