20-11-2006, 20:21
PapE fiCTiOn
Le président de l'Olympique de Marseille se confie et évoque la présidence, le mercato, les objectifs du club et ses ambitions personnelles. A lire d'une voix grave et en roulant les "R".
Propos recueillis par Gode Michel, pour François-Football.
Pape, l'OM n'est pas bien. Aujourd'hui, penses-tu t'être déclaré dauphin de Lyon un peu trop tôt ?
- Tout d'abord je tiens à vous remercier de votre acte de présence, qui remplit mon coeur d'allégresse. Ce sera toujours un plaisir pour moi de parler à la presse. Je suis le président de l'OM et si l'on peut penser à juste titre que je sois passé de l'autre côté de la barrière, je n'ai pas oublié mes camarades pour autant. C'est pour cela que je suis heureux de m'en référer à vous, dans le cadre des fonctions qui sont les miennes et que j'ai l'honneur d'occuper. Le Bonobo n'oublie jamais l'endroit de sa première couche.
Tu ne réponds pas à ma question, Pape...
(il coupe...)
- Que l'on joue à l'OM ou que l'on préside ce grand club, on se doit d'avoir des ambitions hautes, à la hauteur du standing du club, qui n'est pas écorné quoiqu'en dise une certaine presse. A ce titre, je réponds aux souilleurs de mémoire que la gourde qui jadis a contenu du piment, peut, même vide, faire éternuer.
Si j'ai l'immense honneur de défendre aujourd'hui les intérêts d'un club aussi prestigieux, je me dois d'avoir l'ambition qui va avec. Et j'ose dire devant vous, sage parterre de scribes honorables, que j'ai le devoir sinon l'obligation, dans le cadre de la fonction qui est la mienne et j'ai l'honneur de remplir, de transmettre ce fluide à la partie sportive. Car n'oublions pas qu'un bon club de football ne se fait pas sans bons joueurs ni sans joueurs ambitieux. Il n'est donc pas question de pêché d'orgueil ou de d'objectifs déraisonnables. Je crois d'ailleurs que le président du club champion en titre s'est lui-même enorgueilli d'être à la lutte avec l'Olympique de Marseille..
Surtout sur le marché des transferts...
- Pour que nous luttiâmes sur le marché des transferts, encore rût-il fallu que nous entamiâmes des négociations. Ce n'est pas le cas. Je le répète. Nous serions un éléphant aux pattes d'argile si nous succombîmes à demande du premier Guignol venu...
Mais Ribéry avait clamé son envie de quitter l'OM pour Lyon. Il est même allé le dire au JT !
- Quand le gnou traverse la berge, c'est qu'il sait que la prairie verdoyante l'attend de l'autre côté de la rive... Mais nous pourriâmes aussi en conclure qu'il a senti que la hyène était derrière lui...
Appelons un chat un chat : c'est l'argent qui l'a convaincu de rester à l'OM. C'est d'ailleurs ça qui a plombé ton recrutement, à l'instar de Paris avec Pauleta...
- Quand Franck m'a dit que je le traîtais comme Olembé, j'ai su puiser dans la sagesse de mes racines et le convaincre par les mots qui sont les miens. Je lui ai dit "Franck, ne repousse pas du pied la pirogue qui t'a fait toucher la berge". Aujourd'hui, le garçon joue en Equipe de France car il joue à l'OM. Sachons garder cela dans la mémoire qui est la notre. Le coq n'a qu'un seul maître mais chante pour tout le village. Mais s'il chante si fièrement aujourd'hui, il ne doit pas oublier qu'il vient de l'oeuf.
Et devant vous, je tords le cou à certaines rumeurs. Jamais l'OL n'a été en mesure d'honorer la soit-disante proposition de transfert, assortie d'un salaire mirobolant, proposition que je n'ai jamais fleurir sur mon bureau en bois de macassar.
Je peux vous dire que l'OM ne maltraîte pas Ribéry. La pseudo-proposition lyonnaise ou les échos qui ont pu suinter de mains tremblantes d'avidité, je peux vous affirmer qu'en comparaison de celle de l'OM, c'est un plateau-repas pour foyer tanzanien.
L'actionnaire majoritaire Robert Louis-Dreyfus, a pleinement joué son rôle et a su trouver les arguments pour convaincre le garçon, qui rappellons-le, était sous influence d'un agent malveillant et cupide, meut par un intérêt pécunier, au service d'une ambition mal placée et d'un président ventripotent qui a cru bon de placer son doigt entre l'écorce et l'arbre...
Pierre Mondy n'avait pas les moyens d'acheter le garçon. Ni la démarche idoine. Il s'est donc frotté à mon courroux. Qui veut souffrir, traîne son sexe dans la fourmilière...
Arrête avec tes proverbes ridicules, s'il te plaît, Pape...
Reprenons. Lamouchi est parti ?
