24-01-2005, 08:05
Encore sous le charme d’une série de victoire le laissant sans voix d’avoir trop crié, le calme des victoires succédant aux tempêtes des mauvaises séries, le supporter reste coi, non par discrétion, ce n’est pas trop son genre, plutôt le sentiment du devoir accompli, une fierté retrouvée, un bonheur que l’on savoure in petto, en tête-à-tête avec soi même, dans une rare et précieuse intimité. Ce calme dominical, cette sérénité de bon aloi, cette harmonie immatérielle qui le transforme en ectoplasme éthéré, malheureusement ne dure pas. Dés mardi soir la dure réalité du championnat reprend ses droits. La faune chasse l’aphone, une harde de lionceaux rugissants est annoncée boulevard Michelet. So show must go on ! Le lion est dans l’arène marseillaise, Pape prudent averti ses ouailles " Planquez les chrétiens ! ". Depuis cette heureuse série il n’y a plus l’ombre d’un protestant dans le stade.
Les virages rugissent, vocifèrent, on y entend le cri viril des anti-lopes…
Depuis la visite de Girondins émoussés, les Sochaliens ont repris du poil de la bête.
Faut dire que la réserve de Bonal à toujours donnée naissance à de prometteuses générations. Le dompteur Lacombe, la main haute et le verbe sûr, dirige tout son petit monde. En guise de fouet, une approche pédagogique et tactique lui conférant autorité, prestige, écoute et attention. On vante la qualité des pelouses sochaliennes, que dire de son jardin d’acclimatation. Rien à voir avec le Parc animalier de la Porte de Saint-Cloud, où le singe n’est pas toujours du bon côté de la grille !
A Marseille le stade était depuis peu devenu un muséOM où les fauves mythiques, Skoblar l’aigle dalmate, Vasconcellos le jaguar, et d’autres rapaces de l’espèce des Papin, Pelé, Boli, Moser, Waddle, nourrissaient les souvenirs des supporters désolés. Le supporter était devenu taxidermiste
Le Vélodrome n’était qu’un Vélo Drame !
Mais un sorcier blanc, un Indiana Jones des pelouses est apparu. Précédé d’une réputation sulfureuse et injustifiée, il commence son dressage. Certains grands fauves, peu enclins à supporter le traitement quittent la tanière pour un repaire plus douillet. Les plus courageux écoutent le discours et peu à peu leur opinion change, l’illusionniste qui partage la séance d’entraînement en gesticulant comme un Noureïev dégingandé, arrive à transmettre son message, l’idée subtilement fait son chemin, le chef d’orchestre écrit la partition, les solistes la jouent sans être importunés par d’inconvenants couacs. Le prétendu sélectionneur inflexible, arrondi les angles en sucrant ses propos, mitonnant une succulente confiture de coins !
Et la mélodie du bonheur se met à résonner dans les c½urs meurtris, les têtes se redressent, les visages s’éclairent, la vie retrouve sa saveur.
Les changements sur le terrain sont patents, l’herbivore devient carnivore, le pachyderme court comme une gazelle, les bourrins se métamorphosent en chevaux de course. C’est du 100% pur-sang !
Mais les lionceaux débarquent, avec leur slogan maison " mettez un tigre dans votre moteur " de quoi mettre en sur régime n’importe quel joueur même Daf !
En fer de lance de ce groupe : Jeremy Menez, tout auréolé de son récent triplé inscrit à domicile, avec une aisance technique et un sang froid incroyables pour un garçon de son age. Face à lui un de ses copains avec qui il partage le titre de champion d’Europe des moins de dix sept ans, Samir Nasri autre icône de cette génération qui s’annonce dorée. Quarante quatre jours séparent l’aîné Marseillais du cadet franc comtois. Autant dire une paille Stéphane ! Et c’est du nourri au grain ça monsieur, pas de l’élevage intensif ! Le résultat final dépendra sans doute de leur singulier duel, ils détiennent par leur virtuosité la clé du match, les tactiques élaborées de part et d’autre seront mises à mal par leurs coups de génie. Sous le regard intéressé des plus gros parieurs du Royaume uni, leur prise de bec sera décisive pour espérer fréquenter les poules huppées de la Champion’s League. L’arène sera pleine comme un ½uf, des premiers rangs jusqu’à la crête du poulailler pour apprécier le spectacle de ce combat de coqs.
Cétacé