04-05-2005, 03:55
Caen est le match de la dernière chance ?
C’est toujours en relation avec le résultat des autres. On ne peut pas répondre à cette question. C’est à l’image de Lyon. Tout le monde sait qu’ils vont être champions mais personne ne met une pièce. Il ne leur manque que deux points. Tant que les deux points ne sont pas pris, il y a une incertitude. Aujourd’hui je ne peux pas vous dire que Caen est le match de la dernière chance. Vous parlez pour obtenir nos objectifs, pour le titre ?
Pour le titre vous vous moquez de moi ?
« Troussier éclate de rire. » J’aime vous faire rêver. Je vais vous faire rêver jusqu’à la fin de la saison. Mathématiquement on est toujours dans les coups. On peut revenir sur Lyon. Ils ont combien de points d’avance sur nous ?
Seize
Tant que ça ? Donc ça c’est terminé. J’élimine Lyon. (Rires) Mais quand on a une position d’outsider, on est mieux.
Vous y croyez à cette troisième place ?
Mathématiquement elle est palpable. Il faut intégrer nos performances avec celles des autres. On reçoit Caen, au même moment Auxerre va à Bordeaux, Monaco va à Rennes, Lille reçoit Paris. Pleins de scénarios peuvent s’écrire. Il y a un scénario qui nous arrange et on peut se retrouver avec une quatrième place bien consolidée au cas ou nos concurrents derrières font une contre performance. On peut se retrouver relancé pour la deuxième place ou la troisième. À l’heure où on se parle, on est en position de spéculer sur les uns les autres. Ce qui nous habite aujourd’hui, ce qui n’a pas changé, c’est que l’obtention de se dessiner un avenir européen c’est toujours d’actualité. Je me suis déjà exprimé. Oui à l’Europe. On n’a pas besoin d’un référendum pour s’en persuader.
L’OM descend alors que les autres équipes se bougent ?
Sur les derniers matchs, c’est vrai que nous avons perdu du terrain. Mais est ce que nos concurrents directs n’ont pas eu non plus des trous d’air ? N’en auront-ils pas d’autres d’ici la fin de saison ? La question reste aussi posée pour eux. Le passé c’est le passé. Notre avenir c’est ces quatre derniers matchs. Aujourd’hui personne ne peut savoir qui terminera deuxième, troisième, quatrième. On a peut-être des idées. Souvent, dans le championnat de France, on attribue des prix au dernier match. On dit aussi dans les cinq dernières minutes. Ça donnera de l’intérêt à la fin du championnat. C’est tant mieux.
Votre groupe peut supporter la pression qui pèse sur lui et mettre la pression sur ses adversaires ?
Ma référence c’est la deuxième mi-temps de Nantes. On a été capable de remonter deux buts et pas n’importe quels deux buts. C’est en relation avec une semaine un peu particulière que nous avions vécu. C’est une référence qui me fait penser que nous avons les valeurs caractérielles pour être en mesure d’obtenir nos résultats futurs. Nous sommes maintenant dans une position d’outsider qui finalement nous va le mieux. Le cycle de champion que nous avions en janvier, c’est le cycle ou tout le monde nous avait enterré. Personne ne croyait en nous. On ne croyait pas en la troisième place. Il y a encore trois mois on était enterré. Pas en interne, parce qu’on savait qu’il n’y avait pas de crise de résultat, vu de l’extérieur personne ne croyait en nous.
Aujourd’hui que vous le vouliez ou non, on est quand même dans une position de pouvoir rêver. Le fait d’avoir retrouvé une position d’outsider, un peu en embuscade, c’est aussi un élément qui peut-être va nous permettre de diluer cette pression que nous n’avons jamais assumée. Rappelez-vous quand on avait ce statut de deuxième… nos concurrents n’ont pas eu non plus ce statut là. Que ce soit Auxerre, Lille, Monaco, ils ont été plusieurs fois dans la position de faire le break et on s’est aperçus que cette charge émotionnelle était peut-être un peu paralysante.
A Nantes vous avez réagi contre Caen il faudra agir ?
