01-03-2005, 20:32
Avec le recul vous êtes déçu du résultat contre Istres ?
Et bien non!
Pourquoi ?
Parce que je ne veux pas isoler ce match nul, qui effectivement est une contre-performance, dans l'esprit de dire "on pouvait consolider notre deuxième place". Donc là en terme comptable oui on est déçu parce que ça ne tenait qu'à nous. Mais ça c'est l'esprit avant-match. Ça a sûrement été l'esprit de toutes les équipes qui jouaient la journée du week-end. On est tous habités par la volonté de gagner. On fait tout pour que ça se passe comme ça, et bien sûr tout ça est contrarié par l'adversaire.
On est déçu sur le comptable parce qu'on avait une occasion de conforter notre deuxième place et de rester dans une position qui nous permettait d'envisager tout. Ma déception n’est que dans ce sens-là. D'abord je ne veux pas isoler ce match du paquet de la série de 11 matchs.
Depuis que je suis en mission avec l’OM, on vient de faire 11 matchs, et il nous reste 11 matchs. Donc on est à la moitié. Pour moi, la vraie statistique ce n'est pas d'isoler le match contre Istres, de Sochaux ou d'Auxerre. C'est de dire sur 11 matchs, on a pris 23 points. On a pris 2,1 point de moyenne et sur ces 11 matchs l’OM est premier du championnat. Je répète on est premier du championnat. Sur l'ensemble de la saison, l’OM est deuxième du championnat. Moi je préfère retenir ces statistiques-là que la statistique de dire "on a tiré cinq fois au but", "le ballon on l'a perdu tant de fois" etc.
La vraie statistique qui fait qu'on est deuxième du championnat on l'a acquise avec le match nul contre Istres, la défaite à Sochaux, la victoire à droite, à gauche etc. C'est cet ensemble là que je veux retenir. On est deuxième du championnat avec des adversaires qui ont des matches de retard mais qui même s'ils gagnent resteront derrière nous.
Lorsque je suis arrivé, on était septième à trois points de Monaco, ils sont à quatre points derrière nous. On était à neuf points de Lille, ils sont à un point derrière nous. On était à quinze points de Lyon, on est à huit points d’eux.
Moi je préfère retenir qu'on a remis le groupe en place, on a redonné confiance, on a réinstauré de la confiance. C'est ça que je retiens moi. Aujourd'hui je ne peux pas remettre en causes tous ces éléments-là alors qu'on a fait un match nul contre une bonne équipe d'Istres qui a défendu à 65 %. On a eu la possession de balle la plus importante depuis que je suis à l’OM. L'adversaire a été à 65 % en opposition, en réaction. C'est facile de dire ils ont défendu, ils ont mis des coups, ils ont été agressifs.
C'est clair que je ne vais pas dire à mes joueurs "soyez agressifs, vous avez le ballon dans les pieds!". L'agressivité, la combativité, le tâcle, c'est bien sûr la valeur défensive qu'on a tendance à voir, mais à 65 % ils ont couru derrière le ballon. Et ils ont un match à 100 %. Eux ont fait un super match mais à 65 % ils n'ont pas eu le ballon et nous ont contrarié.
C'est vrai, ils nous ont contrarié dans le premier rideau. Malgré ça, malgré ce premier rideau, on a eu 65 %. Chapeau. 65 % pour manoeuvrer, trouver la faille, donc à partir de là on a pas trop la faille, on a peut-être manqué de lucidité. J'ai d'exemple concret à un moment il y a Batlles qui a un contre favorable, il se présente devant le but et c'est Bamogo qui lui à 3 mètres de retard et est hors-jeu qui récupère ce ballon. C'est une maladresse, un manque de lucidité et cet élément-là est une occasion franche le but.
Moi je trouve qu'on a fait un meilleur match que contre Bastia. On a été mené au score, on est revenu. Il y a quelques semaines on le perdait ce match. Donc le positif c'est qu'on a pris un point. On est déçu parce qu'on aurait pu renforcer notre position, on aurait eu 50 points, ça aurait été inespéré. Mais à l'arrivée, on a pris un point sur Monaco, Auxerre n'a pas joué mais il faudra qu'il le joue leur match en retard. Parce que c'est un match en retard pour être à trois points.
Il y a deux semaines on avait deux points de retard sur Auxerre, trois sur Monaco. Aujourd'hui, on est tout seul deuxième avec des points d'avance et on est à 11 journées de la fin. Et on fait un match nul contre Istres. C'est la rançon de la gloire. On a voulu être en tête du championnat, voilà. Pas de problème, et bien tous les matchs vont être difficiles les gars, tous les matchs. Le match contre Caen va être difficile, le match contre Ajaccio ça va difficile, le match à Strasbourg ça va être difficile. Tous les matchs vont être difficiles parce qu'on est en tête du championnat. Donc on est dans une position de favori, il faudra assumer ce statut.
Ce n'est pas le match nul contre Istres qui va remettre en cause toutes les bonnes choses qui font qu'aujourd'hui on est deuxième tout seul du classement. C'est ça que je veux retenir. C'est ce message-là que je vais faire passer à mes joueurs. Même si sur le plan de la production du jeu je vais dire "Bamogo, attend mais essaye de voir ta position de hors jeu. Ça se joue sur ce détail là". Je vais aussi essayer de faire travailler par exemple les coups de pied arrêtés. Je trouve qu'on n'a pas été assez présent tactiquement pour essayer de varier notre jeu. Et c’est le genre de matchs que vous gagnez sur un coup de pied arrêté. Donc ça, c'est des éléments de jeu. Ça, ça va être la deuxième partie du championnat. Les 11 matchs qui vont venir, on va essayer de passer la vitesse supérieure, on va essayer d'avoir une communication pour dire qu'on va assumer ce statut de deuxième, que nous sommes bien partis.
