Vous aviez un groupe réduit ce matin ?
Oui bien sûr, à cause des internationaux. Pedretti, Luyindula, Gavanon étaient là, Méïté était absent, comme Beye, Olembé. Nasri et Barthez qui étaient blessés ou souffrants, étaient présents ce matin. N'Diaye n'a pas repris, Hemdani revient bien, il partira avec le groupe demain. Il y aura 17 joueurs et trois gardiens.
Christanval passe une écho aujourd'hui, il est blessé.
Taiwo était là. Il ne partira pas avec nous demain pour des raisons de visa. Dahou est qualifié mais comme Ribaud, Léo, Barry il reste là avec la CFA.
Vous suivez les « performances » de la CFA ?
Oui. L'équipe est en difficulté. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'y aller parce que leurs matchs sont toujours au moment où on joue nous. Il me tarde d’aller voir.
Ces résultats seront gênants pour préparer l'avenir ?
Non, je n'en fais pas une question de compétition par rapport à l'avenir. C'est bien pour le club d'abord une équipe représentative à ce niveau-là. Il faut se battre pour que l'équipe ne descende pas, ça me parait évident. C'est un moyen d'avoir une compétition pour le groupe professionnel qui n'évolue pas. Il faut garder ce principe. Dans l'organisation, j'ai une petite idée moi concernant l'avenir, concernant cette présence peut-être plus importante des joueurs qui n'ont pas l'habitude de jouer. Déjà ça serait bien si cette équipe pouvait jouer le dimanche. Ça nous permettrait nous de mettre dans l'équipe réserve plus de joueurs.
Nakata ?
Il sera la dimanche. Il reprendra la semaine normale à partir de mardi. Maintenant c'est un problème de qualification officielle, mais ça y est, il est avec nous.
Le Maroc, c'est un stage ?
Il n'y a qu'un match. On part trois jours, mais on part dans l'esprit d'aller faire un match. On revient dés dimanche. L'objectif bien sûr c'est de garder une tension de compétition. On ne va pas spécialement au Maroc parce qu'il fait plus beau qu'ici, je viens d’y passer quelques jours et je peux vous dire qu'il y fait le même temps qu'ici. C'est le même climat. Nous avions un week-end de libre compte tenu du fait que nous avons été éliminés, donc il fallait bien maintenir la tension de la compétition. Nous aurions pu bien sûr jouer en France contre une équipe éliminée de la coupe de France. Dans ce cas-là, je ne suis pas convaincu qu'il y aurait eu une extrême motivation. Au niveau du public, ce n'est pas sur qu'on aurait attiré beaucoup de personnes quel que soit le lieu où on l'aurait fait. Là bas on va jouer devant 40,50 ou 60 000 personnes. C'est sûr. J'estime que pour maintenir la tension par rapport à notre important match contre Bastia, je trouve que de placer les joueurs devant ce nouveau public qui est un public de l’OM, parce que nous avons de nombreux supporters de Marseille au Maroc. Ils seront attendus. Nous allons jouer devant une assistance réelle, importante. Je considère que ceux sont les ingrédients nécessaires à la motivation, à la mobilisation et je pense que c'est un match qui va être vraiment bien dans cet esprit là. C'est ce que je souhaitais. C'est pour ça que j'ai fait le choix d'aller faire un match à l'étranger, chez nos amis marocains contre une belle équipe qui est première du championnat et qui est entraîné par un ancien Olympien puisque c’est Jacky Bonnevay.
Vous emmenez donc le meilleur groupe possible ?
Oui, on emmène le meilleur groupe possible. 17 joueurs et trois gardiens. C'est un groupe restreint par rapport aux contraintes de la CFA. Mais c'est aussi un groupe de joueurs qui à 90 % sont amenés à préparer le match contre Bastia.
Vous ne craignez pas un trop grand engagement ?
Vous pensez là en terme de blessure ? La blessure elle existe au quotidien. Il faut avoir cet esprit de ne pas calculer cet aspect là pour ne pas se blesser. C'est un match qui doit s'inscrire dans les conditions d'une préparation. Qu'on le joue à Casa, à Bandol ou à Brignoles, c'est pareil.
Vous avez pris quelques jours de congés vous avez pu faire un petit bilan dans votre tête ?
