Le naufrage du Koursk, à l’aube d’un conflit nucléaire.
Sources : Jean-Michel Carré, « Koursk , un sous-marin en eaux troubles »
Dimitry Filmonov, “A la mémoire de l’équipage du sous-marin nucléaire Koursk »
Nous sommes le 11 août 2000 en mer de Barents. Vladimir Poutine, tout récemment élu Président de la Fédération de Russie, et voulant définitivement asseoir son autorité politique et militaire, a décidé de mettre en place les plus grandes man½uvres militaires navales depuis la fin de la guerre froide. Ainsi, des dizaines de frégates,destroyers, sous-marins, etc., équipés de leur armement conventionnel, sont déployés en mer, ayant pour but de démontrer l’énorme potentiel de la flotte de l’ex-empire soviétique.
Des officiels d’autres pays, principalement Chinois et Arabes (de quel pays ?), sont présents sur place et a bord du sous-marin, afin de voir à l’½uvre plusieurs armes dont ils voudraient faire l’acquisition, et notamment une torpille à la technologie révolutionnaire, la Schkval (= « Squale »), capable de filer sous l’eau à plus de 500 Km/h, alors que les torpilles conventionnelles dépassent rarement les 60 Km/h ! C’est de cette torpille qu’est équipé le sous-marin « Koursk » (Oscar II pour l’OTAN), fleuron des submersibles russes, long de 154 mètres et pesant près de 18000 tonnes, équipé en sus de 24 missiles de croisière à tête nucléaire, et auquel les américains ont donné le doux surnom de « tueur de porte-avions », tout un programme.
La Schkval, torpille de deux tonnes, équipée d’une tête en uranium, engin absolument unique en son genre, bénéficie d’une technologie hydrodynamique qui est le seul apanage des russes, et c’est cette technologie que les chinois sont sur le point d’acquérir.
Photo d’une Schkval
Nous voici le matin du 12 août, c’est l’heure de la démonstration.Le Koursk annonce par radio qu’il remonte à 18 mètres sous la surface de l’eau, c’est-à-dire à profondeur périscopique, et entame la procédure de lancement de la fameuse Schkval.. Puis le silence, suivi de deux explosions successives, séparées de deux minutes. Le Koursk et ses 118 membres d’équipage sombrent par 108 mètres de fond.
Et c’est à partir de ce moment que tout a failli basculer.
La thèse officielle des autorités russes évoque la double déflagration comme la conséquence de l’explosion d’un stock de vieilles munitions au peroxyde d’hydrogène. Ceci aurait causé un incendie au sein du submersible qui aurait provoqué la mort de l’essentiel de l’équipage seulement quelques heures après l’incident. Toujours selon cette thèse, le sous-marin n’a pu être localisé que trente heures plus tard, rendant illusoire tout espoir de sauvetage des membres d’équipage. A noter que ce qui est devenu la version officielle, la thèse de l’explosion de torpille au sein du Koursk, fut au départ violemment démentie par les russes eux-mêmes !
Il est temps maintenant de démontrer point par point pourquoi la thèse officielle ne peut être vraie, ce qui s’est probablement passé, les enjeux de cette affaire et la résolution « à l’amiable » de cette histoire.
Pourquoi cela est arrivé…
Le Koursk était donc sensé faire une démonstration pour des officiels chinois, futurs acheteurs de Schkval. Il faut bien se mettre dans l’idée que la Chine est en passe de devenir une grande puissance militaire maritime, capable d’être une concurrente sérieuse des Etats Unis pour la suprématie dans l’océan Pacifique. Il est donc naturel et compréhensible que les américains voient d’un très mauvais ½il l’acquisition par une autre grande puissance nucléaire d’armes conventionnelles qui feraient passer leurs propres torpilles pour de vulgaires jouets.
C’est cette raison qui aura poussé le Pentagone à envoyer des sous-marins afin de surveiller les man½uvres militaires russes. Ce furent en l’occurrence le Toledo et le Memphis, sous-marins de la classe « Los Angeles » (cela évoquera des souvenirs aux amateurs d’ « à la poursuite d’Octobre rouge »), qui croisaient à proximité du Koursk ce 12 août.