- Oui èh bien cet enfoiré est allé gagner des gallons de pétro-dollars au Qatar. Le Lion s'isole pour mourir. Mais il veut mourir en roi, sur son trône. L'ombre du Pygmée est plus grande au soleil couchant... Une main généreuse lui a été tendue. Il l'a repoussée. On peut aider un bœuf à se relever que s'il s'efforce lui-même de le faire...
Léo part ?
- Hein ? Le Léo part, certes. Mais jamais sans ses taches...
Non je déconnais, c'était une question de cetace...
- Je serais un président aux pieds d'argile si je me laissais déstabiliser par le premier forumeur venu. Encore un ami de mon fils... je vois ! L'impala se déplace toujours en horde...
La rumeur sur votre homosexualité ?
- Queue née nie. Je n'ai pas souvent d'états dames...
José la caution Marseillaise te file un coup de main pour ne pas t'envoyer en l'air dans les virages ?
- Tu signifies par cette pirouette sémantico-syntaxique que je suis incapable de conduire sans direction assistée ? Humm. J'oeuvre pour le futur du club
(il rabat d'un revers de l'amen une question posée par le douanier sur l'achat de Luyindula).
Qui plante un arbre avant de mourir n'aura pas vécu inutilement... C'est la philosophie RLDienne, que j'ai faite mienne le temps de cette parenthèse enchantée qu'est la présidence de l'OM, ce grand club. Les grands clubs sont ceux qui possèdent un grand public. Le peuple marseillais est un grand public.
Les relations se sont pacifiées à l'intérieur du club ?
- Louis Acariès a rempli la mission qui était la sienne, à savoir la pacification des relations dans le milieu de l'entreprise. Avec José, on ne se marche plus sur les pieds. Il a son jogging Tacchini. Moi, mon costar de Fursac. Ma femme me dit d'ailleurs que mes épaulettes sont démesurément grandes, mais j'ai opté pour ce style dès 1970. Et comme chacun le sait, je ne suis pas une girouette. Pour en revenir à José la caution Marseillaise, nous travaillons désormais en osmose, dans le cadre de la mission qui nous est confiée par RLD, et que nous avons l'honneur de remplir avec les convictions qui sont les nôtres.
J'ai les miennes. Et je suis président de l'OM, une fonction que j'ai l'honneur de remplir dans le cadre de la mission qui est la mienne.
Tu l'as déjà dit, Pape...
- Passons... Sachons changer d'abreuvoir quand la source est tarie...
Tarie... Benhabilès ?
-Je serais un président aux pieds d'argiles si je laissais mes rictus syntaxiques à la merci de petits rapporteurs télégraphistes...
Président de l'OM, c'est un peu comme Maire de Marseille, ça fait de vous le dépositaire de l'ambition d'une ville, aussi sportive soit-elle, puisque l'OM, ce n'est pas que du sport...
- Contrairement à nos élus, je n'ai jamais demandé le pouvoir. Il m'a été confié par un collectif de sages et de marre à bout.
Jusqu'à présent, j'ai fait montre d'une certaine capacité à défendre des intérêts qui n'étaient pas personnels mais collectifs. Ribéry, c'est moi. Niang, c'est moi. Je crois que l'on peut dire sans frémir que l'OM, c'est moi. Moi, j'ai un nom de footballeur, contrairement à certains ex-entraîneurs messins voire néo-auxerrois dont les consonnances patronymiques sont celles d'un gardien d'immeuble. Il fallait que ce soit dit.
L'an passé, chien de prairie parisien s'est frotté à l'échydnée blessée, il ne s'en est jamais remis. Guignol a voulu s'adonner en public à un spectacle moral, il en a eu pour son argent. Qui veut du miel doit avoir le courage d'affronter les abeilles ! Ce n'est pas parce que l'eau de l'étang est calme que l'on peut y tremper son pied sale sans offenser le crocodile qui dort en ses fonds. Je serais un crocodile aux écailles en skaï si je me laissais gratter le dos par le premier maroquinier venu...
Veux-tu briguer la présidence du Sénégal, une fois ton mandat olympien achevé ?
- Tout d'abord, veuillez accepter l'idée selon laquelle je n'exclut la possible possibilité de devenir président de l'OM à vie. J'ai mi mon nom sur la sonnette, ce n'est pas pour rien. Je peux soumettre l'idée, sans être présomptueux, que le peuple marseillais a trouvé en Pape Diouf un président responsable et courageux. Ces vertus, les Marseillais les apprécie à leur juste valeur. Et tester mes propres aptitudes qui sont les miennes dans la république bananière qui est la notre à l'OM, l'idée n'est pas si mauvaise... Je nage dans le bonheur et je sais rester prudent, je reste là où j'ai pied. Je n'ai d'autre temps à consacrer qu'à la mission de président de l'Olympique de Marseille qui est la mienne. Je travaille nuit et jour. La montre molle est une invention de Salvador Dali, particulièrement adaptée aux horaires souples et aux journées élastiques, mais inutilisable quand les temps sont durs...
