23-01-2006, 00:36
OM- Gimenez ou les tribulations dun Argentin en Argentine.
Quand le malheur frappe à la porte, il y a toujours un abruti pour louvrir. José la caution Marseillaise néchappe malheureusement pas à la règle. Et comme un malheur narrive jamais seul, cet été lOM a enregistré les arrivées de Mendoza et Gimenez. Si pour le premier, sa provenance a tout de suite intrigué et laissé les supporteurs sceptiques, larrivée de Gimenez fut perçue dune toute autre façon.
Sa nationalité, son club formateur, ses statistiques affolantes, ses débuts encourageants ont de suite fait lunanimité chez les supporteurs qui se prirent à rêver au serial buteur qui allait faire de nouveau chavirer le Vélodrome. Tout le monde voyait en lui un joueur dans la lignée des Batistuta, Crespo ou autre Trezeguet. Mais du Trezegol, on oublia bien vite les goals pour ne finalement garder que limage de ce maillot floqué treize qui hante depuis lors nos surfaces à notre grand désarroi. Les hauts les curs laissèrent très vite place aux hauts le cur à chacune de ses prestations.
Incompréhensible. Comment ce Lucky Luke de la Pampa qui tirait plus vite que son ombre (même quand il ny avait pas de soleil) a pu du jour au lendemain perdre tous ses moyens ? A tel point quil est devenu, aujourdhui, aussi difficile de distinguer une andouille de Guéméné dun Gimenez en train de se démener dans la surface de réparation adverse.
Tous les psychanalystes vous le diront, cest souvent dans le passé que lon trouve les principales raisons des blocages. Alors tout logiquement, je me suis penché plus attentivement sur le passé de notre joueur pour essayer de percer le mystère.
Christian fut recueilli très jeune par une tribu dindien Guarani à la frontière Brazilo-Argentino-Paraguayenne au fin fond de la Mata Atlantiqua, près des chutes dIguazu. Le jeune enfant fut adopté par le chef de la tribu et son épouse. Très vite, Christian montra des aptitudes hors du commun, sa famille lui apprit alors à débiter les bûches à main nue, à rentrer du bois, à faire dégorger la papaye, à fumer le calumet. Ils lui apprirent aussi quon ne plaisante pas avec la tarentule, vous savez la grosse araignée qui rit quand on la bouscule. Mais ce quil préférait avant tout, cest quand il partait avec sa mère découvrir la botanique. Et là, quelles soient naines, rampantes, arborescentes, ligneuses, rhizomateuses, aquatiles, rupestres, saxatiles, rudérales, sauvages, exotiques, urticantes, Christian les aimaient toutes et continua au fil de son adolescence à cultiver son amour des plantes. Il découvrit que chacune dentre elles avaient un usage pour soigner et dautres beaucoup plus ludiques lorsquelles étaient associées au calumet.
Tandis que beaucoup dindiens mouraient dennui dans la forêt à cause du cul rare, Christian séclipsait pour aller dans un village proche où on y jouait un jeu étrange qui consistait à pousser une balle de chiffon dans une cage. Ce fût la révélation. Christian démontra des qualités exceptionnelles qui lui valut dêtre repéré par Boca Junior, un club mythique dArgentine.
Le succès fut immédiat dans les équipes de jeunes, Christian marquait but sur but. Mais plus le temps passait, plus Christian devenait nostalgique et sisolait dans sa chambre pour mâcher la feuille de coca le tout en écoutant de la musique de chanvre, sa préférée.
La nature, la forêt, lui manquaient de plus en plus. A dix huit ans, Gimenez fit ses grands débuts avec les pros mais quand celui-ci entra dans la Bombonera, la pression était telle quil perdit tous ses moyens. Du coup, il partir vers lEurope dans un championnat sans pression avec la réussite quon connaît jusquà ce quil retrouve une autre Bombonera : le Vélodrome.
Jeannot Fernandez va devoir sortir sa clé de douze pour régler la belle mécanique que fût Gimenez et trouver les mots pour le relancer : « Oh Jimmy, tiennes que tirar los dedos del agujero ».
En espérant que la fin de la crise de confiance arrive vite car le tunnel cest comme le sein, cest en voyant le bout que lon devient heureux mais son niveau est tellement affligeant quil apercevra avant lauréole du père à laréole mammaire.
Il ne sagit là, bien évidemment, que de supputations dun vil supporteur qui ne vit le sport que par procuration en se levant de son fauteuil de temps à autre que pour vociférer contre vingt deux gugusses payés jusquà cent fois le SMIC pour trottiner derrière une balle de cuir durant quelques minutes par semaine.
Alors vous comme moi, que ceux qui nont jamais succombé à la pression lui jette la première bière !
Kodiak