Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ?
Ça tombe bien puisque le guide du broutard en poche, je me suis mis en tête d'aller visiter la Mecque du foot français moderne, la capitale des gones.
Qu’apprends-je en compulsant ce petit recueil, que ladite cité est ce qui se fait de mieux en France....
Mon sang se glace, se cristallise, se coagule, bref, je me fais une transe Europe express fissa au grand des espoirs de girard.
N’y tenant ni aboutissant d'ailleurs plus, je me jette sur ma vespa ziem modèle provençal, direction Lugdunum City, ce soir il est grand temps pour moi de me faire raser les bouilles à L’OL Coffee.
J’avale le bitume et les mosquitos, autoroute du roi soleil en hommage à un certain Jean Michel de la start-up académie sûrement.
A7 sur 7, ça défile d'Ariane à une vitesse hallucinante, oui je roule sous l'emprise du cana bis, cette terra incognita m’aspire inlassablement.
Et enfin le couloir de l'alchimie, la septième montagne comme dirait Paulo Coelho, écrivain favori du Rib s’il en est.
Me voilà donc dans la place, l’enceinte sacrée du nouveau football français, très vite je découvre l'essien suaire et autres reliques de Sonny goal. A défaut d’un glorieux palmarès européen, on astique les vieilles gloires façon pouliche d’Omar Sharif, ils ont même trouvé une place de choix pour le père Lacombe. A quand le mausolée pour Jacquot l’autiste ? Faudra sans doute demander à Michel Noir qui dans l’affaire, entre nous, n’est pas tout blanc.
Trêve de plaisanteries, direction page 69, l’esprit pervers qui reprend le dessus, l’enivrement homérique, le cantique des cantiques locaux si vous préférez ! Je tombe sur ce qui est au centre bourse de ma venue en ces terres saintes, et plus particulièrement la canonisation du pèlerin magasinier, le responsable de la section canuts et calbutes, l'avis devant soie en Saône hein gary ! Voila le grand patron de la tribu en face de moi…
L’homme, Jean Michel dit l'Angelo, originaire de la région Pierre Mondysienne, a forgé son empire des loups en un temps record. Ici, il est venu pour en Grangé, il centralise quand d'autres décentralisent sans financement, régule et impose sa théorie des sols et fado minot, marque son territoire comme un chien, un mort de faim, et il a faim le samaritain de la croix rousse. Il oeuvre pour le bien de sa commune ôtée, et s’autoproclame patron du football frenchy. Désormais dans tout ce qui touche de près ou de loin le football hexagonal, ce n’est pas la moustache de Thiriez que l’on voit se profiler à l’horizon, mais bel et bien, la paire de cojones de l’Angelo. Et il enrage quand Greg et sa tignasse façon blondasse de loyola n’est pas en pole pour le poste de titulaire en équipe nationale. En effet, le divin chauve a pris de l’altitude et pas qu’à Tignes tandis que le petit Gregory prenait le temps de faire un tour de voiture et cela sans l’OL Taxi de rigueur.
La tambouille il connaît, "fais comme l’oiseau" lui aurait soufflé son ami Bernard, les quenelles il vous les prépare arides. Le genre de truc qui vous arrache la trachée dès la première bouchée. Ce gars là a décidé d'écraser toutes espérances, de briser l’œuf dans la coquille façon fossoyeur de rêves local. Ce mec c’est la hantise de tous écrivains à suspens qui se respectent, il foutrait des frissons à Mary Higgins Clark et toute sa petite famille, la jeune Carole comprise. Il a l’art de briser la concurrence locale, c’est un burné d’un autre temps mais qui emploie les mêmes méthodes.
Alors l'Angelo loin d'être déchu et encore moins déçu se met en ordre de bataille et fontaine parce qu’il y a que la vérité qui compte en banque et transferts. Il dépote l’animal avant de se proclamer despote du foot frenchy, sourire carnassier, oeil perçant pour éviter les corans d'air et fouler le tapis rouge à la ligue des gentlemen pas franchement extraordinaires.
Il infiltre tous les réseaux possibles, avise à vue, prend les reines sauvagement tout en charmant délicatement les catins peu cathodiques de l'attelée vision.
Il devient peu à peu le chantre mou de sa propre idéologie : "moi devant et tous les autres derrière". Son Leitmotiv, imposer sa vision, unilatérale de préférence, of course. Il ne pioche pas à Tombouctou ou en Sibérie, ses futurs protégés, non il vient vous prendre la petite star qui vient juste d’éclore. Et là, à grands coups de millions et de déclarations ravageuses, soit il ampute votre budget transfert et s’en réjouit sadiquement façon Alex Delarge, soit il vous l’arrache des mains, pour l’emmener vers d’autres sentiers de la gloire…
Se sentir fort quand autour de soi tout n'est que ruine et moribond, s'auto proclamer petit caporal quand on gagne à la pirus devient son credo, voila son leitmotiv. Cet Attila des temps modernes nous refait sa tolstoi story, quant à nous pauvres misérables, on est renvoyé pour faire causette avec des marcinho qui n’ont rien de Guerreiro, mais que l’on habille de ce genre de surnom à la noix, pour mieux nous faire passer la pilule qu’au défunt pape Jean Paul II.
Adepte de guerre et surtout pas de la "pax deorum", Jean Michel se complait dans la folie des grandeurs, il impose son diktat aux fédérations que l'on qualifie de compétentes, Thiriez pas sur l'ambulance, la coupe est pleine de non sens, 5 titres de champion pour une nuit d'ivresse somme toute peu significative tant la concurrence, loin d'être déloyale, est totalement faiblarde voire insignifiante...
Mais lui n'en à cure, il insiste dans sa mégalomanie galopante, annonce à qui veut l'entendre qu'il gagnera la ligue des champions, un sixième titre consécutif parce que son consortium en a les moyens financiers. La fraîche coule à volonté dans les traboules, ses émissaires priseurs infiltrent la diaspora des agents actifs et savonnent les planches, tous les coups sont permis à Lugdunum City…
En France, c’est bien connu Jean Michou est le saint patron, il ne fait pas dans le détail et tente par tous les moyens d’affaiblir ses adversaires. A Nantes, il prend Toulalan, à Rennes, il pique Kallstrom, à Paris, il désire Pauleta mais ce dernier s’avère grand seigneur et repousse ce Nosferatu qui aurait sans doute plu à Murnau. Puis enfin pour enquiquiner l’autre Olympique de France, qu’il ne peut pas blairer, il se place pour Ribery. Le pauvre petit, mercenaire dans la peau et conseillé par un agent désargenté assurément, ne peut rester insensible à ce discours quelque peu hypnotique. Et le Francky tergiverse, se verrait bien taquiner le cuir avec Juninho, peu importe l’amour du maillot après tout. Pour parvenir à son casse et humilier un peu plus l’OM, Angelo n’en est plus à une sournoiserie près. Il propose l’empâté norvégien, Govou alias le Bamogo enrichi et enfin Réveillere en guise de cireur de banc. L’enjeu encore une fois, n’est pas seulement d’acquérir un joueur, mais bel et bien de montrer, qu’en France, Lyon a désormais tous les pouvoirs…