On a quand même conscience que les premières mi-temps de Nantes et de Montpellier, nous sommes passés à côté. Ma référence c’est Nantes. D’abord il n’y a pas de championnat de France des matchs amicaux, donc on va vite passer ce cap là. Et contre l’équipe qui a du c½ur comme celle de Caen, il faut de mettre en situation. Pendant 90 minutes il faudra être présent, avoir envie de jouer, faire preuve de caractère, d’une grande solidarité, d’une grande intelligence sur un match qui est, bien sûr, un match toujours difficile. Nous allons jouer au « Vel », chez nous et on aura la pression, bien sûr, du résultat.
Il faudra des joueurs armés psychologiquement pour qu’à 20 minutes de la fin, lorsqu’il y aura zéro à zéro, qu’on sera obligé de faire trois passes en retrait et que le public sifflera, il faudra des joueurs capables de dire que c’est par le jeu qu’on va gagner ce match-là, il faudra du caractère bien sûr mais on sait que le caractère ne suffit pas, il faudra de l’intelligence, de la lucidité. Nous on se prépare à ça. Lorsqu’il restera 20 minutes qu’on se regardera, qu’on aura le contrôle du ballon et que le score ne sera pas en notre faveur, c’est là qu’il faudra être costaud les gars. Ces valeurs on va les préparer parce que c’est l’intensité de cet enjeu. Maintenant ce n’est pas évident que notre public nous lâche.
Est-ce que vous comptez écarter des joueurs qui n’ont plus envie ?
Moi je dis que c’est bien de voir certains joueurs battre le rappel des troupes. Moi je le fais de mon côté. Si des joueurs peuvent être des relais pour justement faire passer des messages de responsabilité au sein du groupe, je m’en réjouis. C’est bien qu’eux aussi aient des actions pour faire prendre conscience individuellement à certains qu’ils doivent se mettre dans le rang. Ça c’est la cuisine interne qui appartient à l’association des hommes dans le cadre de leur profession. Moi je trouve que c’est sain que ce groupe vive et qu’ils se disent leurs quatre vérités lorsqu’ils le ressentent. L’objectif ce n’est pas la chasse aux sorcières. Chacun dans un match peut passer à travers. Mon rôle ce n’est pas de définir qu’il y a des joueurs qui ne jouent pas le jeu. C’est surtout de définir ceux qui sont de plus en plus forme.
Si vous gardez ceux qui n’ont plus envie, ça peut aussi vous jouer des tours ?
Tout le monde dans ce groupe est intéressé par des objectifs. Celui qui est en fin de contrat a intérêt de faire partie d’un groupe gagnant. Il a tout intérêt à jouer s’il veut prétendre à un avenir.
Ce n’est pas le cas de tout le monde !
Ça c’est vous qui le dites. Celui qui est sous contrat, si l’année prochaine il veut faire la coupe d’Europe, c’est l’objectif sportif, je ne parle même pas de l’objectif économique, il doit se projeter sur cette ambition et tout faire pour faire le maximum. Tout le monde a intérêt à se projeter vers un avenir conquérant. Aucun joueur ne peut prétendre le contraire.
Quel est leur état d’esprit ?
Comme vous avez vu, dans une période où il n’y a pas une grande pression, en début de semaine, ils font bien leur boulot. L’infirmerie est vide. C’est significatif. Ça caractérise parfaitement la volonté de chacun de vouloir participer à l’emballage final. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, en général ça se passe toujours très bien. En suite il y a l’enjeu, d’autres conditions qui font que le match est plus pesant. Il y a le souci d’obtenir des résultats. Nous sommes à quatre matchs de la fin et c’est vrai que nous n’avons plus tellement de joker. On sait que maintenant nous n’avons plus les cartes entre nos mains. On se doit de garder le contact avec ce qu’on peut prendre et ensuite espérer que nos concurrents directs fassent une contre performance. Je ne vois pas la différence avec un quotidien que nous vivions il y a trois ou quatre mois.
Certains ne se cachent pas ?