Bien sûr. Le bilan je n'ai pas besoin d'avoir de repos pour le faire. Il faut 10 jours pour décompresser et si vous avez une réelle décompression, c'est que vous avez vidé votre tête. Ça ne serait qu'au bout de 10 jours et au bout de 10 jours vous récupérez trois jours et ensuite il vous faut une semaine parce que quand vous savez que vous reprenez votre travail dans une semaine vous êtes déjà dedans. Donc finalement on s'aperçoit qu’on ne décompressait jamais. La vraie décompression c'est celle qui est tout de suite après le match, une heure après le match, là vous avez le sentiment de satisfaction, de bien-être et là vous partagez un dîner avec vos amis, vous êtes décontractés. C'est çà la vraie décontraction, le vrai moment de bonheur. Après on passe une bonne nuit, le matin on se lève du bon pied, c'est ça la vraie décontraction.
Vous n'avez pas eu plus de bonheur après Rennes qu'en retrouvant votre famille ?
Si presque. Oui quelque part le vrai bonheur, la vraie sérénité et très égoïste. Ça vous appartient. Elle est par rapport à vous-même. À la suite vous avez les obligations de la vie privée, de la vie professionnelle. Mais le vrai bonheur et ressenti sur soi-même. C'est ça le bonheur. On appartient à personne.
Le fait de ne pas vouloir changer une équipe qui gagne ne craignez-vous pas que les joueurs qui savent qu'ils ne seront pas titulaires ne soient pas très mobilisés ?
Il est clair que nous rentrons dans une configuration où nous allons jouer tous les huit jours. Nous allons avoir un calendrier allégé parce qu'on ne va jouer qu'une fois tous les huit jours. C'est comme les produits légers. C'est bon pour la santé mais quelque part ça manque de saveur. On aurait préféré avoir encore une ou deux compétitions supplémentaires. Même si aujourd'hui on peut penser que ce n'est pas un avantage, ça à au moins l'avantage que vous ne vous posiez pas 36 questions. Le turn-over se fait automatiquement. Les joueurs sont en compétition, vous avez du rythme, de la concentration. À partir de là çà facilite la tâche.
C'est une situation qui fonctionne toute seule. Lorsque vous avez un calendrier allégé comme le notre, il est clair que vous êtes obligé de construire cette motivation, d'être sensible à la mobilisation et justement mon management c'est être en éveil, en alerte et de proposer aux joueurs un travail qui va les emmener à être toujours sur le qui-vive, en alerte. Nous sommes obligés de fabriquer cette situation ce que nous ne serions pas obligés de faire si nous étions dans un calendrier un peu chargé comme vont l’être nos concurrents. Avec un calendrier allégé, il est clair que le groupe qui vient de jouer a le temps de se restaurer. C'est vrai que la notion de turnover est moins vraie. C'est plus difficile de considérer un turn-over lorsque vous avez le temps de préparation. Quelque part on aurait souhaité être sur d'autres chantiers, ne serait-ce que par rapport à notre esprit de compétiteurs. Moi le premier j’aurais souhaité qu'on ait encore la coupe de France, la coupe de la ligue. Pour l'esprit du groupe çà aurait été bien d’avoir au moins une compétition supplémentaire.
En principe le repos ne réussit pas à l’OM cette saison ?
Cette statistique elle est réelle. À nous de la faire sauter. Notre réussite on la doit à quatre piliers que sont le caractère, la concentration, le collectif et la confiance. Ces quatre piliers font qu'aujourd'hui l'équipe se trouve, quelle est performante. Il faudrait presque y ajouter la constance. C'est tout le travail de la semaine de répéter nos gammes, d'être toujours autant professionnels, autant rigoureux, autant déterminés. Ça passe par une culture du travail, du détail, parce que le match on le gagne sur un détail, donc c'est à nous à penser à tout cela. Nous sommes avertis et quelque part on sait d’où on vient. Je voudrais vous rappeler quand même qu'il y a un mois, après l'élimination d’Angers, il suffit de voir les commentaires des uns et des autres pour savoir que nous étions une équipe complètement perdue, qui avait des carences techniques, tactiques, mentales etc. donc on ne va pas fanfaronner aujourd'hui. Nous avons redressé la barre, il faudra faire preuve d'une grande humilité. Nous savons d'où nous revenons. Il faut rester vigilant. Être vigilant c'est continuer à faire preuve d'un grand professionnalisme dans notre préparation.
Avec du recul comment vous analysez le match contre Angers ?
