Vous changez de joueurs dans votre équipe par la force des choses et votre équipe n'est plus la même, ça veut dire que le groupe est plus restreint que ce que vous craignez ?
Je reste sur mes positions parce que nous sortons de trois gros matchs que nous avons gagnés. On les a gagnés sur des valeurs que nous avons développées au cours de ma prise en main.
Donc il y a eu une remise en cause de pas mal de choses, il y a eu une hyper concentration de chacun qui a nécessité de faire des efforts, de retrouver de la générosité qui s'est transformée en solidarité. Il y a eu un ensemble de facteurs qui ont fait que l'équipe s’est soudée et nous avons gagné ces matchs. Il y a des joueurs qui étaient dans des positions défavorables, qui n'étaient pas au mieux et qui ont été obligés de puiser dans leur énergie pour retrouver tout le bien que l'on pensait d’eux. La défaite de Sochaux je la mets plus sur le fait que le collectif a été mis au rouge.
Les bases collectives, ces gros efforts collectifs qui nous ont fait gagner les matchs, rappelez-vous de cette notion de bloc équipe, on défend ensemble, on attaque ensemble, ont fait front ensemble. Et peut-être qu'on était pas habitué, en tout cas on a retrouvé ces valeurs-là. Ça a nécessité peut-être de se retrouver en surchauffe, en phase rouge. Je crois que c'est surtout un gros coup de fatigue parce que lorsqu'on débobine la bobine avant le match, lorsqu'on revient une semaine en arrière, lorsqu'on se remémore notre dernière semaine, Nice, Metz tous les voyants étaient au vert. On baignait dans une confiance, une sérénité. On parlait d'harmonie, et juste avant le match de Sochaux tous les voyants sont au vert, je demande à mes adjoints si les joueurs sont bien, ils sont là.
Le plan, c'est le même plan. Cinq minutes avant le match vous écoutez le commentaire d'un mes joueurs : on va attaquer on va les presser. Et le match n'a pas commencé. Ils sont quasiment en train d’alerter l'équipe de Sochaux qu'ils vont commencer vite ce match. On sait que ça peut marcher comme ça, qu’on va presser comme ça, qu'on peut débloquer le match, qu'il faut marquer les premiers. La semaine dernière, où en a vécu des moments très forts et un moment un peu moins fort puisque que nous sommes battus. Donc c'est beaucoup plus sur ce manque de fraîcheur qui est sans aucun doute un manque de fraîcheur physique parce que nous étions en surchauffe.
Ça j'en suis convaincu. En même temps ça entraîne un manque de fraîcheur mentale dans la lucidité, la densité, la compacité, dans le resserrement des lignes. On a trouvé une équipe qui était plus longue, qui, je dirais, est sortie des gonds. On est sorti du collectif. On a vu cette équipe qui a réagi par des initiatives individuelles. C'est individuellement qu'on a réagi et lorsqu'une équipe réagit individuellement elle n'est plus dans le tempo. On est sorti de ce bloc collectif. On s’est désorganisé collectivement. On n’avait plus les repères collectifs qui faisaient notre force dans la fluidité du jeu, pour réamorcer les attaques.
Ce match s’est transformé en des réactions individuelles. Lorsque vous êtes contraint à réagir individuellement, c'est un non match sur le plan collectif. Et ça c’est dû à cette notion de surchauffe, de fraîcheur physique liée a cet ensemble, de la qualité de l'adversaire qui nous à contré sur cet élément physique. Puis il y a ce but qui nous aurait sans doute libéré mais qui ne vient pas. On ne sait pas s'il y a penalty sur Péguy. Ça suffit pour que l'équipe soit confrontée à une contrariété.
On doit retrouver un OM collectif à Toulouse ?
Oui. Les vertus qui feront notre force, je pense que ce sont les vertus qui appartiennent à toutes les équipes. Lorsque Lille enclenche sa série, ce sont des notions collectives. La victoire de Sochaux est d'abord une victoire collective. On doit avoir plus de jours de récupération, mais qui dit fatigue, dit aussitôt notion de turnover. Et dans la notion de turnover n'y voyait pas la notion de sanction.
Pourquoi il n'y a pas eu ce turnover ? Parce que j'étais partagé entre cette volonté de dire les joueurs vont jouer au vélodrome, ils sortent de deux gros matchs, ils vont jouer devant leur public. Quelque part c'est de la psychologie alors que peut-être on est tous d'accord pour dire, et vous les premiers dans vos questions, mais peut-être que untel va être fatigué etc. Quelque part on est partagé entre le sentiment de dire, on va être porté par la vague, la confiance acquise à Nice, à Lille, ce public qui attend ces héros.
Et en même temps on est partagé par l'idée de dire mais on est fatigué tout de même, il y a de l'usure. Et on parle des plus jeunes dans ces cas-là. C'est à moi à prendre les décisions dans ce cas-là. C'est à moi à déconnecter justement quels sont ceux qui ont les voyants oranges, ceux qui sont un peu fatigués. J'ai aussi ma part de responsabilité. J'ai fait le choix de la dynamique puis au bout d'une demi-heure on s'est aperçu qu'on se confrontait à un bloc, que nous n'avions pas ce but qui pouvait nous libérer et à la limite pour gagner faut qu'on presse. Pour presser il faut être en forme, que l'équipe soit plus compacte, pour être plus compact, il faut être plus lucide.
