Ca y est, on arrive au terme de cette saison, et qui restera riche en enseignements, bons pour certains mais terriblement décourageants concernant notre cher Olympique. Si Lyon a bel et bien entériné son statut de meilleure équipe de Ligue, faute d’adversaires valables, si Lille a démontré qu’Intertoto et championnat ne sont pas incompatibles, si Monaco a une nouvelle fois fait preuve de son inconstance, capable du meilleur comme du pire, que dire à propos de la saison marseillaise ?
Entre chamboulements et grands chambardements au sein des équipes dirigeantes, il semblerait que l’année fût plus animée en coulisses que sur le terrain, avec une équipe dirigeante débarquée, un entraîneur remplacé par un autre juste avant la mi-saison, l’apparition d’un poste inédit dans le monde du sport, celui de « censeur », dont personne ne sait réellement à quoi il correspond, occupé par l’éminence grise de l’Empereur RLD, Dark Loulou. Et l’on s’attend de nouveau à des changements pour les jours ou les semaines qui viennent, on efface tout et on recommence, une fois de plus.
Pourtant, un club sportif ne devrait-il pas avoir pour seul but la performance sportive ? Pas à Marseille on dirait, les querelles intestines et les luttes d’influence prennent le pas sur le terrain. Tiens, le terrain justement, parlons-en : qu’a t’on vu cette année, nonobstant les promesses de début de saison que tout le monde se fera fort d’oublier ? Et bien pas grand chose en fait. Des jeunes prometteurs dont on attend trop et trop vite, en passant par des internationaux en devenir incapables d’aligner trois passes, d’anciennes gloires sur le retour ne supportant pas l’autorité, tout cela a formé une équipe, ou plutôt devrait-on dire un amalgame, incohérent et inefficace sur les longues distances. On a miroité un temps l’espoir d’un retour sur d’inaccessibles gones malgré un jeu déficient et dénué d’inspiration, puis une qualification directe pour la compétition suprême de la scène européenne, au final nous devrons probablement nous contenter de pas grand-chose, voire rien même si la coupe à Toto est estimée trop « fatigante » pour nos starlettes en short.
Que s’est-il passé pour que cette équipe, qui pointait à deux victoires des nouveaux et ex-champions de France, finisse à la ramasse et ne soit même pas capable de se sublimer ne serait-ce que pour faire honneur au maillot ou rendre un hommage aux patients supporters que nous sommes ? Certains évoqueront la « pression du contexte marseillais », l’attente trop grande du public, d’autres parleront de « peur de gagner », d’incapacité à assumer un statut de favori, un comble tout de même pour le troisième budget de du football français. En fait, personne ne sait réellement ce qui est arrivé, une rupture psychologique au sein du groupe après Casablanca peut-être, ou bien autre chose, la question reste posée.
En attendant, du point de vue du public, la situation que tout le monde espérait meilleure cette année, n’en a qu’empiré : bientôt douze années sans le moindre titre à se mettre sous la dent, tout juste deux finales UEFA sans le moindre but marqué, et cette année le summum a été atteint. Pas de coupe d’Europe, très peu de grands matches au Vélodrome, trois ou quatre très bons tout au plus, aucun tour de coupe de passé, les deux matches concernés, à domicile de surcroît, ayant presque atteint le seuil tolérable de ridicule, un groupe au demeurant solide, mais un jeu sans folie, sans créativité, sans audace, et surtout sans âme, chose rare par chez nous. Car même si certaines années, le club a été au bord du gouffre, les joueurs étaient capables épisodiquement de se sublimer, de faire plaisir à leur public, de leur montrer leur fierté à faire partie de la grande histoire de l’OM. Or, cette année, que nenni. La bonne période, six victoires en sept matches, fut obtenue souvent grâce au réalisme, parfois par la réussite, toujours par la rigueur, mais rarement du fait de l’envie de se dépasser, de chercher des solutions aux tréfonds de soi. Chaque fois que cette équipe a été dominée ou malmenée, elle n’a quasiment jamais pu apporter des réponses par ses propres qualités, ses propres atouts offensifs.
Alors du coup, les tribunes ne voient qu’une équipe empruntée, gauche, comme absente, peu concernée par l’enjeu, et ce qui doit arriver finit par se produire, de moins en moins d’encouragements, de la lassitude, et même pour certains une désaffection partielle. Mais malgré tout, la passion l’emportant sur la raison, les abonnements pour l’an prochain trouveront acquéreurs, les virages seront pleins, mais la passion sera t’elle au rendez-vous ? Seul l’avenir nous le dira.
