19-01-2005, 00:23
On va revenir sur ce match, mais il y a déjà eu trop d’éloges… Je n’aime pas ça.
Vous avez revu ce match ?
Je le vois tous les jours dans mon esprit.
Un bon match, on a vu travailler les attaquants en première période et les défenseurs en deuxième ?
Absolument…Ce match s’est joué sur la confiance et le travail. La confiance c’est notre allant offensif. Sur les deux derniers matchs, Lille et Nice, on s’aperçoit que nos trois attaquants ont marqué. Luyindula, Nasri et Marlet et contre la meilleure attaque la défense a fait front, elle a été solide. Ce sont des aspects liés à la confiance et au travail parce qu’en deuxième mi-temps lorsque l’équipe de Nice a eu une réaction complètement normale, compte tenu de ses qualités, de son envergure et de sa présence physique, compte tenu aussi du fait que nous, nous menions au score et qu’à partir de là c’est toujours un peu une position ambiguë, il y a une reprise de mi-temps et là on a vu un OM fort, costaud, qui a fait bloc, sur cet aspect-là en tout cas sur ce rapport de l’adversaire qui a quand même essayé de tout miser.
Je pense que ce match s’est joué sur ces valeurs-là. La confiance qu’on affiche grâce à cette sérénité liée au match contre Lille, par le fait qu’on marque d’entrée, on est portés aussi par notre public, parce qu’il était intéressant de montrer dès les premières minutes à notre public de quoi nous étions capables, je pense qu’il était important de le solliciter et pour cela il fallait qu’il sente de notre côté, notre démarche. En plus cette démarche, elle se concrétise par des buts. Ca, ça a contribué à nous porter, le public nous a porté, ce 12ème ou 13ème homme nous a porté et donc nous avons marqué deux buts qui font qu’on crée un handicap important.Lorsque vous voyez les statistiques de LI la première équipe qui marque a 80% de chance de ne pas perdre le match, c’est un élément important même si parfois ça arrive mais on a 80% de chance de ne pas perdre et on doit avoir, je crois 60% de chances de faire un nul. Ce sont les statistiques lorsque vous marquez les premiers. Mais on a subi des situations où on menait au score et les autres ont gagné…
En coupe de France ?
Par exemple…
Aujourd’hui l’équipe se dessine bien ?
C’est lié à l’assemblage. Je pars du principe que sur le groupe que je possède, 26, 28 joueurs avec les jeunes du centre de formation, on peut le réduire à 22 joueurs. Avec ces 22 je peux faire trois équipes différentes. Il y a quand même les armes pour pallier aux absences. Il y a un moment où on va être obligés de le démontrer. Pédretti est suspendu contre Sochaux… Doit-on trembler lorsque Pédretti ne va pas jouer ?
Actuellement la notion, c’est de dire que nous avons des joueurs par leurs spécificités capables de résoudre tactiquement nos matchs en terme de qualité, on les a, je suis aujourd’hui dans une phase de construire de la confiance, je ne suis pas dans la phase quand tout le monde va être en confiance, aura fait son temps de jeu, ça sera différent, mais là on s’accroche à peu de chose. On s’accroche à cet élan de solidarité qu’on voit contre Lille, on sait que ça a touché 11 joueurs plus deux remplaçants et ceux qui nous ont accompagné. Trois jours après on joue Nice avec une équipe qui possède un rapport de forces un peu différentes, les statistiques prouvent qu’on n’a jamais été en supériorité dans le rapport de possession de balle, donc on est bien dans ce rapport-là, on s’attend à des vagues adverses. On sait que le rapport va être du 50/50, ça va être comme à Lille. Donc j’essaye par rapport à cette confiance de mettre la même équipe mais ce qui a changé c’est par rapport à l’utilisation du ballon, on a été plus profonds, on a utilisé les ballons différemment on n’est pas tombés dans le piège d’Auxerre où l’on a essayé de construire par l’arrière etc.… Donc on a été plus profonds dans le transit du ballon, plus rapides du passage défensif au passage offensif, c’est là surtout que ça a modifié. On s’est retrouvés dans une disposition extérieure.
Qu’allez vous faire vis-à-vis de Cheyrou, Fiorese ?
On verra. C’est la réflexion du mercato ça. Il est clair que nous avons une réflexion là-dessus. On a du stock là-dessus. C’est le joueur qui tous les samedis va jouer en réserve ou ne jouera pas. Il y a une réflexion qui est portée sur ces aspects-là. C’est ce que dit Pape en disant personne n’est intransférable, on fera nos choix sur ceux qui éventuellement peuvent partir. Nous sommes toujours dans cette démarche de dire, il y a des joueurs qui peuvent partir, il y a même des joueurs qui sont prêts à partir puisque quelque uns se sont dits si je peux partir pourquoi pas ? Ça dépend de ce qui arrive. Il y a la démarche jusqu’au 31 janvier et peut-être que le mercato peut s’accélérer dans cette phase-là. La première réponse est de dire ces gens-là font partie du groupe et c’est à eux par leur comportement de tous les jours de me montrer qu’ils sont prêts à jouer, ça c’est la démarche au quotidien. Moi je tiens compte aussi de cette valeur-là. Il y a celui qui est en forme, celui qui montre qu’il a envie de jouer celui qui a une démarche à l’entraînement qui me pousse à faire un choix et vous avez celui qui baisse les bras et qui dit moi quoi qu’il arrive je ne jouerai jamais. Moi au quotidien, je les sens ces choses-là.
Fiorese dit qu’il sent qu’il n’a pas sa place dans votre système de jeu ?
Je ne partage pas cet avis comme je ne partageais pas celui de Lizarazu. Je pense que, dans mon système, il peut facilement jouer. Il a les caractéristiques justement de jouer et on peut dire que sur les côtés, on est performant dans la valeur défensive mais offensivement on ne peut pas dire qu’on soit performant dans ce domaine. Je persiste à dire que Fabrice Fiorese fait partie parfaitement du prototype de joueur qui pourrait s’inscrire parfaitement dans ce système-là.
Vous estimez aujourd’hui que même pas fait pour ce poste, N’Diaye est meilleur que Fiorese ?
Oui. Sur l’attitude du joueur au quotidien, en sachant que Sylvain n’est pas un joueur de côté, j’ai conscience en faisant une équipe que certains sont satisfaits de jouer à leur place d’autres moins satisfaits. Ça fait partie de la polyvalence d’un joueur professionnel. Un professionnel qui aujourd’hui est incapable de jouer à différents postes, quand je dis différents postes, je parle de Fiorese qui je pense est capable d’occuper 4 ou 5 postes à droite, de Cheyrou 4 ou 5 postes à gauche, d’N’Diaye 4 ou 5 postes à droite. 4 ou 5 poste, c’est dans une animation, dans 500 mètres carré côté droit en fonction de la position du ballon, les joueurs par leurs qualités et leurs formations, sont capables de…
Ils ne sont pas justes sur un point. Il y a ceux portés sur les valeurs droites, ceux portés sur les valeurs gauches. Il y a des joueurs de côté capables de centrer, des joueurs d’axe. On ne peut pas imaginer Costa ou Dehu jouer latéral droit ou Fiorese jouer dans l’axe, par contre on peut imaginer Beye par ses capacités peut jouer sur les côtés, c’est en fonction de la spécificité du joueur. Pédretti j’en suis persuadé, peut jouer à la N’Diaye. Il a une valeur de s’échapper, de centrer. Olembé peut jouer latéral gauche, milieu gauche il est capable de sortir. Cheyrou pour moi doit être capable de jouer milieu gauche sortant et éventuellement à la Olembé. Ça c’est ce que je pense. Après il y a la vérité du comportement du joueur au quotidien.