Tout cet ensemble a été un peu déconnecté, on est sorti de cette organisation, de ces repères. On a réagi individuellement. On sentait dans chacun la volonté, c'était un sprint, une course qui n'était pas enchaînée par les partenaires. On est sorti du collectif. Ce non match je le mets aussi sur cette volonté individuelle mais qui n'était pas au service du collectif. Donc le turnover il doit faire partie de cet esprit de groupe, de ce collectif. Le turnover n'est pas une sanction c'est pour justement toujours mettre une équipe capable de faire front, capable de presser, de faire du jeu.
On a vu des joueurs un peu fatigués et d'autres en manque de compétition ?
Lorsque vous regardez bien les joueurs qui ne jouent pas actuellement, à l'image de Brahim, de Fiorese, de Cheyrou, de Christanval, de Johnny Ecker, vous vous apercevrez que ce sont des joueurs en déficit de compétition. Certains n'ont pas joué depuis cinq mois même plus pour certains. Ce problème existe. Vous comprenez bien qu'il va falloir que je fasse avec. L'absence d'un joueur fait que Brahim peut jouer donc ça lui fait un match. On peut en ajouter d'autres. Mais c'est vrai que le groupe en lui-même, le groupe de 23, n'est pas complètement harmonieux sur le plan de la compétitivité.
Il y a des joueurs qui ont de l'avance. Aujourd'hui le turnover va toucher des joueurs qui sont hors compétition. Fiorese n'a plus joué depuis le match de Caen. Ça fait des mois. Si demain il y a la rentrée de Cheyrou, il n'a plus joué depuis le match d’Angers. À part Bamogo et Koke qui sont dans le groupe, vous vous apercevrez que la façon dont est constitué ce groupe, pour différentes raisons, ce groupe n'est pas harmonieux donc ça c'est une donnée que je veux intégrer.
C'est un danger pour Toulouse ?
Ce n'est pas un danger parce que les matchs ne se gagnent pas simplement sur des courses, des sprints. Vous comprenez bien qu'il va falloir tenir le ballon, se faire des passes donc il y a un élément technique, tactique qui est important. Puis ce sont des joueurs qui s'entraînent. Ils travaillent. Quand je dis déficit de compétition, je ne dis pas déficit d'entraînement. A CapBreton, on a été très surpris des tests. Y compris de ceux qui ne jouaient pas. Les joueurs sont à même de faire des efforts pendant une heure au moins à un niveau qui est le leur. Donc il n'y aura pas de déficit à ce niveau là. Pour revenir à Brahim, je pense qu’il a parfaitement rempli son rôle. Sur ses qualités qu'on lui connaît il a été intéressant je trouve sur l'ensemble de ce match.
Pedretti sera titulaire à Toulouse ?
En tout cas il y a une logique que Pedretti retrouve son poste puisqu'il vient de purger sa suspension, qu'il est en forme, et nous souffrons actuellement justement de manque de fraîcheur physique. On peut imaginer que Olembé fait partie de ceux qui peuvent être du turnover sur le match de Toulouse.
Méïté ?
Il reprit d'entraînement aujourd'hui. Il s'est exprimé devant la presse, ça c'est une notion qui est importante. Je lui ai dit dans ta première démarche concernant ta participation s'il y a, il y a une démarche qui vient de toi. Donc je veux que tu t'exprimes aujourd'hui et que tu nous rassures tous. Surtout que tu te rassures toi.
Bamogo ?
Lui est là et bien. Il est prêt, il s'entraîne. Lui c'est pareil c'est un petit problème de compétition plus un petit déficit de rythme. Lui était blessé. Je fais la différence entre celui qui ne joue jamais et qui s'entraîne tous les jours et celui qui jouait mais qui s'est arrêté depuis quatre semaines. Lui le déficit il n'est pas dans la compétition. Il va retrouver les repères, il y a juste un déficit de rythme.
Batlles va remplacer Nasri ?
C'est une option qui me paraît assez logique compte tenue du prototype du joueur.
Comment va Nasri ?
On vous rassure. On rassure le papa aussi et le joueur. Il a douté, la façon dont il ressentait la douleur l’a inquiété. Là et il n'y a aucune inquiétude, le joueur a pris un bon coup, ça a créé une grosse douleur, un hématome, mais il y a aucun risque. Lorsqu'on regarde sa tronche, il se demande s'il ne va pas repartir demain. Il ne partira pas demain, il va se reposer. Il n'y a pas d'inquiétude pour son avenir. Il fait partie de ceux qui ont, sans aucun doute, travaillé en surchauffe malgré ça, il a été au rendez-vous, il ne s'est jamais débiné. Il a été à la hauteur des responsabilités qu'on lui a confiées. Aucun risque pour son avenir, sur sa blessure et aucun risque pour notre avenir à ce qui concerne son partenariat pour l'équipe. On le retrouvera la semaine prochaine au service du groupe.
Fabien vient de dire qu'il souhaitait que Samir soit ménagé ?
On revient à la problématique partagée entre ce sentiment que les joueurs se produisaient devant leur public et particulièrement un garçon comme Nasri qui devait avoir à coeur de jouer au stade vélodrome parce que c'est quand même un peu l'enfant chéri. Je pense que Fabien a complètement raison, mais ça c'est une responsabilité qui me revient. J'ai la responsabilité d'avoir fait l'équipe sur des critères qui étaient les miens, mais il y avait d'autres joueurs aussi qui accusaient le coup.