À l'époque, je me souviens ne pas avoir utilisé le mot suffisant. On a parlé de parfum de la coupe, ça j'y crois. Je me souviens d'un match Saint-Étienne-Nîmes, Saint-Étienne menant deux à zéro après 20 minutes de jeu et qu'à l'arrivée les verts perdent 3-2. C'est aussi l'exemple. On a beau être averti, nous étions prévenus et nous sommes passés à travers puis il y a eu ces six minutes complètement exceptionnelles de cette équipe qui aurait pu faire tomber presque n'importe quelle équipe quand on voit la façon dont les buts ont été marqués. On était encore fragiles à cette époque-là. Nous avions gagné à Caen, ensuite perdu contre Auxerre fait match nul à Lyon puis il y a eu cette trêve etc. nous n'étions pas une équipe qui avait retrouvé toutes ses capacités qui sont les siennes aujourd'hui. Donc il y avait une certaine fragilité. La fragilité de l'époque c'était on prenait un but et l'équipe avait tendance… Je vous renvoie également aux dernières minutes de Rennes pour justement préciser qu'il ne faut pas fanfaronner. Chaque match on doit avoir une application de tout les instants et déjà se pencher sur les raisons du relâchement que nous avons eu contre Rennes sur les dernières minutes. Ça c'est un moyen de les analyser et ensuite de corriger. Pour préparer ça il faut se dire on va lutter contre cette insuffisance, maintenir une pression sur les joueurs etc. Déjà en mettant le doigt sur les raisons d’un relâchement c'est une façon de préparer le match suivant.
Ce relâchement est dans les têtes ou physique ?
Et il y a un peu des deux. Je pense que nous avons réussi à restaurer la condition physique des joueurs, on a maintenant un volume de travail, de jeu, des dépenses d'énergie qui est supérieure à celle qu'on avait il y a quelques temps. Je pense qu’on à déjà retrouvé une bonne condition physique qui nous permet d'aller jusqu'au bout et c'est vrai qu'après la mi-temps il pouvait y avoir un petit relâchement physique, moral, surtout si on prenait un but. Je pense que tout est lié. Le physique et le moral, vont souvent ensemble quand on manque de lucidité ce qui était le cas contre Sochaux. La tête et les jambes sont souvent liées. Quand tout va bien en général ça passe.
Lyon et Monaco vont jouer la ligue des champions, c'est un avantage pour vous ?
Oui et non, parce que l'avantage d'avoir une compétition supplémentaire ne vous entraîne pas dans une période avec un calendrier allégé comme c'est le cas des autres. Là je parle en terme de rythme de compétition et également de groupe. Vous avez automatiquement la notion de turn-over et quelque part c'est cela qui entretient la vie d'un groupe, ce qui permet à un nombre plus important d'être investi dans un groupe de compétition. Oui c'est un avantage parce qu'on réduit le problème de la suspension, de la blessure et non parce que l'on est censé garder quelque part un groupe de 14,15, ou 16 joueurs maximum. Il faut voir aussi des inconvénients par rapport à la dynamique de groupe.
Toutes ces énergies à dépenser, effectivement les équipes comme Lyon, Monaco, qui sont sur tous les plans, plus l’équipe de France pour la paire Squillaci-Givet de Monaco, on la retrouve aussi en équipe de France, ça représente quelque part un handicap certain.
Avec le retour de Nasri il peut y avoir des problèmes de choix ?
Oui mais abondance de biens ne nuit pas. Il y aura de la place pour tout le monde. Je suis bien content d'avoir cet éventail de possibilités. On a gagné des matchs avec le 3,5,2, on a gagné des matchs avec le 4,4,2, dans les deux il y a un bon équilibre toujours en relation avec le rapport de force que nous avons en face. Après il y a des hommes. La priorité c'est les hommes qui sont là, qui sont présents et qui peuvent s'adapter à n'importe quelle condition de jeu. Moi je ne suis pas dogmatique. Je ne m'arrête pas sur un seul système. Mao disait que la bouse de vache est plus utile que le dogme parce qu'on en fait de l'engrais.
Donc je ne vais pas m'arrêter sur un système de jeu, ce sont les hommes qui vont l'animer. Les deux on leur avantage. Nous avons produit nos meilleurs matchs sur les deux systèmes donc je n'en fais pas une question de fixation. Je préfère savoir que j'ai de bons joueurs, des hommes qui peuvent s'adapter à n'importe quelle condition. C'est ça le plus important. Le retour de Nasri est un élément supplémentaire qui va rendre encore plus fort le groupe.
L'avantage de ce joueur c’est qu'il est polyvalent. Il peut jouer à plusieurs postes dans les deux systèmes. C'est ce qui est le plus important. Ca veut dire aussi qu'on peut commencer dans un système et finir dans un autre. Ça veut dire qu'on peut commencer avec un système et le garder. Il peut y avoir des joueurs qui peuvent remplacer poste pour poste.
