25-08-2005, 15:31
Pixie, qui a laissé tomber son traditionnel ciré jaune et les bateaux, se tient fièrement près de sa montgolfière au nom iconoclaste dans le monde de l'air. Toujours le sens du contre-pied ce Calife... Il faut se rappeler que son ancien raffiot s'appelait "Oh Roger, déconne pas avec le réchaud et tes merguez, ça sert pas aux grillades ce machin j'te rappelle".
Le Depor, pourtant habitué au temps so British qui règne en Galice, a sombré mardi corps et âmes dans la tempête marseillaise. Partis sereins grâce aux anticipations de la météo qui leur prévoyait un périple sans surprises, ils n’étaient pas préparés à réagir quand le grain s’est levé. Les vagues olympiennes ont ravagé les cages du pauvre Molina, et le Vélodrome en fusion pouvait savourer. Dans le Grand Enrhumeur, ce sont les Espagnols qui ont finalement sorti les mouchoirs... Cette soirée mémorable a revigoré tout un peuple et on l’espère permettra de sortir le navire olympien du Vieux Port dans lequel il était en rade depuis la reprise. Samedi, la venue des Corses de l’AC Ajaccio est l’occasion de larguer enfin les amarres!
Il semble en effet impensable de voir les Marseillais rester à quai après la folle soirée vécue mardi. Un tel match dantesque ne peut avoir comme effet que de les faire virer de bord pour les remettre sur le bon cap sportif. Le moral n’est plus en berne, la confiance est là, on peut espérer que la saison soit enfin lancée. L’OM, qui s’est découvert une âme de guerrier européen, serait bien avisé de transposer ces bonnes sensations dans le championnat domestique. La pénurie en points commence en effet à devenir inquiétante et le spectre du ravageur score-but n’est plus très loin. Depuis mars 2005, Marseille n’a pas remporté les 3 points de la victoire, ce qui est risible pour un club de ce tonnage... Face à ce terrible constat, le supporter olympien était à l’image de Géricault, médusé... Heureusement, dans l’ambiance électrique d’un Vél digne des plus grands soirs, le sourire est revenu sur les lèvres de tous les fidèles suiveurs en même temps que le groupe faisait le plein de confiance. Comme toute série connait une fin (sauf “Les Feux de l’Amour”, mais c’est l’exception qui confirme la règle), tout le monde veut croire que la venue d’Ajaccio permettra enfin de briser le cycle.
Après la goleada de mardi, un groupe s’est peut-être révélé. Un groupe certes limité en nombre et parfois en qualité, mais qui a fait preuve d’indéniables qualités mentales. Il faudra surfer sur cette vague euphorisante pour enfin concrétiser en championnat. On pourra dans cette optique compter sur notre trio d’hommes forts, qui ont tous trois rejoint l’équipage en cours de route cet été.
Wilson “le Piston” est le taulier de la salle des machines. Infatigable, c’est lui qui impulse la cadence au navire de Phocée, qui gère les accélérations, les changements de rythme. Il a vite su se rendre indispensable par son activité débordante. Son problème, c’est les ITT... Il a une fâcheuse tendance à se faire porter pâle un jour sur deux!
A côté de lui, le capitaine Crochet n’était qu’un enfant de choeur. Le Rib, le pirate de la mer du Nord, est chargé d’arraisonner les navires adverses. Vif, sûr de ses gestes, un peu délingo, il est parfait pour percer les défenses... quand il n’est pas aux fers dans la cale pour insubordination...
Mamadou, c’est le nouveau préposé à la pêche. Les anciens dépositaires du poste n’ont pas surmonté la pression de ce poste délicat car essentiel, et le navire recherchait inlassablement un successeur à un ancien as parti exercer ses talents pour la perfide Albion. Niang, il est sur le pont 24h/24, ne ménage pas ses efforts , il est obnubilé par les gaules, fougeux à en percer les filets, un vrai fou furieux! Bien intégré dans sa nouvelle équipe, il lui manque encore la justesse du geste des vieux loups de mer diraient ses détracteurs... Mais au vu de ses premières statistiques, sa campagne de pêche 2005-06 pourrait bien rentrer dans les annales.
Et à la manière des 3 Mousquetaires qui étaient en fait 4, on peut ajouter à ce trio l’appelé de dernière minute, un jeune Albanais rugueux et travailleur, spécialiste ès nettoyage minutieux de surfaces. Dans un monde marin qui met toujours en exergue de petites traditions plus ou moins raisonnées, le Lorik aura la fonction honorifique et symbolique de “patte de lapin”. Quand on a dans le coeur une ville dont la devise est “Fluctuat nec Mergetur”, on voit mal son intégration faire sombrer le navire phocéen...
Mais il faut rester sur nos gardes, le raffiot monté de bric et de broc par Rolland "la grosse Bouée" a prouvé par le passé qu’il pouvait faire presque aussi bien que les fleurons de la flotte française. Favorable aux pavillons de complaisance, Ajaccio a recruté en masse loin de son île, dont une énorme colonie venue du Braziou. C’est un peu normal que Rodrigo, Edson and co aient réussi à s’adapter, au pays de Samba le Marin, on nait avec un gouvernail entre les mains, et accesoirement avec un ballon entre les petons... Alors vous pensez bien que sur la goélette corse, ils allaient s’amuser comme des fous, même André Luiz (rien à voir avec notre Dédé Tronche Plate national...) a réussi à convertir quelques pénos!
Marseille, une sorte de Titanic du ballon rond, a même été envoyé par le fond un soir d’avril 2005 par un iceberg qui avait traversé la Méditerranée dans le sillage d’un ferry non gréviste de la SNCM. Avant d’aller côtoyer les profondeurs (du classement), l’OM s’était même fait détroussier par la bande à Rolland, qui connait la chanson... Et si les icebergs se promènent surtout au début du printemps, il faudra qu’en cette fin d’été la vigie olypienne garde toute sa lucidité et son attention, un accident est si vite arrivé!
Mardi, dans un feu d’artifices (dans les deux sens du terme), l’OM a rallumé le moteur en grande pompe. Comme tout bons marins à l‘inauguration, les joueurs ont même fait couler le champagne sur la Koke, il parait que ça porte bonheur... Maintenant que les machines se sont réveillées d’un long silence, il n’a plus qu’à prendre enfin le départ vers des destinations dorées.
Avant de viser les grands tours du monde vers les paradis lointains ou sauvages (le territoire des Lyons par exemple), on se contenterait déjà d’aller caboter le long des côtes européennes une fois de plus l’an prochain.
ll existe plusieurs routes maritimes connues connus pour aller visiter le Vieux Incontinent, mais la plus efficace reste la voie dite classique, en 38 étapes. Plus longue (et ouais!) que le Parcours Mamba et moins riche en émotion que la vieille voie FFF, cette voie de caboteurs récompense à coup sûr un bon équipage drivé par par un bon skipper.
On saura sur la durée si on nous a vraiment mené(s ? ) en bateau, mais en tout cas depuis mardi tout le monde est chaud de chez chaud. Plus le temps de tergiverser maintenant, faut larguer les amarres!!!