Ce que vous appelez cacher c’est souvent lié à un comportement où le joueur se sent inhibé. On avait expliqué ça après le match de Nantes. Restons sur cette référence de Nantes. On n’a pris deux buts en première mi-temps mais ce qui est important c’est qu’on a réagi par le jeu. On prend qu’un point, on se fait distancer, mais en même temps on est toujours dans la logique d’obtenir une coupe d’Europe, dans la logique de refuser, comme certains essayent de nous le faire comprendre, que c’est un échec sportif. L’échec sportif, éventuellement on étudiera les paramètres du moteur à la fin de saison mais on en est encore très loin. Je me refuse de ne pas y croire. C’est le message que je vais marteler tous les jours à mes joueurs pour qu’on puisse rester en relation avec nos objectifs. Cette semaine le feeling est bon. Je sens que les joueurs sont présents.
On a l’impression que certains joueurs ne peuvent pas jouer avec d’autres ?
Je ne crois pas à la notion de dire je ne peux pas jouer avec untel. L’organisation d’une équipe de foot, à 60 %, c’est quand même un certain nombre d’automatismes, le comportement des uns et des autres. Quel que soit le statut du joueur, les joueurs professionnels sont capables à 60 % d’assurer un fonctionnement pour se faire des passes, en attaque, pour récupérer le ballon. Ça nécessite une répartition des rôles géographiquement sur le terrain et ensuite une responsabilité par des consignes pour que le joueur ait un rôle. Il n’y a pas de notion de créer des liens affectifs entre les uns et les autres. Je ne crois pas à cette notion de duo. Dans le fonctionnement d’une équipe on peut très bien avoir des joueurs qui affectivement ne souhaiteraient pas partir en vacances ensemble et d’avoir un fonctionnement parfaitement huilé collectivement.
Comment expliquer la bonne entente entre Luyindula et Marlet ou Koke alors que Luyindula et Bamogo n’arrivent pas à s’entendre ?
C’est tout simplement sur le style de chacun. Chacun a un style, une capacité, une potentialité, une spécificité. Lorsque je décide de modifier mon équipe ce n’est pas en relation avec l’incompétence de ceux qui sortent. C’est simplement pour changer des joueurs par leur spécificité. Péguy, on le sait, sera naturellement dos au but. Steve Marlet a beaucoup plus une relation en rupture en profondeur. Péguy ne pourra jamais jouer tout seul devant. On a vu à Monaco. On savait qu’on n’avait pas cette profondeur. C’est un choix qui est en relation directe sur le style du joueur sur la spécificité du joueur. Vous vous y faites la relation affective. Ça n’a rien à voir. C’est beaucoup plus le style du joueur qui fait qu’on a une complémentarité entre un joueur qui fait un appui et un autre qui part. Et lorsqu’on a deux joueurs qui partent, on s’aperçoit qu’on n’a pas le même point d’ancrage. C’est à moi d’ordonner tout cela pour que l’équipe ait une tenue.
Où en êtes-vous aujourd’hui de votre situation personnelle ?
Je suis dans la situation de continuer ma mission jusqu’à la fin des quatre matchs. Ma décision sera prise après le dernier match. À la fin de la saison j’aurai ma liberté et ça sera à Robert Louis Dreyfus de décider. J’en profite pour faire aussi une mise au point. Lorsque le Robert Louis Dreyfus et Louis Acariès m’invitent à déjeuner, je m’y rends avec beaucoup de plaisir. J’en ai d’ailleurs informé Pape Diouf. Je ne me vois pas en quoi je joue une carte personnelle. Au nom de quoi aurai-je refusé ? Pour moi c’était un déjeuner qui s’inscrivait complètement dans le cadre d’une relation privilégiée que nous avions. Il ne faut pas dire je joue une carte personnelle parce que le directeur du club m’invite à déjeuner. C’était dans un endroit public. Tout le monde était informé point. Il ressortit de ce repas que moi j’étais au service du club, que des dirigeants attendaient les résultats et que moi je suis solidaire de l’institution qu’est l’olympique de Marseille. Et que je m’efforce de faire mon métier avec franchise, honnêteté et loyauté dans un binôme qui m’a été donné. Lorsque je suis arrivé, je n’ai rien demandé. On m’a mis là. J’assumerai cette fonction jusqu’à la fin de la saison. La vérité de cette saison, ne sera pas forcément la vérité de l’année prochaine. Moi à la fin de mon cycle, j’aurai ma liberté et Robert Louis Dreyfus prendra les décisions qu’il veut. Ça c’est la réalité d’aujourd’hui. Je ne commente pas les rumeurs. Je m’interdis de parler d’un échec sportif lorsqu’il reste quatre matchs à jouer et que nous devons garder notre concentration. Je m’attache à rester fidèle à cette stratégie.