On perd ce match aussi sur cette valeur de fraîcheur physique. On a été dans le rouge pendant ces trois matchs importants qui nous ont ramenés dans le peloton de tête. Le match de Toulouse est un match à six points. On le gagne on est dans les cinq premiers. On sait que ça va se jouer au mois d’avril et mai entre les cinq premiers parce qu'on se rencontre tous. L'idée c'est de rester au moins dans le peloton de tête jusqu'au sprint final qui commencera à partir du début avril. L'objectif c'est d'engranger des points. Je ne veux pas tomber dans le syndrome du vélodrome.
C'est des points qu'il me faut. Que ce soit chez nous ou à l'extérieur on s'en fiche. Je veux des points. Nous ne sommes pas en retard sur les temps de passage. L'idéal bien sûr serait de gagner devant notre public mais aujourd'hui il y a des situations qui font qu'on n’arrive pas à gagner. Mais si on arrive à équilibrer tout ça en tenant les temps de passages, en prenant des points, à la fin du mois de mars on sera dans une situation où on aura une carte à jouer pour atteindre nos objectifs, tout le monde sera content.
Donc ce n'est pas parler de mauvaise pression non plus sur l'idée que de dire on a raté mon rendez-vous. On l’a raté devant notre public ça nous ennuie, il y a une grande désillusion vis-à-vis de ceux qui venaient nous supporter. Je pense que le public a été aussi assez correct parce qu'il a compris que ce soir là l'équipe de Sochaux méritait de gagner.
Il y a un problème sur les côtés ?
C'est un problème ! Il fait partie de l'ensemble, il ne faut pas rêver. Pour avoir revu le match, on écarte bien le ballon, mais on a du mal à remettre dans ce but. Nous n'avons pas suffisamment de situations devant le but. Ce ne sont pas seulement les côtés qui sont concernés mais c'est vrai que nous n'avons pas suffisamment de ballons dans la surface, de densité sur ces ballons qui peuvent venir. Sur le moindre coup de pied arrêté, nous sommes dangereux. Donc on pourrait imaginer que toutes les situations qui pourraient venir sur des centres pourraient rendre cette équipe plus dangereuse.
Il va falloir trouver une organisation pour qu'on puisse être approvisionné d'une façon supérieure sur ce plan là même si quelque part à l'extérieur on n’a pas besoin de cette valeur-là. À l'extérieur notre configuration de marche et le contexte du match à l'extérieur nous amènent a évolué différemment. Je ne suis pas convaincu que le danger viendra sur les côtés comme ça sera toujours le cas à la maison.
Nakata ? (Question posée par un journaliste japonais)
Il faut poser la question à M. Pape Diouf.
À ce propos il a dit que Nakata n'était pas un joueur de couloir comme on peut l’attendre ?
Non, c'est un joueur de cadre. Les joueurs offensifs on les a ! Cheyrou est un joueur offensif côté gauche, Olembé est a priori un joueur offensif côté gauche…
Oui mais bon Olembé !
On sait qu'il peut faire mieux. Lui aussi je pense qu'il est fatigué. Il s'est retrouvé du jour au lendemain à cette position, il était le seul à pouvoir jouer à ce poste-là. Il a été mis à toutes les sauces, il n'est jamais blessé, il a toujours été présent. Le gars est là quand même. C'est vrai, on peut lui faire cent reproches mais il fait partie de ce bloc équipe qui a été dans le rouge.
Mais il a besoin de souffler ?
Voilà ! Il a besoin de souffler. On peut avoir solution avec Bruno Cheyrou, avec Ferreira qui peut jouer à ce poste-là je pense, je suis convaincu qu’un joueur comme Batlles peut aussi occuper ce poste. Lorsqu'il est rentré côté gauche. Même si avec un système à 3, ça l’obligera à être un peu plus bas, je suis convaincu dans l'animation il peut nous apporter beaucoup de choses même si sa présence est plus logique par rapport au remplacement de Nasri. Des possibilités il y en a.
Vous comprenez bien qu'on va jouer à 11. C'est une problématique que je me pose parce qu'il y a des joueurs qui ont besoin de souffler. Maintenant il faut que tout le groupe se sente concerné, d'ailleurs ça été le message que j'ai voulu donner à mes joueurs. La fatigue, ça veut dire il faut se reposer et enclencher le turnover. Lorsqu'on est émoussé il faut donner la possibilité à ce qui sont moins émoussés et qui ont la possibilité de jouer.
On a vu Hemdani à droite aussi ?
C'est un petit peu l'option que j'ai pu prendre avec un N'Diaye. Nous sommes en train de verticaliser notre jeu au milieu. Vous avez vu je demande beaucoup à Benoît de sortir, il a bien compris. Si vous voulez avec deux latéraux très offensifs vous imaginez bien qu'on a besoin de deux joueurs au milieu style Guardiola pour pouvoir transiter d'un côté un autre. Ça c'est une option qu'ils savent faire mais il y a aussi l'option de faire partir les milieux, comme font maintenant les équipes modernes, des joueurs qui verticalisent rapidement comme Oruma, qui est capable de rapidement se retrouver devant le but.
Je pense que Benoît à la possibilité de verticaliser rapidement son jeu, il le fait il comprend, il devient plus fort à ce niveau là. Dans un cadre d'équilibre, c'est ce que je demandais à Sylvain, c'est devenir tamponner avec Costa pour qu'on est toujours une structure solide au milieu. Ce qui permet à Benoît d'y aller à tête reposée. C'est dans cette idée-là que Brahim peut être essayé sur ce côté-là. Dire je pars, je suis ailier droit ou ailier gauche, ça c'est une fausse image qu'on se donne du 3,5,2.
