01-11-2005, 19:49
Comment va votre cheville ?
J’ai un peu couru ce matin. J’ai fait des soins hier en piscine et ce matin avant la course. Je reviendrai cet après-midi pour la soigner. Ça suit son cours.
C’est douloureux ?
Sur le coup oui.
Mais je pense que ça n’a pas arrangé les choses de continuer dessus. À chaud ça a passé, la nuit a été moins agréable, mais ça aurait pu être pire.
Vous serez opérationnel dimanche ?
Je l’espère. On fera tout pour.
Le Mans c’est l’équipe idéale pour se relancer ?
Le Mans est devant nous.
De toute manière c’est une équipe à respecter, comme toutes les autres équipes. On ira au Mans pour essayer de faire un résultat et surtout un bon match. Comme chaque fois. Le Mans est un promu qui n’a pas effectué beaucoup de changements à l’intersaison. Ils prônent un football spontané. On voit qu’il y a des joueurs qui apprécient de jouer en semble et qui pratiquent un bon football.
On a vu que Lyon a eu du mal pour gagner et Paris à fait un nul là-bas. Ça sera un déplacement difficile. On le sait. Les joueurs découvrent la L1, ils ont des qualités et veulent le démontrer. C’est ce qu’ils sont en train de faire. L’équipe sera difficile à bouger chez elle,
Mais je ne suis pas inquiet. Autant au début de la saison il y avait des raisons d’être inquiet, autant là, la manière est là, mais il est vrai qu’ au niveau comptable on aurait du avoir plus de points. Il est évident que maintenant les points sont importants et qu’on ne retient plus que ça. Mais on peut obtenir des points, des résultats uniquement en pratiquant un beau football, en pratiquant du jeu, je crois qu’on est sur la bonne voie.
On a manqué de réalisme à Saint-Etienne, un peu d’expérience aussi parce que si on n’arrive pas à gagner un match, il faut surtout essayer de ne pas le perdre. Contre Lille avec un peu plus de réalisme en première mi-temps le match, on aurait pu le plier. Pour moi ça a été la plus belle mi-temps qu’on a fournie au stade Vélodrome depuis le début de la saison.
Le point faible c’est l’attaque. Ça vous gêne d’en parler ?
Non ça ne me dérange pas.
Il faut être réaliste, c’est le cas de le dire. Mais il y a toujours un problème. À un moment donné, vous montriez du doigt à juste titre la défense, maintenant c’est l’attaque. Evidemment pour gagner des matchs il faut marquer des buts et essayer d’en marquer un de plus que l’équipe adverse.
En ce moment on a un peu plus de mal malgré les bonnes prestations qu’on peut fournir. C’est navrant, mais nous on essaye de mettre dans les meilleures dispositions nos attaquants, nous essayons de travailler là-dessus, les dirigeants et l’entraîneur travaillent également là-dessus. Je crois qu’il faut être réaliste mais positif. Les occasions, on se les crée, il nous faut juste un peu plus de lucidité, de fraîcheur, d’efficacité. Je suis persuadé que c’est en continuant à avoir cet esprit positif, en continuant à travailler, à être solidaires et collectif, on arrivera à faire la différence, comme on a rectifié le tir défensivement.
On arrivera à le faire en gardant ces valeurs qui ont fait qu’on est passé d’une situation très compromettante à quelque chose d’un peu plus équilibré. Ce qu’on recherche nous, c’est d’ être compétitif le plus haut possible, le plus longtemps possible et ça passe par un peu plus d’efficacité c’est vrai.
Vous n’êtes pas frustré de mieux jouer et de voir que les buteurs ne marquent pas ?
Tu essayes de me faire dire quelque chose qu’en public ou en privé tu n’entendras jamais de ma bouche. Ce que je veux dire, c’est que c'est évidemment frustrant. Quand, en cinq matchs, on prend douze points et qu’on s’aperçoit qu’en jouant très bien, après Paris, à Moscou on a réussi à faire une belle prestation, on a tenu, même si on a souffert en deuxième mi-temps, à Saint-Etienne, on a fait une très bonne prestation qui méritait beaucoup plus. On n’est pas le seul à le dire et à le penser. On se serait contenté d’un point parce qu’à Saint-Etienne même en jouant trois jours on n’aurait pas marqué, mais il ne fallait pas perdre ce match.
Après il y a eu Bordeaux. À Bordeaux il n’y a pas que les attaquants qui ont manqué d’efficacité, moi j’ai l’occasion du match, si je marque à ce moment-là, je pense que Bordeaux ne passe pas. On a vécu 5 matchs en 13 jours où physiquement on était très surprenant, très bien. Il y a eu de belles séquences, Paris, Moscou, Saint-Etienne, Bordeaux, et surtout la première mi-temps contre Lille, c’était le 5e match en 13 jours, on a fourni des efforts, du beau jeu, mais on n’a pas été récompensé sur les trois derniers matchs.