Vous êtes satisfait de la deuxième mi-temps d’Ahmed Yahiaoui contre Montpellier ?
Oui je suis satisfait de la prestation de tout le monde. Chacun aura su trouver, dans le temps de jeu qui lui a été donné, les ressources nécessaires qui lui serviront dans notre avenir. L’objectif c’était justement que chacun puisse avoir du temps de jeu et de trouver l’intérieur de ce temps de jeu de souci de se préparer.
Fabien Barthez pourrait jouer contre Caen ?
Fabien Barthez est suspendu. Je ne fais pas de spéculation. Il y a une instruction qui suit son cours. Il s’entraîne et nous saurons éventuellement faire face à tout changement de situation. Pour le moment la réalité c’est que Fabien Barthez est suspendu. On connaît l’importance de Fabien Barthez. Au-delà de son potentiel technique, on sait aussi que c’est un peu le gardien du temple, par son charisme, son expérience. On ne remplace pas Fabien Barthez. On lui succède
Les arbitres l’ont invité. Il va y aller ?
L’invitation a été lancée Fabien Barthez pas à moi. Ça lui appartient. Elle a été annoncée par les médias. J’espère qu’il a reçu quand même un courrier officiel. Se servir de médias pour communiquer ce n’est pas non plus la meilleure des stratégies.
Gavanon et numéro un qui est le numéro deux ?
Il n’y a pas de numéro un ni de numéro deux. Je ne comprends pas ces valeurs-là. C’est le meilleur qui joue.
Avez-vous eu envie de jeter l’éponge ce dernier jour ?
De prendre du recul ?
Non. Surtout pas. Je n’ai pas ce caractère là.
On sait qu’une porte qui claque à la commanderie, c' est plus important que le futur titre de champion de Lyon. L’exposition médiatique est exceptionnelle dans ce club. Il faut savoir qu’en externe ce feuilleton existera toujours. Ce sont des rumeurs. Quand vous les interrogez, les intéressés ne sont pas au courant. Moi je me plais dans ce feuilleton là comme dans un paysage sympathique. On parle de nous. Tous les jours il y a quelque chose qui se passe. Ça reste correct. Il y à boire et à manger. Mais franchement moi je suis serein parce que je suis libre de faire des choix. Je crois en mon équipe, il reste quatre matchs. Mathématiquement nous pouvons atteindre nos objectifs, donc je ne vais pas lâcher. C’est ça le message. Tout ce qui se passe à l’extérieur je m’en amuse.
Mais lorsque vous lisez que vous pouvez être débarqué ?
Ça fait partie des prérogatives du président de retirer son entraîneur, ou son manager sportif s’il estime que les résultats ne sont pas bons. Téléphonez à Auxerre et on vous dira que tout est calme. Pour moi il n’y a pas de relation entre la décision d’un président et la crise. Si le président estime que je n’était plus l’homme de la situation, ça ne veut pas dire que L’OM ne fonctionne pas, que les joueurs ne travaillent pas, qu’on n’a pas préparé nos matchs pour les gagner, qu’on ne fait pas notre métier avec honnêteté, qu’on n’a pas des plans pour l’année prochaine. Quand je vois la liste des entraîneurs qui se sont succédés à l’olympique de Marseille vous comprenez bien que je suis discret, réservé sur mon avenir.
Vous envisagez de prendre du recul avec vos conférences de presse ?
Bien communiquer c’est parler beaucoup. Je suis conscient que je communique peut-être un peu trop mais ça fait rien et je vais finir cette saison avec cette stratégie. Je vais essayer d’être le plus loyal possible pour essayer de vous donner un maximum d’informations mêmes si quelque part vous devez comprendre que je ne peux pas tout dire. Ma profession nécessite parfois la langue de bois. Ça s’apprend ça. Je sais faire aussi. Mais pour l’instant je n’ai rien à masquer, rien à cacher.
