31-08-2005, 16:33
Les nuits sont longues ?
Les jours sont longs les nuits sont courtes !
A l’heure qu’il est (13h) le recrutement est terminé ?
A 99% oui.
C’est quoi le 1% qu'il reste ?
L’imprévu.
L’imprévu vous l’avez prévu ?
Non, on ne prévoit pas l’imprévu…
Koke à Saint-Étienne ?
Saint-Étienne a fait une demande à laquelle nous aurions certainement accédé si une solution de repli s’était présentée à nous. A partir du moment où cette solution n’existe pas, on peut considérer que la demande de Saint-Étienne reste caduque .
Si l’opportunité de faire un attaquant…
C’est pourquoi j’ai laissé cet imprévu. Mais je n’y crois pas trop.
Lundi dans la Provence, RLD dit que le transfert du Yougoslave est acquis, que ce joueur lui plait bien et mardi c’est le Slovène qui signe. Que s’est-il passé ?
Rien d’autre qu’un fonctionnement normal.
Il n’y a pas de dysfonctionnement. Dreyfus en tant qu’ actionnaire principal a le droit d’exprimer son point de vue, de le dire, un point de vue que nous sollicitons très régulièrement du reste. Il s’est retrouvé que notre choix se limitait effectivement à ces deux joueurs, l’argument sportif était à peu près le même pour l’un ou pour l’autre. Nos différents techniciens qui ont vu ces joueurs ont eu des jugements équivalents sur l’un ou sur l’autre à des nuances près.
Devenait alors déterminant l’argument financier et de ce point de vue là il n’y a eu aucune commune mesure entre les demandes qui nous sont arrivées de Belgique et de Zagreb. A partir de là, pour nous le choix a été fait. C’était principalement une question de salaire. Ca allait du simple au double. Pour nous, qui sommes quand même assez regardants sur l’état des finances, il était tout à fait normal que nous adoptions l’attitude que nous avons adoptée.
Vous l’avez adopté après en avoir discuté avec RLD ?
Non. Pas directement avec Dreyfus.
Il n’y a pas besoin. Il n’y avait pas de commandement de sa part sur le joueur. A partir du moment où on avait jeté notre dévolu sur ce choix là, pour nous même c’était quasiment fait. Mais lorsqu’on est entré plus en détail dans l’aspect financier, on s’est aperçu que l’opération était aride, pas raisonnable pour nous. A partir de ce moment là le choix de Cesar s’imposait.
Mais ce César il est plus jeune, pourquoi avoir hésité ?
Il faut dire simplement qu’avec… j’ai du mal à prononcer le nom du Yougoslave, le Standard et nous, il y avait un voisinage plus grand. C’était un élément qui pouvait faire pencher la balance de ce côté-là. L’essentiel pour nous, c’était l’approche sportive qu’on avait sur l’un ou sur l’autre. A partir du moment où on considérait qu’aussi bien l' un que l’autre pouvait constituer un renfort pour nous, on a essayé de regarder aussi ce qui allait le mieux pour les finances de l’OM. Dans un premiers temps, on a pu penser que ça pouvait être plus facile du côté du Standard. Il s’est avéré qu’on a opté pour César qui n’était pas un choix de repli ni de rechange. C’est vraiment un choix sportif.
La rumeur qui faisait état de la venue possible des deux ?
Je ne sais pas.
Les rumeurs je ne les maîtrise pas. Ca n’avait aucun sens de faire les deux pour un homme sensé.
Cissé c’est fini ?
Pratiquement.
Je pense que c’est fini. J’ai eu hier soir un appel de l’entourage du joueur et du président de Liverpool m’annonçant que probablement Liverpool garderait le garçon. Son départ de Liverpool, Djibril l’avait complètement lié au retour de Owen. Ce qui n’exclue pas pour lui aujourd’hui une autre forme de concurrence, mais je crois savoir que Owen est une sorte de vache sacrée à Liverpool et qu’il est plus difficile de soutenir la concurrence vis-à-vis de Owen que d’un autre. C’est ce que je pense. Je pense que Liverpool va vouloir un autre attaquant, mais pour Cissé, il sera plus facile de s’imposer face à un autre joueur que Owen. Avec Owen entraient en compte d’autres éléments d’ordre psychologiques.
Ca vous fait plaisir de l’entendre dire que s’il venait en France c’était à Marseille ?