Il y a un protocole, des étapes. C'est ce que j'aurais voulu que Lizarazu comprenne. Ce n’est pas de faire 45 m ou 150 m ce n’est pas ça. Il y a des étapes qui font qu'on peut débloquer un milieu, on peut aussi déclencher un centre à 45 m du but. Tout ça c'est un chantier. Ce n'est sûrement pas évident pour les joueurs de comprendre que nous sommes dans un chantier de mise en place. Il y a un côté un peu scolaire de mise en place etc. mais, ce sont des étapes importantes. Je crois que nous bénéficions tout de même d'une certaine fluidité dans notre jeu ce qui est quand même le fruit de ce qu'on fait. Il ne faut pas lâcher là-dessus. C'est mon boulot aussi de leur faire sentir qui qu'il faut qu'on assure ses gammes pour créer des connivences.
Ça veut dire que Fiorese n'a pas totalement gagné votre confiance encore ?
Oui, ça veut dire ça mais le message que je veux lui donner à lui c'est beaucoup plus une concentration dans le quotidien, beaucoup plus sur ses valeurs à lui qui sont certaines. Quelque part c'est beaucoup plus de concentration sur la mis en oeuvre de tout ça. Je ressens de sa part trop d'intermittence entre ce qu'il est capable de faire sur un match et ce qu'il serait capable de faire si c'était le fruit de la résultante de toutes une mise en oeuvre dans la semaine, une concentration qui pour l'instant ne lui appartient pas, en raison de ce mercato qui doit le gêner. Il n'a pas encore, de mon côté toute ma confiance, alors que sur ses qualités intrinsèques, je maintiens à dire que c'est un joueur qui rentre parfaitement dans l'idée que je me fais dans le système. Mais actuellement , il n'est pas encore dans cet esprit.
Sur son départ il s'est exprimé en son temps. Moi je respecte son boulot il est là. Pour l'instant il ne me donne pas encore le sentiment d'être réceptif. Il faut aussi que lui montre les choses, je n'ai pas besoin de cadrer. Il connaît la responsabilité, il sait dans quelle situation nous sommes. Nos objectifs sont affichés. Quelque part le joueur doit se sentir lui aussi concerné c'est à lui à faire des efforts. Moi en ce qui me concerne j'espère qu'il va rester.
L'adaptation de Péguy Luyindula ?
On est tous content. Un attaquant a besoin de confiance il s'est exprimé lui-même là-dessus. Un attaquant il ne faut pas non plus le juger que sur sa prestation d'efficacité. Ce n'est pas parce qu'il n'a pas marqué deux buts, par exemple contre Sochaux qu’il n'a pas été au service du collectif. Je pense qu'il a déjà au moins compris ça. Il a fait des efforts. Le fait de ne pas avoir marqué ça ne veut pas dire qu'il n'a pas rempli son rôle. Je lui ai dit tu est là pour marquer des buts, tu en marquera plus que Beye mais ne pense pas que parce que tu n'as pas marqué que tu as fait un mauvais match.
Il fait partie aussi de ce qui ont participé à tout le match, il fait partie de ceux qui ont été émoussés. Les questions que moi je dois me poser, c'est sur les 12 ou 13 qui depuis un mois sont sur le terrain et font des efforts. Il y aura un turnover, une remise en cause de l'équipe dans sa réorganisation par le choix de nouveaux joueurs mais des joueurs qui n'arrivent pas de la planète mars. Ils s'entraînent tous les jours et on peut aussi ressentir la problématique. Ils devront assumer une certaine responsabilité, faire plus d'efforts parce qu'ils ne sont pas compétitifs etc. ils auront peut-être aussi la crainte du début du match, ça qu'on ne pourra pas empêcher mais je pense que cette défaite peut nous permettre de relancer justement. Le turnover est plus facile, moins courageux de ma part.
Vous regrettez sur le match de Sochaux de ne pas avoir effectué ces changements ?
Il y a toujours des regrets bien sûr. Puis si je l'avais fait avant le match on m'aurait posé la question pourquoi je l'ai fait. Seule la victoire donne raison
Que pensez-vous de tout ce qui se passe actuellement à la direction de l'Olympique de Marseille ?
Permettez moi de botter en touche. Je vais reprendre une expression de Pape Diouf qui nous a réuni il y a une semaine et il a dit les gars vont représenter l'actif du club. Moi j'ai la responsabilité de l'actif, ce qui va se voir, ce qui va amener l'Olympique de Marseille à avoir des ambitions et les ambitions c'est en fonction du classement, le futur. Je pense qu'on est suffisamment habitué à cet environnement pour que justement cela nous permette de nous souder encore plus. Ça appartient à l'environnement, à la vie de ce club mais on a réussi à avoir une relation intelligente avec les joueurs, avec vous aussi. Ça ne change pas nos relations, on travaille, c'est ça qu'il faut protéger. Je botte en touche. Parce que je n'ai pas envie de rentrer là-dedans mais je peux vous assurer que cela ne nous gêne pas.
Vous êtes l’actif et le futur aussi ?
Mais on a tous un futur. Est-ce qu'on sait demain quel va être notre futur ? Les sorciers le savent… Est-ce que j'aurais pu imaginer un seul instant qu'après être parti du Qatar, j'allais entraîner l'Olympique de Marseille ?
Ton discours change sur l'avenir ?
Il faudra qu’on parle de ça à tête reposée. Là je suis en immersion. À un moment ou un autre on va s’asseoir et on aura tout notre avenir. Est-ce que notre avenir sera commun ? La question sera là. C'est un homme et une femme. On a passé un temps ensemble puis au bout d’un certain temps on se demande si on continue où si on arrête. C'est comme ça la vie…
Je reste sur mes positions parce que nous sortons de trois gros matchs que nous avons gagnés. On les a gagnés sur des valeurs que nous avons développées au cours de ma prise en main.