Nous sommes dans une phase où on est attendu partout, nous sommes le grand OM. À la maison, les joueurs ils font leur maximum. Donc voilà, ça c'est des statuts qui vont faire partie des 11 prochains matchs.
Il y a aussi un élément que je voudrais associer même si c'est valable pour les deux équipes, c'est le côté froid de canard, le vent etc... C'est vrai que je pense que ça été aussi un des éléments qui fait que ça a nivelé le niveau pour avantager l'équipe qui défendait. C'est clair, on le ressentait. Même le public qui était présent à 45 000, il était enfoui dans ce stade ouvert sur le ciel, dans le froid et finalement la présence des 45 000, elle a été balayée par ce froid de canard. Tout le monde était enveloppé d'un habit de glace et quelque part on l'a peut-être ressenti dans ce manque de liens, de disponibilité qui fait que peut-être, à l'arrivée, on n’a pas pu marquer ce but. Point.
Mais on n’a pas fait un si mauvais match que ça. Lorsqu'on le revoit, en tout cas dans les intentions, je refuse de jeter la pierre aux joueurs, de dire qu'on a manqué d'appétit. On n’a pas trouvé la faille, on a joué une super équipe qui a bien joué son jeu parce qu'elle a joué contre l’OM. Tactiquement ils nous ont posé des problèmes dans le premier rideau, mais malgré cela on a su avoir une possession de balle qui montre qu’on a essayé. C'est ça que je veux retenir. Un point, bon voilà...
Des matchs nuls il y en aura d’autres parce que ça fait partie du jeu. C'est comme ça. Déjà, c'est une bonne chose d'être revenu au score, de ne pas avoir perdu. Et en plus on a repris un point sur Monaco et on est deuxième tout seul. On a à demi consolidé notre deuxième place. C'est marrant à dire! On voulait la consolider, on l'a à demi consolidée. Ça c'est des termes concrets.
Vous avez changé Costa et Cheyrou. Ca veut dire qu'il y a eu des défaillances individuelles ?
Non, parce qu'il y avait la volonté de dire "on veut marquer". La volonté d'aller vers l'avant, de provoquer, d'essayer quelque chose. On a tous essayé. Les joueurs ont essayé, moi j'ai essayé. Il y avait un partage, on a tout fait pour gagner ce match.
Mais vous n'avez pas sorti ces joueurs là par hasard ?
Mais non, parce que j'estimais que ces joueurs-là n'apportaient pas suffisamment vers l'avant, etc... Ca c'est un choix. On est trop bas, ça n'avance pas, donc pas tu sors. Toi, tu vas apporter ça, toi tu vas provoquer, toi tu n'es pas dans un bon jour. Mais ne pas être dans un bon jour, c'est aussi un ensemble collectif. Il y a un ensemble collectif, l'individu est au service du collectif. Le collectif, il est frigorifié, on a du mal à enchaîner, à ressortir nos ballon. On n'a pas de point d'ancrage et donc c'est tout l'effectif qui marche sur trois pattes. Ça c'était le jeu.
Dans le jeu on a eu la possession de balle, on a peut-être manqué un peu de percussion mais c'était lié aussi à l’adversaire qui nous obligeait à jouer latéralement. Après ça s'est joué sur un petit détail, hors jeu de Bamogo, deux fois, trois fois alors qu'il y a une situation de but pour Batlles qui peut frapper, mais malheureusement Bamogo lui pique la place et il est en position de hors jeu. Deux-trois corners qui n'ont pas été bien tirés et ça y est, ça s'arrête là. On fait le changement qui s'est avéré être très intéressant parce que c'est là qu’on a le plus de profondeur. Malheureusement, au bout de deux minutes, on prend ce but. Donc on est en situation de réaction, il faut revenir au score.
Il faut dire aussi qu'on prend ce but qui sort d'un autre monde... Le gars tire de 35 mètres, le ballon part en vrille alors que ce n'est pas une occasion de but. Lorsqu'on voit la situation, le gars a un contre favorable, il prend le ballon, il ferme les yeux, il frappe, ça va dans le but.
On a eu déjà la réaction de revenir au score. Quand on reprend la deuxième mi-temps avec une autre consigne, on a des joueurs qui vont porter plus vers l'avant. Malheureusement, on a une situation handicapée d'entrée. À partir de là, la réaction des joueurs c'est de revenir au score contre une équipe qui elle se bat 200 fois plus. Il y a quand même eu des volontés offensives. Malheureusement ça c'est joué sur des détails et ça, ça fait partie du jeu. Lorsqu'il y a un nul, c'est souvent des constats que l’on fait.
Ils ont réagi après avoir été menés au score mais lorsqu’ils ont égalisé ils sont retombés dans les mêmes travers ?