Que ce soit Saint-Etienne, Bordeaux et Lille il est évident que quand on donne le maximum on attend un peu plus. Mais je crois que l’état d’esprit y est et c’est ce qu’il faut retenir. En début de saison, on prenait beaucoup de buts par notre faute. On a su rectifier le tir, le coach a su trouver l’équilibre qu’il fallait, on a su avoir l’état d’esprit qu’il fallait. On a tous tiré dans le même sens, on tire tous dans le même sens et il nous faut garder ces valeurs, ces principes qui ont fait que, pendant une période, on a eu des résultats tout en pratiquant un bon football.
Il faut surtout pas s’enlever ça de la tête. On n’arrivera pas à avoir des résultats sans jouer parce qu’on a une équipe faite pour jouer au football. Il est hors de question de dénaturer notre groupe. Parce qu’on est des joueurs à vocation offensive, on est des joueurs de ballon, même s’il est vrai qu’en ce moment, on manque un peu d’efficacité. Mais il faut rester positif.
Vous ne voulez pas critiquer les attaquants en public ?
Non mais très honnêtement quand on est attaquant et qu’on est là pour marquer des buts, vous pensez très sincèrement que les attaquants qui sont ici, qui essayent de travailler du mieux possible, qui font ce qu’il faut, qui le font de la manière la plus professionnelle possible, mais qui ne marquent pas, vous pensez qu’ils ne sont pas conscients, eux les premiers, qu’on attend de leur part plus que ce qu’ils sont en train de fournir ?
Si actuellement tous les attaquants de l’OM marquaient des buts, on serait ravi. Il n’y a pas grand-chose à dire aux attaquants aujourd’hui. Que peut-on leur reprocher ? Ni moi ni quiconque dans ce vestiaire n’ira voir un attaquant parce qu’il n’a pas marqué. Lui-même, à partir du moment où il se sacrifie pour le collectif, sait qu’il s’est peut-être trompé sur un contrôle, sur une passe, dans le dernier geste, il est assez professionnel pour se faire lui-même son autocritique. Moi comme les autres nous n’avons pas besoin d’aller le voir pour lui dire quoi que ce soit. Le joueur, lorsqu’il est « pro », compétiteur, sait en sortant d’un match ce qu’il a fait de bien ou de moins bien.
Nos attaquants savent qu’à un moment donné pour gagner des matchs il faut marquer des buts. Ils savent que si on ne marque pas de but, les premiers qui seront plus au moins critiqués, au-devant de la critique, ça sera eux. Ils le savent. Comme ça a été le cas à un moment donné pour la défense. Mais nous, au sein du groupe, je n’ai pas vu un joueur aller voir un attaquant, si ce n’est pour l’encourager de manière à essayer qu’il retrouve le chemin des filets le plus rapidement possible. Un joueur qui est habitué à marquer des buts travaille deux fois plus lorsqu’il ne marque pas. Il fait plus d’efforts.
En ce moment Gimenez est l’objet de critiques exagérées. Il fait un travail énorme pour l’équipe, évidemment ça nuit un peu dans sa fraîcheur, dans le dernier geste. Evidemment vous allez dire il faudrait mieux qu’il fasse un peu moins de courses, qu’il travaille un peut moins défensivement et qu’il marque des buts. Je suis d’accord avec vous. Mais quand un joueur comme lui, pour ne citer que lui, parce que c’est lui vous ne loupez pas et pour moi c’est injustifié dans la mesure ou c’est quelqu’un qui manque de réussite en ce moment, mais ce n’est pas en le massacrant comme les choses ont été faites qu’on arrivera à tirer le maximum de lui.
Lui qui est un joueur, qui n’est plus jeune, il a une trentaine d’années, il a l’expérience, il est extrêmement professionnel, il sait exactement ce qu’on attend de lui, mais malheureusement après son premier match et son premier but, espérait lui aussi marquer plus de buts. Et c’est vrai qu’il fait tout ce qu’il faut. Mais à partir du moment où on a un joueur comme ça qui se donne à 150%, qui essaye de tout faire… Il est tout sauf un tricheur, il est tout sauf maladroit, pied carré comme j’ai pu le lire ici ou là… J’aimerais qu’il marque un ou deux buts parce que vous savez comme moi qu’un attaquant qui ne marque pas perd de sa confiance et un attaquant qui n’a pas confiance c’est pas très bon…
Tu as joué derrière les plus grand attaquants, ceux de l’OM on le niveau ?