Quand je fais le choix de mettre N’Diaye à droite c’est en fonction de ce qui se passe dans la semaine, de voir comment je sens le joueur, la confiance du joueur, sa démarche. Je ne vais pas me priver d’un joueur si je sens à l’entraînement qu’il peut me rendre service. Je me pose cette question. Je maintiens à dire que Fiorese a la possibilité de jouer à la place de N’Diaye si je prenais ce cas, surtout à ce poste-là. Mais Fiorese ne me donne pas les garanties pour l’instant de s’inscrire dans cette démarche. Non seulement il ne me le montre pas à l’entraînement, mais en plus il l’affiche clairement dans les papiers. Il a des analyses qui confirment que lui non plus ne s’inscrit pas à priori dans ce projet-là.
Un départ ne serait pas une grosse perte pour vous ?
Ça serait une perte parce que je suis convaincu qu’il pourrait jouer à ce poste-là. Comme on souffre des côtés… On pourrait même imaginer qu’il puisse jouer latéral gauche. Aujourd’hui si je dis à Samir Nasri tu vas jouer latéral gauche à la N’Diaye, bien sûr dans un contexte de rapport de force favorable, on a le ballon, etc… Je suis sûr que le joueur va nous apporter parce qu’il est intelligent, polyvalent, il est capable de nous apporter. Alors que peut-être il est mieux dans l’axe. Je suis sûr qu’un garçon comme Samir Nasri, si je lui dis pour faire entrer un attaquant supplémentaire ou un autre joueur dans le même esprit, je dis à Samir tu vas occuper le flanc droit, je suis sûr que, dans son attitude, il aura une attitude positive parce que ça fait partie de son métier de jouer à ce poste-là, ça nous permettra d’avoir un joueur offensif devant donc à l’équipe d’être plus offensive. Là aussi il y a un esprit qui appartient aux joueurs dans leur polyvalence, leur esprit, etc…
Aujourd’hui Fiorese vient à l’entraînement, s’entraîne normalement, je lis ses déclarations. Je tiens compte de tous ça parce que ça fait partie de ma réflexion. Lorsque vous faites un choix, il y a l’aspect technique, tactique, il y a l’homme, sa façon dont il s’inscrit dans un projet collectif, dont il serre la main à ses copains, dont il participe à tout ce qui appartient à tout ce qui appartient à la vie d’un groupe qui vit ensemble du matin au soir. Ça peut-être le partage d’un repas, d’une discussion, tous ces efforts qui appartiennent à l’élément humain, donc le joueur, on le juge, moi en tout ça je suis très sensible à ça. Il y a aussi ses commentaires dans la presse, la façon dont il doit se tenir aussi en regard du maillot qu’il porte, de l’institution, de ses devoirs etc…
Le devoir n’est pas isolé sur un terrain à droite ou à gauche. Il est parti prenante de l’entreprise. C’est ce que j’ai relevé avant le match. J’ai dit aux joueurs qu’ils affichaient une certaine sérénité et que cette sérénité, je la sentais dans leurs propos. Quand on voit les déclarations de Pédretti ou Barthez on sent que les gens sont vraiment inscrits dans un projet dont ils se sentent responsables. Il y a le travail de l’entraîneur mais aussi leur responsabilité. Les joueurs n’hésitent pas à l’afficher. Quand vous êtes entraîneur et que vous sentez que votre groupe est serein dans sa démarche qu’ils savent où ils veulent aller, c’est un plus.
Les propos dans la presse sont importants?
Il y a aussi la façon dont c’est transcrit parfois. J’ai trop d’expérience pour comprendre qu’il y a aussi la façon dont c’est transcrit. Il faut savoir faire la part des choses, mais quelque part il n’y a pas de fumée sans feu. Quelque part il a la responsabilité de ses déclarations, demain il sera là on verra comment il peut aussi avoir une autre attitude sur le terrain.
Quand il dit qu’il faut avoir le bac pour jouer à l’OM ?
Ça me fait sourire parce qu’il faut quand même être lucide. Vous-même êtes d’accord que l’équipe est bien organisée, fait bloc et tout et en deuxième mi-temps lorsque les autres ont poussé, il y a eu la solidarité qui appartient au mental à l’état d’esprit des joueurs mais on a senti aussi que mécaniquement l’équipe n’était pas déportée, ne faisait pas n’importe quoi. Il y a quand même un travail, je dis que ce match, on l’a gagné sur la confiance alliée à ce qui se passe mais aussi sur l’ensemble du travail à ses blocs.
La notion des blocs c’est quand même la notion de la répartition des uns et des autres sur le terrain. Quand justement on a failli dans l’organisation, reprenons les images où ils nous poussaient, qu’Olembé n’avait plus ce premier rideau défensif et que Traoré arrivait un peu rapidement sur Olembé ce qui créait des petits flotements du côté gauche, on a réglé ça tout de suite en disant à Peguy essaye de bloquer un peu le couloir gauche. On a reconstitué l’organisation pour bloquer un peu le rapport d’attaques par les côtés. Vous avez vu que c’est le fruit d’une organisation. Pas simplement du mental. On peut avoir un mental désordonné ou on se bat sur tous les ballons, mais finalement la répartition des tâches fait qu’on prend l’eau. Alors que là la répartition des tâches fait qu’on est lucide. C’est le fruit du travail ça, du bloc équipe. Faut-il avoir le bac pour comprendre qu’on se réparti les rôles ? Évidemment ça demande un peu de participation, de communication comme le font tous les autres.
Vous ne regrettez pas de ne pas encore avoir recruté. Vos besoins aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier ?
Vous pensez bien qu’on ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. On a une réflexion de cibler des joueurs, c’est clair. Des joueurs sont ciblés. À un moment ou à un autre des décisions seront prises. Aujourd’hui on peut porter notre réflexion sur un joueur polyvalent qui peut nous rendre service à gauche, à droite, au milieu. Dans un groupe comme ça la polyvalence est intéressante. Un joueur comme Hemdani est un garçon qui présente pour moi toutes les caractéristiques intéressantes quand vous êtes entraîneur.
Pourquoi ne joue-t-il pas ?