Voilà messieurs dames. Merci
C’est toujours en relation avec le résultat des autres. On ne peut pas répondre à cette question. C’est à l’image de Lyon. Tout le monde sait qu’ils vont être champions mais personne ne met une pièce. Il ne leur manque que deux points. Tant que les deux points ne sont pas pris, il y a une incertitude. Aujourd’hui je ne peux pas vous dire que Caen est le match de la dernière chance. Vous parlez pour obtenir nos objectifs, pour le titre ?
Pour le titre vous vous moquez de moi ?
« Troussier éclate de rire. » J’aime vous faire rêver. Je vais vous faire rêver jusqu’à la fin de la saison. Mathématiquement on est toujours dans les coups. On peut revenir sur Lyon. Ils ont combien de points d’avance sur nous ?
Seize
Tant que ça ? Donc ça c’est terminé. J’élimine Lyon. (Rires) Mais quand on a une position d’outsider, on est mieux.
Vous y croyez à cette troisième place ?
Mathématiquement elle est palpable. Il faut intégrer nos performances avec celles des autres. On reçoit Caen, au même moment Auxerre va à Bordeaux, Monaco va à Rennes, Lille reçoit Paris. Pleins de scénarios peuvent s’écrire. Il y a un scénario qui nous arrange et on peut se retrouver avec une quatrième place bien consolidée au cas ou nos concurrents derrières font une contre performance. On peut se retrouver relancé pour la deuxième place ou la troisième. À l’heure où on se parle, on est en position de spéculer sur les uns les autres. Ce qui nous habite aujourd’hui, ce qui n’a pas changé, c’est que l’obtention de se dessiner un avenir européen c’est toujours d’actualité. Je me suis déjà exprimé. Oui à l’Europe. On n’a pas besoin d’un référendum pour s’en persuader.
L’OM descend alors que les autres équipes se bougent ?
Sur les derniers matchs, c’est vrai que nous avons perdu du terrain. Mais est ce que nos concurrents directs n’ont pas eu non plus des trous d’air ? N’en auront-ils pas d’autres d’ici la fin de saison ? La question reste aussi posée pour eux. Le passé c’est le passé. Notre avenir c’est ces quatre derniers matchs. Aujourd’hui personne ne peut savoir qui terminera deuxième, troisième, quatrième. On a peut-être des idées. Souvent, dans le championnat de France, on attribue des prix au dernier match. On dit aussi dans les cinq dernières minutes. Ça donnera de l’intérêt à la fin du championnat. C’est tant mieux.
Votre groupe peut supporter la pression qui pèse sur lui et mettre la pression sur ses adversaires ?
Ma référence c’est la deuxième mi-temps de Nantes. On a été capable de remonter deux buts et pas n’importe quels deux buts. C’est en relation avec une semaine un peu particulière que nous avions vécu. C’est une référence qui me fait penser que nous avons les valeurs caractérielles pour être en mesure d’obtenir nos résultats futurs. Nous sommes maintenant dans une position d’outsider qui finalement nous va le mieux. Le cycle de champion que nous avions en janvier, c’est le cycle ou tout le monde nous avait enterré. Personne ne croyait en nous. On ne croyait pas en la troisième place. Il y a encore trois mois on était enterré. Pas en interne, parce qu’on savait qu’il n’y avait pas de crise de résultat, vu de l’extérieur personne ne croyait en nous.
Aujourd’hui que vous le vouliez ou non, on est quand même dans une position de pouvoir rêver. Le fait d’avoir retrouvé une position d’outsider, un peu en embuscade, c’est aussi un élément qui peut-être va nous permettre de diluer cette pression que nous n’avons jamais assumée. Rappelez-vous quand on avait ce statut de deuxième… nos concurrents n’ont pas eu non plus ce statut là. Que ce soit Auxerre, Lille, Monaco, ils ont été plusieurs fois dans la position de faire le break et on s’est aperçus que cette charge émotionnelle était peut-être un peu paralysante.
A Nantes vous avez réagi contre Caen il faudra agir ?