Je ne vais pas dire qu'on a été comme Barcelone contre le dernier du championnat. Ça, ça fait partie aussi de la contrariété de l'adversaire qui a été présent mais il a été présent parce que lui était en réaction. C'est plus facile de noter que les gars ils ont mis des coups, ils ont gagné les duels, ils ont tiré des maillots, déséquilibré les attaquants, fait des fautes pour ralentir le jeu. C'est vrai que c'est plus facile de concevoir des velléités défensives. On va leur demander de décaler, d'essayer d'être mobiles, en vous désorganisant en vous apportant un surnombre sur vous. Pour le ballon ici vous avez 80 m à revenir en courant, parce que l'adversaire est parti à trois ou quatre. Nous, on sait ce que c’est. À l'extérieur on l’a assez utilisé...
Après il y a un rapport de jeu. Puis les joueurs qui sont en face ne sont pas des joueurs de troisième division. Il y a des joueurs de qualité qui sont capables de porter le ballon sur 45 m, de faire un beau centre, de reprendre de la tête. Il y a eu un rapport de forces qu'il a fallu digérer. Là je trouve qu'on a été consciencieux. L'équipe n'est jamais sortie de son cadre, on a fait bloc derrière, ça c'est l'une des qualités. C'est vrai que ont tiré 16 fois mais lorsque vous voyez le match, ils ont tiré 16 fois parce qu'ils ne savaient pas trop quoi faire. Ils se débarrassaient du ballon. Si c'est pour tirer de 45 mètres 16 fois et rater un centre qui va directement dans les bras de Barthez et de dire c'est un tir...!
Sur 16 tirs, il y a huit qui sont dans l'idée de tirer. Nous on a tiré cinq fois mais on a tiré intelligemment cinq fois. Eux se sont débarrassés du ballon sur leurs tirs. C'est une statistique qui pour moi n'a aucune valeur, une statistique médiatique d'une équipe qui a fait un match défensif et nous on a fait un match offensif.
Mais pas en première mi-temps?
Je ne tomberai pas dans votre discours. Moi je suis deuxième du championnat, on prend 2,1 points par match et c'est pas le match nul qu'il faut me dire "la semaine prochaine il faut gagner". Ça c’est niet ! Vous avez la mémoire courte. Aujourd'hui, après 11 matchs, on est premier du championnat. C'est ça la vraie statistique. On est premier, alors on est mécontent de quoi? On vient de faire une série victoire, victoire, victoire, nul contre Istres.
Aujourd'hui il n'y a pas beaucoup d'équipe qui prendront 10 points sur 12 possibles. Et je ne vais pas enterrer mon équipe sous prétexte qu'on n’a pas eu d'occasion, que l'adversaire nous a empêché, etc...
Ca fait partie d'une soirée froide, c'était vraiment difficile de mettre les acteurs en branle, même le stade était mou. On le savait, même s'il y avait des gens présents dans les tribunes. Tout le monde était frigorifié. Je vais chercher quoi? Les mots où? Où il n’y en a pas?
Sur un match comme ça, vous ne titillez pas un peu vos joueurs ?
Non. Mon message c'est de dire "on est à mi-parcours". Après 11 matchs, on est premier du championnat. C'est bien les gars, vous êtes la meilleure équipe de France sur les onze derniers matchs. Sur l'ensemble de la saison c'est un peu moins bien, vous n'êtes que deuxième. Deuxième tout seul. Il reste 11 matchs, on doit continuer à bosser, le calendrier est allégé. On va revenir un peu sur le match de Istres. Essayez de vous impliquer sur les corners, sur les centres, concentrez-vous sur des petits détails et vous verrez qu'on sera plus chanceux. Voilà le discours que je vais tenir.
On continue comme ça. Saint-Étienne, ça va être une vraie boucherie parce que l'OM y prend 0 point depuis 50 ans, même avec l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie. Nous, on va y aller pour faire autre chose. C'est ça le discours que je vais tenir. C'est le message d'une équipe qui est première du championnat, deuxième du championnat toute seul et il reste 11 matchs.
C'est le discours que je vais tenir à mes joueurs cet après-midi quand je vais les voir. Je ne vais pas demander pourquoi Bamogo était hors-jeu, pourquoi on a tiré à-côté. Ça, c'est de la technique, ça fait partie du jeu. La notation était positive, on a joué ce match pour le gagner.
On avait l'occasion de prendre trois points, on l'a pas fait d'abord parce que l'adversaire n'a pas souhaité nous donner trois points. Parce qu'il y a eu une opposition, une équipe qui elle n'est pas 20e. Elle est sixième du championnat depuis que Gravelaine est là. Il ne faut pas oublier qu'on a rencontré une équipe qui a renforcé son effectif de quatre joueurs, qui a changé d'entraîneur et qui a rencontré une dynamique de confiance. On a rencontré une équipe qui se bat pour ne pas descendre. On prend un point qui fait qu’on prend un point sur Monaco. Moi je ne vais pas tomber dans le piège de dire "le match nul hier, c’est le huitième match nul de la saison". On a manqué de lucidité, de précision sur des coups qui nous auraient permis de faire la différence.
On a été dans la phase de posséder le ballon. Posséder le ballon, c'est différent que d'utiliser le ballon. Eux étaient dans la phase d'utiliser le ballon. Ils n'avaient pas le ballon. Ils avaient la stratégie où quand on a le ballon on la met vite devant et il y a quatre joueurs qui partent comme des fous. Ça, ça veut dire qu'en quatre secondes on a fait 35 m. C'était le seul moyen pour gagner. Eux n'avaient le ballon que trois secondes chaque fois qu'ils l’avaient récupéré. Nous, ce n’était pas trois secondes qu'on l’avait, c'était 35 secondes. Et 35 secondes c’est le temps que l'adversaire se replace, colmate les brèches, donc on a un véritable mur.