Ca tiens à peu de chose. D’abord parce que s’il venait à jouer il remplacerait ceux qui actuellement jouent bien. Il pourrait facilement jouer à la place de Costa, de Pédretti, de N’Diaye, dans l’axe etc.… Si je pouvais mettre 12 joueurs, il y serait. Mais il faut faire un choix. Je voudrais ressortir l’idée du polyvalent et c’est peut-être le seul joueur polyvalent. S’il joue il fera son boulot. Quand vous êtes entraîneur ces valeurs-là sont importantes.
Mais il faut un joueur plus offensif ?
Oui ça serait bien d’en avoir deux avec Hemdani. À Sochaux Pédretti ne joue pas. Si je décide de mettre Hemdani qui est polyvalent, je n’ai plus de polyvalent sur le banc. Il ne faut pas oublier que des joueurs vont être blessés, suspendus, d’autres auront besoin de souffler. Il ne faut pas rêver actuellement le groupe n’est pas trop embêté. La confiance s’installe autour de 13 joueurs alors que je sais que j’en ai 18 qui peuvent entrer là-dedans, mais qui pour différentes raisons ne jouent pas.
J’espère que notre ami Fiorese s’inscrit dans les 18,19,20 des joueurs sur lesquels je peux compter simplement il faut qu’il me le montre différemment. Moi je compte sur lui.
Il est clair que ce groupe qui vient de prendre six points qui lui permettent d’être dans le peloton de tête, à de l’avance. Il a de l’avance mais en restant humble, en éveil et de toujours ancrer ses performances dans la continuité. Ces gens-là ont de l’avance en terme de rythme, de confiance, de vécu. Donc on peut penser que ce groupe-là est partant dans le même esprit.
C’est à nous d’être vigilents pour ne pas tomber dans un relâchement idiot qui nous permettrait de perdre des points alors qu’on pourrait s’inscrire dans une continuité. Ça serait dangereux de penser que parce qu’on a été gagner à Lille et qu’on a gagné, pas gagné à Lyon mais quelque part c’était aussi une victoire, souvenez vous les propos et d’avoir pris trois points contre Nice dans l’élan de la dynamique, ça serait dangereux de penser qu’en allant jouer chez le 14ème on seraient relâchés. Donc ces propos-là tous les entraîneurs du monde doivent les dire aux joueurs.
Ce sont des propos que Paul Leguen ne dit même plus à ses joueurs parce que ces joueurs-là s’inscrivent dans une continuité qui dépasse largement le relâchement. À une époque Arsenal chaque fois qu’ils gagnaient l’entraîneur ne disait pas attendez les gars, il faut rester humble. Ce qui serait intéressant de savoir pour reprendre la métaphore cycliste que j’ai utilisée en disant qu’on est dans la roue des 5 échappés, c’est que l’Alpe d’Huez qui comprend 21 virages nous on peut penser qu’il en reste 17. Il nous reste donc 17 virages et c’est pas parce qu’on va perdre du terrain sur les trois premiers virages que systématiquement on ne va pas être au bout.
La montée est longue et les retards qu’on va prendre sur certains virages parce qu’il y en a un qui aura eu un coup de pédale etc… Ce qui veut dire qu’on inscrit toujours sur la durée notre performance finale qu’il y aura des moments où ça ne sera pas facile, il y a des moments où on va lâcher des points etc… Mais perdre du terrain sur un ou deux virages, la côte est longue et il y aura encore de la place pour se coller au peloton. C’est important d’inscrire cela aussi dans cet esprit ce qui veut dire qu’il ne faut pas se relâcher.
C’est clair. C’est à moi d’y veiller. Ça passe par dire, on fait souffler des joueurs, on remet en cause l’équipe, pour que justement l’équipe ne s’installe pas trop dans les repaires et que j’ai le sentiment que des 14 qui actuellement bénéficient de ce rapport, je considère que si on peut en avoir 18,19,20… Si j’avais un message à donner à Fiorese ça serait intéressant qu’il comprenne vite qu’il doit vite se remettre au boulot parce que je persiste à dire qu’il peut jouer dans ce système. Je lui ai dit à plusieurs reprises. Il fait partie de ceux avec qui j’ai un entretien, une relation. Je lui ai dit que je compte sur lui. Vous pouvez lui poser la question.
Personne n’est intransférable. C’est valable pour Nasri ?
Ça serait dommage de perdre un joueur comme ça mais personne n’est intransférable. Mais je crois que nos bons résultats actuels sont en relation directe avec ses qualités même si je pense qu’avec une autre configuration, on peut aussi avoir de l’allant. Il ne va pas porter à 17ans ½ tous les espoirs. Il porte actuellement un certain nombre d’espoirs mais il ne faut pas oublier que c’est un joueur jeune qui semble-t-il a la tête sur les épaules. Mais encore une fois c’est physique. Il est de mieux en mieux, on sent qu’il a des cuisses, de l’étoffe.
Mais il a 17 ans. Après on tombe dans le fameux piège de dire comme la France n’a pas les moyens de retenir ses meilleurs joueurs pour des raisons économiques, les joueurs vont encore partir. C’est à nous de lui montrer que nous avons un vrai projet sportif.C’est à nous dirigeants de lui dire pourquoi partir à l’étranger puisque nous inscrivons notre travail sur un projet sportif de haut niveau, de Champions League, de gagner la coupe d’Europe, d’avoir de bonnes conditions économiques, une bonne rémunération d’être dans ton pays etc. Il faut que nous on inscrive dans notre projet une volonté affichée et non pas dire il faut gagner demain etc… Il faut que le joueur sente, s’inscrive dans un projet club. C’est la fameuse discussion qu’on a eu entre l’équipe de l’OM et le club de l’OM.
Si le joueur sent qu’il est dans l’équipe de l’OM et qu’à partir de là ça lui donne les moyens de postuler dans de grands clubs qui le font plus rêver, on ne pourra pas empêcher sa volonté de dire, j’ai envie d’aller au Réal, mais si, dans notre discours, on arrive à inscrire ce talent dans une construction d’un club solide qui met de grosses racines et qui s’inscrit dans les dix prochaines années sur une volonté de gagner la coupe d’Europe, je ne vois pas pourquoi le joueur partirait. La réponse est dans notre camp, mais on ne pourra pas empêcher les clubs de venir le chercher. C’est le marché qui veut ça. Mais c’est à nous de ne pas lui dire reste soit sympa et tout. Il faut afficher nos ambitions, lui montrer comment le club s’inscrit.
Vous êtes étonné de le voir aussi tôt, aussi beau ?
A cet âge-là oui quelque part. Il a du caractère.
C’est nouveau pour vous de faire confiance à un dix ?
Un dix, je ne veux pas tomber dans ce piège. C’est pas un 10 qui prend le ballon, qui tourne qui cherche…
Mais c’est un créateur quand même ?
Il crée parce qu’il a la qualité sur son premier contrôle d’être vertical et d’avoir déjà éliminé deux joueurs.
Il verticalise son jeu ?