On a quand même conscience que les premières mi-temps de Nantes et de Montpellier, nous sommes passés à côté. Ma référence c’est Nantes. D’abord il n’y a pas de championnat de France des matchs amicaux, donc on va vite passer ce cap là. Et contre l’équipe qui a du c½ur comme celle de Caen, il faut de mettre en situation. Pendant 90 minutes il faudra être présent, avoir envie de jouer, faire preuve de caractère, d’une grande solidarité, d’une grande intelligence sur un match qui est, bien sûr, un match toujours difficile. Nous allons jouer au « Vel », chez nous et on aura la pression, bien sûr, du résultat.
Il faudra des joueurs armés psychologiquement pour qu’à 20 minutes de la fin, lorsqu’il y aura zéro à zéro, qu’on sera obligé de faire trois passes en retrait et que le public sifflera, il faudra des joueurs capables de dire que c’est par le jeu qu’on va gagner ce match-là, il faudra du caractère bien sûr mais on sait que le caractère ne suffit pas, il faudra de l’intelligence, de la lucidité. Nous on se prépare à ça. Lorsqu’il restera 20 minutes qu’on se regardera, qu’on aura le contrôle du ballon et que le score ne sera pas en notre faveur, c’est là qu’il faudra être costaud les gars. Ces valeurs on va les préparer parce que c’est l’intensité de cet enjeu. Maintenant ce n’est pas évident que notre public nous lâche.
Est-ce que vous comptez écarter des joueurs qui n’ont plus envie ?
Moi je dis que c’est bien de voir certains joueurs battre le rappel des troupes. Moi je le fais de mon côté. Si des joueurs peuvent être des relais pour justement faire passer des messages de responsabilité au sein du groupe, je m’en réjouis. C’est bien qu’eux aussi aient des actions pour faire prendre conscience individuellement à certains qu’ils doivent se mettre dans le rang. Ça c’est la cuisine interne qui appartient à l’association des hommes dans le cadre de leur profession. Moi je trouve que c’est sain que ce groupe vive et qu’ils se disent leurs quatre vérités lorsqu’ils le ressentent. L’objectif ce n’est pas la chasse aux sorcières. Chacun dans un match peut passer à travers. Mon rôle ce n’est pas de définir qu’il y a des joueurs qui ne jouent pas le jeu. C’est surtout de définir ceux qui sont de plus en plus forme.
Si vous gardez ceux qui n’ont plus envie, ça peut aussi vous jouer des tours ?
Tout le monde dans ce groupe est intéressé par des objectifs. Celui qui est en fin de contrat a intérêt de faire partie d’un groupe gagnant. Il a tout intérêt à jouer s’il veut prétendre à un avenir.
Ce n’est pas le cas de tout le monde !
Ça c’est vous qui le dites. Celui qui est sous contrat, si l’année prochaine il veut faire la coupe d’Europe, c’est l’objectif sportif, je ne parle même pas de l’objectif économique, il doit se projeter sur cette ambition et tout faire pour faire le maximum. Tout le monde a intérêt à se projeter vers un avenir conquérant. Aucun joueur ne peut prétendre le contraire.
Quel est leur état d’esprit ?
Comme vous avez vu, dans une période où il n’y a pas une grande pression, en début de semaine, ils font bien leur boulot. L’infirmerie est vide. C’est significatif. Ça caractérise parfaitement la volonté de chacun de vouloir participer à l’emballage final. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, en général ça se passe toujours très bien. En suite il y a l’enjeu, d’autres conditions qui font que le match est plus pesant. Il y a le souci d’obtenir des résultats. Nous sommes à quatre matchs de la fin et c’est vrai que nous n’avons plus tellement de joker. On sait que maintenant nous n’avons plus les cartes entre nos mains. On se doit de garder le contact avec ce qu’on peut prendre et ensuite espérer que nos concurrents directs fassent une contre performance. Je ne vois pas la différence avec un quotidien que nous vivions il y a trois ou quatre mois.
Certains ne se cachent pas ?
