09-01-2005, 18:11
Sonné par ce coup reçu dans les gencives, le souffle coupé, le moral dans les chaussettes, le supporter olympien n’ayant plus rien à se mettre sous la dent depuis trop longtemps, pratique volontiers l’amalgame.
Il regrette Didier Drogba, le chasseur d’ivoire redouté par toutes les défenses, assurément il a laissé son empreinte ici bas !
En perdant Flamini et Didier l’équipe est dévitalisée. Le supporter rumine, grince des dents.
Le dirigeant est responsable !
Une minorité veut la paix, le plus grand nombre l’happer, quelques lèches culs, laper !
Et le saint Bernard tapi dans l’ombre ouvre l’½il et dresse l’oreille !
Pour Pape Diouf, l’homme à la bouche bien meublée, le moment est délicat.
Il lâche ses plus fins limiers pour trouver la perle rare.
Il lui faut un aboyeur qui ait les crocs, plus de pré pubère aux dents de lait, aux quenottes fragiles, ni de retraité de 98 aux chicots dorés.
Il connaît le challenge, après deux éliminations sans gloire des coupes, se trouver sans couronne c’est le plombage assuré de la saison !
Le mouvement est amorcé par Liza qui se braque ne supportant pas les niches et rentre au chenil retrouver sa meute d’origine, peuplée de bergers allemands.
Il faut extraire les caries, les gâtées, les branlantes.
On furète tout azimut. Les recruteurs courent le monde.
Sauf en Belgique, pas de Spa, il nous faut de la race, du pedigree, de la bête à concours, du médaillé. De préférence un pivot
Si l’on veut enfin construire une équipe incisive croquant à belles dents les Européens qui nous précèdent, il nous faut du technicien, du roi de la roulette, pas du chien fou. A cette condition tout fera l’affaire : un Danois, un Pékinois, histoire d’exciter la Chine et le Pakistan. Pour l’instant le premier de la meute se nomme Taiwo, Taïaut ! Taïaut ! Ferme ta gueule répondit l’écho !
Robert Louis, le transparent mécène est aussi une cible privilégiée.
On souhaite qu’il laisse un peu tomber le bridge et ramène plus souvent sa fraise.
Pour l’instant il se contente de demander à son fidèle boxer, un Loulou de première année:" Rapporte ! "
Et le saint Bernard tapi dans l’ombre ouvre l’½il et dresse l’oreille !
Troussier, qui retrouve dans la mobilité de ses lignes arrières de lointains souvenirs de défense pachydermiques et africaines, est perplexe, son discours se raccourcit au fur et à mesure que la liste de ses défaites s’allonge.
Le" Jappons ! " du début de règne a laissé la place à un " Serrons les dents ! " plus en rapport avec les capacités masticatoires de l’effectif partisan du " Couché, mais dort ! "
Pour le coup de rein tintin !
Et pourtant il faut affronter Lille et ses redoutables dogues.
Peut-on espérer que Barthez, criant laisse, puisse enfin se mettre à l’arrêt ? Qu’il évite vigilance accrue, la morsure de lob ?
Le retour du bon Abdou Meité coïncidera-t-il avec un muselage en bonne et due forme de Moussilou ? Fera-t-il échec à Matt ?
Koke pointant le museau fera-t-il enfin parler son flair ? Costa jouera-t-il à l’aboyeur au milieu du pré ?
Éviterons-nous une énième pâtée, indigeste en-cas, Nine ?
Assisterons-nous à la transformation des gentils toutous en vaillants roquets, des dingos fadas en molosses assoiffés afin que le supporter puisse enfin faire le beau ?
Mais en face la meute lilloise est bien organisée.
C’est pas un Lille amer, l’attelage est mené par un redoutable musher Claude Puel, ça file droit et vite, des vrais huskies de fond, suivant les traces du roi Lyon à portée de crocs.
Le laborieux demi défensif applique sur la touche ses principes de base, travail, gestion de groupe pour éviter l’indigestion, défense de fer et parfaite symbiose entre jeunes loups affamés, Bodmer, Moussilou, Makoun et Sylva et vieux croquants expérimentés Brunel, Tafforeau, Landrin .
L’ensemble est cohérent, la force collective.
La grande braderie lilloise n’ayant lieue qu’en septembre, les Marseillais en janvier ne connaîtrons plus le bric à brac, la chine à pied, oublions les broques qui font des breaks et les branques bourrés de briques.
Si les Nordistes n’ont pas brisé les moules pendant la trêve, ils auront encore la frite.
En visite dans cette ancienne capitale du textile les olympiens voudront éviter de revenir avec une veste, ça serait complet.
Gageons que cet embarquement pour setter au pays des dogues sera un digeste amuse gueule.
Pendant que le saint Bernard tapi dans l’ombre ouvre l’½il et dresse l’oreille !
Trinquons à l’avance.
Berger ! Lape héros avec peu d’os !
Cetace