Là tu me poses une question XXX, dire si je peux comparer ceux qui sont à l’Olympique de Marseille à ceux avec qui j’ai eu la chance de jouer ...
Mais tu as toujours joué avec de grands attaquants ?
Oui, mais je reste persuadé qu’en étant dans un grand club, en ayant un club en reconstruction qui essaye de créer une grande équipe, ça passe aussi par là. Ces joueurs ont des qualités, sont jeunes et ont besoin d’un contexte, d’une équipe qui leur permettre de les mettre dans les meilleures conditions, pour pouvoir s' exprimer à 100% de leur capacités, de leurs qualités. Elles sont peut-être inférieures, mais qui sait, ça c’est le temps qui le dira, s’ils ont la possibilité d' une aussi belle et grande carrière, en tout cas aussi riche que celles des attaquants auxquels tu fais peut-être allusion, mais en aucun cas je ne peux faire une comparaison entre ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Moi j’ai le sentiment, et je pense que vous aussi, en lisant ce que vous écrivez de temps en temps après les matchs, où je pense la critique est un peu plus sévère que la prestation qu’on a fourni, notamment celle de Bordeaux où je pense la première mi-temps n’était pas celle qu’on pouvait espére,r mais la deuxième n’était pas non plus catastrophique, mais en face on avait Bordeaux. Et quand on voit que Bordeaux a laissé ses trois attaquants sur le banc et n’en a mis qu’un seul, ça veut dire quand même qu’on craint Marseille maintenant. Marseille a un visage complètement différent.
Pourtant Bordeaux est la première équipe qui est venue jouer ici. Ils nous ont fait quelques commentaires après le match, qui n’étaient pas forcément agréables à attendre. Mais quand on voit la composition de l’équipe et quand je lis ce que disent certains joueurs qui disent que la coupe de la Ligue c’est leur coupe d’Europe, et que je vois qu’il y a trois attaquants de grande valeur sur le banc de touche, il est évident que quelque part ça fait un peut plaisir de voir que les grosses cylindrées de ce championnat, nous craignent, nous voient d’un autre ½il maintenant.
Mais on revient de loin. Il y a deux mois on était au fond du trou, le coach a installé un mode de travail, un mode de vie, une rigueur et surtout a trouvé l’équilibre nécessaire pour cette équipe avec l’effectif et les joueurs qui composent cette équipe, qui correspond un peu aux joueurs qui font ce groupe…
(L’attaché de presse lui passe un verre d’eau)
Je parle trop c’est ça que tu veux dire ?
Maintenant ce qui est important c’est d’être le plus compétitif possible. Je me suis un peu cherché mais ce que voulais dire c’est qu’on était à « ça ». On était à peu de chose on a pu s’apercevoir qu’en ayant fait une belle prestation à Saint-Étienne, si on avait eu la chance d’avoir justement un plus d’efficacité, de réussite, le nombre de points et le classement aurait été différents. On sait très bien que la psychologie est importante parce qu’elle permet d’être de plus en plus en confiance, de croire de plus en plus en ce que vous faites, aux sacrifices que vous faites actuellement et qui payent. Donc il ne nous a pas fallu grand-chose. Maintenant si les prestations n’étaient pas là, il y aurait de quoi s’interroger. Là ce n’est pas le cas.
Cette semaine complète va vous permettre de mieux préparer Le Mans ?
Oui, bien sur.
Ce n’est pas pour autant qu’on va arriver là bas et être meilleurs que les Manceaux, mais au moins on dira qu’on a eu le même temps de travail, de récupération que nos adversaires. Ca c’est important. On va a avoir une semaine pour récupérer, travailler et préparer ce match qui s’annonce difficile. Mais je reviens surtout sur le fait qu’on était à un doigt de faire quelque chose ... On gagne Lille, on a plusieurs occasions, en première mi-temps, il suffisait d’un but supplémentaire en première mi-temps et des occasions on en a eu. Si on avait marqué, deux à zéro contre Lille, je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup d’équipe qui aient pu bouger Lille comme nous on les a bougé en première mi-temps, et c’est vrai que le match n’est plus le même. Mais on ne va pas vivre avec des regrets, il y a eu une bonne prestation, on n’a pu prendre qu’un point, il faut continuer à travailler, je pense qu’on est sur la bonne voie.
Mais tout se passe bien jusqu’au dernier geste ?