Alors on ne sera pas tombé dans le sens de dire "on balance!", vous nous l’auriez reproché... Nous, on a essayé justement devant le mur, de manoeuvrer pour trouver de petites failles. On a multiplié le nombre de passes. En multipliant le nombre de passes, on multipliait le nombre d’erreurs. À l'arrivée le temps tourne, les autres vous mettent un but sur un contre, il faut doubler d’énergie pour revenir. Et si demain le match on le rejoue, on sera opposé à ça.
On aura la même opposition contre Ajaccio, contre Caen. Il y aura un mur devant et nous on aura le ballon et ça ne sera pas facile de passer. Ça ne sera pas facile pour Lyon aussi de passer contre Caen. L'équipe qui défend limite l'espace pour celle qui va attaquer et celle qui attaque se donne des espaces derrière pour l'équipe qui défend. Il suffit que l'autre utilise le ballon en 3 ou 4 passes, et vous êtes obligés de faire 80 m pour récupérer. C'est ça le rapport de forces. Des fois ça marche, des fois ça marche pas. C'est beaucoup plus dans la justesse d'une passe, la précision d'une passe, que ça s'est joué.
Dans ce genre de match, c'est dans ce genre de situation que vous le gagnez. Ça sera plus facile pour nous de jouer une équipe qui pensera à attaquer. Ça sera plus difficile de jouer les derniers que les premiers. Des fois on voit le premier contrôler le deuxième 3-0. Parce que les deux ont la même intention de faire du jeu. Il y a rapport 50/50.
C'est plus facile de débloquer un match lorsque vous avez un rapport égalitaire que lorsque vous avez un rapport face à une équipe qui ne pense qu’à défendre. On était dans cette situation-là. Il suffit de voir les commentaires de nos adversaires. Ils se sont défoncés. Ils ont fait super bien.
Il y a des automatismes qui nous permettraient d'être peut-être plus vertical, là je suis d'accord. Ça, c'est de la lucidité que je dois leur faire ressortir. Il y a des choses à dire dans la production du jeu. C'est des détails. Et on perd des matchs sur des détails. Il y a des petites choses qu'on doit revoir en terme de travail.
Mais sur les intention mentales, l'état d'esprit, la volonté de dire "on va gagner ce match", il y a beaucoup d'équipe qui aurait signé pour être à notre place compte tenu de notre début de saison.
Moi je n'ai rien à reprocher sur ce qui fait notre force aujourd'hui. Il faut renforcer de petites choses. Moi je suis un entraîneur heureux de constater que nous avons pris un point sur Monaco et que nos adversaires sont derrière nous. Je suis heureux de constater que nous avons un nouveau statut à défendre, celui d'être deuxième du championnat, bien accroché et qu'il faudra venir nous chercher. Il reste 11 matchs, il y a aura des embûches. Il y a des moments où il faudra être costaud parce que on ne va pas gagner les 11 matchs qui arrivent. On ne pourra pas prendre 33 points. Si on prend 33 points, on aura 80 points. Avec 80 points on est champion de France. Sur le 11 matchs qui nous attendent, on va peut-être en gagner cinq, on va faire trois matchs nul et perdre trois fois. Ça sera 18 points plus 47, ça fera 65 points. On sera troisième tranquille. Ça, c'est une statistique qui peut être valable. C'est comme ça que ça va se passer de toute façon. On ne va pas changer la phase des choses du jour au lendemain.
Le titre?
Ce n'est pas d'actualité. Comme Arsenal est toujours très loin de Chelsea, le Real à 8 points de Barcelone, l’Ajax et le Bayern… On est dans la configuration de tous les pays européens. On est dans la configuration d'une équipe qui mathématiquement n'est pas battue. Vous croyez que le problème de Lyon et Marseille c’est les deux points perdus dimanche?
Pour que l’OM soit champion, il faut que Lyon s’écrase. Je n’y crois pas.
L’OM ne va pas tout gagner et Lyon ne va pas tout perdre. Peut-être qu’à trois journées de la fin on sera à 5 points et ils termineront avec 3 points d’avance. Le fantasme du titre n'est pas d'actualité. L'actualité c'est qu'on est deuxième, qu'on a un gros match dimanche à Saint-Étienne. Il va faire froid. J’ai demandé qu’on mette du thé dans le vestiaire, des collants et des gants.
Si le match est reporté?
C’est bien si nos adversaires perdent. S’ils font un bon résultat, psychologiquement c’est compliqué de gérer ça pendant plusieurs jours.
Marlet manque...
Si je dis ça c’est faire injure aux autres joueurs. Son départ fait partie des détails qui nous ont contrarié. C’est vrai qu’actuellement il a une bonne complicité avec Péguy.
Olembé sera absent...
J’espère que Nakata fera son baptême du feu même si ça risque d’être dans des conditions difficiles et qu’il manque de compétition. Il y a aussi la solution possible de Beye à gauche qui joue à ce poste avec sa sélection. C’est aussi le cas de Gallas à Chelsea
Taiwo?
Je l’ai vu jouer samedi. Il m’a fait grosse impression. Il est plus à l’aise à trois. C’est un joueur de qualité pour l’avenir. Il a des progrès à faire dans le replacement.
Le dossier Nakata?