C’est un plaisir platonique.
Le plaisir aurait été qu’il soit chez nous. Le plaisir serait plus réel. Mais cela montre que la démarche que nous avons entreprise n’était pas une démarche de circonstances, mais que parce que nous pensions aussi que la chose pouvait se faire, même si très tôt on a bien laissé entendre qu’il ne fallait pas faire rêver les gens mais être aux aguets et éventuellement saisir la balle au bond. C’était plutôt le sens de la démarche.
Si vous trouvez un attaquant aujourd’hui Koke peut partir ?
Oui, si on faisait un attaquant, on pourrait éventuellement libérer un élément qui pourrait être Koke. Mais pour moi je pense que le problème ne se posera pas. A moins de 12h de la fermeture du marché c’est compliqué voire impossible de mener une double opération de front. Dans notre esprit aujourd’hui nous avons fait ce que nous pensions devoir faire. Pour nous le recrutement est à peut près clos. Il y a toujours cette possibilité de prendre un joker pour tous les clubs français, et il y aussi la perspective du mercato d’hiver. Il faut déjà laisser le groupe vivre un peu sa vie après on avisera. S’il y a des corrections à apporter, des réflexions à mener on essayera de le faire.
Quelles impressions tu retires de ce travail pour recruter ?
A ton avis…
Difficile !
Voila.
Tu fais la question et la réponse. Evidemment ce n’était pas facile. Le recrutement est facile pour qui dispose d’une enveloppe à peu près illimitée, ce qui n’était évidemment pas notre cas. A partir de là, il a fallu faire avec les moyens du bord. On a essayé de rivaliser d’intelligence, accordez nous ça un peu, et d’imagination. Et surtout on a payé de nos différentes personnes pour essayer de mettre en place une équipe qui ait quelque constance et qui puisse être en mesure de représenter valablement le club et la ville.
Il est vrai que notre début de saison est plutôt délicat mais on s’est expliqué. On a des raisons objectives. Si j’étais à Rennes ça sera plus compliqué à expliquer ce qu’il se passe. Chez nous, c’est Janus. Les deux faces. D’un côté la Coupe d’Europe nous a montré quelque chose de ravissant, de rassurant, d’encourageant et d’un autre c’est vrai que le championnat a plutôt été difficile. Il nous place aujourd’hui dans une position qui est un peu blessante pour l’image d’un club comme l’OM.
Mais je pense qu’il y a quand même aujourd’hui matière à ne pas sombrer dans le désespoir comme certains le font pour nous. Il faut attendre un peu. C’est encore prématuré de tirer un bilan. Nous n’en sommes qu’à l’entame. Nous essayons de mettre les choses en place, et je crois que les observateurs avisés que vous êtes, avez tous vu qu’en deux ou trois circonstances, l’OM a présenté un visage plus conforme à son standing et à ce qu’on attend de lui. A partir de là, c’est vrai que les semaines à venir ne vont encore pas être très commodes par rapport à la multiplication des matchs sur tous les fronts, là aussi, on est averti. C’est vrai que les raisons d’aujourd’hui ne peuvent pas être celles de demain pour expliquer un éventuel échec… Pour nous il est temps de prendre les choses par le bon bout.
Dix arrivées pour renforcer le groupe, 6 joueurs recrutés la saison dernières sont partis, où est la continuité ?
Le problème du football c’est qu’il a ses vérités successives.
Ses vérités du jours et celle du lendemain. C’est vrai que le mieux pour un club c’est de garantir une certaine stabilité. Après quand le recrutement commence, quand on a pris un, deux ou trois joueurs, on s’aperçoit après qu’il y a peut-être des complémentarités à mettre en place, des rajustement à faire et cela conduit à une réflexion et à des démarches nouvelles. C’est ça qui peut expliquer cette multitude de mouvement que nous avons connus. Surtout que dieu t’entende quand tu dis qu’on a été renforcé de dix éléments parce que entre le remaniement et le renforcement il y a une nuance que les mots parfois ne traduisent pas. Parfois beaucoup de mouvements ça peut n’être que du remaniement.