Oui, je suis d’accord avec ce que tu dis, moi je suis frustré. Mais qui n’est pas frustré dans l’équipe ? Les premiers frustrés sont ceux qui ont loupé les occasions. Moi à la sortie de Bordeaux c’est le bras que je dois me manger. Une occasion comme celle là, je la mets au fond… Certes on était fatigués, certes il y a beaucoup de choses, mais psychologiquement il était intéressant de passer Bordeaux. On rejouait la coupe de la Ligue que le 21 décembre en ayant passé un gros obstacle. Tout le monde est frustré. Mais les premiers sont ceux qui ont le ballon qui aurait pu faire la différence. Mais à la fin du match, tout le monde est frustré, tout le monde est déçu.
Mais je crois que personne n’a triché ; je crois qu’à un moment donné personne n’a levé le pied, personne n’a fait exprès de louper une passe, tout le monde part avec l’esprit positif, plein d’ambitions, plein d’objectifs et donne le maximum. Et ce qui me fait plaisir en tout cas c’est quand je vois les supporteurs qui notent ça surtout. Au début on disait ils sont jeunes et ils mouillent le maillot. Maintenant on fait du jeu et on mouille toujours autant le maillot.
Mais je crois que ce qui me fait plaisir à moi, c’est qu’il n’y a pas de tricheur. Tout le monde donne le maximum même ceux qui loupent le ballon devant. Tout le monde donne le maximum. Après ce n’est pas à moi de dire si on est capable de jouer les premiers rôles, mais très honnêtement avec une cadence un peu moins infernale, parce que pour suivre une cadence infernale comme celle là, il faut avoir un effectif aussi riche en qualité et en quantité que Lyon, c’est la seule équipe qui peut aligner deux grosses équipes sans aucun problème et qui peut jouer quatre ou cinq compétitions en espérant les gagner. Nous ce n’est pas le cas.
Marseille c’est comme vous imaginez ?
Non.
Ce n’est pas du tout comme j’imaginais. De l’intérieur, l’engouement et la passion qu’il peut y avoir,
C’est encore plus que ce que je pouvais imaginer. De l’extérieur on la ressent en jouant, quand on vient jouer à Marseille où en lisant le journal de temps en temps. En vivant le club tous les jours, en vivant la ville, en vivant près des supporteurs et des gens qui aiment Marseille, c’est qu’on s’aperçoit qu’il y en a beaucoup. Mais pas seulement à Marseille. Ce club ce n’est pas pour rien qu’il est le club préféré des français.
Il y a une historie, il y a quelque chose et quand on a la chance de faire deux ou trois belles soirées, pas seulement à Marseille mais en France et ailleurs, je pense à la Corogne, à Paris, même à Saint-Étienne… Je pense à ces matchs où les gens ont pu être nombreux devant leur téléviseur et voir la prestation qu’on a pu fournir. Moi qui suis né à Lyon, beaucoup de lyonnais m’ont dit qu’on avait fait un gros, gros match, que Marseille d’aujourd’hui n’est pas le Marseille d’hier. Il y a un engouement autour de ce club que je ne pouvais pas m’imaginer qu’il pouvait être aussi énorme avant d’être à l’intérieur.
Pour moi qui ai eu la chance de faire de ma passion mon métier, j’ai eu la chance de jouer un peu partout, de vivre des choses importantes, arriver aujourd’hui, c’est pour ça que je ne remercierai jamais assez José la caution Marseillaise qui déjà un an et demi auparavant avait pensé à moi, il me fait vivre ce que je vis aujourd’hui. Etre là pouvoir donner du plaisir, en prendre, se dire qu’on fait tout ce qu’on fait aujourd’hui au quotidien, qui n’est pas forcément vu, à l’entraînement, en dehors, on le fait pour quelque chose, on le fait justement pour vivre ça. Moi j’ai toujours fait mon métier pour vivre des choses comme ça, mais ici c’est un régal.
J’avais conscience en venant que les choses iraient très bien, que ça serait super si chez choses allaient bien et que ça aurait été terrible si les choses allaient moins bien. Mais j’ai pris la décision de venir ici parce que je savais que c’est ce qui me fallait. J’avais dit au départ, souvenez-vous, je ne sais pas si je suis fait pour Marseille mais je sais que Marseille est faite pour moi. Plus j’avance, plus je m’aperçois que c’est vrai.
Vous prolongez alors ?
On est loin de ça encore.
Ca c’est encore une chose où quand les discussions traînaient un peu avec l’Inter de Milan, José m’a dit moi je crois en toi, nous on croit en toi, on te signe deux ans. Moi pour toutes les raisons, pour les raisons qui étaient simples, je voulais arriver ici et montrer à tout le monde que j’avais envie de venir ici pour être le plus compétitif possible, je n' avais signé qu’un an. On aura le temps de voir après, à la fin de la saison en espérant qu’elle soit belle et positive.