Il y a aussi c'est avantage là. Cheyrou, Nasri, Fiorese, Batlles vous avez quatre joueurs de bon niveau capables de répondre au coup pour coup et au poste par poste. C'est ça l'avantage de la polyvalence des joueurs et de cette qualité d'effectif qui nous permettent de commencer les matchs avec une équipe et éventuellement de passer d’un système à un autre.
Au vu des dernières prestations de Batlles et de Nasri ça serait bien de les voir ensemble ?
Ça fait partie des solutions possibles. Aujourd'hui ce qui m'importe c'est l'efficacité et la rentabilité de l'équipe. C'est de gagner les matchs et de prendre des points.
Beye a été particulièrement bon contre Rennes ?
Oui il a été bien. Et je lui ai dit tu vas jouer latéral droit mais tu n'es pas Cafu ! Il m'a dit ha bon ! Je ne voulais pas qu'il pense que jouer latéral droit c'était partir sur le côté à la Cafu. Je lui dis il va falloir que tu arrives à trouver un équilibre entre la participation d’Olembé côté gauche donc coté ballon et la sécurité à trois, Méïté, Dehu et Beye je veux cette sécurité à trois côté ballon opposé.
Ça c'est la première démarche, et par contre Olembé, coté ballon, il y va à fond. Il ne s'agit pas d'attaquer, de partir à l’abordage et que dès qu’on perd un ballon faire 80 m à reculons pour récupérer ce ballon. La quand il donne des buts, il est coté ballon. Là il est Cafu mais, de l'autre côté, il y a une sécurité.
Il faut qu’on ait une organisation de façon à ce que les joueurs puissent y aller la tête libre, qu'ils puissent donner un maximum. À l'époque vous vous rappelez le latéral qui y allait, dés qu'il centrait, il revenait plus vite au retour qu’à l’aller. C'est fini cette époque-là. Le joueur il y va à fond puis s’il ne revient pas, il y a un colmatage par les joueurs concernés opposés. C'est ça l’organisation. On a plus cette notion… Souvenez vous le libéro qui montait, le numéro six qui restait vous vous rappelez de ces images-là, c'est fini ça. Ça n'existe plus ces notions dans le football moderne. On y va, on y va à fond et on joue les coups à fond et par contre, il y a une sécurité par d'autres joueurs. C'est ça l'esprit de trouver un équilibre. C'est là que j'ai un rôle à jouer, moi, pour répartir les taches des uns et des autres.
Ils vous écoutent bien ?
Ce n'est pas une question d'écouter, c'est une démarche d'orchestration où chacun a un rôle à jouer dans l'équilibre des phases offensives et défensives. Il y a une écoute, mais vous comprenez bien que tout çà, çà s'explique sur le terrain. Il faut qu'ils le sentent. Çà ne se fait pas au tableau noir ces choses-là. Cà se travaille au quotidien. Moi je ne suis pas un entraîneur au tableau noir. Malgré ce qu'on peut penser je ne fais pas de tableau noir. Je ne fais jamais de tableau noir. Çà je vous l’apprends.
Votre discours a beaucoup joué au mercato ?
Il fallait dire quelque chose. Je pense que j'ai eu le bon discours. Moi je me replace toujours dans la situation de quand je suis arrivé. Il y avait une crise de confiance qui était beaucoup plus liée à l'élimination contre une équipe française qui a un peu déstabilisé les uns et les autres, mais les gens n'avaient pas analysé la situation en rendant indépendante les deux compétitions. On avait fait l'amalgame de l’ensemble et l'élimination de Marseille avait entraîné toute une crise de confiance qui, au préalable, ne touchait pas le championnat puisque l'équipe été bien placée.
Donc et il y a eu un amalgame qui a entraîné toute une crise de confiance autour d'une équipe. Il a fallu restaurer tout cela et repositionner les uns et les autres devant les nouveaux objectifs qui se présentaient. Le premier discours çà a été de clarifier où on va, ce qu’on fait et ensuite avec qui .
C’était çà le discours de dire je fais confiance au groupe parce que je connais les limites du mercato. Ce sont des joueurs qui ne jouent pas. On va dire à un joueur qui ne joue pas tu es l'homme providentiel pour Marseille. Quels sont les partenaires pour atteindre les objectifs ? Il y a les entraîneurs et les joueurs. Je leur ai fait comprendre qu'ils avaient un temps de réflexion et qu’ils devaient s'engager à un moment ou à un autre.
