13-09-2006, 07:45
Comme le prétend un mammifère marin de mes connaissances:la mer est aussi profonde dans le calme comme dans la tempête.
Ce somptueux début de saison semble confirmer ladage.
Le bonheur cest parfois un bon lit chaud quand nous sommes épuisés, un grand verre deau fraîche lorsquon a soif, une série de succès quand on en a été rassasié.
Jouir enfin des victoires après une si longue attente est la seule chose qui compte: cest le comble du bonheur.
Les lendemains de victoire, le supporter olympien est envahi par un flot démotions indicatrices de satisfaction,de joie et de plaisir.
On éprouve une grande satisfaction dans tous les secteurs névralgiques de notre vie, on sourit à son voisin quon ignorait jadis, on supporte les longues journées de travail sans rechigner, on vit une expérience paisible.
Et si lon comble un manque criant en occupant la tête du championnat devant logre lyonnais on touche à la béatitude...
Effet secondaire de cette baie attitude, on ouvre toutes grandes les portes et les fenêtres dans un souci de communication jubilatoire, on a envie de partager, dassocier, déchanger, le bonheur ne se vit pas en égoïste.
Chez certains cest carrément leuphorie, lexcitation se transforme en fièvre passionnée, ils tutoient lextase.
Cette volonté intime absorbe tous les autres sentiments.
En ce moment, dans la cité phocéenne,les transports extatiques sont les seuls transports en commun qui ne souffrent daucun retard.
Chez dautres, plus tranquilles, on savoure avec délectation, une victoire chez léternel rival, la jouissance est intellectuelle, avec la manière, elle est esthétique !
Ce vif plaisir des sens engendre un état où la volupté côtoie le ravissement, lenchantement lémerveillement, la situation est tellement extraordinaire quon ne sait plus sil faut sen étonner ou se contenter dadmirer.
Loin de toutes les turbulences passées, du remue-ménage RLDien annuel, des tempêtes médiatiques, cest le calme plat.
La mer est bonace, dit-on chez les marins, antienne phonétiquement colportée chez les pères verts en évoquant la mère supérieure de Mama Cass.
Faut-il pour autant condamner labbé attitude ?
Ce calme olympien ne risque-t-il pas de nous plonger dans un néfaste ronron ?
On en vient à souhaiter une opposition plus coriace où les vertus olympiennes sen trouveraient renforcées.
Dans le lièvre quon court: on nen voudrait pas, sil été offert suivant Blaise Pascal, le supporter marseillais a lappétit grandissant, il rêve de lEurope et de ses joutes enflammées, de ces succès par la plus petite marge sur des terrains improbables, dans des stades champêtres, aux forceps, autant que des triomphes romains dans larène du boulevard Michelet. Il ne se complait pas dans laisance, le bien-être ne peut-être que passager.
Ce confort qui nous a libéré du rythme des saisons, ne nous a-t-il pas parallèlement éloigné du bonheur ? Le Noël du mois daoût excellent pour le négoce est catastrophique pour le bonheur. Cette habitude de manger des tomates en hiver et de fêter Noël en été nous fait croire que les moments exquis de la vie se fabriquent en série et sont disponibles en toute saison au supermarché de la béatitude.
Cette maîtrise du début de saison apporte néanmoins du baume au coeur des Marseillais.
Face au Lyonnais, historiquement maître de soie, lOM rayonne et prend du galon.
Quil semble loin le temps où nous filions du mauvais coton, leffectif est enfin étoffé et le supporter nest plus froissé depuis que la victoire ne fait plus un pli, les mauvais coucheurs repasseront !
Mais sera-ce le cas contre les Bohémiens Moraves ?
Ne vont-ils pas nous donner du fil à retordre ?
Le revers est démodé dans la ligne automne hiver de la maison olympienne et nous avons suffisamment fait tapisserie en Europe.
Dans un Vélodrome qui shabille du dernier cri, il importera aux patrons de prendre les bonnes mesures, à nos défenseurs dempêcher les adversaires de se faufiler, à nos attaquants de multiplier les crochets et nous ne toléreront les reprises que si elles sont de hautes volées!
Mais, même si le scénario ne sécrivait pas ainsi, la roue continuera de tourner car le supporter marseillais a appris la patience,la tolérance, pour le parisien également la tôle est rance !
Ce nest pas cette série de victoires qui nous fera connaître les tchèques.
Quant à notre équipe favorite, depuis son agréable changement de statut il sera alors toujours temps dinterroger le dictionnaire pour connaître le nom de ce glorieux club si tranquillement haut perché .
Jentends déjà la paronymique interrogation:
Quillet, qui est quillé quiet ?