30-05-2005, 00:22
Têtes de billes et sac de noeuds
Le quotidien ce sont des soucis et des hommes, tristes affaires de personnes. Un troupeau de jambes de bois affairés à se tirer dans les pattes. Petits, grands, gros, laids, malins ou bien secrets, en tout cas bien mal accordés.
Tout en haut trône le monarque, tête pensante et bien pansée, du type qui observe sans rien voir. Un habitué des banquets de banquiers et autres histoires de gros saouls, de ceux qui entreprennent au fil du barreau la mise en scène de leurs petits pouvoirs. Emporté sur un flot de grandes cuvées sans jamais l'intention de décuver, c'est la tête au fond du tonneau qu'il mène la barque. Un coup à droite, un coup à gauche, enfin toujours un coup en trop... Et le navire entier tangue et tourne comme une girouette dans le vent, qu'il pleuve, qu'il vende ou qu'il achète. La tête ailleurs en quelques sortes... mais qui laisse tout le monde en proie aux migraines.
Le bras armé a donc été contracté pour marquer quelques poings avant la limite. La main à la patte afin de récupérer les billes dilapidées par quelques autres. Pour le prix d'un louis c'est un gentil bourreau qui vous dénouille les têtes, comme un censeur pour l'échafaud. Et que l'on se rassure puisque l'ancien boxeur n'a pas l'intention de prendre de gants pour en finir avec le chaos.
Tête de bille et sac de noeuds. D'aucun l'ont ronde et bien huilée... Cracheurs de feu à la face des caméras ou de bile à l'abri des quolibets. Où est tu José? On le dit fer de lance pour une poignée de combattants. Les vieux de la vieille garde de notre dame, bataillon d'imbéciles entêtés aux desseins des plus obtus. Chacun roule pour sa pomme dans ce nid de serpents puisque plus rien n'est défendu. Les vers sont dans le fruit... Branle-bas de quidams qu'on ne connaît ni d'Adam ni d'Eve mais qui se croient dans leur jardin d'Eden... Par les temps qui courent Dieu le père est bien négligent.
Tandis que le pape, le vrai, a toujours la tête sur le billot, dans l'attente d'un mouvement d'humeur venu d'en haut. La sanction tombera comme un couperet... en pleine poire. L'attente le noeud au ventre avant de finir dans un sac. "Roule ta bille et passe ton chemin" entendra-t-il tantôt. Manque de calot pour l'agent de change, le poker menteur est plus qu'une rude bataille. Le poignet qui coince, pas vraiment une bonne main... alors pioche, passe et se couche. En attendant que belote et rebelote.
S'agissant de se sauver il n'est pas aussi prévoyant qu'une autre tête à claques déjà mise sous papier cadeau, destination Tokyo, avant d'entamer un brin nonchalant la danse de blanc sorcier et sorcier blanc. Voilà notre sauveur largement émoussé qui n'offre maintenant plus que longues diatribes creuses et envolées critiques. Sans queue ni bec, l'oiseau, et pas non plus enclin au zèle.
C'est qu'en coulisses ça se trémousse et se détrousse. Alors que sous les projecteurs ne brillent que les planches à trousser. Les drames se nouent et se dénouent, toujours selon deux actes, décrivant la punition interminable d'une agonie hebdomadaire. Les premiers rôles sont enrhumés et les figurants dans leur sujet... Tels des hommes troncs handicapés du chef. Qu'elle soit déjà partie ou encore attendue, ce n'est pas au présent qu'est la tête, et pas demain qu'elle le sera. Cul-de-sac pour les culs de jattes alors qu'on rêve d'un coup de pied au derrière.
Pendant ce temps-là beaucoup ne rêvent plus, simples spectateurs désespérés. Ils n'ont plus toute leur tête depuis que d'autres se la sont payée. Le prix était modique, juste une promesse de l'envoyer dans les étoiles. Mais ce n'était sûrement pas de cette façon qu'ils envisageaient de la perdre. Le détournement, au fond, c'est l'abus de biens socios. Un abonnement pour le néant puisqu'au Vélodrome il n'y a plus guère que dans la semoule que l'on pédale. Alors à défaut d'avoir su résoudre l'équation du succès, on n'en retiendra pas moins que zéro plus zéro, ce n'est que la coupe à toto. Sûrement pas la plus belle, mais l'occasion, peut-être, de construire une équipe avant Noël...
Ce petit théâtre de comédies de bouvard n'en aura donc jamais assez de couper des grosse têtes. En attendant les nouvelles du casting de la saison prochaine... Même si le propre du lieu n'est autre que le comble de la salle, à défaut de faire ovation, il faudrait voir à mettre la holà.
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