Donc il y a eu une remise en cause de pas mal de choses, il y a eu une hyper concentration de chacun qui a nécessité de faire des efforts, de retrouver de la générosité qui s'est transformée en solidarité. Il y a eu un ensemble de facteurs qui ont fait que l'équipe s’est soudée et nous avons gagné ces matchs. Il y a des joueurs qui étaient dans des positions défavorables, qui n'étaient pas au mieux et qui ont été obligés de puiser dans leur énergie pour retrouver tout le bien que l'on pensait d’eux. La défaite de Sochaux je la mets plus sur le fait que le collectif a été mis au rouge.
Les bases collectives, ces gros efforts collectifs qui nous ont fait gagner les matchs, rappelez-vous de cette notion de bloc équipe, on défend ensemble, on attaque ensemble, ont fait front ensemble. Et peut-être qu'on était pas habitué, en tout cas on a retrouvé ces valeurs-là. Ça a nécessité peut-être de se retrouver en surchauffe, en phase rouge. Je crois que c'est surtout un gros coup de fatigue parce que lorsqu'on débobine la bobine avant le match, lorsqu'on revient une semaine en arrière, lorsqu'on se remémore notre dernière semaine, Nice, Metz tous les voyants étaient au vert. On baignait dans une confiance, une sérénité. On parlait d'harmonie, et juste avant le match de Sochaux tous les voyants sont au vert, je demande à mes adjoints si les joueurs sont bien, ils sont là.
Le plan, c'est le même plan. Cinq minutes avant le match vous écoutez le commentaire d'un mes joueurs : on va attaquer on va les presser. Et le match n'a pas commencé. Ils sont quasiment en train d’alerter l'équipe de Sochaux qu'ils vont commencer vite ce match. On sait que ça peut marcher comme ça, qu’on va presser comme ça, qu'on peut débloquer le match, qu'il faut marquer les premiers. La semaine dernière, où en a vécu des moments très forts et un moment un peu moins fort puisque que nous sommes battus. Donc c'est beaucoup plus sur ce manque de fraîcheur qui est sans aucun doute un manque de fraîcheur physique parce que nous étions en surchauffe.
Ça j'en suis convaincu. En même temps ça entraîne un manque de fraîcheur mentale dans la lucidité, la densité, la compacité, dans le resserrement des lignes. On a trouvé une équipe qui était plus longue, qui, je dirais, est sortie des gonds. On est sorti du collectif. On a vu cette équipe qui a réagi par des initiatives individuelles. C'est individuellement qu'on a réagi et lorsqu'une équipe réagit individuellement elle n'est plus dans le tempo. On est sorti de ce bloc collectif. On s’est désorganisé collectivement. On n’avait plus les repères collectifs qui faisaient notre force dans la fluidité du jeu, pour réamorcer les attaques.
Ce match s’est transformé en des réactions individuelles. Lorsque vous êtes contraint à réagir individuellement, c'est un non match sur le plan collectif. Et ça c’est dû à cette notion de surchauffe, de fraîcheur physique liée a cet ensemble, de la qualité de l'adversaire qui nous à contré sur cet élément physique. Puis il y a ce but qui nous aurait sans doute libéré mais qui ne vient pas. On ne sait pas s'il y a penalty sur Péguy. Ça suffit pour que l'équipe soit confrontée à une contrariété.
On doit retrouver un OM collectif à Toulouse ?
Oui. Les vertus qui feront notre force, je pense que ce sont les vertus qui appartiennent à toutes les équipes. Lorsque Lille enclenche sa série, ce sont des notions collectives. La victoire de Sochaux est d'abord une victoire collective. On doit avoir plus de jours de récupération, mais qui dit fatigue, dit aussitôt notion de turnover. Et dans la notion de turnover n'y voyait pas la notion de sanction.
Pourquoi il n'y a pas eu ce turnover ? Parce que j'étais partagé entre cette volonté de dire les joueurs vont jouer au vélodrome, ils sortent de deux gros matchs, ils vont jouer devant leur public. Quelque part c'est de la psychologie alors que peut-être on est tous d'accord pour dire, et vous les premiers dans vos questions, mais peut-être que untel va être fatigué etc. Quelque part on est partagé entre le sentiment de dire, on va être porté par la vague, la confiance acquise à Nice, à Lille, ce public qui attend ces héros.
Et en même temps on est partagé par l'idée de dire mais on est fatigué tout de même, il y a de l'usure. Et on parle des plus jeunes dans ces cas-là. C'est à moi à prendre les décisions dans ce cas-là. C'est à moi à déconnecter justement quels sont ceux qui ont les voyants oranges, ceux qui sont un peu fatigués. J'ai aussi ma part de responsabilité. J'ai fait le choix de la dynamique puis au bout d'une demi-heure on s'est aperçu qu'on se confrontait à un bloc, que nous n'avions pas ce but qui pouvait nous libérer et à la limite pour gagner faut qu'on presse. Pour presser il faut être en forme, que l'équipe soit plus compacte, pour être plus compact, il faut être plus lucide.