Si on devait comparer lui et Batlles qui sont deux joueurs équivalents en terme de dix, Batlles va faire jouer, les autres, va être présent dans la prise de balle, va revenir en retrait, ça nous obligera à faire du surnombre. Donc il possède déjà une qualité. Nasri lui à lui tout seul, en se retournant il peut provoquer 3 ou 4 joueurs. Il fait partie des joueurs capables d’alimenter l’attaque à lui tout seul. Alors qu’avec un vrai 10 on est obligés d’être à 7, 8 pour construire. Avec Nasri, on peut être dangereux à 3. Lui et deux attaquants, on est capables de mettre un bazar pas possible. C’est cette qualité-là qui est très intéressante.
Il n’y a pas beaucoup de joueur dans le football mondial qui ont cette démarche. Si Maradona avait cette qualité d’accélération du jeu. Il a cette qualité. C’est pas le joueur qui fait jouer les autres. On peut prendre un exemple un Nasri à droite et un Batlles à sa place, on a une construction intéressante. Ça peut être un point important dans un coaching.
Mais il ne faut pas oublier que maintenant nous entrons dans la phase où ça y est les autres ont compris. Ils analysent les matchs et disent c’est clair, le transit se fait comme ça. On va tomber sur d’autres obstacles.
Plus de monde sur Nasri libère des espaces ?
Il faut que les joueurs à côté puissent êtres capables de profiter de ça. Ça pourra venir avec la confiance. Pour l’instant on est contents parce que comme la confiance n’est pas encore totalement mise en place, on est bien contents d’être bien défensivement et on sait que deux trois devant font la différence. Ça nous rassure. Après quand on va être bloqués, qu’il faudra le rapport 60/40 qu’il faudra prendre des risques etc. Les autres équipes arrivent aujourd’hui à 8 devant le but. Nous on est encore dans la phase ou à 3 on met le danger. Ça passe, c’est bien, mais il est clair que cette équation à tous les matchs…
Peguy aussi est en confiance ?
C’est un point positif parce que lui est en confiance mais il faut qu’il comprenne qu’il doit s’inscrire dans le collectif en ce qui concerne l’appel défensif. La deuxième mi-temps lorsqu’on a perdu le ballon, pas le jeu mais le ballon, on ne fonctionnait pas bien. Les défenseurs prenaient le dessus parce que le trio offensif ne faisait pas son travail sur le plan défensif. Dans la phase offensive, il a retrouvé sa confiance c’est bien, il marque des buts tant mieux, c’est un garçon qui techniquement a les qualités pour faire ce qu’il a fait mais il ne faut pas oublier la partie ou on n’a pas le ballon. Dans un rapport 50/50, 50% du temps, vous avez le ballon et après vous ne l’avez pas.
Donc ça nécessite de la part de l’équipe une action défensive qui ne s’est pas bien fait dans le secteur offensif c’est-à-dire au niveau de Marlet, Nasri et Luyindula. Ce sont des choses qu’il va falloir corriger rapidement. Il faut quand même savoir que dans une victoire il y a des choses positives. On a confirmé nos velléités offensives, dans la partie 50% contre nous on a vu un bloc bien équilibré à l’image de Lille, par contre il nous a manqué un premier rideau pas assez agressif pour défendre pour mieux attaquer.
Défendre pour voler le ballon. Voler pour être plus forts encore. En première mi temps lorsqu’on avait ce rapport de suivre le ballon et que le gardien dégageait à l’emporte-pièce, c’était plus dangereux. On récupérait le ballon dans l’entre jeu et on était offensifs. Dès qu’on a lâché prise en allant les chercher plus haut, ils ont construit, mis des ballons profonds. Là on est en position, ou on ne sait pas comment ça peut se passer. Il faut que les attaquants aient un rapport d’agressivité défensive plus important qu’ils ne l’ont eu contre Nice pendant dix minutes.
Vous avez eu peur ?
Je n’ai jamais douté.
Même lorsque Nice a pris le jeu à son compte comme l’avait fait Angers ?
Je fais la différence entre la gestion du ballon et la gestion du jeu. Ce n’est pas parce que les autres ont le ballon que vous sentez que vous pouvez perdre le fonctionnement de l’équipe. Je n’ai jamais senti ça. On n’est pas à l’abri d’un but, mais je sentais qu’on avait un rapport de force. Ça aurait pu 2 à 1 ou 3 à 0. Il y avait un équilibre
Avant Nice, vous aviez annoncé des changements c’est de l’intox ?
Non mais il faut répondre en temps réel. Après il y a une réflexion. Va-t-on débuter une course avec des pneus pluie ou avec des pneus secs alors que la pluie est annoncée. Vous avez la réflexion stratégique sur un détail, après l’ambiance est solidaire, les gars sont sereins et il reste après le coaching. J’ai misé sur l’aspect confiance plus que sur l’aspect stratégique.
Vous avez la garantie de pouvoir faire aussi bien à l’extérieur qu’à domicile ?
La garantie c’est qu’on a pris six points. On marque des buts, on a montré du jeu, on a fait bloc, il y a une expression du talent des joueurs. Ils ne font pas n’importe quoi, il y a une économie physique par l’action de l’équipe. C’est acquis, c’est le fruit du travail, ça va aller de mieux en mieux.
Metz ?
À part la défaite discutable contre Lyon, sur le coup franc rejoué qui n’aurait pas dû l’être. Ils ont battu Strasbourg, Ajaccio et nul à Saint-Etienne avant leur défaite. À domicile ils n’ont jamais été battus contre les grosses équipes. Ils n’ont encaissé que 6 buts. On peut penser qu’après Lyon ils auront une réaction. Ils ont des arguments.
Ils ont gagné à Marseille ?
J’espère qu’on n’est pas dans un esprit de revanche. On est dans une autre phase. Si en plus il y a cet aspect-là, il peut y avoir une démarche personnelle. Je ne me servirai pas de cet esprit de revanche et on a montré d’autres qualités. Je préfère travaille sur la construction d’un bloc qui se met en place et qui maintenant affiche la confiance, la sérénité. Ça ne sera pas facile. Ça n’enlève en rien à cette volonté de construire et d’être plus forts.
Les autres équipes ne perdent pas de points ?
Dans l’échappée qui se mène actuellement l’écart est fait avec les poursuivants. La route est longue, on perd du terrain, mais pas le fil il faut garder ça à l’esprit.
Lille Lyon quel est le meilleur résultat ?
Bonne question. Une victoire de Lille j’ai envie de dire que ça relancerait le championnat. On serait avec ce qu’on a vécu la saison dernière avec Monaco qui avait 10 points d’avance sur Lyon et qui a lâché du terrain. On pourrait avec le même esprit penser qu’à partir de là le titre est jouable. Une victoire de Lyon, on a envie de leur dire prenez tous les points, on se rapprocherait de la 2ème place. On serait dans l’objectif qui est la League des champions.Une défaite de Lyon à Lille relancerait le championnat, on va recevoir Lyon. Le nul serait bien, on serait dans les deux phases, le nul nous permettrait d’entretenir l’espoir de dire tout peut arriver.
Ziani ?
Pape va répondre à cette question. De mon côté il y a une réflexion qui est menée avec Pape Diouf et le petit comité qui en a la charge. Ziani fait partie des joueurs ciblés. Il peut faire partie de ce fameux polyvalent qui pourrait nous rendre service.
