24-07-2005, 17:54
Quand le steward accueille la troupe olympienne sur l’aéroport de Fiumicino à grand renfort de sourires et de gestes de bienvenu typiquement locaux notre Président songe à ces derniers mois écoulés qui ont mouvementé sa vie jusqu’alors paisible. Grâce à dieu ! La proximité Vaticane incite à la réflexion pour un pape quels que soient ses dogmes.
Les derniers résultats plaidant momentanément en sa faveur, le combat des chefs est reporté à une date ultérieure non encore communiquée et le corps à corps pronostiqué par les médias est remplacé par un encore, encore plein d’urbanité à défaut d’être chargé de désirs torrides !
Ce n’est pas pour autant que notre valeureux président puisse envisager l’esprit tranquille une pavane sous l’Arc de Triomphe ou un court séjour au Panthéon ! Son langage châtié et son discours ampoulé lui permettront, à défaut, de déambuler sans se faire remarquer au Palais Farnèse, siège de l’Ambassade de France.
Pris par ses occupations, il n’aura nullement le temps de visiter son alter ego papal, un certain Benoît XVI, faute de temps et peut-être aussi d’envie, le dernier Benoît fréquenté n’ayant pas fait preuve de largesse à son égard, une sorte de Benoît très étroit…Qui fait bien seize, le compte est bon !
Notre bon Pape doit se féliciter d’avoir, à l’insu de son plein gré, choisi Jean Fernandez, notre technicien maison fait en effet l’unanimité.
Les joueurs recrutés s’intègrent parfaitement bonifiant les anciens, dynamisant le groupe, apportant leur pierre à l’édifice promis par le coach en début de saison, le jeu se spectacularise, les supporters s’enflamment, l’espoir renaît !
Les noms ne sont pas ronflants mais le talent existe et la science du technicien fait le reste associant patiemment les pièces du puzzle.
Déjà le résultat est notable, faut dire que les années de disette ( tout augmente ma pauv’dame !) sont encore cruellement présente et le traumatisme si fort qu’une double et difficile victoire contre des suisses allemands sans génie confine à l’exploit.
Mais le supporter phocéen est ainsi fait, sa réactivité est incontestable, bref comme on dit par chez nous, il s’engazze vite ! Tout cela Pape le sait fréquentant les allées du Vélodrome depuis plus de trente ans et s’il soupire ce n’est pas toujours d’aise, la versatilité est une caractéristique bien latine !
Le Romain est lui aussi prompt à s’enflammer, hélas pas toujours pour une bonne cause, le poids du passé assombrissant d’un impudique voile noir l’avenir de quelques jeunes exaltés !
Leur figure tutélaire se nomme Paolo di Canio, un sacré joueur, un guerrier de 37 ans, combattant forcené mais triste sire quand le talent qu’il possède dans son pied s’efface devant un mouvement de son bras …
Le geste auguste du semeur…de trouble !
Le langage des signes interprété par un vilain petit canard !
Mercredi soir au Stadio Olimpico de Rome, c’est un Pape africain qui sera à la tête de l’OM, magnifique symbole d’une communauté, d’une ville, d’une équipe où le melting pot n’a aucun arrière goût acide.
Sur le plan sportif les laziales ont bien souffert ces derniers temps, frôlant la relégation administrative, au bord de la banqueroute à la fin mai, avec une dette de 140 millions d’euros aux impôts.
Un nouveau président, homme providentiel, Claudio Lotito, qui parvient à échelonner la dette avec l’institution et le club conserve miraculeusement sa place en série A !
Cela ne s’est pas fait sans remous, l’entraîneur en place Giuseppe Papadopulo a démissionné, vite remplacé par l’ex-coach d’Atalanta Delio Rossi. Quelques renforts sont venus s’ajouter aux Ousmane Dabo, Paolo di Canio et consort…Manuel Belleri de l’Udinese et Tare un avant centre albanais de Bologne !
Pas de quoi fouetter un chat !
Il s’agira de ne pas faire de complexe dans la ville éternelle, ne pas être écrasé par l’événement, nous ne voulons pas de babas à Rome, plutôt des éclairs qui régaleront nos regards émerveillés d’éternels supporters, nous pourrons ensuite nous rassasier des mille-feuilles du Forum qui s’il n’est ni romain, ni antique n’en est pas pour autant en toc !
Les premiers effluves européens s’exhalent à nos narines, captons les fragrances, humons le parfum, sentons de Provence et d’ailleurs, mais méfions-nous cependant car l’arôme : Unique objet de notre ressenti…. Ment !
Cetace.