Ce que vous appelez cacher c’est souvent lié à un comportement où le joueur se sent inhibé. On avait expliqué ça après le match de Nantes. Restons sur cette référence de Nantes. On n’a pris deux buts en première mi-temps mais ce qui est important c’est qu’on a réagi par le jeu. On prend qu’un point, on se fait distancer, mais en même temps on est toujours dans la logique d’obtenir une coupe d’Europe, dans la logique de refuser, comme certains essayent de nous le faire comprendre, que c’est un échec sportif. L’échec sportif, éventuellement on étudiera les paramètres du moteur à la fin de saison mais on en est encore très loin. Je me refuse de ne pas y croire. C’est le message que je vais marteler tous les jours à mes joueurs pour qu’on puisse rester en relation avec nos objectifs. Cette semaine le feeling est bon. Je sens que les joueurs sont présents.
On a l’impression que certains joueurs ne peuvent pas jouer avec d’autres ?
Je ne crois pas à la notion de dire je ne peux pas jouer avec untel. L’organisation d’une équipe de foot, à 60 %, c’est quand même un certain nombre d’automatismes, le comportement des uns et des autres. Quel que soit le statut du joueur, les joueurs professionnels sont capables à 60 % d’assurer un fonctionnement pour se faire des passes, en attaque, pour récupérer le ballon. Ça nécessite une répartition des rôles géographiquement sur le terrain et ensuite une responsabilité par des consignes pour que le joueur ait un rôle. Il n’y a pas de notion de créer des liens affectifs entre les uns et les autres. Je ne crois pas à cette notion de duo. Dans le fonctionnement d’une équipe on peut très bien avoir des joueurs qui affectivement ne souhaiteraient pas partir en vacances ensemble et d’avoir un fonctionnement parfaitement huilé collectivement.
Comment expliquer la bonne entente entre Luyindula et Marlet ou Koke alors que Luyindula et Bamogo n’arrivent pas à s’entendre ?
C’est tout simplement sur le style de chacun. Chacun a un style, une capacité, une potentialité, une spécificité. Lorsque je décide de modifier mon équipe ce n’est pas en relation avec l’incompétence de ceux qui sortent. C’est simplement pour changer des joueurs par leur spécificité. Péguy, on le sait, sera naturellement dos au but. Steve Marlet a beaucoup plus une relation en rupture en profondeur. Péguy ne pourra jamais jouer tout seul devant. On a vu à Monaco. On savait qu’on n’avait pas cette profondeur. C’est un choix qui est en relation directe sur le style du joueur sur la spécificité du joueur. Vous vous y faites la relation affective. Ça n’a rien à voir. C’est beaucoup plus le style du joueur qui fait qu’on a une complémentarité entre un joueur qui fait un appui et un autre qui part. Et lorsqu’on a deux joueurs qui partent, on s’aperçoit qu’on n’a pas le même point d’ancrage. C’est à moi d’ordonner tout cela pour que l’équipe ait une tenue.
Où en êtes-vous aujourd’hui de votre situation personnelle ?
Je suis dans la situation de continuer ma mission jusqu’à la fin des quatre matchs. Ma décision sera prise après le dernier match. À la fin de la saison j’aurai ma liberté et ça sera à Robert Louis Dreyfus de décider. J’en profite pour faire aussi une mise au point. Lorsque le Robert Louis Dreyfus et Louis Acariès m’invitent à déjeuner, je m’y rends avec beaucoup de plaisir. J’en ai d’ailleurs informé Pape Diouf. Je ne me vois pas en quoi je joue une carte personnelle. Au nom de quoi aurai-je refusé ? Pour moi c’était un déjeuner qui s’inscrivait complètement dans le cadre d’une relation privilégiée que nous avions. Il ne faut pas dire je joue une carte personnelle parce que le directeur du club m’invite à déjeuner. C’était dans un endroit public. Tout le monde était informé point. Il ressortit de ce repas que moi j’étais au service du club, que des dirigeants attendaient les résultats et que moi je suis solidaire de l’institution qu’est l’olympique de Marseille. Et que je m’efforce de faire mon métier avec franchise, honnêteté et loyauté dans un binôme qui m’a été donné. Lorsque je suis arrivé, je n’ai rien demandé. On m’a mis là. J’assumerai cette fonction jusqu’à la fin de la saison. La vérité de cette saison, ne sera pas forcément la vérité de l’année prochaine. Moi à la fin de mon cycle, j’aurai ma liberté et Robert Louis Dreyfus prendra les décisions qu’il veut. Ça c’est la réalité d’aujourd’hui. Je ne commente pas les rumeurs. Je m’interdis de parler d’un échec sportif lorsqu’il reste quatre matchs à jouer et que nous devons garder notre concentration. Je m’attache à rester fidèle à cette stratégie.