Oui bien sûr, à cause des internationaux. Pedretti, Luyindula, Gavanon étaient là, Méïté était absent, comme Beye, Olembé. Nasri et Barthez qui étaient blessés ou souffrants, étaient présents ce matin. N'Diaye n'a pas repris, Hemdani revient bien, il partira avec le groupe demain. Il y aura 17 joueurs et trois gardiens.
Christanval passe une écho aujourd'hui, il est blessé.
Taiwo était là. Il ne partira pas avec nous demain pour des raisons de visa. Dahou est qualifié mais comme Ribaud, Léo, Barry il reste là avec la CFA.
Vous suivez les « performances » de la CFA ?
Oui. L'équipe est en difficulté. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'y aller parce que leurs matchs sont toujours au moment où on joue nous. Il me tarde d’aller voir.
Ces résultats seront gênants pour préparer l'avenir ?
Non, je n'en fais pas une question de compétition par rapport à l'avenir. C'est bien pour le club d'abord une équipe représentative à ce niveau-là. Il faut se battre pour que l'équipe ne descende pas, ça me parait évident. C'est un moyen d'avoir une compétition pour le groupe professionnel qui n'évolue pas. Il faut garder ce principe. Dans l'organisation, j'ai une petite idée moi concernant l'avenir, concernant cette présence peut-être plus importante des joueurs qui n'ont pas l'habitude de jouer. Déjà ça serait bien si cette équipe pouvait jouer le dimanche. Ça nous permettrait nous de mettre dans l'équipe réserve plus de joueurs.
Nakata ?
Il sera la dimanche. Il reprendra la semaine normale à partir de mardi. Maintenant c'est un problème de qualification officielle, mais ça y est, il est avec nous.
Le Maroc, c'est un stage ?
Il n'y a qu'un match. On part trois jours, mais on part dans l'esprit d'aller faire un match. On revient dés dimanche. L'objectif bien sûr c'est de garder une tension de compétition. On ne va pas spécialement au Maroc parce qu'il fait plus beau qu'ici, je viens d’y passer quelques jours et je peux vous dire qu'il y fait le même temps qu'ici. C'est le même climat. Nous avions un week-end de libre compte tenu du fait que nous avons été éliminés, donc il fallait bien maintenir la tension de la compétition. Nous aurions pu bien sûr jouer en France contre une équipe éliminée de la coupe de France. Dans ce cas-là, je ne suis pas convaincu qu'il y aurait eu une extrême motivation. Au niveau du public, ce n'est pas sur qu'on aurait attiré beaucoup de personnes quel que soit le lieu où on l'aurait fait. Là bas on va jouer devant 40,50 ou 60 000 personnes. C'est sûr. J'estime que pour maintenir la tension par rapport à notre important match contre Bastia, je trouve que de placer les joueurs devant ce nouveau public qui est un public de l’OM, parce que nous avons de nombreux supporters de Marseille au Maroc. Ils seront attendus. Nous allons jouer devant une assistance réelle, importante. Je considère que ceux sont les ingrédients nécessaires à la motivation, à la mobilisation et je pense que c'est un match qui va être vraiment bien dans cet esprit là. C'est ce que je souhaitais. C'est pour ça que j'ai fait le choix d'aller faire un match à l'étranger, chez nos amis marocains contre une belle équipe qui est première du championnat et qui est entraîné par un ancien Olympien puisque c’est Jacky Bonnevay.
Vous emmenez donc le meilleur groupe possible ?
Oui, on emmène le meilleur groupe possible. 17 joueurs et trois gardiens. C'est un groupe restreint par rapport aux contraintes de la CFA. Mais c'est aussi un groupe de joueurs qui à 90 % sont amenés à préparer le match contre Bastia.
Vous ne craignez pas un trop grand engagement ?
Vous pensez là en terme de blessure ? La blessure elle existe au quotidien. Il faut avoir cet esprit de ne pas calculer cet aspect là pour ne pas se blesser. C'est un match qui doit s'inscrire dans les conditions d'une préparation. Qu'on le joue à Casa, à Bandol ou à Brignoles, c'est pareil.
Vous avez pris quelques jours de congés vous avez pu faire un petit bilan dans votre tête ?
