09-05-2005, 16:36
C’est un petit paysan de la Bourgogne, un pauvre paysan comme le définirait Fernand Raynaud. Avec son air bonhomme, bedonnant dans son survet bleu.
Il taille, le regard attentif aux rameaux vagabonds, il dépampre, il greffe, économe de ses gestes, il ne prête jamais sarment, il bouture, il marcotte, traite mais presque jamais ne maltraite craignant l’invasion du phylloxera sorte d’arrêt Bosman du viticulteur !
Il bichonne ses jeunes plants, les redresse d’un tuteur, la fermentation est longue mais le processus rentable.
Puis vient l’assemblage où il donne du corps au produit et ça tourne rarement au vinaigre.
La récolte est toujours prometteuse !
Certaines années le cru est exceptionnel, on se souvient du Château Cantona, du Clos Ferreri, de la Cuvée Boli, d’autres années point de millésimes mais de bons vins de table comme le vin Danjou.
Des AOC, Athlètes Organiquement Champions: Cissé, Mexes, Boumsong, des VDQS, Vagues Destins Qu’il Sauvera : Scifo, Roche, Cheyrou, il récupère, requinque, restaure, faut pas gâcher !
Parfois il tombe sur un cep meilleur qui finira gardien de but.
Chez cet homme il n’y a jamais de vendanges tardives !
En Bourgogne, la cueillette est manuelle, rien à voir avec certaines machines à vendanger !
Cet homme vigilant, du genre passe-tout-grain, sait parfaitement utiliser le terroir, ses jeunes pousses sont surveillées de très prés, nous sommes en plein c½ur du cépage à ligoter !
Comme pour l’½nologue blanchisseuse de la Commanderie, la dégustation se fait en trois phases : examen visuel, phase nasale, phase buccale, les véritables amateurs de Chablis vous diront qu’il s’agit de la seule et unique façon d’apprécier le goût du blanc !
Malgré sa tête de vigneron et son profil de dame-jeanne cet homme n’a rien du sot terne ! La barrique est plus souvent tonne haut !
Il invective, admoneste, vilipende, donne son avis sur tout, même quand on ne lui demande pas. Il ne fait pas dans la sobriété ! Ce personnage incontournable dans tous les sens du terme, irrite ou amuse mais ne laisse jamais indifférent.
S’il court après un ballon perdu par souci d’économie il fera volontiers preuve de générosité en partageant son homonyme au coin d’un zinc !
"Il a une tête de communiste, mais le discours d’un capitaliste ", s’amusait l’ami Basile Boli.
Ce Bourguignon de souche est bien trop attaché à son club, à sa Bourgogne pour réellement envisager de rompre un jour avec l'AJ Auxerroise.
Alors que la valse des entraîneurs est une danse incessante, il n'a jamais craint d'être limogé. Quel curieux contraste avec ces homologues Marseillais…
Combien d’entraîneurs avons-nous usés depuis 1961 date de la prise de pouvoir du magicien Bourguignon ?
Le dernier en date, c’est un peu le Laurel de cet Hardy !
Le Philou de ce filou.
Cravaté et costumé, Troussier est l’absolu contraire de l’Auxerrois sapé comme un plouc, et il parait si maigre que l’on redoute l’absorption d’un verre de vin rouge qui le ferait ressembler à un thermomètre !
Quand l’un gesticule sur le bord de touche influençant par ses pantomimes les décisions arbitrales, l’autre, impassible, reste de marbre.
Ce n’est que devant la presse qu’ils retrouvent, l’un comme l’autre, une alluviale loquacité.
Guy Roux pour la Presse c’est un bon client, point besoin de trop le fouler pour qu’un jus bien sucré vienne alimenter les gazettes.
Si, par son action, notre Bourguignon de service a toujours su être entre deux vingt, c’est loin d’être le cas pour son alter ego.
Jadis entendant la rumeur thé saké, il rêvait de convivialité, de paix et de sérénité…Las ! Aujourd’hui, l’homophonie est trompeuse.
Avec un Grand Argentier roi de la tournée, le juteux chef Troussier risque de goûter plutôt que prévu au vin de mess, et par la même occasion Pape, au vin de messe !
En attendant le supporter Marseillais est au vin ordinaire, en quelque sorte son eau potable ! Il regrette amèrement la belle époque où la vieille fine de Georges Profond n’avait vraiment aucun dépôt !
La piquette il connaît et la feuille de vigne constitue son unique apparat !
On soupçonne pourtant le nabab de fréquenter les caves, mais s’ils en soutirent quelques heureux breuvages le supporter lambda se nourrit de pépins ! Quand l’attaquant vendange, le spectateur souffre !
Ces ceps mercenaires, détachés du terroir ( le terroir qu’est-ce ? ) ne nous procurent qu’une ivresse, celle des profondeurs.
C’est peut-être pour cela qu’ils ont recruté Taïwo …afin de nous faire boire le calice jusqu’à l’hallali !
Cetace