Tout cet ensemble a été un peu déconnecté, on est sorti de cette organisation, de ces repères. On a réagi individuellement. On sentait dans chacun la volonté, c'était un sprint, une course qui n'était pas enchaînée par les partenaires. On est sorti du collectif. Ce non match je le mets aussi sur cette volonté individuelle mais qui n'était pas au service du collectif. Donc le turnover il doit faire partie de cet esprit de groupe, de ce collectif. Le turnover n'est pas une sanction c'est pour justement toujours mettre une équipe capable de faire front, capable de presser, de faire du jeu.
On a vu des joueurs un peu fatigués et d'autres en manque de compétition ?
Lorsque vous regardez bien les joueurs qui ne jouent pas actuellement, à l'image de Brahim, de Fiorese, de Cheyrou, de Christanval, de Johnny Ecker, vous vous apercevrez que ce sont des joueurs en déficit de compétition. Certains n'ont pas joué depuis cinq mois même plus pour certains. Ce problème existe. Vous comprenez bien qu'il va falloir que je fasse avec. L'absence d'un joueur fait que Brahim peut jouer donc ça lui fait un match. On peut en ajouter d'autres. Mais c'est vrai que le groupe en lui-même, le groupe de 23, n'est pas complètement harmonieux sur le plan de la compétitivité.
Il y a des joueurs qui ont de l'avance. Aujourd'hui le turnover va toucher des joueurs qui sont hors compétition. Fiorese n'a plus joué depuis le match de Caen. Ça fait des mois. Si demain il y a la rentrée de Cheyrou, il n'a plus joué depuis le match d’Angers. À part Bamogo et Koke qui sont dans le groupe, vous vous apercevrez que la façon dont est constitué ce groupe, pour différentes raisons, ce groupe n'est pas harmonieux donc ça c'est une donnée que je veux intégrer.
C'est un danger pour Toulouse ?
Ce n'est pas un danger parce que les matchs ne se gagnent pas simplement sur des courses, des sprints. Vous comprenez bien qu'il va falloir tenir le ballon, se faire des passes donc il y a un élément technique, tactique qui est important. Puis ce sont des joueurs qui s'entraînent. Ils travaillent. Quand je dis déficit de compétition, je ne dis pas déficit d'entraînement. A CapBreton, on a été très surpris des tests. Y compris de ceux qui ne jouaient pas. Les joueurs sont à même de faire des efforts pendant une heure au moins à un niveau qui est le leur. Donc il n'y aura pas de déficit à ce niveau là. Pour revenir à Brahim, je pense qu’il a parfaitement rempli son rôle. Sur ses qualités qu'on lui connaît il a été intéressant je trouve sur l'ensemble de ce match.
Pedretti sera titulaire à Toulouse ?
En tout cas il y a une logique que Pedretti retrouve son poste puisqu'il vient de purger sa suspension, qu'il est en forme, et nous souffrons actuellement justement de manque de fraîcheur physique. On peut imaginer que Olembé fait partie de ceux qui peuvent être du turnover sur le match de Toulouse.
Méïté ?
Il reprit d'entraînement aujourd'hui. Il s'est exprimé devant la presse, ça c'est une notion qui est importante. Je lui ai dit dans ta première démarche concernant ta participation s'il y a, il y a une démarche qui vient de toi. Donc je veux que tu t'exprimes aujourd'hui et que tu nous rassures tous. Surtout que tu te rassures toi.
Bamogo ?
Lui est là et bien. Il est prêt, il s'entraîne. Lui c'est pareil c'est un petit problème de compétition plus un petit déficit de rythme. Lui était blessé. Je fais la différence entre celui qui ne joue jamais et qui s'entraîne tous les jours et celui qui jouait mais qui s'est arrêté depuis quatre semaines. Lui le déficit il n'est pas dans la compétition. Il va retrouver les repères, il y a juste un déficit de rythme.
Batlles va remplacer Nasri ?
C'est une option qui me paraît assez logique compte tenue du prototype du joueur.
Comment va Nasri ?
On vous rassure. On rassure le papa aussi et le joueur. Il a douté, la façon dont il ressentait la douleur l’a inquiété. Là et il n'y a aucune inquiétude, le joueur a pris un bon coup, ça a créé une grosse douleur, un hématome, mais il y a aucun risque. Lorsqu'on regarde sa tronche, il se demande s'il ne va pas repartir demain. Il ne partira pas demain, il va se reposer. Il n'y a pas d'inquiétude pour son avenir. Il fait partie de ceux qui ont, sans aucun doute, travaillé en surchauffe malgré ça, il a été au rendez-vous, il ne s'est jamais débiné. Il a été à la hauteur des responsabilités qu'on lui a confiées. Aucun risque pour son avenir, sur sa blessure et aucun risque pour notre avenir à ce qui concerne son partenariat pour l'équipe. On le retrouvera la semaine prochaine au service du groupe.
Fabien vient de dire qu'il souhaitait que Samir soit ménagé ?
On revient à la problématique partagée entre ce sentiment que les joueurs se produisaient devant leur public et particulièrement un garçon comme Nasri qui devait avoir à coeur de jouer au stade vélodrome parce que c'est quand même un peu l'enfant chéri. Je pense que Fabien a complètement raison, mais ça c'est une responsabilité qui me revient. J'ai la responsabilité d'avoir fait l'équipe sur des critères qui étaient les miens, mais il y avait d'autres joueurs aussi qui accusaient le coup.
On perd ce match aussi sur cette valeur de fraîcheur physique. On a été dans le rouge pendant ces trois matchs importants qui nous ont ramenés dans le peloton de tête. Le match de Toulouse est un match à six points. On le gagne on est dans les cinq premiers. On sait que ça va se jouer au mois d’avril et mai entre les cinq premiers parce qu'on se rencontre tous. L'idée c'est de rester au moins dans le peloton de tête jusqu'au sprint final qui commencera à partir du début avril. L'objectif c'est d'engranger des points. Je ne veux pas tomber dans le syndrome du vélodrome.