Nous on souhaite effectivement avoir renforcé. L’avenir le dira. Pour répondre plus directement à la question je dirai que c’est une question de circonstance. C’est vrai que ce sont des convictions qui au fil du temps se sont installées, l’expérience aussi du terrain amenant les uns et les autres à une réflexion différentes. J’ai lu que Jean disait que s’il avait été là six moi avant, il redémarrerait autrement, il reverrait les choses différemment. Sa réflexion nous a été utile. Ses demandes ont été partie prises en considérations. Ca peut expliquer l’évolution d’une déclaration de foi qui avait été faite, et les faits tels qu' ils se sont produits.
Tu es déçu d’avoir tant changé ?
Il est évidement qu’on souhaite toujours garder une ossature.
C’est plus commode, ça réduit au minimum l’énergie à dépenser, ou le casse-tête chinois, c’est sûr, mais il faut aussi savoir s’adapter aux situations. En tous cas, on peut redire que nous pensons avoir remis en place une ossature cette année, que nous espérons que les résultats à venir nous conforteront dans les choix faits, et que cela peut-être enfin le début de la stabilité.
La question que vont se poser les spécialistes des grandes investigations pour les hebdomadaires: les nombreux transferts sont tous très clairs ?
Ils sont faits dans une clarté et pour l’observateur il n’y a pas besoin d’investigation. Pourquoi faut-il toujours qu’il y ait cet espèce de doute. Pourquoi faut-il toujours que les gens qui travaillent, qui essayent d’aller avec le c½ur pour faire les choses au mieux, soient toujours frappés de soupçons. Essaye de gratter un euro ici, deux là bas. Moi je ne sais pas comment ces choses se font. Je ne pense pas que José soit plus doué que moi dans cet exercice. C’est nous deux qui avons essentiellement conduit cette opération de transferts. C’est des question auxquelles je réponds par courtoisie…Ce n’est pas l’envie d’y répondre qui me tenaille.
Des présidents qui ont tenu ce discours se sont retrouvés devant le tribunal. Il y a un procès qui s’ouvre…
Moi je dis simplement une chose. J’ai connu des fausses factures dans le milieu du journalisme, ceux qui font des fausses factures pour le restaurant. C’est de même nature. Un délit reste un délit. Après il y a le degré. C’est pour dire que des gens honnête qui n’ont pas envie de sombrer dans ces choses là, ça existe de partout. Le football a été longtemps, c’est vrai, un espèce de terrain privé, où les gens ont pensé longtemps qu’on pouvait faire des choses en sortant des règles généralement régies pour tout le monde. C’est vrai.
Mais c’est vrai aussi que l’OM est un club qui est beaucoup plus sous les sunlights, sous les micros, beaucoup plus épié et forcément on en parle plus. Mais je suis convaincu et persuadé que si la démarche entreprise vis-à-vis de l’OM était entreprise dans les autres clubs en France et partout ailleurs, les mêmes problèmes qu’on a connu ici, on les connaîtrait ailleurs. Je suis convaincu de ce que je dis.
On a atteint certains plafonds sur le transferts, les salaires, ça va continuer ?
Depuis que je suis dans le football, j’entends que les choses devraient se tasser. Depuis quelques années on n’en est plus à ces choses faramineuse qui, à un moment donné, rythmaient les mouvements de transferts. Aujourd’hui on est revenu à des choses plus raisonnables par rapport à ces cinq ou six dernières années. Mais il y a toujours plusieurs marchés différents. Celui de Chelsea n’a rien à voir avec le notre. Mais dans l’ensemble il y a une raison qui l’a emporté je pense. Je me souviens il y a 5 ou 6 ans en arrière, le joueur moyen en France valait en 40 et 50 millions de Francs. En Euro ça fait 9 millions ... Aujourd’hui on ne les sort pas aussi facilement pour un joueur. A l’époque un joueur pas international était dans cette moyenne. Lorsque Pinault est entré dans le football, c’était ces tarifs là qui étaient appliqués. On n’en est plus à ces chiffres. Il y a eu un retour à la raison. Maintenant, il est certain que ceux qu’on appelle les grands joueurs ça restera toujours le haut de la pyramide.
Les départs ont permis à l’OM d’acheter sans trop dépenser ?
C’était l’objectif.
Il fallait trouver un équilibre en les sorties et les entrées. C’est ce qui a rendu délicate notre démarche, notre mission. Ce n’est pas toujours facile, d’autant qu’on a tendance, en règle générale, à sortir les joueurs dont on n’attend pas le meilleur, dont on peut douter de l’adaptation dans le club. Donc ce ne sont pas les plus « lucratifs ». On a essayé de trouver l’équilibre.