Bien sûr. Le bilan je n'ai pas besoin d'avoir de repos pour le faire. Il faut 10 jours pour décompresser et si vous avez une réelle décompression, c'est que vous avez vidé votre tête. Ça ne serait qu'au bout de 10 jours et au bout de 10 jours vous récupérez trois jours et ensuite il vous faut une semaine parce que quand vous savez que vous reprenez votre travail dans une semaine vous êtes déjà dedans. Donc finalement on s'aperçoit qu’on ne décompressait jamais. La vraie décompression c'est celle qui est tout de suite après le match, une heure après le match, là vous avez le sentiment de satisfaction, de bien-être et là vous partagez un dîner avec vos amis, vous êtes décontractés. C'est çà la vraie décontraction, le vrai moment de bonheur. Après on passe une bonne nuit, le matin on se lève du bon pied, c'est ça la vraie décontraction.
Vous n'avez pas eu plus de bonheur après Rennes qu'en retrouvant votre famille ?
Si presque. Oui quelque part le vrai bonheur, la vraie sérénité et très égoïste. Ça vous appartient. Elle est par rapport à vous-même. À la suite vous avez les obligations de la vie privée, de la vie professionnelle. Mais le vrai bonheur et ressenti sur soi-même. C'est ça le bonheur. On appartient à personne.
Le fait de ne pas vouloir changer une équipe qui gagne ne craignez-vous pas que les joueurs qui savent qu'ils ne seront pas titulaires ne soient pas très mobilisés ?
Il est clair que nous rentrons dans une configuration où nous allons jouer tous les huit jours. Nous allons avoir un calendrier allégé parce qu'on ne va jouer qu'une fois tous les huit jours. C'est comme les produits légers. C'est bon pour la santé mais quelque part ça manque de saveur. On aurait préféré avoir encore une ou deux compétitions supplémentaires. Même si aujourd'hui on peut penser que ce n'est pas un avantage, ça à au moins l'avantage que vous ne vous posiez pas 36 questions. Le turn-over se fait automatiquement. Les joueurs sont en compétition, vous avez du rythme, de la concentration. À partir de là çà facilite la tâche.
C'est une situation qui fonctionne toute seule. Lorsque vous avez un calendrier allégé comme le notre, il est clair que vous êtes obligé de construire cette motivation, d'être sensible à la mobilisation et justement mon management c'est être en éveil, en alerte et de proposer aux joueurs un travail qui va les emmener à être toujours sur le qui-vive, en alerte. Nous sommes obligés de fabriquer cette situation ce que nous ne serions pas obligés de faire si nous étions dans un calendrier un peu chargé comme vont l’être nos concurrents. Avec un calendrier allégé, il est clair que le groupe qui vient de jouer a le temps de se restaurer. C'est vrai que la notion de turnover est moins vraie. C'est plus difficile de considérer un turn-over lorsque vous avez le temps de préparation. Quelque part on aurait souhaité être sur d'autres chantiers, ne serait-ce que par rapport à notre esprit de compétiteurs. Moi le premier j’aurais souhaité qu'on ait encore la coupe de France, la coupe de la ligue. Pour l'esprit du groupe çà aurait été bien d’avoir au moins une compétition supplémentaire.
En principe le repos ne réussit pas à l’OM cette saison ?
Cette statistique elle est réelle. À nous de la faire sauter. Notre réussite on la doit à quatre piliers que sont le caractère, la concentration, le collectif et la confiance. Ces quatre piliers font qu'aujourd'hui l'équipe se trouve, quelle est performante. Il faudrait presque y ajouter la constance. C'est tout le travail de la semaine de répéter nos gammes, d'être toujours autant professionnels, autant rigoureux, autant déterminés. Ça passe par une culture du travail, du détail, parce que le match on le gagne sur un détail, donc c'est à nous à penser à tout cela. Nous sommes avertis et quelque part on sait d’où on vient. Je voudrais vous rappeler quand même qu'il y a un mois, après l'élimination d’Angers, il suffit de voir les commentaires des uns et des autres pour savoir que nous étions une équipe complètement perdue, qui avait des carences techniques, tactiques, mentales etc. donc on ne va pas fanfaronner aujourd'hui. Nous avons redressé la barre, il faudra faire preuve d'une grande humilité. Nous savons d'où nous revenons. Il faut rester vigilant. Être vigilant c'est continuer à faire preuve d'un grand professionnalisme dans notre préparation.
Avec du recul comment vous analysez le match contre Angers ?