Vous êtes satisfait de la deuxième mi-temps d’Ahmed Yahiaoui contre Montpellier ?
Oui je suis satisfait de la prestation de tout le monde. Chacun aura su trouver, dans le temps de jeu qui lui a été donné, les ressources nécessaires qui lui serviront dans notre avenir. L’objectif c’était justement que chacun puisse avoir du temps de jeu et de trouver l’intérieur de ce temps de jeu de souci de se préparer.
Fabien Barthez pourrait jouer contre Caen ?
Fabien Barthez est suspendu. Je ne fais pas de spéculation. Il y a une instruction qui suit son cours. Il s’entraîne et nous saurons éventuellement faire face à tout changement de situation. Pour le moment la réalité c’est que Fabien Barthez est suspendu. On connaît l’importance de Fabien Barthez. Au-delà de son potentiel technique, on sait aussi que c’est un peu le gardien du temple, par son charisme, son expérience. On ne remplace pas Fabien Barthez. On lui succède
Les arbitres l’ont invité. Il va y aller ?
L’invitation a été lancée Fabien Barthez pas à moi. Ça lui appartient. Elle a été annoncée par les médias. J’espère qu’il a reçu quand même un courrier officiel. Se servir de médias pour communiquer ce n’est pas non plus la meilleure des stratégies.
Gavanon et numéro un qui est le numéro deux ?
Il n’y a pas de numéro un ni de numéro deux. Je ne comprends pas ces valeurs-là. C’est le meilleur qui joue.
Avez-vous eu envie de jeter l’éponge ce dernier jour ?
De prendre du recul ?
Non. Surtout pas. Je n’ai pas ce caractère là.
On sait qu’une porte qui claque à la commanderie, c' est plus important que le futur titre de champion de Lyon. L’exposition médiatique est exceptionnelle dans ce club. Il faut savoir qu’en externe ce feuilleton existera toujours. Ce sont des rumeurs. Quand vous les interrogez, les intéressés ne sont pas au courant. Moi je me plais dans ce feuilleton là comme dans un paysage sympathique. On parle de nous. Tous les jours il y a quelque chose qui se passe. Ça reste correct. Il y à boire et à manger. Mais franchement moi je suis serein parce que je suis libre de faire des choix. Je crois en mon équipe, il reste quatre matchs. Mathématiquement nous pouvons atteindre nos objectifs, donc je ne vais pas lâcher. C’est ça le message. Tout ce qui se passe à l’extérieur je m’en amuse.
Mais lorsque vous lisez que vous pouvez être débarqué ?
Ça fait partie des prérogatives du président de retirer son entraîneur, ou son manager sportif s’il estime que les résultats ne sont pas bons. Téléphonez à Auxerre et on vous dira que tout est calme. Pour moi il n’y a pas de relation entre la décision d’un président et la crise. Si le président estime que je n’était plus l’homme de la situation, ça ne veut pas dire que L’OM ne fonctionne pas, que les joueurs ne travaillent pas, qu’on n’a pas préparé nos matchs pour les gagner, qu’on ne fait pas notre métier avec honnêteté, qu’on n’a pas des plans pour l’année prochaine. Quand je vois la liste des entraîneurs qui se sont succédés à l’olympique de Marseille vous comprenez bien que je suis discret, réservé sur mon avenir.
Vous envisagez de prendre du recul avec vos conférences de presse ?
Bien communiquer c’est parler beaucoup. Je suis conscient que je communique peut-être un peu trop mais ça fait rien et je vais finir cette saison avec cette stratégie. Je vais essayer d’être le plus loyal possible pour essayer de vous donner un maximum d’informations mêmes si quelque part vous devez comprendre que je ne peux pas tout dire. Ma profession nécessite parfois la langue de bois. Ça s’apprend ça. Je sais faire aussi. Mais pour l’instant je n’ai rien à masquer, rien à cacher.
Voilà messieurs dames. Merci
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