Ton slogan pour ta campagne présidentielle au Sénégal ?
- Attendez quelques secondes, que je fasse phosphorer les fibres de mon cortex afin d'éclairer le sombre horizon qui est le votre de mes hautes lumières... Ca y est, j'ai ma phrase de campagne !!!
(Il allume une clope et prend un cendrier en rotin)
Alors ?
- L'Afrique est au bord du gouffre. Avec moi, le grand pas en avant !
(il note sa trouvaille avec un bic orange)
Humm... Le recrutement de M'Bami ne peut-il pas contrarier ce destin présidentiel ?
- Vous semblez aller bien vite en besogne. Habib Beye est le capitaine de l'OM. Une sorte d'antichambre du ministère, en somme... Et Mamadou Niang est le fer de lance d'une équipe olympienne, dont je suis personnellement en charge et dont j'ai l'honneur de défendre les intérêts, dans le cadre de la mission qui est la mienne. C'est un très grand honneur que d'être à la tête de ce grand club qu'est l'Olympique de Marseille !
Arrêtez, Pape, c'est insupportable !
- Mais vous possédez tous les attraits du fieffé impertinent, jeune scribe !
Vous me faites penser à la fable de cette girafe au trop court cou , qui se voyait obligée de s'attaquer à la racine de l'arbre pour en faire tomber les délicieux fruits trop hauts perchés pour elle, ce qui l'obligeait à agir contre sa nature...
Je ne comprends rien à ce que vous dîtes...
Le mercato approche, Noël aussi : quels sont vos voeux et recommendations au peuple marseillais, qui est très fier ?
- Tout d'abord, les familles ne devront pas se contenter d'un plat unique. Ceux qui auront l'honneur de présider la tablée familiale, dans le cadre de la fonction qui est la leur, devront rompre le pain à la main.
Les Pony à scratches seront disposées par paire, au pied du sapin familial par les enfants aux yeux mouillés, de la plus petite à la plus grosse pointure. Autant dire tout-de-go que les mocassins à pompons seront privés de cadeaux.
N'abusez pas des oranges et mandarines. Si elles offrent fragrance à vos mains martyrisées par l'odeur de la javel, elles vont donneront aussi mal au ventre. La période du gateau des rois approche, il convient de ménager les organismes. Ca c'est le premier point, indéfectible de l'attitude responsable que je me dois de faire mienne dans le cadre de ma fonction de président de tous les Marseillais qui est la mienne.
Ensuite, les familles n'omettront point d'orner les logis de lumières chatoyantes et des guirlandes adaptées aux normes de sécurité.
Tes voeux pour la nouvelle année ?
- Mes voeux ?
Ui !
- Tout d'abord une couette beige et bien chaude, des Gitanes à vaux-l'eau et surtout, pour le bien et la sécurité de tous et afin de ne pas gâcher ces moments d'allégresse à la candeur chaude mais niaise, que les cheminées soient ramonées. Que les vaches soient bien gardées. Que les cheveux soient coupés, que les ongles soient proprets et coupés. Que les raies soient de côté.
Les enfants iront niaisement poser leurs souliers dans l'espoir d'un lendemain meilleur. C'est cruel de le leur laisser croire à cet âge.
Je prévois aussi que les ménagères sentiront la lassitude gagner leur pauvres os, courbées de l'échine qu'elle furent lors de la préparation des augustes plâtées. Les sourires dans anciens devront être bienveillants afin d'illuminer les maisonnées, dans l'amour rassemblées. Les enfants auront une voix stridente et piafferont d'impatience. Les aïeux adopteront une attitude digne et manifesteront une joie sincère et crédible devant les cadeaux abominables des chérubins extasiés par les bienfaits de leur modeste entreprise. Vous n'êtes pas obligés de respecter la consigne pour les présents défectueux. Vous prendrez d'ailleurs soin d'humilier la personne que la générosité calculatrice a conduit à vous offir le même cadeau que Tonton Paul. Les femmes auront beaucoup d'aiguilles de sapin à balayer. Et les doigts qui sentent le poisson. Si vous mangez du poisson, évidemment.
N'abusez pas des bonnes choses. Les choses sont bonnes car elles sont rares. Buvez de l'eau pétillante en attendant l'Epiphanie. Refilez vos marrons glacés aux vieillards, ils en sont friands. Et les citoyens éclairés que nous sommes, ne sont pas sans savoir que quand Dieu supprime les dents, il agrandit considérablement le gosier...
Merci, Pape !
- Eh oui ! Les meilleures choses ont une fin. Sauf la banane, qui en a deux !
nota bene : ces propos sont totalement inventés par les soins que je fais miens, dans le cadre du travail qui est le mien, et que j'ai l'honneur d'effectuer pour ce grand site qu'est opiOM.
Solide comme un wok !