Vous avez revu ce match ?
Je le vois tous les jours dans mon esprit.
Un bon match, on a vu travailler les attaquants en première période et les défenseurs en deuxième ?
Absolument…Ce match s’est joué sur la confiance et le travail. La confiance c’est notre allant offensif. Sur les deux derniers matchs, Lille et Nice, on s’aperçoit que nos trois attaquants ont marqué. Luyindula, Nasri et Marlet et contre la meilleure attaque la défense a fait front, elle a été solide. Ce sont des aspects liés à la confiance et au travail parce qu’en deuxième mi-temps lorsque l’équipe de Nice a eu une réaction complètement normale, compte tenu de ses qualités, de son envergure et de sa présence physique, compte tenu aussi du fait que nous, nous menions au score et qu’à partir de là c’est toujours un peu une position ambiguë, il y a une reprise de mi-temps et là on a vu un OM fort, costaud, qui a fait bloc, sur cet aspect-là en tout cas sur ce rapport de l’adversaire qui a quand même essayé de tout miser.
Je pense que ce match s’est joué sur ces valeurs-là. La confiance qu’on affiche grâce à cette sérénité liée au match contre Lille, par le fait qu’on marque d’entrée, on est portés aussi par notre public, parce qu’il était intéressant de montrer dès les premières minutes à notre public de quoi nous étions capables, je pense qu’il était important de le solliciter et pour cela il fallait qu’il sente de notre côté, notre démarche. En plus cette démarche, elle se concrétise par des buts. Ca, ça a contribué à nous porter, le public nous a porté, ce 12ème ou 13ème homme nous a porté et donc nous avons marqué deux buts qui font qu’on crée un handicap important.Lorsque vous voyez les statistiques de LI la première équipe qui marque a 80% de chance de ne pas perdre le match, c’est un élément important même si parfois ça arrive mais on a 80% de chance de ne pas perdre et on doit avoir, je crois 60% de chances de faire un nul. Ce sont les statistiques lorsque vous marquez les premiers. Mais on a subi des situations où on menait au score et les autres ont gagné…
En coupe de France ?
Par exemple…
Aujourd’hui l’équipe se dessine bien ?
C’est lié à l’assemblage. Je pars du principe que sur le groupe que je possède, 26, 28 joueurs avec les jeunes du centre de formation, on peut le réduire à 22 joueurs. Avec ces 22 je peux faire trois équipes différentes. Il y a quand même les armes pour pallier aux absences. Il y a un moment où on va être obligés de le démontrer. Pédretti est suspendu contre Sochaux… Doit-on trembler lorsque Pédretti ne va pas jouer ?
Actuellement la notion, c’est de dire que nous avons des joueurs par leurs spécificités capables de résoudre tactiquement nos matchs en terme de qualité, on les a, je suis aujourd’hui dans une phase de construire de la confiance, je ne suis pas dans la phase quand tout le monde va être en confiance, aura fait son temps de jeu, ça sera différent, mais là on s’accroche à peu de chose. On s’accroche à cet élan de solidarité qu’on voit contre Lille, on sait que ça a touché 11 joueurs plus deux remplaçants et ceux qui nous ont accompagné. Trois jours après on joue Nice avec une équipe qui possède un rapport de forces un peu différentes, les statistiques prouvent qu’on n’a jamais été en supériorité dans le rapport de possession de balle, donc on est bien dans ce rapport-là, on s’attend à des vagues adverses. On sait que le rapport va être du 50/50, ça va être comme à Lille. Donc j’essaye par rapport à cette confiance de mettre la même équipe mais ce qui a changé c’est par rapport à l’utilisation du ballon, on a été plus profonds, on a utilisé les ballons différemment on n’est pas tombés dans le piège d’Auxerre où l’on a essayé de construire par l’arrière etc.… Donc on a été plus profonds dans le transit du ballon, plus rapides du passage défensif au passage offensif, c’est là surtout que ça a modifié. On s’est retrouvés dans une disposition extérieure.
Qu’allez vous faire vis-à-vis de Cheyrou, Fiorese ?
On verra. C’est la réflexion du mercato ça. Il est clair que nous avons une réflexion là-dessus. On a du stock là-dessus. C’est le joueur qui tous les samedis va jouer en réserve ou ne jouera pas. Il y a une réflexion qui est portée sur ces aspects-là. C’est ce que dit Pape en disant personne n’est intransférable, on fera nos choix sur ceux qui éventuellement peuvent partir. Nous sommes toujours dans cette démarche de dire, il y a des joueurs qui peuvent partir, il y a même des joueurs qui sont prêts à partir puisque quelque uns se sont dits si je peux partir pourquoi pas ? Ça dépend de ce qui arrive. Il y a la démarche jusqu’au 31 janvier et peut-être que le mercato peut s’accélérer dans cette phase-là. La première réponse est de dire ces gens-là font partie du groupe et c’est à eux par leur comportement de tous les jours de me montrer qu’ils sont prêts à jouer, ça c’est la démarche au quotidien. Moi je tiens compte aussi de cette valeur-là. Il y a celui qui est en forme, celui qui montre qu’il a envie de jouer celui qui a une démarche à l’entraînement qui me pousse à faire un choix et vous avez celui qui baisse les bras et qui dit moi quoi qu’il arrive je ne jouerai jamais. Moi au quotidien, je les sens ces choses-là.
Fiorese dit qu’il sent qu’il n’a pas sa place dans votre système de jeu ?
Je ne partage pas cet avis comme je ne partageais pas celui de Lizarazu. Je pense que, dans mon système, il peut facilement jouer. Il a les caractéristiques justement de jouer et on peut dire que sur les côtés, on est performant dans la valeur défensive mais offensivement on ne peut pas dire qu’on soit performant dans ce domaine. Je persiste à dire que Fabrice Fiorese fait partie parfaitement du prototype de joueur qui pourrait s’inscrire parfaitement dans ce système-là.
Vous estimez aujourd’hui que même pas fait pour ce poste, N’Diaye est meilleur que Fiorese ?
Oui. Sur l’attitude du joueur au quotidien, en sachant que Sylvain n’est pas un joueur de côté, j’ai conscience en faisant une équipe que certains sont satisfaits de jouer à leur place d’autres moins satisfaits. Ça fait partie de la polyvalence d’un joueur professionnel. Un professionnel qui aujourd’hui est incapable de jouer à différents postes, quand je dis différents postes, je parle de Fiorese qui je pense est capable d’occuper 4 ou 5 postes à droite, de Cheyrou 4 ou 5 postes à gauche, d’N’Diaye 4 ou 5 postes à droite. 4 ou 5 poste, c’est dans une animation, dans 500 mètres carré côté droit en fonction de la position du ballon, les joueurs par leurs qualités et leurs formations, sont capables de…
Ils ne sont pas justes sur un point. Il y a ceux portés sur les valeurs droites, ceux portés sur les valeurs gauches. Il y a des joueurs de côté capables de centrer, des joueurs d’axe. On ne peut pas imaginer Costa ou Dehu jouer latéral droit ou Fiorese jouer dans l’axe, par contre on peut imaginer Beye par ses capacités peut jouer sur les côtés, c’est en fonction de la spécificité du joueur. Pédretti j’en suis persuadé, peut jouer à la N’Diaye. Il a une valeur de s’échapper, de centrer. Olembé peut jouer latéral gauche, milieu gauche il est capable de sortir. Cheyrou pour moi doit être capable de jouer milieu gauche sortant et éventuellement à la Olembé. Ça c’est ce que je pense. Après il y a la vérité du comportement du joueur au quotidien.