Il est entre les mains du Préfet.
Et bien non!
Pourquoi ?
Parce que je ne veux pas isoler ce match nul, qui effectivement est une contre-performance, dans l'esprit de dire "on pouvait consolider notre deuxième place". Donc là en terme comptable oui on est déçu parce que ça ne tenait qu'à nous. Mais ça c'est l'esprit avant-match. Ça a sûrement été l'esprit de toutes les équipes qui jouaient la journée du week-end. On est tous habités par la volonté de gagner. On fait tout pour que ça se passe comme ça, et bien sûr tout ça est contrarié par l'adversaire.
On est déçu sur le comptable parce qu'on avait une occasion de conforter notre deuxième place et de rester dans une position qui nous permettait d'envisager tout. Ma déception n’est que dans ce sens-là. D'abord je ne veux pas isoler ce match du paquet de la série de 11 matchs.
Depuis que je suis en mission avec l’OM, on vient de faire 11 matchs, et il nous reste 11 matchs. Donc on est à la moitié. Pour moi, la vraie statistique ce n'est pas d'isoler le match contre Istres, de Sochaux ou d'Auxerre. C'est de dire sur 11 matchs, on a pris 23 points. On a pris 2,1 point de moyenne et sur ces 11 matchs l’OM est premier du championnat. Je répète on est premier du championnat. Sur l'ensemble de la saison, l’OM est deuxième du championnat. Moi je préfère retenir ces statistiques-là que la statistique de dire "on a tiré cinq fois au but", "le ballon on l'a perdu tant de fois" etc.
La vraie statistique qui fait qu'on est deuxième du championnat on l'a acquise avec le match nul contre Istres, la défaite à Sochaux, la victoire à droite, à gauche etc. C'est cet ensemble là que je veux retenir. On est deuxième du championnat avec des adversaires qui ont des matches de retard mais qui même s'ils gagnent resteront derrière nous.
Lorsque je suis arrivé, on était septième à trois points de Monaco, ils sont à quatre points derrière nous. On était à neuf points de Lille, ils sont à un point derrière nous. On était à quinze points de Lyon, on est à huit points d’eux.
Moi je préfère retenir qu'on a remis le groupe en place, on a redonné confiance, on a réinstauré de la confiance. C'est ça que je retiens moi. Aujourd'hui je ne peux pas remettre en causes tous ces éléments-là alors qu'on a fait un match nul contre une bonne équipe d'Istres qui a défendu à 65 %. On a eu la possession de balle la plus importante depuis que je suis à l’OM. L'adversaire a été à 65 % en opposition, en réaction. C'est facile de dire ils ont défendu, ils ont mis des coups, ils ont été agressifs.
C'est clair que je ne vais pas dire à mes joueurs "soyez agressifs, vous avez le ballon dans les pieds!". L'agressivité, la combativité, le tâcle, c'est bien sûr la valeur défensive qu'on a tendance à voir, mais à 65 % ils ont couru derrière le ballon. Et ils ont un match à 100 %. Eux ont fait un super match mais à 65 % ils n'ont pas eu le ballon et nous ont contrarié.
C'est vrai, ils nous ont contrarié dans le premier rideau. Malgré ça, malgré ce premier rideau, on a eu 65 %. Chapeau. 65 % pour manoeuvrer, trouver la faille, donc à partir de là on a pas trop la faille, on a peut-être manqué de lucidité. J'ai d'exemple concret à un moment il y a Batlles qui a un contre favorable, il se présente devant le but et c'est Bamogo qui lui à 3 mètres de retard et est hors-jeu qui récupère ce ballon. C'est une maladresse, un manque de lucidité et cet élément-là est une occasion franche le but.
Moi je trouve qu'on a fait un meilleur match que contre Bastia. On a été mené au score, on est revenu. Il y a quelques semaines on le perdait ce match. Donc le positif c'est qu'on a pris un point. On est déçu parce qu'on aurait pu renforcer notre position, on aurait eu 50 points, ça aurait été inespéré. Mais à l'arrivée, on a pris un point sur Monaco, Auxerre n'a pas joué mais il faudra qu'il le joue leur match en retard. Parce que c'est un match en retard pour être à trois points.
Il y a deux semaines on avait deux points de retard sur Auxerre, trois sur Monaco. Aujourd'hui, on est tout seul deuxième avec des points d'avance et on est à 11 journées de la fin. Et on fait un match nul contre Istres. C'est la rançon de la gloire. On a voulu être en tête du championnat, voilà. Pas de problème, et bien tous les matchs vont être difficiles les gars, tous les matchs. Le match contre Caen va être difficile, le match contre Ajaccio ça va difficile, le match à Strasbourg ça va être difficile. Tous les matchs vont être difficiles parce qu'on est en tête du championnat. Donc on est dans une position de favori, il faudra assumer ce statut.
Ce n'est pas le match nul contre Istres qui va remettre en cause toutes les bonnes choses qui font qu'aujourd'hui on est deuxième tout seul du classement. C'est ça que je veux retenir. C'est ce message-là que je vais faire passer à mes joueurs. Même si sur le plan de la production du jeu je vais dire "Bamogo, attend mais essaye de voir ta position de hors jeu. Ça se joue sur ce détail là". Je vais aussi essayer de faire travailler par exemple les coups de pied arrêtés. Je trouve qu'on n'a pas été assez présent tactiquement pour essayer de varier notre jeu. Et c’est le genre de matchs que vous gagnez sur un coup de pied arrêté. Donc ça, c'est des éléments de jeu. Ça, ça va être la deuxième partie du championnat. Les 11 matchs qui vont venir, on va essayer de passer la vitesse supérieure, on va essayer d'avoir une communication pour dire qu'on va assumer ce statut de deuxième, que nous sommes bien partis.