À l'époque, je me souviens ne pas avoir utilisé le mot suffisant. On a parlé de parfum de la coupe, ça j'y crois. Je me souviens d'un match Saint-Étienne-Nîmes, Saint-Étienne menant deux à zéro après 20 minutes de jeu et qu'à l'arrivée les verts perdent 3-2. C'est aussi l'exemple. On a beau être averti, nous étions prévenus et nous sommes passés à travers puis il y a eu ces six minutes complètement exceptionnelles de cette équipe qui aurait pu faire tomber presque n'importe quelle équipe quand on voit la façon dont les buts ont été marqués. On était encore fragiles à cette époque-là. Nous avions gagné à Caen, ensuite perdu contre Auxerre fait match nul à Lyon puis il y a eu cette trêve etc. nous n'étions pas une équipe qui avait retrouvé toutes ses capacités qui sont les siennes aujourd'hui. Donc il y avait une certaine fragilité. La fragilité de l'époque c'était on prenait un but et l'équipe avait tendance… Je vous renvoie également aux dernières minutes de Rennes pour justement préciser qu'il ne faut pas fanfaronner. Chaque match on doit avoir une application de tout les instants et déjà se pencher sur les raisons du relâchement que nous avons eu contre Rennes sur les dernières minutes. Ça c'est un moyen de les analyser et ensuite de corriger. Pour préparer ça il faut se dire on va lutter contre cette insuffisance, maintenir une pression sur les joueurs etc. Déjà en mettant le doigt sur les raisons d’un relâchement c'est une façon de préparer le match suivant.
Ce relâchement est dans les têtes ou physique ?
Et il y a un peu des deux. Je pense que nous avons réussi à restaurer la condition physique des joueurs, on a maintenant un volume de travail, de jeu, des dépenses d'énergie qui est supérieure à celle qu'on avait il y a quelques temps. Je pense qu’on à déjà retrouvé une bonne condition physique qui nous permet d'aller jusqu'au bout et c'est vrai qu'après la mi-temps il pouvait y avoir un petit relâchement physique, moral, surtout si on prenait un but. Je pense que tout est lié. Le physique et le moral, vont souvent ensemble quand on manque de lucidité ce qui était le cas contre Sochaux. La tête et les jambes sont souvent liées. Quand tout va bien en général ça passe.
Lyon et Monaco vont jouer la ligue des champions, c'est un avantage pour vous ?
Oui et non, parce que l'avantage d'avoir une compétition supplémentaire ne vous entraîne pas dans une période avec un calendrier allégé comme c'est le cas des autres. Là je parle en terme de rythme de compétition et également de groupe. Vous avez automatiquement la notion de turn-over et quelque part c'est cela qui entretient la vie d'un groupe, ce qui permet à un nombre plus important d'être investi dans un groupe de compétition. Oui c'est un avantage parce qu'on réduit le problème de la suspension, de la blessure et non parce que l'on est censé garder quelque part un groupe de 14,15, ou 16 joueurs maximum. Il faut voir aussi des inconvénients par rapport à la dynamique de groupe.
Toutes ces énergies à dépenser, effectivement les équipes comme Lyon, Monaco, qui sont sur tous les plans, plus l’équipe de France pour la paire Squillaci-Givet de Monaco, on la retrouve aussi en équipe de France, ça représente quelque part un handicap certain.
Avec le retour de Nasri il peut y avoir des problèmes de choix ?
Oui mais abondance de biens ne nuit pas. Il y aura de la place pour tout le monde. Je suis bien content d'avoir cet éventail de possibilités. On a gagné des matchs avec le 3,5,2, on a gagné des matchs avec le 4,4,2, dans les deux il y a un bon équilibre toujours en relation avec le rapport de force que nous avons en face. Après il y a des hommes. La priorité c'est les hommes qui sont là, qui sont présents et qui peuvent s'adapter à n'importe quelle condition de jeu. Moi je ne suis pas dogmatique. Je ne m'arrête pas sur un seul système. Mao disait que la bouse de vache est plus utile que le dogme parce qu'on en fait de l'engrais.
Donc je ne vais pas m'arrêter sur un système de jeu, ce sont les hommes qui vont l'animer. Les deux on leur avantage. Nous avons produit nos meilleurs matchs sur les deux systèmes donc je n'en fais pas une question de fixation. Je préfère savoir que j'ai de bons joueurs, des hommes qui peuvent s'adapter à n'importe quelle condition. C'est ça le plus important. Le retour de Nasri est un élément supplémentaire qui va rendre encore plus fort le groupe.
L'avantage de ce joueur c’est qu'il est polyvalent. Il peut jouer à plusieurs postes dans les deux systèmes. C'est ce qui est le plus important. Ca veut dire aussi qu'on peut commencer dans un système et finir dans un autre. Ça veut dire qu'on peut commencer avec un système et le garder. Il peut y avoir des joueurs qui peuvent remplacer poste pour poste.
