08-06-2005, 17:40
Jour de marché: poivrons ou pébrons?
S’il est de belles et riches particularité culinaire en notre beau pays d’Oc, il serait regrettable d’oublier d’en citer la provenance : nos beaux marchés qui depuis des lustres illuminent nos places de par leur richesse et la qualité de leurs produits, qu’ils soient ou non du terroir .
Cela fut vrai, longtemps, mais aujourd’hui, seuls les fruits et légumes sont gatés, voilà bien longtemps, que les produit frais et savoureux ont disparu de nos etalages.
Nanard, ancienne figure de nos marché, avait cette gouaille sans pareille pour chanter et faire chanter la qualité de ses produits. « Ils sont beaux, ils sont bons mes joueurs »… « Monsieur, je vous fais goûter un Waddle, un Boli , un Canto, un Papin? ». Sa grosse voix, sa grand gueule était une des marque de fabrique de l’époque. Pas un seul maraîcher n’avait son talent ni son flair pour dénicher les bons produits…et il en faisait des kilomètres pour aller les chercher dans leur terroir respectifs.
Mais voilà : un beau matin de printemps, Nanard décida de passer de l’autre côté de la barrière : Il lui serait plus rentable de planter lui-même ses fruits. Pauvre pomme, il planta…mais trop loin de chez lui. Il choisit une terre froide et pluvieuse, où le charbon était la seule chose que l’on ait jamais extrait de la terre. Il planta une graine dans un jardin de Valenciennes mais trop de caillasse l’entourait alors…la graine, trop arrosée pourrit et contamina toute sa marchandise.
Narnar, perdu, ruiné de par ces investissements hasardeux, disparu totalement de la vie maraîchère…
Mais la nature n’aimant pas le vide, sa place sur le marché fut prise par un certain Robert. A compter de ce jour, plus un seul fruit ou légume frais. Robert était digne des arnaqueur à la Julien Courbet. Sa camelote avariée, il réussit pourtant à la refourguer aux clients, mais plus jamais plus le marché n’apporta autant de saveur pour tout un chacun.
Pourtant, aujourd’hui, c’est jour de marché, et malgré cela, la place est encore bondée de monde. Nos provencaux ont faims, ils cherchent en permanence quelque chose à se mettre sous la dent, mais ce qui est leur est proposé sur les etalages est encore une fois bien peu ragouttant, et par dessus le marché, la pénurie semble s’être installée chez notre cher Robert.
Mais où notre maraîcher est bien plus fort que son prédecesseur, c’est qu’il a compris une chose essentielle : rien ne sert d’avoir de la bonne marchandise, et encore moins d’en avoir beaucoup, une petite caisse de pébrons* et cela suffit à remplir la place quoi qu’il arrive.
Ami supporter, renouvelle donc ton abonnement, mais attends-toi à ne trouver que de pauvres légumes tout juste bons pour te faire faire une soupe à la grimace…
*pébrons : "poivrons" en provencal.
Oc ! 08/06/05
S’il est de belles et riches particularité culinaire en notre beau pays d’Oc, il serait regrettable d’oublier d’en citer la provenance : nos beaux marchés qui depuis des lustres illuminent nos places de par leur richesse et la qualité de leurs produits, qu’ils soient ou non du terroir .
Cela fut vrai, longtemps, mais aujourd’hui, seuls les fruits et légumes sont gatés, voilà bien longtemps, que les produit frais et savoureux ont disparu de nos etalages.
Nanard, ancienne figure de nos marché, avait cette gouaille sans pareille pour chanter et faire chanter la qualité de ses produits. « Ils sont beaux, ils sont bons mes joueurs »… « Monsieur, je vous fais goûter un Waddle, un Boli , un Canto, un Papin? ». Sa grosse voix, sa grand gueule était une des marque de fabrique de l’époque. Pas un seul maraîcher n’avait son talent ni son flair pour dénicher les bons produits…et il en faisait des kilomètres pour aller les chercher dans leur terroir respectifs.
Mais voilà : un beau matin de printemps, Nanard décida de passer de l’autre côté de la barrière : Il lui serait plus rentable de planter lui-même ses fruits. Pauvre pomme, il planta…mais trop loin de chez lui. Il choisit une terre froide et pluvieuse, où le charbon était la seule chose que l’on ait jamais extrait de la terre. Il planta une graine dans un jardin de Valenciennes mais trop de caillasse l’entourait alors…la graine, trop arrosée pourrit et contamina toute sa marchandise.
Narnar, perdu, ruiné de par ces investissements hasardeux, disparu totalement de la vie maraîchère…
Mais la nature n’aimant pas le vide, sa place sur le marché fut prise par un certain Robert. A compter de ce jour, plus un seul fruit ou légume frais. Robert était digne des arnaqueur à la Julien Courbet. Sa camelote avariée, il réussit pourtant à la refourguer aux clients, mais plus jamais plus le marché n’apporta autant de saveur pour tout un chacun.
Pourtant, aujourd’hui, c’est jour de marché, et malgré cela, la place est encore bondée de monde. Nos provencaux ont faims, ils cherchent en permanence quelque chose à se mettre sous la dent, mais ce qui est leur est proposé sur les etalages est encore une fois bien peu ragouttant, et par dessus le marché, la pénurie semble s’être installée chez notre cher Robert.
Mais où notre maraîcher est bien plus fort que son prédecesseur, c’est qu’il a compris une chose essentielle : rien ne sert d’avoir de la bonne marchandise, et encore moins d’en avoir beaucoup, une petite caisse de pébrons* et cela suffit à remplir la place quoi qu’il arrive.
Ami supporter, renouvelle donc ton abonnement, mais attends-toi à ne trouver que de pauvres légumes tout juste bons pour te faire faire une soupe à la grimace…
*pébrons : "poivrons" en provencal.
Oc ! 08/06/05