J’ai un peu couru ce matin. J’ai fait des soins hier en piscine et ce matin avant la course. Je reviendrai cet après-midi pour la soigner. Ça suit son cours.
C’est douloureux ?
Sur le coup oui.
Mais je pense que ça n’a pas arrangé les choses de continuer dessus. À chaud ça a passé, la nuit a été moins agréable, mais ça aurait pu être pire.
Vous serez opérationnel dimanche ?
Je l’espère. On fera tout pour.
Le Mans c’est l’équipe idéale pour se relancer ?
Le Mans est devant nous.
De toute manière c’est une équipe à respecter, comme toutes les autres équipes. On ira au Mans pour essayer de faire un résultat et surtout un bon match. Comme chaque fois. Le Mans est un promu qui n’a pas effectué beaucoup de changements à l’intersaison. Ils prônent un football spontané. On voit qu’il y a des joueurs qui apprécient de jouer en semble et qui pratiquent un bon football.
On a vu que Lyon a eu du mal pour gagner et Paris à fait un nul là-bas. Ça sera un déplacement difficile. On le sait. Les joueurs découvrent la L1, ils ont des qualités et veulent le démontrer. C’est ce qu’ils sont en train de faire. L’équipe sera difficile à bouger chez elle,
Mais je ne suis pas inquiet. Autant au début de la saison il y avait des raisons d’être inquiet, autant là, la manière est là, mais il est vrai qu’ au niveau comptable on aurait du avoir plus de points. Il est évident que maintenant les points sont importants et qu’on ne retient plus que ça. Mais on peut obtenir des points, des résultats uniquement en pratiquant un beau football, en pratiquant du jeu, je crois qu’on est sur la bonne voie.
On a manqué de réalisme à Saint-Etienne, un peu d’expérience aussi parce que si on n’arrive pas à gagner un match, il faut surtout essayer de ne pas le perdre. Contre Lille avec un peu plus de réalisme en première mi-temps le match, on aurait pu le plier. Pour moi ça a été la plus belle mi-temps qu’on a fournie au stade Vélodrome depuis le début de la saison.
Le point faible c’est l’attaque. Ça vous gêne d’en parler ?
Non ça ne me dérange pas.
Il faut être réaliste, c’est le cas de le dire. Mais il y a toujours un problème. À un moment donné, vous montriez du doigt à juste titre la défense, maintenant c’est l’attaque. Evidemment pour gagner des matchs il faut marquer des buts et essayer d’en marquer un de plus que l’équipe adverse.
En ce moment on a un peu plus de mal malgré les bonnes prestations qu’on peut fournir. C’est navrant, mais nous on essaye de mettre dans les meilleures dispositions nos attaquants, nous essayons de travailler là-dessus, les dirigeants et l’entraîneur travaillent également là-dessus. Je crois qu’il faut être réaliste mais positif. Les occasions, on se les crée, il nous faut juste un peu plus de lucidité, de fraîcheur, d’efficacité. Je suis persuadé que c’est en continuant à avoir cet esprit positif, en continuant à travailler, à être solidaires et collectif, on arrivera à faire la différence, comme on a rectifié le tir défensivement.
On arrivera à le faire en gardant ces valeurs qui ont fait qu’on est passé d’une situation très compromettante à quelque chose d’un peu plus équilibré. Ce qu’on recherche nous, c’est d’ être compétitif le plus haut possible, le plus longtemps possible et ça passe par un peu plus d’efficacité c’est vrai.
Vous n’êtes pas frustré de mieux jouer et de voir que les buteurs ne marquent pas ?
Tu essayes de me faire dire quelque chose qu’en public ou en privé tu n’entendras jamais de ma bouche. Ce que je veux dire, c’est que c'est évidemment frustrant. Quand, en cinq matchs, on prend douze points et qu’on s’aperçoit qu’en jouant très bien, après Paris, à Moscou on a réussi à faire une belle prestation, on a tenu, même si on a souffert en deuxième mi-temps, à Saint-Etienne, on a fait une très bonne prestation qui méritait beaucoup plus. On n’est pas le seul à le dire et à le penser. On se serait contenté d’un point parce qu’à Saint-Etienne même en jouant trois jours on n’aurait pas marqué, mais il ne fallait pas perdre ce match.
Après il y a eu Bordeaux. À Bordeaux il n’y a pas que les attaquants qui ont manqué d’efficacité, moi j’ai l’occasion du match, si je marque à ce moment-là, je pense que Bordeaux ne passe pas. On a vécu 5 matchs en 13 jours où physiquement on était très surprenant, très bien. Il y a eu de belles séquences, Paris, Moscou, Saint-Etienne, Bordeaux, et surtout la première mi-temps contre Lille, c’était le 5e match en 13 jours, on a fourni des efforts, du beau jeu, mais on n’a pas été récompensé sur les trois derniers matchs.