Pédretti est parti autour de 7 millions, Niang est arrivé autour de 7 millions, après le reste les départs nous ont permis des économies sur la masse salariale plus que l’idée d’encaisser de l’argent frais. C’est plus dans cet exercice là que nous avons essayé de faire que celui de dire vendons pour engranger de l’argent. On n’a quasiment pas vendu même si on a réussi le tour de force aussi de ne pas avoir acheté. On a acheté très peu. Si on regarde les grosses écuries aujourd’hui, nous sommes probablement celle qui a le moins dépensé.
Il n’y a pas de joueur très utile au marchandising, à la vente des maillots ?
C’est peut-être du à ma formation, à ma formation des choses.
Moi je pense qu’un club de football c’est à 90% du sport, du football, parler de l’équipe, du résultat, de ses joueurs. C’est ça qui me passionne. Le marchandising, le marketing, c’est autant de choses à mon avis nécessaires, indispensable même, mais ce n’est pas ce qui me passionne le plus. Pourtant je reconnais l’utilité de cette démarche.
Moi je paierait 10 millions d’euros pour vivre les émotions comme mardi plutôt que de me réjouir de voir les comptes à zéro. Que tout le monde puisse se gargariser en disant on a équilibré moi je m’en fous des équilibres des comptes. Evidemment ce n’est pas très responsables quand on est Président d’un club comme l’OM, mais c’est plus pour dire vers où va ma préférence. Je me suis régalé mardi, à cet égard certains ont souri, en disant ils ont gagné l’ Intertoto, on dirait qu’ils ont gagné la coupe du monde... Mais vous savez le bonheur n’a pas de hiérarchie. On peut être heureux en lisant un livre, face à la mer, à la montagne, chacun a sa manière d’exprimer son bonheur. On peut être très heureux après le match contre la Corogne, beaucoup plus heureux après ce matchs qu’après une demie finale de Champions League contre Liverpool. Ce sont les circonstances, le moment qui délivre le bonheur et la manière dont on l’exprime. Ce bonheur là a existé réellement. C’était un bonheur simple.
Les jours sont longs les nuits sont courtes !
A l’heure qu’il est (13h) le recrutement est terminé ?
A 99% oui.
C’est quoi le 1% qu'il reste ?
L’imprévu.
L’imprévu vous l’avez prévu ?
Non, on ne prévoit pas l’imprévu…
Koke à Saint-Étienne ?
Saint-Étienne a fait une demande à laquelle nous aurions certainement accédé si une solution de repli s’était présentée à nous. A partir du moment où cette solution n’existe pas, on peut considérer que la demande de Saint-Étienne reste caduque .
Si l’opportunité de faire un attaquant…
C’est pourquoi j’ai laissé cet imprévu. Mais je n’y crois pas trop.
Lundi dans la Provence, RLD dit que le transfert du Yougoslave est acquis, que ce joueur lui plait bien et mardi c’est le Slovène qui signe. Que s’est-il passé ?
Rien d’autre qu’un fonctionnement normal.
Il n’y a pas de dysfonctionnement. Dreyfus en tant qu’ actionnaire principal a le droit d’exprimer son point de vue, de le dire, un point de vue que nous sollicitons très régulièrement du reste. Il s’est retrouvé que notre choix se limitait effectivement à ces deux joueurs, l’argument sportif était à peu près le même pour l’un ou pour l’autre. Nos différents techniciens qui ont vu ces joueurs ont eu des jugements équivalents sur l’un ou sur l’autre à des nuances près.
Devenait alors déterminant l’argument financier et de ce point de vue là il n’y a eu aucune commune mesure entre les demandes qui nous sont arrivées de Belgique et de Zagreb. A partir de là, pour nous le choix a été fait. C’était principalement une question de salaire. Ca allait du simple au double. Pour nous, qui sommes quand même assez regardants sur l’état des finances, il était tout à fait normal que nous adoptions l’attitude que nous avons adoptée.
Vous l’avez adopté après en avoir discuté avec RLD ?
Non. Pas directement avec Dreyfus.