Nous sommes dans une phase où on est attendu partout, nous sommes le grand OM. À la maison, les joueurs ils font leur maximum. Donc voilà, ça c'est des statuts qui vont faire partie des 11 prochains matchs.
Il y a aussi un élément que je voudrais associer même si c'est valable pour les deux équipes, c'est le côté froid de canard, le vent etc... C'est vrai que je pense que ça été aussi un des éléments qui fait que ça a nivelé le niveau pour avantager l'équipe qui défendait. C'est clair, on le ressentait. Même le public qui était présent à 45 000, il était enfoui dans ce stade ouvert sur le ciel, dans le froid et finalement la présence des 45 000, elle a été balayée par ce froid de canard. Tout le monde était enveloppé d'un habit de glace et quelque part on l'a peut-être ressenti dans ce manque de liens, de disponibilité qui fait que peut-être, à l'arrivée, on n’a pas pu marquer ce but. Point.
Mais on n’a pas fait un si mauvais match que ça. Lorsqu'on le revoit, en tout cas dans les intentions, je refuse de jeter la pierre aux joueurs, de dire qu'on a manqué d'appétit. On n’a pas trouvé la faille, on a joué une super équipe qui a bien joué son jeu parce qu'elle a joué contre l’OM. Tactiquement ils nous ont posé des problèmes dans le premier rideau, mais malgré cela on a su avoir une possession de balle qui montre qu’on a essayé. C'est ça que je veux retenir. Un point, bon voilà...
Des matchs nuls il y en aura d’autres parce que ça fait partie du jeu. C'est comme ça. Déjà, c'est une bonne chose d'être revenu au score, de ne pas avoir perdu. Et en plus on a repris un point sur Monaco et on est deuxième tout seul. On a à demi consolidé notre deuxième place. C'est marrant à dire! On voulait la consolider, on l'a à demi consolidée. Ça c'est des termes concrets.
Vous avez changé Costa et Cheyrou. Ca veut dire qu'il y a eu des défaillances individuelles ?
Non, parce qu'il y avait la volonté de dire "on veut marquer". La volonté d'aller vers l'avant, de provoquer, d'essayer quelque chose. On a tous essayé. Les joueurs ont essayé, moi j'ai essayé. Il y avait un partage, on a tout fait pour gagner ce match.
Mais vous n'avez pas sorti ces joueurs là par hasard ?
Mais non, parce que j'estimais que ces joueurs-là n'apportaient pas suffisamment vers l'avant, etc... Ca c'est un choix. On est trop bas, ça n'avance pas, donc pas tu sors. Toi, tu vas apporter ça, toi tu vas provoquer, toi tu n'es pas dans un bon jour. Mais ne pas être dans un bon jour, c'est aussi un ensemble collectif. Il y a un ensemble collectif, l'individu est au service du collectif. Le collectif, il est frigorifié, on a du mal à enchaîner, à ressortir nos ballon. On n'a pas de point d'ancrage et donc c'est tout l'effectif qui marche sur trois pattes. Ça c'était le jeu.
Dans le jeu on a eu la possession de balle, on a peut-être manqué un peu de percussion mais c'était lié aussi à l’adversaire qui nous obligeait à jouer latéralement. Après ça s'est joué sur un petit détail, hors jeu de Bamogo, deux fois, trois fois alors qu'il y a une situation de but pour Batlles qui peut frapper, mais malheureusement Bamogo lui pique la place et il est en position de hors jeu. Deux-trois corners qui n'ont pas été bien tirés et ça y est, ça s'arrête là. On fait le changement qui s'est avéré être très intéressant parce que c'est là qu’on a le plus de profondeur. Malheureusement, au bout de deux minutes, on prend ce but. Donc on est en situation de réaction, il faut revenir au score.
Il faut dire aussi qu'on prend ce but qui sort d'un autre monde... Le gars tire de 35 mètres, le ballon part en vrille alors que ce n'est pas une occasion de but. Lorsqu'on voit la situation, le gars a un contre favorable, il prend le ballon, il ferme les yeux, il frappe, ça va dans le but.
On a eu déjà la réaction de revenir au score. Quand on reprend la deuxième mi-temps avec une autre consigne, on a des joueurs qui vont porter plus vers l'avant. Malheureusement, on a une situation handicapée d'entrée. À partir de là, la réaction des joueurs c'est de revenir au score contre une équipe qui elle se bat 200 fois plus. Il y a quand même eu des volontés offensives. Malheureusement ça c'est joué sur des détails et ça, ça fait partie du jeu. Lorsqu'il y a un nul, c'est souvent des constats que l’on fait.
Ils ont réagi après avoir été menés au score mais lorsqu’ils ont égalisé ils sont retombés dans les mêmes travers ?
