18-09-2006, 18:55
![[Image: fumijy6.jpg]](http://img137.imageshack.us/img137/4867/fumijy6.jpg)
« Allez l'OM, allez Marseillais, hissez haut les drapeaux ! » Mais qui donc a jugé bon de faire de Hugues Aufray et de son Santiano l'hymne de nos virages ? Quel est l'huluberlu qui a pensé original de faire reprendre l'abomifreux « quand le virage se met à chanter... » par les supporters olympiens ? Pourquoi personne n'a encore pensé à entonner « Taye, Taye,Taïwo, qu'est-ce qu'il y a sous ton grand chapeau » ?
Que dire du formidable «T'as le bonjour d'Albert» du non moins excellent Carlos, auquel personne à part Espigoulien n'a songé pour illustrer le parcours de notre bon Bébert en ce début de championnat ? Et surtout, pourquoi le Vélodrome a failli s'effondrer ce dimanche 17 septembre sous les Poooo polo popopoooo pooo ?
Comment naît le folklore olympien ? Comment naissent les chants du stade ? Est-ce qu'un gars s'est un jour vraiment assis devant une feuille blanche, bien decidé à écrire les paroles de «Qui ne saute pas n'est pas Marseillais " ? A-t-il signé son texte? Reçoit-il regulièrement des gros chèques de la SACEM pour son oeuvre ? Une procédure d'ouverture d'enquête préliminaire sur injonction d'un quelconque procureur de la République comme on les aime par ici ne suffirait sans doute pas à répondre à ces questions.
En revanche, Poooo polo popopoooo poooo, futur-peut-être-sans-doute-mais-c'est-pas-encore-sûr hymne officiel du renouveau Massaliotte, a une origine bien plus facilement identifiable.
Dix-sept septembre 2006, 22h03 : le stade Vélodrome ploie sous le popolopo. Mickaël Pagis vient, d'une magnifique frappe enroulée, d'ouvrir le score face aux Bordelais, après une première mi-temps tendue comme un string de cliente Mac Do. Le virage explose. La confirmation à la maison, face à une «grosse équipe» de Ligue1, des bonnes dispositions de ce début de saison fait l'effet d'une bombe atomique. Le popolopo est né, les virages entonnent ce chant festif, rien ne semble pouvoir les arrêter.
Le popolopo est en fait la ligne mélodique d'une chanson appelé «Seven nation army», composée et interprétée par le groupe unitedstatestiens « Whites Stripes ». Et on y parle de quoi dans cette chanson* ? D'un drôle de bonhomme bien remonté et décidé à en découdre face à des adversaires inconnus, de prime abord bien plus costauds et nombreux que lui. On lui suggère même de laisser tomber. Plus d'un Pédretti effrayé aurait déjà rebroussé chemin depuis longtemps. Il n'en fera rien. Au contraire, il continue son périple, prêt à cogner le premier qui osera venir l'empêcher de faire ce qu'il a à faire, et ce n'est que lorsque qu'il aura mouillé le maillot de son propre sang qu'il se décidera à mettre fin à l'aventure : jusqu'au bout. Parallèle facile et évident de l'esprit guerrier et conquérant qui anime cette effectif olympien bien décidé à ne rien lâcher en ce début de saison glorieux.
Mais pourquoi cette chanson?
Sans doute avant toutes choses pour le côté entêtant du rythme, facilement assimilable et reproductible, mais surtout parce que nous autres, supporters, n'avons rien inventé sur ce coup-là. C'est sous l' oeil de la caméra de la chaîne officielle du parti, dans les vestiaires marseillais, qu'est apparu cet air pour la première fois dans le paysage olympien. Fêtant sa victoire face aux Auxerrois, le groupe marseillais reprend le désormais fameux popolopo. Le supporter mélomane est à l'affût, il a tout enregistré, il compte bien la ressortir au stade pour épater ses petits copains.
Retour dans le virage, Pagis51 vient donc de battre Ramé. Les kapos du virage nord, qui pour une fois ne sont ni Yankee ni Fanfarlo, tentent de faire reprendre au virage un chant eculé servi et resservi à maintes occasions. Les supporters n'en ont pas grand chose à faire : dans un coin du virage, notre abonné à la chaîne de propagande officielle lance son popolopo avec deux ou trois de ses collègues. En quelques secondes, le chant se propage dans tout le virage, puis dans tout le stade. Le monsieur torse nu sur son perchoir laisse passer l'orage puis tente de relancer un « hissez, haut », ou bien était-ce un « quand le virage... »? Rien n'y fait, le public redémarre de plus belle dans un bel élan d'autogestion musicale son popolopo.
Seven nation army sera le chant de cette soirée. Il y eut bien ensuite un juste retour à la normale, les chants classiques se succédant ensuite les uns aux autres, mais le popolopo, c'est plus fort que toi. A chaque instant de silence, avant d'enchaîner sur le chant suivant, la ligne mélodique qui a envahit les travées se fait à nouveau entendre. Ce n'est pas la mine de Taïwo déchirant le pauvre Ulrich qui mettra fin à cet élan. Au contraire, on est reparti pour un tour. Poooo polo popopoooo poooo!. Par contre, toujours personne pour lancer mon «Taye, Taye,Taïwo… ».
Après une fin de match plus difficile et un penalty à la mords-moi le matelotage accordé aux Bordelais, monsieur Duhamel, qui n'a décidément rien compris, siffle trois fois. On lui avait pourtant bien dit de siffler le popolopo, il a pourtant fallu qu'il fasse encore le malin.
Les joueurs passent alors d'un virage à l'autre pour saluer le public en cette soirée belle comme on en rêvait depuis si longtemps. Ce qui était leur chant est devenu notre chant. Le public reprend à l'unisson le hit du jour, l'équipe danse. Jusque dans les embouteillages, les klaxons reprendront ce soir le popolopo. Jusque dans mon lit, j'ai chanté le popolopo. Bientôt la France, puis l'Europe toute entière chantera le popolopo !
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[MEDIA]http://www.send-large-file.com/uploads/2006-09-18/THEWHITESTRIPES_SEVENNATIONARMY.mp3[/MEDIA]
[FONT="]*Paroles et traduction intégrale trouvée au hasard du net ici.[/FONT]