Que ce soit Saint-Etienne, Bordeaux et Lille il est évident que quand on donne le maximum on attend un peu plus. Mais je crois que l’état d’esprit y est et c’est ce qu’il faut retenir. En début de saison, on prenait beaucoup de buts par notre faute. On a su rectifier le tir, le coach a su trouver l’équilibre qu’il fallait, on a su avoir l’état d’esprit qu’il fallait. On a tous tiré dans le même sens, on tire tous dans le même sens et il nous faut garder ces valeurs, ces principes qui ont fait que, pendant une période, on a eu des résultats tout en pratiquant un bon football.
Il faut surtout pas s’enlever ça de la tête. On n’arrivera pas à avoir des résultats sans jouer parce qu’on a une équipe faite pour jouer au football. Il est hors de question de dénaturer notre groupe. Parce qu’on est des joueurs à vocation offensive, on est des joueurs de ballon, même s’il est vrai qu’en ce moment, on manque un peu d’efficacité. Mais il faut rester positif.
Vous ne voulez pas critiquer les attaquants en public ?
Non mais très honnêtement quand on est attaquant et qu’on est là pour marquer des buts, vous pensez très sincèrement que les attaquants qui sont ici, qui essayent de travailler du mieux possible, qui font ce qu’il faut, qui le font de la manière la plus professionnelle possible, mais qui ne marquent pas, vous pensez qu’ils ne sont pas conscients, eux les premiers, qu’on attend de leur part plus que ce qu’ils sont en train de fournir ?
Si actuellement tous les attaquants de l’OM marquaient des buts, on serait ravi. Il n’y a pas grand-chose à dire aux attaquants aujourd’hui. Que peut-on leur reprocher ? Ni moi ni quiconque dans ce vestiaire n’ira voir un attaquant parce qu’il n’a pas marqué. Lui-même, à partir du moment où il se sacrifie pour le collectif, sait qu’il s’est peut-être trompé sur un contrôle, sur une passe, dans le dernier geste, il est assez professionnel pour se faire lui-même son autocritique. Moi comme les autres nous n’avons pas besoin d’aller le voir pour lui dire quoi que ce soit. Le joueur, lorsqu’il est « pro », compétiteur, sait en sortant d’un match ce qu’il a fait de bien ou de moins bien.
Nos attaquants savent qu’à un moment donné pour gagner des matchs il faut marquer des buts. Ils savent que si on ne marque pas de but, les premiers qui seront plus au moins critiqués, au-devant de la critique, ça sera eux. Ils le savent. Comme ça a été le cas à un moment donné pour la défense. Mais nous, au sein du groupe, je n’ai pas vu un joueur aller voir un attaquant, si ce n’est pour l’encourager de manière à essayer qu’il retrouve le chemin des filets le plus rapidement possible. Un joueur qui est habitué à marquer des buts travaille deux fois plus lorsqu’il ne marque pas. Il fait plus d’efforts.
En ce moment Gimenez est l’objet de critiques exagérées. Il fait un travail énorme pour l’équipe, évidemment ça nuit un peu dans sa fraîcheur, dans le dernier geste. Evidemment vous allez dire il faudrait mieux qu’il fasse un peu moins de courses, qu’il travaille un peut moins défensivement et qu’il marque des buts. Je suis d’accord avec vous. Mais quand un joueur comme lui, pour ne citer que lui, parce que c’est lui vous ne loupez pas et pour moi c’est injustifié dans la mesure ou c’est quelqu’un qui manque de réussite en ce moment, mais ce n’est pas en le massacrant comme les choses ont été faites qu’on arrivera à tirer le maximum de lui.
Lui qui est un joueur, qui n’est plus jeune, il a une trentaine d’années, il a l’expérience, il est extrêmement professionnel, il sait exactement ce qu’on attend de lui, mais malheureusement après son premier match et son premier but, espérait lui aussi marquer plus de buts. Et c’est vrai qu’il fait tout ce qu’il faut. Mais à partir du moment où on a un joueur comme ça qui se donne à 150%, qui essaye de tout faire… Il est tout sauf un tricheur, il est tout sauf maladroit, pied carré comme j’ai pu le lire ici ou là… J’aimerais qu’il marque un ou deux buts parce que vous savez comme moi qu’un attaquant qui ne marque pas perd de sa confiance et un attaquant qui n’a pas confiance c’est pas très bon…
Tu as joué derrière les plus grand attaquants, ceux de l’OM on le niveau ?