La thèse qui fut évoquée au départ, avant que la thèse officielle expliquée précédemment ne soit définitivement adoptée, était celle d’une collision du Koursk avec un objet étranger, un autre sous-marin en fait, choc qui aurait donc provoqué une explosion. Cette thèse fut rapidement abandonnée pour la bonne et simple raison qu’elle n’explique à aucun moment la seconde déflagration, nous verrons qu’en fait elle est partiellement exacte…
Le film des événements.
Voyons maintenant ce qui a pu se produire, en mettant en parallèle la thèse officielle, les événements avérés, ce qui est incohérent, et l’explication la plus probable.
Tout d’abord, on peut constater donc que le Koursk a subi des avaries dues donc à deux explosions. Il faut savoir que la première fut d’une intensité moindre que la seconde, estimée à une puissance cent fois supérieure à la première ! Ceci a pu être avéré par l’étude des relevés d’une station sismographique du nord de la Norvège, qui a enregistré les déflagrations.
A quoi furent donc dues ces explosions, qui, je vous rappelle étaient séparées de deux minutes ? Voici le film probable :
Juste avant le lancer de la première Schkval, le Koursk serait entré en collision avec un des deux sous-marins américains, le Toledo en l’occurrence, ce qui provoqua un choc d’une puissance moindre, en tout cas loin de pouvoir gravement endommager le Koursk. Il faut en effet se rendre compte de la différence de masse des deux engins, le russe approchant donc les 18000 tonnes pour « seulement » 7000 pour le Toledo. Celui qui aurait donc été le plus endommagé aurait donc dû être l’américain !
Ce qui rend cette hypothèse probable est en fait l’analyse du comportement du commandant du Koursk après cette explosion. En effet, la procédure normale quand un submersible subit une avarie est de lâcher la balise de détresse et de vider les ballasts afin de remonter rapidement à la surface, procédure qui aurait été d’autant plus rapide que le sous-marin se situait à seulement 18 mètres de profondeur, insignifiant pour un engin mesurant près de 27 mètres de hauteur.
Or, la réaction fut complètement à l’opposée de ce scénario. Il s’avère que, à la suite du premier choc, le Koursk a lancé les machines au maximum et fait silence radio, n’a pas lâché sa balise de détresse,ce qui est en fait le comportement d’un sous-marin essuyant une attaque extérieure. Ce n’était donc en aucun cas une réaction à un incident interne ou un incendie mais bel et bien un comportement de défense face à une menace extérieure.
Or voilà, le Toledo étant donc gravement endommagé suite à un choc comparable à celui d’une Twingo contre un semi-remorque, il tente de prendre la fuite, aidé en cela par le Memphis. C’est ce dernier qui, constatant le comportement du Koursk, prêt à riposter par un tir de torpilles (des relevés sonores sous-marins indiquent que le Koursk préparait cette riposte et avait armé ses torpilles après le choc), étant moins volumineux et plus manoeuvrable que son vis-à-vis russe, fit volte-face et couvrit la fuite du Toledo par un tir de torpille qui atteignit la face tribord du Koursk, entraînant la seconde déflagration, dont la puissance incroyable s’explique par le fait que le projectile a atteint le compartiment où étaient stockées les Schkval, provoquant leur explosion et créant un trou béant sur le haut du nez du sous-marin, entraînant une voie d’eau et faisant sombrer l’engin.
On remarquera après coup que la déformation de la coque du Koursk portait la signature très particulière d’une MK-48, torpille à charge creuse temporisée, de conception américaine, une des seules capables de transpercer la double coque du sous-marin russe, puis de projeter au sein de celui-ci une charge explosive qui agit donc à la suite de l’impact initial, et qui aurait donc provoqué la destruction du compartiment des torpilles.
[b]Il est situé à mi-hauteur de la coque[/b]
Les deux sous-marins prirent la fuite, et le Memphis, le moins endommagé des deux, mit près de huit jours au lieu de deux en temps normal, pour atteindre la base norvégienne de Haakonsvern afin de faire réparer les dommages occasionnés par une torpille que le Koursk aurait eu le temps de tirer. En effet, des photographies démontrent que les dégâts subis par le Memphis sont minimes par rapport à ce que cela aurait été en cas de choc avec le Koursk. On ne revit pas le Toledo, car le temps de se rendre compte de ce qui s’était réellement passé, celui-ci avait été mis au secret dans une base navale des côtes américaines, le Memphis ayant surtout joué un rôle de leurre pour couvrir la fuite à travers l’Atlantique de son compère.