C'est des points qu'il me faut. Que ce soit chez nous ou à l'extérieur on s'en fiche. Je veux des points. Nous ne sommes pas en retard sur les temps de passage. L'idéal bien sûr serait de gagner devant notre public mais aujourd'hui il y a des situations qui font qu'on n’arrive pas à gagner. Mais si on arrive à équilibrer tout ça en tenant les temps de passages, en prenant des points, à la fin du mois de mars on sera dans une situation où on aura une carte à jouer pour atteindre nos objectifs, tout le monde sera content.
Donc ce n'est pas parler de mauvaise pression non plus sur l'idée que de dire on a raté mon rendez-vous. On l’a raté devant notre public ça nous ennuie, il y a une grande désillusion vis-à-vis de ceux qui venaient nous supporter. Je pense que le public a été aussi assez correct parce qu'il a compris que ce soir là l'équipe de Sochaux méritait de gagner.
Il y a un problème sur les côtés ?
C'est un problème ! Il fait partie de l'ensemble, il ne faut pas rêver. Pour avoir revu le match, on écarte bien le ballon, mais on a du mal à remettre dans ce but. Nous n'avons pas suffisamment de situations devant le but. Ce ne sont pas seulement les côtés qui sont concernés mais c'est vrai que nous n'avons pas suffisamment de ballons dans la surface, de densité sur ces ballons qui peuvent venir. Sur le moindre coup de pied arrêté, nous sommes dangereux. Donc on pourrait imaginer que toutes les situations qui pourraient venir sur des centres pourraient rendre cette équipe plus dangereuse.
Il va falloir trouver une organisation pour qu'on puisse être approvisionné d'une façon supérieure sur ce plan là même si quelque part à l'extérieur on n’a pas besoin de cette valeur-là. À l'extérieur notre configuration de marche et le contexte du match à l'extérieur nous amènent a évolué différemment. Je ne suis pas convaincu que le danger viendra sur les côtés comme ça sera toujours le cas à la maison.
Nakata ? (Question posée par un journaliste japonais)
Il faut poser la question à M. Pape Diouf.
À ce propos il a dit que Nakata n'était pas un joueur de couloir comme on peut l’attendre ?
Non, c'est un joueur de cadre. Les joueurs offensifs on les a ! Cheyrou est un joueur offensif côté gauche, Olembé est a priori un joueur offensif côté gauche…
Oui mais bon Olembé !
On sait qu'il peut faire mieux. Lui aussi je pense qu'il est fatigué. Il s'est retrouvé du jour au lendemain à cette position, il était le seul à pouvoir jouer à ce poste-là. Il a été mis à toutes les sauces, il n'est jamais blessé, il a toujours été présent. Le gars est là quand même. C'est vrai, on peut lui faire cent reproches mais il fait partie de ce bloc équipe qui a été dans le rouge.
Mais il a besoin de souffler ?
Voilà ! Il a besoin de souffler. On peut avoir solution avec Bruno Cheyrou, avec Ferreira qui peut jouer à ce poste-là je pense, je suis convaincu qu’un joueur comme Batlles peut aussi occuper ce poste. Lorsqu'il est rentré côté gauche. Même si avec un système à 3, ça l’obligera à être un peu plus bas, je suis convaincu dans l'animation il peut nous apporter beaucoup de choses même si sa présence est plus logique par rapport au remplacement de Nasri. Des possibilités il y en a.
Vous comprenez bien qu'on va jouer à 11. C'est une problématique que je me pose parce qu'il y a des joueurs qui ont besoin de souffler. Maintenant il faut que tout le groupe se sente concerné, d'ailleurs ça été le message que j'ai voulu donner à mes joueurs. La fatigue, ça veut dire il faut se reposer et enclencher le turnover. Lorsqu'on est émoussé il faut donner la possibilité à ce qui sont moins émoussés et qui ont la possibilité de jouer.
On a vu Hemdani à droite aussi ?
C'est un petit peu l'option que j'ai pu prendre avec un N'Diaye. Nous sommes en train de verticaliser notre jeu au milieu. Vous avez vu je demande beaucoup à Benoît de sortir, il a bien compris. Si vous voulez avec deux latéraux très offensifs vous imaginez bien qu'on a besoin de deux joueurs au milieu style Guardiola pour pouvoir transiter d'un côté un autre. Ça c'est une option qu'ils savent faire mais il y a aussi l'option de faire partir les milieux, comme font maintenant les équipes modernes, des joueurs qui verticalisent rapidement comme Oruma, qui est capable de rapidement se retrouver devant le but.
Je pense que Benoît à la possibilité de verticaliser rapidement son jeu, il le fait il comprend, il devient plus fort à ce niveau là. Dans un cadre d'équilibre, c'est ce que je demandais à Sylvain, c'est devenir tamponner avec Costa pour qu'on est toujours une structure solide au milieu. Ce qui permet à Benoît d'y aller à tête reposée. C'est dans cette idée-là que Brahim peut être essayé sur ce côté-là. Dire je pars, je suis ailier droit ou ailier gauche, ça c'est une fausse image qu'on se donne du 3,5,2.