Il n’y a pas besoin. Il n’y avait pas de commandement de sa part sur le joueur. A partir du moment où on avait jeté notre dévolu sur ce choix là, pour nous même c’était quasiment fait. Mais lorsqu’on est entré plus en détail dans l’aspect financier, on s’est aperçu que l’opération était aride, pas raisonnable pour nous. A partir de ce moment là le choix de Cesar s’imposait.
Mais ce César il est plus jeune, pourquoi avoir hésité ?
Il faut dire simplement qu’avec… j’ai du mal à prononcer le nom du Yougoslave, le Standard et nous, il y avait un voisinage plus grand. C’était un élément qui pouvait faire pencher la balance de ce côté-là. L’essentiel pour nous, c’était l’approche sportive qu’on avait sur l’un ou sur l’autre. A partir du moment où on considérait qu’aussi bien l' un que l’autre pouvait constituer un renfort pour nous, on a essayé de regarder aussi ce qui allait le mieux pour les finances de l’OM. Dans un premiers temps, on a pu penser que ça pouvait être plus facile du côté du Standard. Il s’est avéré qu’on a opté pour César qui n’était pas un choix de repli ni de rechange. C’est vraiment un choix sportif.
La rumeur qui faisait état de la venue possible des deux ?
Je ne sais pas.
Les rumeurs je ne les maîtrise pas. Ca n’avait aucun sens de faire les deux pour un homme sensé.
Cissé c’est fini ?
Pratiquement.
Je pense que c’est fini. J’ai eu hier soir un appel de l’entourage du joueur et du président de Liverpool m’annonçant que probablement Liverpool garderait le garçon. Son départ de Liverpool, Djibril l’avait complètement lié au retour de Owen. Ce qui n’exclue pas pour lui aujourd’hui une autre forme de concurrence, mais je crois savoir que Owen est une sorte de vache sacrée à Liverpool et qu’il est plus difficile de soutenir la concurrence vis-à-vis de Owen que d’un autre. C’est ce que je pense. Je pense que Liverpool va vouloir un autre attaquant, mais pour Cissé, il sera plus facile de s’imposer face à un autre joueur que Owen. Avec Owen entraient en compte d’autres éléments d’ordre psychologiques.
Ca vous fait plaisir de l’entendre dire que s’il venait en France c’était à Marseille ?
C’est un plaisir platonique.
Le plaisir aurait été qu’il soit chez nous. Le plaisir serait plus réel. Mais cela montre que la démarche que nous avons entreprise n’était pas une démarche de circonstances, mais que parce que nous pensions aussi que la chose pouvait se faire, même si très tôt on a bien laissé entendre qu’il ne fallait pas faire rêver les gens mais être aux aguets et éventuellement saisir la balle au bond. C’était plutôt le sens de la démarche.
Si vous trouvez un attaquant aujourd’hui Koke peut partir ?
Oui, si on faisait un attaquant, on pourrait éventuellement libérer un élément qui pourrait être Koke. Mais pour moi je pense que le problème ne se posera pas. A moins de 12h de la fermeture du marché c’est compliqué voire impossible de mener une double opération de front. Dans notre esprit aujourd’hui nous avons fait ce que nous pensions devoir faire. Pour nous le recrutement est à peut près clos. Il y a toujours cette possibilité de prendre un joker pour tous les clubs français, et il y aussi la perspective du mercato d’hiver. Il faut déjà laisser le groupe vivre un peu sa vie après on avisera. S’il y a des corrections à apporter, des réflexions à mener on essayera de le faire.
Quelles impressions tu retires de ce travail pour recruter ?
A ton avis…
Difficile !
Voila.
Tu fais la question et la réponse. Evidemment ce n’était pas facile. Le recrutement est facile pour qui dispose d’une enveloppe à peu près illimitée, ce qui n’était évidemment pas notre cas. A partir de là, il a fallu faire avec les moyens du bord. On a essayé de rivaliser d’intelligence, accordez nous ça un peu, et d’imagination. Et surtout on a payé de nos différentes personnes pour essayer de mettre en place une équipe qui ait quelque constance et qui puisse être en mesure de représenter valablement le club et la ville.
Il est vrai que notre début de saison est plutôt délicat mais on s’est expliqué. On a des raisons objectives. Si j’étais à Rennes ça sera plus compliqué à expliquer ce qu’il se passe. Chez nous, c’est Janus. Les deux faces. D’un côté la Coupe d’Europe nous a montré quelque chose de ravissant, de rassurant, d’encourageant et d’un autre c’est vrai que le championnat a plutôt été difficile. Il nous place aujourd’hui dans une position qui est un peu blessante pour l’image d’un club comme l’OM.