Et ce long et laborieux chemin que fût cette saison se terminera en déplacement au stade Chaban-Delmas, ex-Parc Lescure pour les plus anciens d’entre-nous, par une rencontre qui eût été, six ans auparavant, le grand sommet du championnat de France, et qui devient aujourd’hui un match de seconde zone, entre un potentiel reléguable, et un club qui n’espère plus réellement grand-chose. Tiens, Bordeaux, parlons-en un peu, puisque c’est le sujet qui nous intéresse : un effectif de qualité, quart de finaliste de l’UEFA l’an dernier, un gros potentiel, pour au final se retrouver à l’aube de la dernière journée menacé par une rétrogradation. Le week-end dernier, ils ont montré d’excellentes choses contre Monaco, les hommes de Didier Deschamps ne devant leur salut qu’à une dose énorme de réussite, ou plutôt de malchance de leur adversaire. Leur seul moyen de se rattraper définitivement sera de vaincre les marseillais dans leur antre, occasion de briller qu’ils ne laisseront certainement pas passer.
Une victoire olympienne est-elle envisageable lors de cette rencontre ? Si l’on considère qu’en sport, tout est possible, alors oui, mais au vu du contexte, de la pression de la victoire obligatoire pour espérer éviter la coupe à Toto, et de la motivation que les bordelais afficheront probablement, alors nous allons certainement au devant d’une nouvelle déception à défaut d’une désillusion, nos illusions ayant disparu depuis bien longtemps. D’ailleurs, à bien y regarder, et en toute vérité, et en regard de la saison passée, qui du Stade Rennais ou de l’OM mérite le plus d’être européen l’an prochain ? Rennes qui possède dans ses rangs le meilleur buteur et le meilleur passeur de la L1, qui affiche le meilleur bilan à domicile de toutes les équipes françaises, et qui est capable sans trembler, avec la pression et l’obligation de l’emporter, d’aligner quatre buts contre Strasbourg, où bien l’OM qui n’a jamais répondu présent dans les grands moments, qui n’a que très peu fait vibrer son public, et qui semble devoir son classement flatteur à un concours de circonstances ? Chacun fera son choix…
Alors, même si, par un nouveau et improbable enchaînement d’événements, l’OM terminait au pied du podium, cette année gardera quand même la marque des occasions manquées ou gâchées, où tout était réuni pour remporter au moins un titre ou un trophée, et où finalement tout s’est résumé à un plat sans saveur, indigeste, à la limite de l’irréversible intoxication, de la désaffection pour ce club qui nous a pourtant tellement fait vibrer par le passé. Chacun aura suivi la fin de la saison sans avoir à un moment de réel espoir, ni même la sensation que les joueurs se soient battus pour honorer la tunique qu’ils portaient.
L’OM ne fait même plus rêver ses plus fidèles supporters, espérons que ce difficile chemin de croix ne soit qu’un mauvais moment à passer, une péripétie parmi d’autres, mais y croit-on encore vraiment ?
Wiss
Entre chamboulements et grands chambardements au sein des équipes dirigeantes, il semblerait que l’année fût plus animée en coulisses que sur le terrain, avec une équipe dirigeante débarquée, un entraîneur remplacé par un autre juste avant la mi-saison, l’apparition d’un poste inédit dans le monde du sport, celui de « censeur », dont personne ne sait réellement à quoi il correspond, occupé par l’éminence grise de l’Empereur RLD, Dark Loulou. Et l’on s’attend de nouveau à des changements pour les jours ou les semaines qui viennent, on efface tout et on recommence, une fois de plus.
Pourtant, un club sportif ne devrait-il pas avoir pour seul but la performance sportive ? Pas à Marseille on dirait, les querelles intestines et les luttes d’influence prennent le pas sur le terrain. Tiens, le terrain justement, parlons-en : qu’a t’on vu cette année, nonobstant les promesses de début de saison que tout le monde se fera fort d’oublier ? Et bien pas grand chose en fait. Des jeunes prometteurs dont on attend trop et trop vite, en passant par des internationaux en devenir incapables d’aligner trois passes, d’anciennes gloires sur le retour ne supportant pas l’autorité, tout cela a formé une équipe, ou plutôt devrait-on dire un amalgame, incohérent et inefficace sur les longues distances. On a miroité un temps l’espoir d’un retour sur d’inaccessibles gones malgré un jeu déficient et dénué d’inspiration, puis une qualification directe pour la compétition suprême de la scène européenne, au final nous devrons probablement nous contenter de pas grand-chose, voire rien même si la coupe à Toto est estimée trop « fatigante » pour nos starlettes en short.
Que s’est-il passé pour que cette équipe, qui pointait à deux victoires des nouveaux et ex-champions de France, finisse à la ramasse et ne soit même pas capable de se sublimer ne serait-ce que pour faire honneur au maillot ou rendre un hommage aux patients supporters que nous sommes ? Certains évoqueront la « pression du contexte marseillais », l’attente trop grande du public, d’autres parleront de « peur de gagner », d’incapacité à assumer un statut de favori, un comble tout de même pour le troisième budget de du football français. En fait, personne ne sait réellement ce qui est arrivé, une rupture psychologique au sein du groupe après Casablanca peut-être, ou bien autre chose, la question reste posée.