Là tu me poses une question XXX, dire si je peux comparer ceux qui sont à l’Olympique de Marseille à ceux avec qui j’ai eu la chance de jouer ...
Mais tu as toujours joué avec de grands attaquants ?
Oui, mais je reste persuadé qu’en étant dans un grand club, en ayant un club en reconstruction qui essaye de créer une grande équipe, ça passe aussi par là. Ces joueurs ont des qualités, sont jeunes et ont besoin d’un contexte, d’une équipe qui leur permettre de les mettre dans les meilleures conditions, pour pouvoir s' exprimer à 100% de leur capacités, de leurs qualités. Elles sont peut-être inférieures, mais qui sait, ça c’est le temps qui le dira, s’ils ont la possibilité d' une aussi belle et grande carrière, en tout cas aussi riche que celles des attaquants auxquels tu fais peut-être allusion, mais en aucun cas je ne peux faire une comparaison entre ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Moi j’ai le sentiment, et je pense que vous aussi, en lisant ce que vous écrivez de temps en temps après les matchs, où je pense la critique est un peu plus sévère que la prestation qu’on a fourni, notamment celle de Bordeaux où je pense la première mi-temps n’était pas celle qu’on pouvait espére,r mais la deuxième n’était pas non plus catastrophique, mais en face on avait Bordeaux. Et quand on voit que Bordeaux a laissé ses trois attaquants sur le banc et n’en a mis qu’un seul, ça veut dire quand même qu’on craint Marseille maintenant. Marseille a un visage complètement différent.
Pourtant Bordeaux est la première équipe qui est venue jouer ici. Ils nous ont fait quelques commentaires après le match, qui n’étaient pas forcément agréables à attendre. Mais quand on voit la composition de l’équipe et quand je lis ce que disent certains joueurs qui disent que la coupe de la Ligue c’est leur coupe d’Europe, et que je vois qu’il y a trois attaquants de grande valeur sur le banc de touche, il est évident que quelque part ça fait un peut plaisir de voir que les grosses cylindrées de ce championnat, nous craignent, nous voient d’un autre ½il maintenant.
Mais on revient de loin. Il y a deux mois on était au fond du trou, le coach a installé un mode de travail, un mode de vie, une rigueur et surtout a trouvé l’équilibre nécessaire pour cette équipe avec l’effectif et les joueurs qui composent cette équipe, qui correspond un peu aux joueurs qui font ce groupe…
(L’attaché de presse lui passe un verre d’eau)
Je parle trop c’est ça que tu veux dire ?
Maintenant ce qui est important c’est d’être le plus compétitif possible. Je me suis un peu cherché mais ce que voulais dire c’est qu’on était à « ça ». On était à peu de chose on a pu s’apercevoir qu’en ayant fait une belle prestation à Saint-Étienne, si on avait eu la chance d’avoir justement un plus d’efficacité, de réussite, le nombre de points et le classement aurait été différents. On sait très bien que la psychologie est importante parce qu’elle permet d’être de plus en plus en confiance, de croire de plus en plus en ce que vous faites, aux sacrifices que vous faites actuellement et qui payent. Donc il ne nous a pas fallu grand-chose. Maintenant si les prestations n’étaient pas là, il y aurait de quoi s’interroger. Là ce n’est pas le cas.
Cette semaine complète va vous permettre de mieux préparer Le Mans ?
Oui, bien sur.
Ce n’est pas pour autant qu’on va arriver là bas et être meilleurs que les Manceaux, mais au moins on dira qu’on a eu le même temps de travail, de récupération que nos adversaires. Ca c’est important. On va a avoir une semaine pour récupérer, travailler et préparer ce match qui s’annonce difficile. Mais je reviens surtout sur le fait qu’on était à un doigt de faire quelque chose ... On gagne Lille, on a plusieurs occasions, en première mi-temps, il suffisait d’un but supplémentaire en première mi-temps et des occasions on en a eu. Si on avait marqué, deux à zéro contre Lille, je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup d’équipe qui aient pu bouger Lille comme nous on les a bougé en première mi-temps, et c’est vrai que le match n’est plus le même. Mais on ne va pas vivre avec des regrets, il y a eu une bonne prestation, on n’a pu prendre qu’un point, il faut continuer à travailler, je pense qu’on est sur la bonne voie.
Mais tout se passe bien jusqu’au dernier geste ?