Je ne vais pas dire qu'on a été comme Barcelone contre le dernier du championnat. Ça, ça fait partie aussi de la contrariété de l'adversaire qui a été présent mais il a été présent parce que lui était en réaction. C'est plus facile de noter que les gars ils ont mis des coups, ils ont gagné les duels, ils ont tiré des maillots, déséquilibré les attaquants, fait des fautes pour ralentir le jeu. C'est vrai que c'est plus facile de concevoir des velléités défensives. On va leur demander de décaler, d'essayer d'être mobiles, en vous désorganisant en vous apportant un surnombre sur vous. Pour le ballon ici vous avez 80 m à revenir en courant, parce que l'adversaire est parti à trois ou quatre. Nous, on sait ce que c’est. À l'extérieur on l’a assez utilisé...
Après il y a un rapport de jeu. Puis les joueurs qui sont en face ne sont pas des joueurs de troisième division. Il y a des joueurs de qualité qui sont capables de porter le ballon sur 45 m, de faire un beau centre, de reprendre de la tête. Il y a eu un rapport de forces qu'il a fallu digérer. Là je trouve qu'on a été consciencieux. L'équipe n'est jamais sortie de son cadre, on a fait bloc derrière, ça c'est l'une des qualités. C'est vrai que ont tiré 16 fois mais lorsque vous voyez le match, ils ont tiré 16 fois parce qu'ils ne savaient pas trop quoi faire. Ils se débarrassaient du ballon. Si c'est pour tirer de 45 mètres 16 fois et rater un centre qui va directement dans les bras de Barthez et de dire c'est un tir...!
Sur 16 tirs, il y a huit qui sont dans l'idée de tirer. Nous on a tiré cinq fois mais on a tiré intelligemment cinq fois. Eux se sont débarrassés du ballon sur leurs tirs. C'est une statistique qui pour moi n'a aucune valeur, une statistique médiatique d'une équipe qui a fait un match défensif et nous on a fait un match offensif.
Mais pas en première mi-temps?
Je ne tomberai pas dans votre discours. Moi je suis deuxième du championnat, on prend 2,1 points par match et c'est pas le match nul qu'il faut me dire "la semaine prochaine il faut gagner". Ça c’est niet ! Vous avez la mémoire courte. Aujourd'hui, après 11 matchs, on est premier du championnat. C'est ça la vraie statistique. On est premier, alors on est mécontent de quoi? On vient de faire une série victoire, victoire, victoire, nul contre Istres.
Aujourd'hui il n'y a pas beaucoup d'équipe qui prendront 10 points sur 12 possibles. Et je ne vais pas enterrer mon équipe sous prétexte qu'on n’a pas eu d'occasion, que l'adversaire nous a empêché, etc...
Ca fait partie d'une soirée froide, c'était vraiment difficile de mettre les acteurs en branle, même le stade était mou. On le savait, même s'il y avait des gens présents dans les tribunes. Tout le monde était frigorifié. Je vais chercher quoi? Les mots où? Où il n’y en a pas?
Sur un match comme ça, vous ne titillez pas un peu vos joueurs ?
Non. Mon message c'est de dire "on est à mi-parcours". Après 11 matchs, on est premier du championnat. C'est bien les gars, vous êtes la meilleure équipe de France sur les onze derniers matchs. Sur l'ensemble de la saison c'est un peu moins bien, vous n'êtes que deuxième. Deuxième tout seul. Il reste 11 matchs, on doit continuer à bosser, le calendrier est allégé. On va revenir un peu sur le match de Istres. Essayez de vous impliquer sur les corners, sur les centres, concentrez-vous sur des petits détails et vous verrez qu'on sera plus chanceux. Voilà le discours que je vais tenir.
On continue comme ça. Saint-Étienne, ça va être une vraie boucherie parce que l'OM y prend 0 point depuis 50 ans, même avec l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie. Nous, on va y aller pour faire autre chose. C'est ça le discours que je vais tenir. C'est le message d'une équipe qui est première du championnat, deuxième du championnat toute seul et il reste 11 matchs.
C'est le discours que je vais tenir à mes joueurs cet après-midi quand je vais les voir. Je ne vais pas demander pourquoi Bamogo était hors-jeu, pourquoi on a tiré à-côté. Ça, c'est de la technique, ça fait partie du jeu. La notation était positive, on a joué ce match pour le gagner.
On avait l'occasion de prendre trois points, on l'a pas fait d'abord parce que l'adversaire n'a pas souhaité nous donner trois points. Parce qu'il y a eu une opposition, une équipe qui elle n'est pas 20e. Elle est sixième du championnat depuis que Gravelaine est là. Il ne faut pas oublier qu'on a rencontré une équipe qui a renforcé son effectif de quatre joueurs, qui a changé d'entraîneur et qui a rencontré une dynamique de confiance. On a rencontré une équipe qui se bat pour ne pas descendre. On prend un point qui fait qu’on prend un point sur Monaco. Moi je ne vais pas tomber dans le piège de dire "le match nul hier, c’est le huitième match nul de la saison". On a manqué de lucidité, de précision sur des coups qui nous auraient permis de faire la différence.
On a été dans la phase de posséder le ballon. Posséder le ballon, c'est différent que d'utiliser le ballon. Eux étaient dans la phase d'utiliser le ballon. Ils n'avaient pas le ballon. Ils avaient la stratégie où quand on a le ballon on la met vite devant et il y a quatre joueurs qui partent comme des fous. Ça, ça veut dire qu'en quatre secondes on a fait 35 m. C'était le seul moyen pour gagner. Eux n'avaient le ballon que trois secondes chaque fois qu'ils l’avaient récupéré. Nous, ce n’était pas trois secondes qu'on l’avait, c'était 35 secondes. Et 35 secondes c’est le temps que l'adversaire se replace, colmate les brèches, donc on a un véritable mur.