C’est ainsi que le mastodonte russe se retrouva par une centaine de mètres de fond, avec l’essentiel de son équipage qui avait survécu à l’incident. En effet, contrairement à ce qu’affirme la thèse officielle, tout les membres ne sont pas décédés des suites de l’explosion ou de l’incendie, mais bien plusieurs jours après. Plusieurs preuves viennent étayer cette affirmation, notamment ces fameux enregistrements sonores qui indiquent clairement des bruits correspondant à des personnes qui auraient tapé contre la paroi interne du sous-marin pour émettre des SOS, ou encore ces lettres retrouvées dans les poches de cadavres d’officiers datées de deux ou trois jours après la collision.
Mais alors, pourquoi ne leur a-t on pas porté secours ? Les autorités répondent qu’il leur a fallu une trentaine d’heures pour retrouver l’épave, on est dans l’ineptie totale, sachant que la silhouette du submersible était visible de la surface, n’oublions pas que nous parlons ici d’un engin de cent cinquante mètres de long, en plein milieu d’une man½uvre ou la quasi-totalité de la flotte russe était présente, comment imaginer un tel délai pour repérer le Koursk alors que tous les moyens étaient sur zone ? Bien improbable, évidemment. De plus, on a cru bon d’ajouter que le Koursk n’était pas adapté aux équipements actuels de sauvetage, ce qui est naturellement faux, tous les submersibles mis en service disposent bien sûr d’un matériel de secours extérieur adapté, heureusement d’ailleurs..
La seule raison qui a conduit à ce non-sauvetage, c’est tout simplement dans le but d’éviter une polémique concernant cet incident, étouffer cette affaire qui a bien failli déboucher sur un conflit nucléaire. En effet, tout indique que le Kremlin avait été en urgence mis au courant de l’incident, et les premières consignes ont été données quant aux procédures à employer. A noter aussi qu’on aurait retrouvé le cadavre du commandant de bord du Koursk en position d’armer ses ogives nucléaires, la clé sortie de son coffre et prête à être utilisée…
Dernier fait troublant, celui lié au renflouement de l’épave du sous-marin, qui fut confié à une société norvégienne après appel d’offre. Celle-ci a utilisé une technique particulière et des plus onéreuses, qui consistait à découper l’avant du sous-marin, la partie endommagée donc, pour la laisser au fond de la mer et ne remonter que la partie « habitée ». Or il s’avère que d’autres sociétés avaient répondu à cet appel d’offre et proposaient des solutions moins coûteuses et qui permettaient de remonter la totalité de l’épave ! Pourquoi les autorités russes ont-elles préféré laisser par le fond l’ensemble de l’arsenal du Koursk, y compris les ogives nucléaires, plutôt que de tout remonter à la surface ? Les preuves de leur mensonge auraient-elles alors été dévoilées au grand jour ? C’est bien possible en effet.
Ce début de conflit fut désamorcé par la diplomatie des présidents russe et américain, qui ont préféré négocier la sortie de crise par de petits arrangements, notamment des effacements de dettes russes et un nouveau prêt de 10 milliards de Dollars, et en contrepartie, Poutine acceptait quelques mois plus tard d’autoriser la vente de Schkval au Canada, ce qui signifiait implicitement que les Etats Unis auraient à leur tour accès à cette technologie.
Et ainsi, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, on évite une guerre nucléaire, mais à quel prix ? Celui du sang, le sacrifice inhumain d’une centaine de soldats, la douleur de dizaines de familles qui ne pourront même pas faire le deuil de leurs enfants, qui ne sauront jamais réellement ni comment ni pourquoi on leur a ôté la vie.
Pour que leur souvenir ne s’efface jamais, que leur sacrifice ne soit pas vain, il faut dénoncer ce type de mensonge d’Etat, ne pas se laisser embobiner par toutes les thèses officielles et ne pas croire que, si la télévision le relate, c’est forcément vrai.