Il y a aussi c'est avantage là. Cheyrou, Nasri, Fiorese, Batlles vous avez quatre joueurs de bon niveau capables de répondre au coup pour coup et au poste par poste. C'est ça l'avantage de la polyvalence des joueurs et de cette qualité d'effectif qui nous permettent de commencer les matchs avec une équipe et éventuellement de passer d’un système à un autre.
Au vu des dernières prestations de Batlles et de Nasri ça serait bien de les voir ensemble ?
Ça fait partie des solutions possibles. Aujourd'hui ce qui m'importe c'est l'efficacité et la rentabilité de l'équipe. C'est de gagner les matchs et de prendre des points.
Beye a été particulièrement bon contre Rennes ?
Oui il a été bien. Et je lui ai dit tu vas jouer latéral droit mais tu n'es pas Cafu ! Il m'a dit ha bon ! Je ne voulais pas qu'il pense que jouer latéral droit c'était partir sur le côté à la Cafu. Je lui dis il va falloir que tu arrives à trouver un équilibre entre la participation d’Olembé côté gauche donc coté ballon et la sécurité à trois, Méïté, Dehu et Beye je veux cette sécurité à trois côté ballon opposé.
Ça c'est la première démarche, et par contre Olembé, coté ballon, il y va à fond. Il ne s'agit pas d'attaquer, de partir à l’abordage et que dès qu’on perd un ballon faire 80 m à reculons pour récupérer ce ballon. La quand il donne des buts, il est coté ballon. Là il est Cafu mais, de l'autre côté, il y a une sécurité.
Il faut qu’on ait une organisation de façon à ce que les joueurs puissent y aller la tête libre, qu'ils puissent donner un maximum. À l'époque vous vous rappelez le latéral qui y allait, dés qu'il centrait, il revenait plus vite au retour qu’à l’aller. C'est fini cette époque-là. Le joueur il y va à fond puis s’il ne revient pas, il y a un colmatage par les joueurs concernés opposés. C'est ça l’organisation. On a plus cette notion… Souvenez vous le libéro qui montait, le numéro six qui restait vous vous rappelez de ces images-là, c'est fini ça. Ça n'existe plus ces notions dans le football moderne. On y va, on y va à fond et on joue les coups à fond et par contre, il y a une sécurité par d'autres joueurs. C'est ça l'esprit de trouver un équilibre. C'est là que j'ai un rôle à jouer, moi, pour répartir les taches des uns et des autres.
Ils vous écoutent bien ?
Ce n'est pas une question d'écouter, c'est une démarche d'orchestration où chacun a un rôle à jouer dans l'équilibre des phases offensives et défensives. Il y a une écoute, mais vous comprenez bien que tout çà, çà s'explique sur le terrain. Il faut qu'ils le sentent. Çà ne se fait pas au tableau noir ces choses-là. Cà se travaille au quotidien. Moi je ne suis pas un entraîneur au tableau noir. Malgré ce qu'on peut penser je ne fais pas de tableau noir. Je ne fais jamais de tableau noir. Çà je vous l’apprends.
Votre discours a beaucoup joué au mercato ?
Il fallait dire quelque chose. Je pense que j'ai eu le bon discours. Moi je me replace toujours dans la situation de quand je suis arrivé. Il y avait une crise de confiance qui était beaucoup plus liée à l'élimination contre une équipe française qui a un peu déstabilisé les uns et les autres, mais les gens n'avaient pas analysé la situation en rendant indépendante les deux compétitions. On avait fait l'amalgame de l’ensemble et l'élimination de Marseille avait entraîné toute une crise de confiance qui, au préalable, ne touchait pas le championnat puisque l'équipe été bien placée.
Donc et il y a eu un amalgame qui a entraîné toute une crise de confiance autour d'une équipe. Il a fallu restaurer tout cela et repositionner les uns et les autres devant les nouveaux objectifs qui se présentaient. Le premier discours çà a été de clarifier où on va, ce qu’on fait et ensuite avec qui .
C’était çà le discours de dire je fais confiance au groupe parce que je connais les limites du mercato. Ce sont des joueurs qui ne jouent pas. On va dire à un joueur qui ne joue pas tu es l'homme providentiel pour Marseille. Quels sont les partenaires pour atteindre les objectifs ? Il y a les entraîneurs et les joueurs. Je leur ai fait comprendre qu'ils avaient un temps de réflexion et qu’ils devaient s'engager à un moment ou à un autre.
Le top des taupes !