Mais je pense qu’il y a quand même aujourd’hui matière à ne pas sombrer dans le désespoir comme certains le font pour nous. Il faut attendre un peu. C’est encore prématuré de tirer un bilan. Nous n’en sommes qu’à l’entame. Nous essayons de mettre les choses en place, et je crois que les observateurs avisés que vous êtes, avez tous vu qu’en deux ou trois circonstances, l’OM a présenté un visage plus conforme à son standing et à ce qu’on attend de lui. A partir de là, c’est vrai que les semaines à venir ne vont encore pas être très commodes par rapport à la multiplication des matchs sur tous les fronts, là aussi, on est averti. C’est vrai que les raisons d’aujourd’hui ne peuvent pas être celles de demain pour expliquer un éventuel échec… Pour nous il est temps de prendre les choses par le bon bout.
Dix arrivées pour renforcer le groupe, 6 joueurs recrutés la saison dernières sont partis, où est la continuité ?
Le problème du football c’est qu’il a ses vérités successives.
Ses vérités du jours et celle du lendemain. C’est vrai que le mieux pour un club c’est de garantir une certaine stabilité. Après quand le recrutement commence, quand on a pris un, deux ou trois joueurs, on s’aperçoit après qu’il y a peut-être des complémentarités à mettre en place, des rajustement à faire et cela conduit à une réflexion et à des démarches nouvelles. C’est ça qui peut expliquer cette multitude de mouvement que nous avons connus. Surtout que dieu t’entende quand tu dis qu’on a été renforcé de dix éléments parce que entre le remaniement et le renforcement il y a une nuance que les mots parfois ne traduisent pas. Parfois beaucoup de mouvements ça peut n’être que du remaniement.
Nous on souhaite effectivement avoir renforcé. L’avenir le dira. Pour répondre plus directement à la question je dirai que c’est une question de circonstance. C’est vrai que ce sont des convictions qui au fil du temps se sont installées, l’expérience aussi du terrain amenant les uns et les autres à une réflexion différentes. J’ai lu que Jean disait que s’il avait été là six moi avant, il redémarrerait autrement, il reverrait les choses différemment. Sa réflexion nous a été utile. Ses demandes ont été partie prises en considérations. Ca peut expliquer l’évolution d’une déclaration de foi qui avait été faite, et les faits tels qu' ils se sont produits.
Tu es déçu d’avoir tant changé ?
Il est évidement qu’on souhaite toujours garder une ossature.
C’est plus commode, ça réduit au minimum l’énergie à dépenser, ou le casse-tête chinois, c’est sûr, mais il faut aussi savoir s’adapter aux situations. En tous cas, on peut redire que nous pensons avoir remis en place une ossature cette année, que nous espérons que les résultats à venir nous conforteront dans les choix faits, et que cela peut-être enfin le début de la stabilité.
La question que vont se poser les spécialistes des grandes investigations pour les hebdomadaires: les nombreux transferts sont tous très clairs ?
Ils sont faits dans une clarté et pour l’observateur il n’y a pas besoin d’investigation. Pourquoi faut-il toujours qu’il y ait cet espèce de doute. Pourquoi faut-il toujours que les gens qui travaillent, qui essayent d’aller avec le c½ur pour faire les choses au mieux, soient toujours frappés de soupçons. Essaye de gratter un euro ici, deux là bas. Moi je ne sais pas comment ces choses se font. Je ne pense pas que José soit plus doué que moi dans cet exercice. C’est nous deux qui avons essentiellement conduit cette opération de transferts. C’est des question auxquelles je réponds par courtoisie…Ce n’est pas l’envie d’y répondre qui me tenaille.
Des présidents qui ont tenu ce discours se sont retrouvés devant le tribunal. Il y a un procès qui s’ouvre…
Moi je dis simplement une chose. J’ai connu des fausses factures dans le milieu du journalisme, ceux qui font des fausses factures pour le restaurant. C’est de même nature. Un délit reste un délit. Après il y a le degré. C’est pour dire que des gens honnête qui n’ont pas envie de sombrer dans ces choses là, ça existe de partout. Le football a été longtemps, c’est vrai, un espèce de terrain privé, où les gens ont pensé longtemps qu’on pouvait faire des choses en sortant des règles généralement régies pour tout le monde. C’est vrai.