Oui, je suis d’accord avec ce que tu dis, moi je suis frustré. Mais qui n’est pas frustré dans l’équipe ? Les premiers frustrés sont ceux qui ont loupé les occasions. Moi à la sortie de Bordeaux c’est le bras que je dois me manger. Une occasion comme celle là, je la mets au fond… Certes on était fatigués, certes il y a beaucoup de choses, mais psychologiquement il était intéressant de passer Bordeaux. On rejouait la coupe de la Ligue que le 21 décembre en ayant passé un gros obstacle. Tout le monde est frustré. Mais les premiers sont ceux qui ont le ballon qui aurait pu faire la différence. Mais à la fin du match, tout le monde est frustré, tout le monde est déçu.
Mais je crois que personne n’a triché ; je crois qu’à un moment donné personne n’a levé le pied, personne n’a fait exprès de louper une passe, tout le monde part avec l’esprit positif, plein d’ambitions, plein d’objectifs et donne le maximum. Et ce qui me fait plaisir en tout cas c’est quand je vois les supporteurs qui notent ça surtout. Au début on disait ils sont jeunes et ils mouillent le maillot. Maintenant on fait du jeu et on mouille toujours autant le maillot.
Mais je crois que ce qui me fait plaisir à moi, c’est qu’il n’y a pas de tricheur. Tout le monde donne le maximum même ceux qui loupent le ballon devant. Tout le monde donne le maximum. Après ce n’est pas à moi de dire si on est capable de jouer les premiers rôles, mais très honnêtement avec une cadence un peu moins infernale, parce que pour suivre une cadence infernale comme celle là, il faut avoir un effectif aussi riche en qualité et en quantité que Lyon, c’est la seule équipe qui peut aligner deux grosses équipes sans aucun problème et qui peut jouer quatre ou cinq compétitions en espérant les gagner. Nous ce n’est pas le cas.
Marseille c’est comme vous imaginez ?
Non.
Ce n’est pas du tout comme j’imaginais. De l’intérieur, l’engouement et la passion qu’il peut y avoir,
C’est encore plus que ce que je pouvais imaginer. De l’extérieur on la ressent en jouant, quand on vient jouer à Marseille où en lisant le journal de temps en temps. En vivant le club tous les jours, en vivant la ville, en vivant près des supporteurs et des gens qui aiment Marseille, c’est qu’on s’aperçoit qu’il y en a beaucoup. Mais pas seulement à Marseille. Ce club ce n’est pas pour rien qu’il est le club préféré des français.
Il y a une historie, il y a quelque chose et quand on a la chance de faire deux ou trois belles soirées, pas seulement à Marseille mais en France et ailleurs, je pense à la Corogne, à Paris, même à Saint-Étienne… Je pense à ces matchs où les gens ont pu être nombreux devant leur téléviseur et voir la prestation qu’on a pu fournir. Moi qui suis né à Lyon, beaucoup de lyonnais m’ont dit qu’on avait fait un gros, gros match, que Marseille d’aujourd’hui n’est pas le Marseille d’hier. Il y a un engouement autour de ce club que je ne pouvais pas m’imaginer qu’il pouvait être aussi énorme avant d’être à l’intérieur.
Pour moi qui ai eu la chance de faire de ma passion mon métier, j’ai eu la chance de jouer un peu partout, de vivre des choses importantes, arriver aujourd’hui, c’est pour ça que je ne remercierai jamais assez José la caution Marseillaise qui déjà un an et demi auparavant avait pensé à moi, il me fait vivre ce que je vis aujourd’hui. Etre là pouvoir donner du plaisir, en prendre, se dire qu’on fait tout ce qu’on fait aujourd’hui au quotidien, qui n’est pas forcément vu, à l’entraînement, en dehors, on le fait pour quelque chose, on le fait justement pour vivre ça. Moi j’ai toujours fait mon métier pour vivre des choses comme ça, mais ici c’est un régal.
J’avais conscience en venant que les choses iraient très bien, que ça serait super si chez choses allaient bien et que ça aurait été terrible si les choses allaient moins bien. Mais j’ai pris la décision de venir ici parce que je savais que c’est ce qui me fallait. J’avais dit au départ, souvenez-vous, je ne sais pas si je suis fait pour Marseille mais je sais que Marseille est faite pour moi. Plus j’avance, plus je m’aperçois que c’est vrai.
Vous prolongez alors ?
On est loin de ça encore.
Ca c’est encore une chose où quand les discussions traînaient un peu avec l’Inter de Milan, José m’a dit moi je crois en toi, nous on croit en toi, on te signe deux ans. Moi pour toutes les raisons, pour les raisons qui étaient simples, je voulais arriver ici et montrer à tout le monde que j’avais envie de venir ici pour être le plus compétitif possible, je n' avais signé qu’un an. On aura le temps de voir après, à la fin de la saison en espérant qu’elle soit belle et positive.
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