Sources : Jean-Michel Carré, « Koursk , un sous-marin en eaux troubles »
Dimitry Filmonov, “A la mémoire de l’équipage du sous-marin nucléaire Koursk »
Nous sommes le 11 août 2000 en mer de Barents. Vladimir Poutine, tout récemment élu Président de la Fédération de Russie, et voulant définitivement asseoir son autorité politique et militaire, a décidé de mettre en place les plus grandes man½uvres militaires navales depuis la fin de la guerre froide. Ainsi, des dizaines de frégates,destroyers, sous-marins, etc., équipés de leur armement conventionnel, sont déployés en mer, ayant pour but de démontrer l’énorme potentiel de la flotte de l’ex-empire soviétique.
Des officiels d’autres pays, principalement Chinois et Arabes (de quel pays ?), sont présents sur place et a bord du sous-marin, afin de voir à l’½uvre plusieurs armes dont ils voudraient faire l’acquisition, et notamment une torpille à la technologie révolutionnaire, la Schkval (= « Squale »), capable de filer sous l’eau à plus de 500 Km/h, alors que les torpilles conventionnelles dépassent rarement les 60 Km/h ! C’est de cette torpille qu’est équipé le sous-marin « Koursk » (Oscar II pour l’OTAN), fleuron des submersibles russes, long de 154 mètres et pesant près de 18000 tonnes, équipé en sus de 24 missiles de croisière à tête nucléaire, et auquel les américains ont donné le doux surnom de « tueur de porte-avions », tout un programme.
La Schkval, torpille de deux tonnes, équipée d’une tête en uranium, engin absolument unique en son genre, bénéficie d’une technologie hydrodynamique qui est le seul apanage des russes, et c’est cette technologie que les chinois sont sur le point d’acquérir.
Photo d’une Schkval
Nous voici le matin du 12 août, c’est l’heure de la démonstration.Le Koursk annonce par radio qu’il remonte à 18 mètres sous la surface de l’eau, c’est-à-dire à profondeur périscopique, et entame la procédure de lancement de la fameuse Schkval.. Puis le silence, suivi de deux explosions successives, séparées de deux minutes. Le Koursk et ses 118 membres d’équipage sombrent par 108 mètres de fond.
Et c’est à partir de ce moment que tout a failli basculer.
La thèse officielle des autorités russes évoque la double déflagration comme la conséquence de l’explosion d’un stock de vieilles munitions au peroxyde d’hydrogène. Ceci aurait causé un incendie au sein du submersible qui aurait provoqué la mort de l’essentiel de l’équipage seulement quelques heures après l’incident. Toujours selon cette thèse, le sous-marin n’a pu être localisé que trente heures plus tard, rendant illusoire tout espoir de sauvetage des membres d’équipage. A noter que ce qui est devenu la version officielle, la thèse de l’explosion de torpille au sein du Koursk, fut au départ violemment démentie par les russes eux-mêmes !
Il est temps maintenant de démontrer point par point pourquoi la thèse officielle ne peut être vraie, ce qui s’est probablement passé, les enjeux de cette affaire et la résolution « à l’amiable » de cette histoire.
Pourquoi cela est arrivé…
Le Koursk était donc sensé faire une démonstration pour des officiels chinois, futurs acheteurs de Schkval. Il faut bien se mettre dans l’idée que la Chine est en passe de devenir une grande puissance militaire maritime, capable d’être une concurrente sérieuse des Etats Unis pour la suprématie dans l’océan Pacifique. Il est donc naturel et compréhensible que les américains voient d’un très mauvais ½il l’acquisition par une autre grande puissance nucléaire d’armes conventionnelles qui feraient passer leurs propres torpilles pour de vulgaires jouets.
C’est cette raison qui aura poussé le Pentagone à envoyer des sous-marins afin de surveiller les man½uvres militaires russes. Ce furent en l’occurrence le Toledo et le Memphis, sous-marins de la classe « Los Angeles » (cela évoquera des souvenirs aux amateurs d’ « à la poursuite d’Octobre rouge »), qui croisaient à proximité du Koursk ce 12 août.
La thèse qui fut évoquée au départ, avant que la thèse officielle expliquée précédemment ne soit définitivement adoptée, était celle d’une collision du Koursk avec un objet étranger, un autre sous-marin en fait, choc qui aurait donc provoqué une explosion. Cette thèse fut rapidement abandonnée pour la bonne et simple raison qu’elle n’explique à aucun moment la seconde déflagration, nous verrons qu’en fait elle est partiellement exacte…
Le film des événements.