Quand je fais le choix de mettre N’Diaye à droite c’est en fonction de ce qui se passe dans la semaine, de voir comment je sens le joueur, la confiance du joueur, sa démarche. Je ne vais pas me priver d’un joueur si je sens à l’entraînement qu’il peut me rendre service. Je me pose cette question. Je maintiens à dire que Fiorese a la possibilité de jouer à la place de N’Diaye si je prenais ce cas, surtout à ce poste-là. Mais Fiorese ne me donne pas les garanties pour l’instant de s’inscrire dans cette démarche. Non seulement il ne me le montre pas à l’entraînement, mais en plus il l’affiche clairement dans les papiers. Il a des analyses qui confirment que lui non plus ne s’inscrit pas à priori dans ce projet-là.
Un départ ne serait pas une grosse perte pour vous ?
Ça serait une perte parce que je suis convaincu qu’il pourrait jouer à ce poste-là. Comme on souffre des côtés… On pourrait même imaginer qu’il puisse jouer latéral gauche. Aujourd’hui si je dis à Samir Nasri tu vas jouer latéral gauche à la N’Diaye, bien sûr dans un contexte de rapport de force favorable, on a le ballon, etc… Je suis sûr que le joueur va nous apporter parce qu’il est intelligent, polyvalent, il est capable de nous apporter. Alors que peut-être il est mieux dans l’axe. Je suis sûr qu’un garçon comme Samir Nasri, si je lui dis pour faire entrer un attaquant supplémentaire ou un autre joueur dans le même esprit, je dis à Samir tu vas occuper le flanc droit, je suis sûr que, dans son attitude, il aura une attitude positive parce que ça fait partie de son métier de jouer à ce poste-là, ça nous permettra d’avoir un joueur offensif devant donc à l’équipe d’être plus offensive. Là aussi il y a un esprit qui appartient aux joueurs dans leur polyvalence, leur esprit, etc…
Aujourd’hui Fiorese vient à l’entraînement, s’entraîne normalement, je lis ses déclarations. Je tiens compte de tous ça parce que ça fait partie de ma réflexion. Lorsque vous faites un choix, il y a l’aspect technique, tactique, il y a l’homme, sa façon dont il s’inscrit dans un projet collectif, dont il serre la main à ses copains, dont il participe à tout ce qui appartient à tout ce qui appartient à la vie d’un groupe qui vit ensemble du matin au soir. Ça peut-être le partage d’un repas, d’une discussion, tous ces efforts qui appartiennent à l’élément humain, donc le joueur, on le juge, moi en tout ça je suis très sensible à ça. Il y a aussi ses commentaires dans la presse, la façon dont il doit se tenir aussi en regard du maillot qu’il porte, de l’institution, de ses devoirs etc…
Le devoir n’est pas isolé sur un terrain à droite ou à gauche. Il est parti prenante de l’entreprise. C’est ce que j’ai relevé avant le match. J’ai dit aux joueurs qu’ils affichaient une certaine sérénité et que cette sérénité, je la sentais dans leurs propos. Quand on voit les déclarations de Pédretti ou Barthez on sent que les gens sont vraiment inscrits dans un projet dont ils se sentent responsables. Il y a le travail de l’entraîneur mais aussi leur responsabilité. Les joueurs n’hésitent pas à l’afficher. Quand vous êtes entraîneur et que vous sentez que votre groupe est serein dans sa démarche qu’ils savent où ils veulent aller, c’est un plus.
Les propos dans la presse sont importants?
Il y a aussi la façon dont c’est transcrit parfois. J’ai trop d’expérience pour comprendre qu’il y a aussi la façon dont c’est transcrit. Il faut savoir faire la part des choses, mais quelque part il n’y a pas de fumée sans feu. Quelque part il a la responsabilité de ses déclarations, demain il sera là on verra comment il peut aussi avoir une autre attitude sur le terrain.
Quand il dit qu’il faut avoir le bac pour jouer à l’OM ?
Ça me fait sourire parce qu’il faut quand même être lucide. Vous-même êtes d’accord que l’équipe est bien organisée, fait bloc et tout et en deuxième mi-temps lorsque les autres ont poussé, il y a eu la solidarité qui appartient au mental à l’état d’esprit des joueurs mais on a senti aussi que mécaniquement l’équipe n’était pas déportée, ne faisait pas n’importe quoi. Il y a quand même un travail, je dis que ce match, on l’a gagné sur la confiance alliée à ce qui se passe mais aussi sur l’ensemble du travail à ses blocs.
La notion des blocs c’est quand même la notion de la répartition des uns et des autres sur le terrain. Quand justement on a failli dans l’organisation, reprenons les images où ils nous poussaient, qu’Olembé n’avait plus ce premier rideau défensif et que Traoré arrivait un peu rapidement sur Olembé ce qui créait des petits flotements du côté gauche, on a réglé ça tout de suite en disant à Peguy essaye de bloquer un peu le couloir gauche. On a reconstitué l’organisation pour bloquer un peu le rapport d’attaques par les côtés. Vous avez vu que c’est le fruit d’une organisation. Pas simplement du mental. On peut avoir un mental désordonné ou on se bat sur tous les ballons, mais finalement la répartition des tâches fait qu’on prend l’eau. Alors que là la répartition des tâches fait qu’on est lucide. C’est le fruit du travail ça, du bloc équipe. Faut-il avoir le bac pour comprendre qu’on se réparti les rôles ? Évidemment ça demande un peu de participation, de communication comme le font tous les autres.
Vous ne regrettez pas de ne pas encore avoir recruté. Vos besoins aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier ?
Vous pensez bien qu’on ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. On a une réflexion de cibler des joueurs, c’est clair. Des joueurs sont ciblés. À un moment ou à un autre des décisions seront prises. Aujourd’hui on peut porter notre réflexion sur un joueur polyvalent qui peut nous rendre service à gauche, à droite, au milieu. Dans un groupe comme ça la polyvalence est intéressante. Un joueur comme Hemdani est un garçon qui présente pour moi toutes les caractéristiques intéressantes quand vous êtes entraîneur.
Pourquoi ne joue-t-il pas ?
Ca tiens à peu de chose. D’abord parce que s’il venait à jouer il remplacerait ceux qui actuellement jouent bien. Il pourrait facilement jouer à la place de Costa, de Pédretti, de N’Diaye, dans l’axe etc.… Si je pouvais mettre 12 joueurs, il y serait. Mais il faut faire un choix. Je voudrais ressortir l’idée du polyvalent et c’est peut-être le seul joueur polyvalent. S’il joue il fera son boulot. Quand vous êtes entraîneur ces valeurs-là sont importantes.