Alors on ne sera pas tombé dans le sens de dire "on balance!", vous nous l’auriez reproché... Nous, on a essayé justement devant le mur, de manoeuvrer pour trouver de petites failles. On a multiplié le nombre de passes. En multipliant le nombre de passes, on multipliait le nombre d’erreurs. À l'arrivée le temps tourne, les autres vous mettent un but sur un contre, il faut doubler d’énergie pour revenir. Et si demain le match on le rejoue, on sera opposé à ça.
On aura la même opposition contre Ajaccio, contre Caen. Il y aura un mur devant et nous on aura le ballon et ça ne sera pas facile de passer. Ça ne sera pas facile pour Lyon aussi de passer contre Caen. L'équipe qui défend limite l'espace pour celle qui va attaquer et celle qui attaque se donne des espaces derrière pour l'équipe qui défend. Il suffit que l'autre utilise le ballon en 3 ou 4 passes, et vous êtes obligés de faire 80 m pour récupérer. C'est ça le rapport de forces. Des fois ça marche, des fois ça marche pas. C'est beaucoup plus dans la justesse d'une passe, la précision d'une passe, que ça s'est joué.
Dans ce genre de match, c'est dans ce genre de situation que vous le gagnez. Ça sera plus facile pour nous de jouer une équipe qui pensera à attaquer. Ça sera plus difficile de jouer les derniers que les premiers. Des fois on voit le premier contrôler le deuxième 3-0. Parce que les deux ont la même intention de faire du jeu. Il y a rapport 50/50.
C'est plus facile de débloquer un match lorsque vous avez un rapport égalitaire que lorsque vous avez un rapport face à une équipe qui ne pense qu’à défendre. On était dans cette situation-là. Il suffit de voir les commentaires de nos adversaires. Ils se sont défoncés. Ils ont fait super bien.
Il y a des automatismes qui nous permettraient d'être peut-être plus vertical, là je suis d'accord. Ça, c'est de la lucidité que je dois leur faire ressortir. Il y a des choses à dire dans la production du jeu. C'est des détails. Et on perd des matchs sur des détails. Il y a des petites choses qu'on doit revoir en terme de travail.
Mais sur les intention mentales, l'état d'esprit, la volonté de dire "on va gagner ce match", il y a beaucoup d'équipe qui aurait signé pour être à notre place compte tenu de notre début de saison.
Moi je n'ai rien à reprocher sur ce qui fait notre force aujourd'hui. Il faut renforcer de petites choses. Moi je suis un entraîneur heureux de constater que nous avons pris un point sur Monaco et que nos adversaires sont derrière nous. Je suis heureux de constater que nous avons un nouveau statut à défendre, celui d'être deuxième du championnat, bien accroché et qu'il faudra venir nous chercher. Il reste 11 matchs, il y a aura des embûches. Il y a des moments où il faudra être costaud parce que on ne va pas gagner les 11 matchs qui arrivent. On ne pourra pas prendre 33 points. Si on prend 33 points, on aura 80 points. Avec 80 points on est champion de France. Sur le 11 matchs qui nous attendent, on va peut-être en gagner cinq, on va faire trois matchs nul et perdre trois fois. Ça sera 18 points plus 47, ça fera 65 points. On sera troisième tranquille. Ça, c'est une statistique qui peut être valable. C'est comme ça que ça va se passer de toute façon. On ne va pas changer la phase des choses du jour au lendemain.
Le titre?
Ce n'est pas d'actualité. Comme Arsenal est toujours très loin de Chelsea, le Real à 8 points de Barcelone, l’Ajax et le Bayern… On est dans la configuration de tous les pays européens. On est dans la configuration d'une équipe qui mathématiquement n'est pas battue. Vous croyez que le problème de Lyon et Marseille c’est les deux points perdus dimanche?
Pour que l’OM soit champion, il faut que Lyon s’écrase. Je n’y crois pas.
L’OM ne va pas tout gagner et Lyon ne va pas tout perdre. Peut-être qu’à trois journées de la fin on sera à 5 points et ils termineront avec 3 points d’avance. Le fantasme du titre n'est pas d'actualité. L'actualité c'est qu'on est deuxième, qu'on a un gros match dimanche à Saint-Étienne. Il va faire froid. J’ai demandé qu’on mette du thé dans le vestiaire, des collants et des gants.
Si le match est reporté?
C’est bien si nos adversaires perdent. S’ils font un bon résultat, psychologiquement c’est compliqué de gérer ça pendant plusieurs jours.
Marlet manque...
Si je dis ça c’est faire injure aux autres joueurs. Son départ fait partie des détails qui nous ont contrarié. C’est vrai qu’actuellement il a une bonne complicité avec Péguy.
Olembé sera absent...
J’espère que Nakata fera son baptême du feu même si ça risque d’être dans des conditions difficiles et qu’il manque de compétition. Il y a aussi la solution possible de Beye à gauche qui joue à ce poste avec sa sélection. C’est aussi le cas de Gallas à Chelsea
Taiwo?
Je l’ai vu jouer samedi. Il m’a fait grosse impression. Il est plus à l’aise à trois. C’est un joueur de qualité pour l’avenir. Il a des progrès à faire dans le replacement.
Le dossier Nakata?
Il est entre les mains du Préfet.
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