Il y a un protocole, des étapes. C'est ce que j'aurais voulu que Lizarazu comprenne. Ce n’est pas de faire 45 m ou 150 m ce n’est pas ça. Il y a des étapes qui font qu'on peut débloquer un milieu, on peut aussi déclencher un centre à 45 m du but. Tout ça c'est un chantier. Ce n'est sûrement pas évident pour les joueurs de comprendre que nous sommes dans un chantier de mise en place. Il y a un côté un peu scolaire de mise en place etc. mais, ce sont des étapes importantes. Je crois que nous bénéficions tout de même d'une certaine fluidité dans notre jeu ce qui est quand même le fruit de ce qu'on fait. Il ne faut pas lâcher là-dessus. C'est mon boulot aussi de leur faire sentir qui qu'il faut qu'on assure ses gammes pour créer des connivences.
Ça veut dire que Fiorese n'a pas totalement gagné votre confiance encore ?
Oui, ça veut dire ça mais le message que je veux lui donner à lui c'est beaucoup plus une concentration dans le quotidien, beaucoup plus sur ses valeurs à lui qui sont certaines. Quelque part c'est beaucoup plus de concentration sur la mis en oeuvre de tout ça. Je ressens de sa part trop d'intermittence entre ce qu'il est capable de faire sur un match et ce qu'il serait capable de faire si c'était le fruit de la résultante de toutes une mise en oeuvre dans la semaine, une concentration qui pour l'instant ne lui appartient pas, en raison de ce mercato qui doit le gêner. Il n'a pas encore, de mon côté toute ma confiance, alors que sur ses qualités intrinsèques, je maintiens à dire que c'est un joueur qui rentre parfaitement dans l'idée que je me fais dans le système. Mais actuellement , il n'est pas encore dans cet esprit.
Sur son départ il s'est exprimé en son temps. Moi je respecte son boulot il est là. Pour l'instant il ne me donne pas encore le sentiment d'être réceptif. Il faut aussi que lui montre les choses, je n'ai pas besoin de cadrer. Il connaît la responsabilité, il sait dans quelle situation nous sommes. Nos objectifs sont affichés. Quelque part le joueur doit se sentir lui aussi concerné c'est à lui à faire des efforts. Moi en ce qui me concerne j'espère qu'il va rester.
L'adaptation de Péguy Luyindula ?
On est tous content. Un attaquant a besoin de confiance il s'est exprimé lui-même là-dessus. Un attaquant il ne faut pas non plus le juger que sur sa prestation d'efficacité. Ce n'est pas parce qu'il n'a pas marqué deux buts, par exemple contre Sochaux qu’il n'a pas été au service du collectif. Je pense qu'il a déjà au moins compris ça. Il a fait des efforts. Le fait de ne pas avoir marqué ça ne veut pas dire qu'il n'a pas rempli son rôle. Je lui ai dit tu est là pour marquer des buts, tu en marquera plus que Beye mais ne pense pas que parce que tu n'as pas marqué que tu as fait un mauvais match.
Il fait partie aussi de ce qui ont participé à tout le match, il fait partie de ceux qui ont été émoussés. Les questions que moi je dois me poser, c'est sur les 12 ou 13 qui depuis un mois sont sur le terrain et font des efforts. Il y aura un turnover, une remise en cause de l'équipe dans sa réorganisation par le choix de nouveaux joueurs mais des joueurs qui n'arrivent pas de la planète mars. Ils s'entraînent tous les jours et on peut aussi ressentir la problématique. Ils devront assumer une certaine responsabilité, faire plus d'efforts parce qu'ils ne sont pas compétitifs etc. ils auront peut-être aussi la crainte du début du match, ça qu'on ne pourra pas empêcher mais je pense que cette défaite peut nous permettre de relancer justement. Le turnover est plus facile, moins courageux de ma part.
Vous regrettez sur le match de Sochaux de ne pas avoir effectué ces changements ?
Il y a toujours des regrets bien sûr. Puis si je l'avais fait avant le match on m'aurait posé la question pourquoi je l'ai fait. Seule la victoire donne raison
Que pensez-vous de tout ce qui se passe actuellement à la direction de l'Olympique de Marseille ?
Permettez moi de botter en touche. Je vais reprendre une expression de Pape Diouf qui nous a réuni il y a une semaine et il a dit les gars vont représenter l'actif du club. Moi j'ai la responsabilité de l'actif, ce qui va se voir, ce qui va amener l'Olympique de Marseille à avoir des ambitions et les ambitions c'est en fonction du classement, le futur. Je pense qu'on est suffisamment habitué à cet environnement pour que justement cela nous permette de nous souder encore plus. Ça appartient à l'environnement, à la vie de ce club mais on a réussi à avoir une relation intelligente avec les joueurs, avec vous aussi. Ça ne change pas nos relations, on travaille, c'est ça qu'il faut protéger. Je botte en touche. Parce que je n'ai pas envie de rentrer là-dedans mais je peux vous assurer que cela ne nous gêne pas.
Vous êtes l’actif et le futur aussi ?
Mais on a tous un futur. Est-ce qu'on sait demain quel va être notre futur ? Les sorciers le savent… Est-ce que j'aurais pu imaginer un seul instant qu'après être parti du Qatar, j'allais entraîner l'Olympique de Marseille ?
Ton discours change sur l'avenir ?
Il faudra qu’on parle de ça à tête reposée. Là je suis en immersion. À un moment ou un autre on va s’asseoir et on aura tout notre avenir. Est-ce que notre avenir sera commun ? La question sera là. C'est un homme et une femme. On a passé un temps ensemble puis au bout d’un certain temps on se demande si on continue où si on arrête. C'est comme ça la vie…
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