Mais il faut un joueur plus offensif ?
Oui ça serait bien d’en avoir deux avec Hemdani. À Sochaux Pédretti ne joue pas. Si je décide de mettre Hemdani qui est polyvalent, je n’ai plus de polyvalent sur le banc. Il ne faut pas oublier que des joueurs vont être blessés, suspendus, d’autres auront besoin de souffler. Il ne faut pas rêver actuellement le groupe n’est pas trop embêté. La confiance s’installe autour de 13 joueurs alors que je sais que j’en ai 18 qui peuvent entrer là-dedans, mais qui pour différentes raisons ne jouent pas.
J’espère que notre ami Fiorese s’inscrit dans les 18,19,20 des joueurs sur lesquels je peux compter simplement il faut qu’il me le montre différemment. Moi je compte sur lui.
Il est clair que ce groupe qui vient de prendre six points qui lui permettent d’être dans le peloton de tête, à de l’avance. Il a de l’avance mais en restant humble, en éveil et de toujours ancrer ses performances dans la continuité. Ces gens-là ont de l’avance en terme de rythme, de confiance, de vécu. Donc on peut penser que ce groupe-là est partant dans le même esprit.
C’est à nous d’être vigilents pour ne pas tomber dans un relâchement idiot qui nous permettrait de perdre des points alors qu’on pourrait s’inscrire dans une continuité. Ça serait dangereux de penser que parce qu’on a été gagner à Lille et qu’on a gagné, pas gagné à Lyon mais quelque part c’était aussi une victoire, souvenez vous les propos et d’avoir pris trois points contre Nice dans l’élan de la dynamique, ça serait dangereux de penser qu’en allant jouer chez le 14ème on seraient relâchés. Donc ces propos-là tous les entraîneurs du monde doivent les dire aux joueurs.
Ce sont des propos que Paul Leguen ne dit même plus à ses joueurs parce que ces joueurs-là s’inscrivent dans une continuité qui dépasse largement le relâchement. À une époque Arsenal chaque fois qu’ils gagnaient l’entraîneur ne disait pas attendez les gars, il faut rester humble. Ce qui serait intéressant de savoir pour reprendre la métaphore cycliste que j’ai utilisée en disant qu’on est dans la roue des 5 échappés, c’est que l’Alpe d’Huez qui comprend 21 virages nous on peut penser qu’il en reste 17. Il nous reste donc 17 virages et c’est pas parce qu’on va perdre du terrain sur les trois premiers virages que systématiquement on ne va pas être au bout.
La montée est longue et les retards qu’on va prendre sur certains virages parce qu’il y en a un qui aura eu un coup de pédale etc… Ce qui veut dire qu’on inscrit toujours sur la durée notre performance finale qu’il y aura des moments où ça ne sera pas facile, il y a des moments où on va lâcher des points etc… Mais perdre du terrain sur un ou deux virages, la côte est longue et il y aura encore de la place pour se coller au peloton. C’est important d’inscrire cela aussi dans cet esprit ce qui veut dire qu’il ne faut pas se relâcher.
C’est clair. C’est à moi d’y veiller. Ça passe par dire, on fait souffler des joueurs, on remet en cause l’équipe, pour que justement l’équipe ne s’installe pas trop dans les repaires et que j’ai le sentiment que des 14 qui actuellement bénéficient de ce rapport, je considère que si on peut en avoir 18,19,20… Si j’avais un message à donner à Fiorese ça serait intéressant qu’il comprenne vite qu’il doit vite se remettre au boulot parce que je persiste à dire qu’il peut jouer dans ce système. Je lui ai dit à plusieurs reprises. Il fait partie de ceux avec qui j’ai un entretien, une relation. Je lui ai dit que je compte sur lui. Vous pouvez lui poser la question.
Personne n’est intransférable. C’est valable pour Nasri ?
Ça serait dommage de perdre un joueur comme ça mais personne n’est intransférable. Mais je crois que nos bons résultats actuels sont en relation directe avec ses qualités même si je pense qu’avec une autre configuration, on peut aussi avoir de l’allant. Il ne va pas porter à 17ans ½ tous les espoirs. Il porte actuellement un certain nombre d’espoirs mais il ne faut pas oublier que c’est un joueur jeune qui semble-t-il a la tête sur les épaules. Mais encore une fois c’est physique. Il est de mieux en mieux, on sent qu’il a des cuisses, de l’étoffe.
Mais il a 17 ans. Après on tombe dans le fameux piège de dire comme la France n’a pas les moyens de retenir ses meilleurs joueurs pour des raisons économiques, les joueurs vont encore partir. C’est à nous de lui montrer que nous avons un vrai projet sportif.C’est à nous dirigeants de lui dire pourquoi partir à l’étranger puisque nous inscrivons notre travail sur un projet sportif de haut niveau, de Champions League, de gagner la coupe d’Europe, d’avoir de bonnes conditions économiques, une bonne rémunération d’être dans ton pays etc. Il faut que nous on inscrive dans notre projet une volonté affichée et non pas dire il faut gagner demain etc… Il faut que le joueur sente, s’inscrive dans un projet club. C’est la fameuse discussion qu’on a eu entre l’équipe de l’OM et le club de l’OM.
Si le joueur sent qu’il est dans l’équipe de l’OM et qu’à partir de là ça lui donne les moyens de postuler dans de grands clubs qui le font plus rêver, on ne pourra pas empêcher sa volonté de dire, j’ai envie d’aller au Réal, mais si, dans notre discours, on arrive à inscrire ce talent dans une construction d’un club solide qui met de grosses racines et qui s’inscrit dans les dix prochaines années sur une volonté de gagner la coupe d’Europe, je ne vois pas pourquoi le joueur partirait. La réponse est dans notre camp, mais on ne pourra pas empêcher les clubs de venir le chercher. C’est le marché qui veut ça. Mais c’est à nous de ne pas lui dire reste soit sympa et tout. Il faut afficher nos ambitions, lui montrer comment le club s’inscrit.
Vous êtes étonné de le voir aussi tôt, aussi beau ?
A cet âge-là oui quelque part. Il a du caractère.
C’est nouveau pour vous de faire confiance à un dix ?
Un dix, je ne veux pas tomber dans ce piège. C’est pas un 10 qui prend le ballon, qui tourne qui cherche…
Mais c’est un créateur quand même ?
Il crée parce qu’il a la qualité sur son premier contrôle d’être vertical et d’avoir déjà éliminé deux joueurs.
Il verticalise son jeu ?
Si on devait comparer lui et Batlles qui sont deux joueurs équivalents en terme de dix, Batlles va faire jouer, les autres, va être présent dans la prise de balle, va revenir en retrait, ça nous obligera à faire du surnombre. Donc il possède déjà une qualité. Nasri lui à lui tout seul, en se retournant il peut provoquer 3 ou 4 joueurs. Il fait partie des joueurs capables d’alimenter l’attaque à lui tout seul. Alors qu’avec un vrai 10 on est obligés d’être à 7, 8 pour construire. Avec Nasri, on peut être dangereux à 3. Lui et deux attaquants, on est capables de mettre un bazar pas possible. C’est cette qualité-là qui est très intéressante.