Mais c’est vrai aussi que l’OM est un club qui est beaucoup plus sous les sunlights, sous les micros, beaucoup plus épié et forcément on en parle plus. Mais je suis convaincu et persuadé que si la démarche entreprise vis-à-vis de l’OM était entreprise dans les autres clubs en France et partout ailleurs, les mêmes problèmes qu’on a connu ici, on les connaîtrait ailleurs. Je suis convaincu de ce que je dis.
On a atteint certains plafonds sur le transferts, les salaires, ça va continuer ?
Depuis que je suis dans le football, j’entends que les choses devraient se tasser. Depuis quelques années on n’en est plus à ces choses faramineuse qui, à un moment donné, rythmaient les mouvements de transferts. Aujourd’hui on est revenu à des choses plus raisonnables par rapport à ces cinq ou six dernières années. Mais il y a toujours plusieurs marchés différents. Celui de Chelsea n’a rien à voir avec le notre. Mais dans l’ensemble il y a une raison qui l’a emporté je pense. Je me souviens il y a 5 ou 6 ans en arrière, le joueur moyen en France valait en 40 et 50 millions de Francs. En Euro ça fait 9 millions ... Aujourd’hui on ne les sort pas aussi facilement pour un joueur. A l’époque un joueur pas international était dans cette moyenne. Lorsque Pinault est entré dans le football, c’était ces tarifs là qui étaient appliqués. On n’en est plus à ces chiffres. Il y a eu un retour à la raison. Maintenant, il est certain que ceux qu’on appelle les grands joueurs ça restera toujours le haut de la pyramide.
Les départs ont permis à l’OM d’acheter sans trop dépenser ?
C’était l’objectif.
Il fallait trouver un équilibre en les sorties et les entrées. C’est ce qui a rendu délicate notre démarche, notre mission. Ce n’est pas toujours facile, d’autant qu’on a tendance, en règle générale, à sortir les joueurs dont on n’attend pas le meilleur, dont on peut douter de l’adaptation dans le club. Donc ce ne sont pas les plus « lucratifs ». On a essayé de trouver l’équilibre.
Pédretti est parti autour de 7 millions, Niang est arrivé autour de 7 millions, après le reste les départs nous ont permis des économies sur la masse salariale plus que l’idée d’encaisser de l’argent frais. C’est plus dans cet exercice là que nous avons essayé de faire que celui de dire vendons pour engranger de l’argent. On n’a quasiment pas vendu même si on a réussi le tour de force aussi de ne pas avoir acheté. On a acheté très peu. Si on regarde les grosses écuries aujourd’hui, nous sommes probablement celle qui a le moins dépensé.
Il n’y a pas de joueur très utile au marchandising, à la vente des maillots ?
C’est peut-être du à ma formation, à ma formation des choses.
Moi je pense qu’un club de football c’est à 90% du sport, du football, parler de l’équipe, du résultat, de ses joueurs. C’est ça qui me passionne. Le marchandising, le marketing, c’est autant de choses à mon avis nécessaires, indispensable même, mais ce n’est pas ce qui me passionne le plus. Pourtant je reconnais l’utilité de cette démarche.
Moi je paierait 10 millions d’euros pour vivre les émotions comme mardi plutôt que de me réjouir de voir les comptes à zéro. Que tout le monde puisse se gargariser en disant on a équilibré moi je m’en fous des équilibres des comptes. Evidemment ce n’est pas très responsables quand on est Président d’un club comme l’OM, mais c’est plus pour dire vers où va ma préférence. Je me suis régalé mardi, à cet égard certains ont souri, en disant ils ont gagné l’ Intertoto, on dirait qu’ils ont gagné la coupe du monde... Mais vous savez le bonheur n’a pas de hiérarchie. On peut être heureux en lisant un livre, face à la mer, à la montagne, chacun a sa manière d’exprimer son bonheur. On peut être très heureux après le match contre la Corogne, beaucoup plus heureux après ce matchs qu’après une demie finale de Champions League contre Liverpool. Ce sont les circonstances, le moment qui délivre le bonheur et la manière dont on l’exprime. Ce bonheur là a existé réellement. C’était un bonheur simple.
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