Voyons maintenant ce qui a pu se produire, en mettant en parallèle la thèse officielle, les événements avérés, ce qui est incohérent, et l’explication la plus probable.
Tout d’abord, on peut constater donc que le Koursk a subi des avaries dues donc à deux explosions. Il faut savoir que la première fut d’une intensité moindre que la seconde, estimée à une puissance cent fois supérieure à la première ! Ceci a pu être avéré par l’étude des relevés d’une station sismographique du nord de la Norvège, qui a enregistré les déflagrations.
A quoi furent donc dues ces explosions, qui, je vous rappelle étaient séparées de deux minutes ? Voici le film probable :
Juste avant le lancer de la première Schkval, le Koursk serait entré en collision avec un des deux sous-marins américains, le Toledo en l’occurrence, ce qui provoqua un choc d’une puissance moindre, en tout cas loin de pouvoir gravement endommager le Koursk. Il faut en effet se rendre compte de la différence de masse des deux engins, le russe approchant donc les 18000 tonnes pour « seulement » 7000 pour le Toledo. Celui qui aurait donc été le plus endommagé aurait donc dû être l’américain !
Ce qui rend cette hypothèse probable est en fait l’analyse du comportement du commandant du Koursk après cette explosion. En effet, la procédure normale quand un submersible subit une avarie est de lâcher la balise de détresse et de vider les ballasts afin de remonter rapidement à la surface, procédure qui aurait été d’autant plus rapide que le sous-marin se situait à seulement 18 mètres de profondeur, insignifiant pour un engin mesurant près de 27 mètres de hauteur.
Or, la réaction fut complètement à l’opposée de ce scénario. Il s’avère que, à la suite du premier choc, le Koursk a lancé les machines au maximum et fait silence radio, n’a pas lâché sa balise de détresse,ce qui est en fait le comportement d’un sous-marin essuyant une attaque extérieure. Ce n’était donc en aucun cas une réaction à un incident interne ou un incendie mais bel et bien un comportement de défense face à une menace extérieure.
Or voilà, le Toledo étant donc gravement endommagé suite à un choc comparable à celui d’une Twingo contre un semi-remorque, il tente de prendre la fuite, aidé en cela par le Memphis. C’est ce dernier qui, constatant le comportement du Koursk, prêt à riposter par un tir de torpilles (des relevés sonores sous-marins indiquent que le Koursk préparait cette riposte et avait armé ses torpilles après le choc), étant moins volumineux et plus manoeuvrable que son vis-à-vis russe, fit volte-face et couvrit la fuite du Toledo par un tir de torpille qui atteignit la face tribord du Koursk, entraînant la seconde déflagration, dont la puissance incroyable s’explique par le fait que le projectile a atteint le compartiment où étaient stockées les Schkval, provoquant leur explosion et créant un trou béant sur le haut du nez du sous-marin, entraînant une voie d’eau et faisant sombrer l’engin.
On remarquera après coup que la déformation de la coque du Koursk portait la signature très particulière d’une MK-48, torpille à charge creuse temporisée, de conception américaine, une des seules capables de transpercer la double coque du sous-marin russe, puis de projeter au sein de celui-ci une charge explosive qui agit donc à la suite de l’impact initial, et qui aurait donc provoqué la destruction du compartiment des torpilles.
Orifice situé sur la partie tribord avant. Remarquez l'enfoncement de la coque.
Le même trou. Le texte russe parle d'un diamètre d'un mètre et "de tôles pliées vers l'intérieur"
Une autre vue du trou, où l'enfoncement de la coque est bien visible.
[b]Il est situé à mi-hauteur de la coque[/b]
Les deux sous-marins prirent la fuite, et le Memphis, le moins endommagé des deux, mit près de huit jours au lieu de deux en temps normal, pour atteindre la base norvégienne de Haakonsvern afin de faire réparer les dommages occasionnés par une torpille que le Koursk aurait eu le temps de tirer. En effet, des photographies démontrent que les dégâts subis par le Memphis sont minimes par rapport à ce que cela aurait été en cas de choc avec le Koursk. On ne revit pas le Toledo, car le temps de se rendre compte de ce qui s’était réellement passé, celui-ci avait été mis au secret dans une base navale des côtes américaines, le Memphis ayant surtout joué un rôle de leurre pour couvrir la fuite à travers l’Atlantique de son compère.