Il n’y a pas beaucoup de joueur dans le football mondial qui ont cette démarche. Si Maradona avait cette qualité d’accélération du jeu. Il a cette qualité. C’est pas le joueur qui fait jouer les autres. On peut prendre un exemple un Nasri à droite et un Batlles à sa place, on a une construction intéressante. Ça peut être un point important dans un coaching.
Mais il ne faut pas oublier que maintenant nous entrons dans la phase où ça y est les autres ont compris. Ils analysent les matchs et disent c’est clair, le transit se fait comme ça. On va tomber sur d’autres obstacles.
Plus de monde sur Nasri libère des espaces ?
Il faut que les joueurs à côté puissent êtres capables de profiter de ça. Ça pourra venir avec la confiance. Pour l’instant on est contents parce que comme la confiance n’est pas encore totalement mise en place, on est bien contents d’être bien défensivement et on sait que deux trois devant font la différence. Ça nous rassure. Après quand on va être bloqués, qu’il faudra le rapport 60/40 qu’il faudra prendre des risques etc. Les autres équipes arrivent aujourd’hui à 8 devant le but. Nous on est encore dans la phase ou à 3 on met le danger. Ça passe, c’est bien, mais il est clair que cette équation à tous les matchs…
Peguy aussi est en confiance ?
C’est un point positif parce que lui est en confiance mais il faut qu’il comprenne qu’il doit s’inscrire dans le collectif en ce qui concerne l’appel défensif. La deuxième mi-temps lorsqu’on a perdu le ballon, pas le jeu mais le ballon, on ne fonctionnait pas bien. Les défenseurs prenaient le dessus parce que le trio offensif ne faisait pas son travail sur le plan défensif. Dans la phase offensive, il a retrouvé sa confiance c’est bien, il marque des buts tant mieux, c’est un garçon qui techniquement a les qualités pour faire ce qu’il a fait mais il ne faut pas oublier la partie ou on n’a pas le ballon. Dans un rapport 50/50, 50% du temps, vous avez le ballon et après vous ne l’avez pas.
Donc ça nécessite de la part de l’équipe une action défensive qui ne s’est pas bien fait dans le secteur offensif c’est-à-dire au niveau de Marlet, Nasri et Luyindula. Ce sont des choses qu’il va falloir corriger rapidement. Il faut quand même savoir que dans une victoire il y a des choses positives. On a confirmé nos velléités offensives, dans la partie 50% contre nous on a vu un bloc bien équilibré à l’image de Lille, par contre il nous a manqué un premier rideau pas assez agressif pour défendre pour mieux attaquer.
Défendre pour voler le ballon. Voler pour être plus forts encore. En première mi temps lorsqu’on avait ce rapport de suivre le ballon et que le gardien dégageait à l’emporte-pièce, c’était plus dangereux. On récupérait le ballon dans l’entre jeu et on était offensifs. Dès qu’on a lâché prise en allant les chercher plus haut, ils ont construit, mis des ballons profonds. Là on est en position, ou on ne sait pas comment ça peut se passer. Il faut que les attaquants aient un rapport d’agressivité défensive plus important qu’ils ne l’ont eu contre Nice pendant dix minutes.
Vous avez eu peur ?
Je n’ai jamais douté.
Même lorsque Nice a pris le jeu à son compte comme l’avait fait Angers ?
Je fais la différence entre la gestion du ballon et la gestion du jeu. Ce n’est pas parce que les autres ont le ballon que vous sentez que vous pouvez perdre le fonctionnement de l’équipe. Je n’ai jamais senti ça. On n’est pas à l’abri d’un but, mais je sentais qu’on avait un rapport de force. Ça aurait pu 2 à 1 ou 3 à 0. Il y avait un équilibre
Avant Nice, vous aviez annoncé des changements c’est de l’intox ?
Non mais il faut répondre en temps réel. Après il y a une réflexion. Va-t-on débuter une course avec des pneus pluie ou avec des pneus secs alors que la pluie est annoncée. Vous avez la réflexion stratégique sur un détail, après l’ambiance est solidaire, les gars sont sereins et il reste après le coaching. J’ai misé sur l’aspect confiance plus que sur l’aspect stratégique.
Vous avez la garantie de pouvoir faire aussi bien à l’extérieur qu’à domicile ?
La garantie c’est qu’on a pris six points. On marque des buts, on a montré du jeu, on a fait bloc, il y a une expression du talent des joueurs. Ils ne font pas n’importe quoi, il y a une économie physique par l’action de l’équipe. C’est acquis, c’est le fruit du travail, ça va aller de mieux en mieux.
Metz ?
À part la défaite discutable contre Lyon, sur le coup franc rejoué qui n’aurait pas dû l’être. Ils ont battu Strasbourg, Ajaccio et nul à Saint-Etienne avant leur défaite. À domicile ils n’ont jamais été battus contre les grosses équipes. Ils n’ont encaissé que 6 buts. On peut penser qu’après Lyon ils auront une réaction. Ils ont des arguments.
Ils ont gagné à Marseille ?
J’espère qu’on n’est pas dans un esprit de revanche. On est dans une autre phase. Si en plus il y a cet aspect-là, il peut y avoir une démarche personnelle. Je ne me servirai pas de cet esprit de revanche et on a montré d’autres qualités. Je préfère travaille sur la construction d’un bloc qui se met en place et qui maintenant affiche la confiance, la sérénité. Ça ne sera pas facile. Ça n’enlève en rien à cette volonté de construire et d’être plus forts.
Les autres équipes ne perdent pas de points ?
Dans l’échappée qui se mène actuellement l’écart est fait avec les poursuivants. La route est longue, on perd du terrain, mais pas le fil il faut garder ça à l’esprit.
Lille Lyon quel est le meilleur résultat ?
Bonne question. Une victoire de Lille j’ai envie de dire que ça relancerait le championnat. On serait avec ce qu’on a vécu la saison dernière avec Monaco qui avait 10 points d’avance sur Lyon et qui a lâché du terrain. On pourrait avec le même esprit penser qu’à partir de là le titre est jouable. Une victoire de Lyon, on a envie de leur dire prenez tous les points, on se rapprocherait de la 2ème place. On serait dans l’objectif qui est la League des champions.Une défaite de Lyon à Lille relancerait le championnat, on va recevoir Lyon. Le nul serait bien, on serait dans les deux phases, le nul nous permettrait d’entretenir l’espoir de dire tout peut arriver.
Ziani ?
Pape va répondre à cette question. De mon côté il y a une réflexion qui est menée avec Pape Diouf et le petit comité qui en a la charge. Ziani fait partie des joueurs ciblés. Il peut faire partie de ce fameux polyvalent qui pourrait nous rendre service.
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