En attendant, du point de vue du public, la situation que tout le monde espérait meilleure cette année, n’en a qu’empiré : bientôt douze années sans le moindre titre à se mettre sous la dent, tout juste deux finales UEFA sans le moindre but marqué, et cette année le summum a été atteint. Pas de coupe d’Europe, très peu de grands matches au Vélodrome, trois ou quatre très bons tout au plus, aucun tour de coupe de passé, les deux matches concernés, à domicile de surcroît, ayant presque atteint le seuil tolérable de ridicule, un groupe au demeurant solide, mais un jeu sans folie, sans créativité, sans audace, et surtout sans âme, chose rare par chez nous. Car même si certaines années, le club a été au bord du gouffre, les joueurs étaient capables épisodiquement de se sublimer, de faire plaisir à leur public, de leur montrer leur fierté à faire partie de la grande histoire de l’OM. Or, cette année, que nenni. La bonne période, six victoires en sept matches, fut obtenue souvent grâce au réalisme, parfois par la réussite, toujours par la rigueur, mais rarement du fait de l’envie de se dépasser, de chercher des solutions aux tréfonds de soi. Chaque fois que cette équipe a été dominée ou malmenée, elle n’a quasiment jamais pu apporter des réponses par ses propres qualités, ses propres atouts offensifs.
Alors du coup, les tribunes ne voient qu’une équipe empruntée, gauche, comme absente, peu concernée par l’enjeu, et ce qui doit arriver finit par se produire, de moins en moins d’encouragements, de la lassitude, et même pour certains une désaffection partielle. Mais malgré tout, la passion l’emportant sur la raison, les abonnements pour l’an prochain trouveront acquéreurs, les virages seront pleins, mais la passion sera t’elle au rendez-vous ? Seul l’avenir nous le dira.
Et ce long et laborieux chemin que fût cette saison se terminera en déplacement au stade Chaban-Delmas, ex-Parc Lescure pour les plus anciens d’entre-nous, par une rencontre qui eût été, six ans auparavant, le grand sommet du championnat de France, et qui devient aujourd’hui un match de seconde zone, entre un potentiel reléguable, et un club qui n’espère plus réellement grand-chose. Tiens, Bordeaux, parlons-en un peu, puisque c’est le sujet qui nous intéresse : un effectif de qualité, quart de finaliste de l’UEFA l’an dernier, un gros potentiel, pour au final se retrouver à l’aube de la dernière journée menacé par une rétrogradation. Le week-end dernier, ils ont montré d’excellentes choses contre Monaco, les hommes de Didier Deschamps ne devant leur salut qu’à une dose énorme de réussite, ou plutôt de malchance de leur adversaire. Leur seul moyen de se rattraper définitivement sera de vaincre les marseillais dans leur antre, occasion de briller qu’ils ne laisseront certainement pas passer.
Une victoire olympienne est-elle envisageable lors de cette rencontre ? Si l’on considère qu’en sport, tout est possible, alors oui, mais au vu du contexte, de la pression de la victoire obligatoire pour espérer éviter la coupe à Toto, et de la motivation que les bordelais afficheront probablement, alors nous allons certainement au devant d’une nouvelle déception à défaut d’une désillusion, nos illusions ayant disparu depuis bien longtemps. D’ailleurs, à bien y regarder, et en toute vérité, et en regard de la saison passée, qui du Stade Rennais ou de l’OM mérite le plus d’être européen l’an prochain ? Rennes qui possède dans ses rangs le meilleur buteur et le meilleur passeur de la L1, qui affiche le meilleur bilan à domicile de toutes les équipes françaises, et qui est capable sans trembler, avec la pression et l’obligation de l’emporter, d’aligner quatre buts contre Strasbourg, où bien l’OM qui n’a jamais répondu présent dans les grands moments, qui n’a que très peu fait vibrer son public, et qui semble devoir son classement flatteur à un concours de circonstances ? Chacun fera son choix…
Alors, même si, par un nouveau et improbable enchaînement d’événements, l’OM terminait au pied du podium, cette année gardera quand même la marque des occasions manquées ou gâchées, où tout était réuni pour remporter au moins un titre ou un trophée, et où finalement tout s’est résumé à un plat sans saveur, indigeste, à la limite de l’irréversible intoxication, de la désaffection pour ce club qui nous a pourtant tellement fait vibrer par le passé. Chacun aura suivi la fin de la saison sans avoir à un moment de réel espoir, ni même la sensation que les joueurs se soient battus pour honorer la tunique qu’ils portaient.
L’OM ne fait même plus rêver ses plus fidèles supporters, espérons que ce difficile chemin de croix ne soit qu’un mauvais moment à passer, une péripétie parmi d’autres, mais y croit-on encore vraiment ?
Wiss