C’est ainsi que le mastodonte russe se retrouva par une centaine de mètres de fond, avec l’essentiel de son équipage qui avait survécu à l’incident. En effet, contrairement à ce qu’affirme la thèse officielle, tout les membres ne sont pas décédés des suites de l’explosion ou de l’incendie, mais bien plusieurs jours après. Plusieurs preuves viennent étayer cette affirmation, notamment ces fameux enregistrements sonores qui indiquent clairement des bruits correspondant à des personnes qui auraient tapé contre la paroi interne du sous-marin pour émettre des SOS, ou encore ces lettres retrouvées dans les poches de cadavres d’officiers datées de deux ou trois jours après la collision.
Mais alors, pourquoi ne leur a-t on pas porté secours ? Les autorités répondent qu’il leur a fallu une trentaine d’heures pour retrouver l’épave, on est dans l’ineptie totale, sachant que la silhouette du submersible était visible de la surface, n’oublions pas que nous parlons ici d’un engin de cent cinquante mètres de long, en plein milieu d’une man½uvre ou la quasi-totalité de la flotte russe était présente, comment imaginer un tel délai pour repérer le Koursk alors que tous les moyens étaient sur zone ? Bien improbable, évidemment. De plus, on a cru bon d’ajouter que le Koursk n’était pas adapté aux équipements actuels de sauvetage, ce qui est naturellement faux, tous les submersibles mis en service disposent bien sûr d’un matériel de secours extérieur adapté, heureusement d’ailleurs..
La seule raison qui a conduit à ce non-sauvetage, c’est tout simplement dans le but d’éviter une polémique concernant cet incident, étouffer cette affaire qui a bien failli déboucher sur un conflit nucléaire. En effet, tout indique que le Kremlin avait été en urgence mis au courant de l’incident, et les premières consignes ont été données quant aux procédures à employer. A noter aussi qu’on aurait retrouvé le cadavre du commandant de bord du Koursk en position d’armer ses ogives nucléaires, la clé sortie de son coffre et prête à être utilisée…
Dernier fait troublant, celui lié au renflouement de l’épave du sous-marin, qui fut confié à une société norvégienne après appel d’offre. Celle-ci a utilisé une technique particulière et des plus onéreuses, qui consistait à découper l’avant du sous-marin, la partie endommagée donc, pour la laisser au fond de la mer et ne remonter que la partie « habitée ». Or il s’avère que d’autres sociétés avaient répondu à cet appel d’offre et proposaient des solutions moins coûteuses et qui permettaient de remonter la totalité de l’épave ! Pourquoi les autorités russes ont-elles préféré laisser par le fond l’ensemble de l’arsenal du Koursk, y compris les ogives nucléaires, plutôt que de tout remonter à la surface ? Les preuves de leur mensonge auraient-elles alors été dévoilées au grand jour ? C’est bien possible en effet.
Ce début de conflit fut désamorcé par la diplomatie des présidents russe et américain, qui ont préféré négocier la sortie de crise par de petits arrangements, notamment des effacements de dettes russes et un nouveau prêt de 10 milliards de Dollars, et en contrepartie, Poutine acceptait quelques mois plus tard d’autoriser la vente de Schkval au Canada, ce qui signifiait implicitement que les Etats Unis auraient à leur tour accès à cette technologie.
Et ainsi, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, on évite une guerre nucléaire, mais à quel prix ? Celui du sang, le sacrifice inhumain d’une centaine de soldats, la douleur de dizaines de familles qui ne pourront même pas faire le deuil de leurs enfants, qui ne sauront jamais réellement ni comment ni pourquoi on leur a ôté la vie.
Pour que leur souvenir ne s’efface jamais, que leur sacrifice ne soit pas vain, il faut dénoncer ce type de mensonge d’Etat, ne pas se laisser embobiner par toutes les thèses officielles et ne pas croire que, si la télévision le relate, c’est forcément vrai.