08-01-2005, 20:51
La coupe de France offre aux spectateurs de curieuses affiches.
Quand le sort ne s’acharne pas à multiplier les confrontations entre Paris et Marseille il permet au supporter lambda de découvrir des équipes moins médiatisées, ravivant chez certains quinquagénaires une nostalgie de bon aloi, ressuscitant chez d’autres de lointains cours de géographie où on ânonnait les chefs lieux de département, les plus doués récitant Du Bellay, le dos à l’estrade, la voix tremblante : " et plus que l’air marin la douceur angevine ".
Mais au diable les souvenirs, du balai Joachim !
Place à Dame la Coupe.
Une rencontre de 32ème de finale disputée dans une fin d’après midi de janvier, sous un ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle, mais foin de spleen !
On craint dégun !
Même si l’intérêt est faible peut-on pour autant parler d’enjeu vain ?
Au coup d’envoi les équipes se présentent dans la composition suivante.
Pour Angers l’équipe visiteuse :
Lucas devant une défense à trois Cygan, Dussard, Grimaldi deux joueurs de couloir à droite Stassin, Djellabi à l’opposé, un récupérateur Moussi et, deux animateurs Gourvennec l’ancien olympien et Bedrossian le régional de l’étape enfin en pointe Norbert et Thereau en soutien.
Pour l’OM.
Barthez devant une défense à trois, Dehu, Beye, Ecker dont c’est le grand retour.
N’Diaye dans le couloir droit dans un rôle nouveau pour lui et Olembe à gauche, Pedretti en unique récupérateur, deux milieux offensifs excentrés Batlles et Cheyrou et deux attaquants Luyindula tournant autour de Marlet utilisé en point de fixation.
Arbitré par Tony Chapron. Le sosie du funèbre Collina.
Vision télégénique avec les commentaires expirés du Thierry national dont tous les jours sont des adieux.
Démarrage hardi des Marseillais qui se montrent pressant au bout de 30 secondes par Bruno Cheyrou sur une frappe non cadrée.
Le pressing est haut N’Diaye occupe bien son couloir, les premières minutes sont olympiennes profitant de l’apathie angevine.
Cependant le jeu se situe surtout au milieu de terrain , les visiteurs attendant les marseillais dans leur propre camp.Pegguy Luyindula se montrant assez disponible en début de partie.
A la 10ème minute premier corner pour l’OM et le centre travaillé de Pedretti est repris par Marlet de la tête puis par le malheureux Dussart qui ouvre le score en marquant contre son camp. Dussart, 1,95m le plus grand d’Angers…pour son équipe.
Ce but au lieu de libérer les locaux, réveille les joueurs du SCO qui obtiennent leur plus belle occasion par Stassin qui tente sa chance aux 20 mètres et son tir dévié par Ecker vient mourir sur la base de la transversale de Barthez.
Malgré cette alarme les Marseillais poursuivent leur stérile domination 66% de possession du ballon.
Les attaquants sudistes prennent peu de ballons de la tête et malgré une circulation de balle relativement fluide, la lenteur des transmissions n’inquiète pas les visiteurs.
On constate au contraire une plus grande volonté des Angevins dans la conquête du ballon.
Luyindula commence à perdre des ballons à force de les porter et les raids solitaires sont condamnés par ce manque de lucidité au moment du geste final.
On ne peut accuser la pression du Vélodrome le public soutenant son équipe.
L’arbitre sifflant la mi-temps sur cette impression mitigée d’un OM ayant les cartes en main, menant au score, maîtrisant le ballon mais, qui par son jeu tiède, relance l’équipe de deuxième division.
Aucun changement à la reprise.
L’OM continue sur le même rythme alors que les Angevins s’enhardissent sous l’impulsion de Jocelyn Gourvennec qui trouve souvent son racé attaquant Norbert, fils à papa et habile technicien, l’un n’empêchant pas l’autre !
A la 55ème minute un corner pour Angers tiré par Gourvennec sera mal dégagé par la défense Marseillaise, Dussart seul au deuxième poteau fusille Barthez.
N’Diaye chargé de couvrir ce poteau ayant affaire a deux adversaires ne peut rien.
Dussart, 1,95m le plus grand d’Angers…pour mon équipe. Et un copié collé du premier but, un !
Nous sommes à la 55ème minute tout va s’enchaîner très vite !
Anjou feu crie l’artificier !
58ème minute :Jocelyn Gourvennec expédie un tir magistral en pleine lucarne de Barthez sur un coup franc à 25 m côté gauche.
63ème minute ; Débordement de Cygan qui enfume Cheyrou et centre en retrait instantané sur le fertile Thereau qui du plat du pied fusille Barthez pris à contre pied ! 3 à 1 pour Angers
Entre temps Nasri a remplacé Batlles.
Trois buts en 8 minutes, le Vélodrome gronde, l’injonction de mouiller le maillot enfle mais est-ce vraiment un problème de sueur ?
Piqués à vif l’OM pousse aveuglément, tous les corners, coups de pieds arrêtés n’étant jamais repris par nos attaquants lourds et empruntés ( Hélas achetés pour la plupart !).
Dans cette période de domination stérile le milieu angevin Stassin qui rime avec Papin tente une Stassinade qui vient frapper le haut de la transversale.
Pourtant, les virages se remettront à chanter après le but inscrit par Dehu reprenant au deuxième poteau un énième corner de Pedretti.
3 à 2 à la 72ème minute, le public pousse Nasri et Bamogo, rentré en lieu et place d’un transparent Cheyrou, s’agitent, percutent.
Troussier jouant le tout pour le tout remplace Ecker par Costa la défense repassant à quatre.
Repasser à quatre, vous imaginez que cela ne va pas faire un pli !
Détrompez-vous le dernier quart d’heure des Angevins sera héroïque celui des Marseillais pitoyable.
Les quatre minutes de temps additionnel n’apporteront rien hormis quatre minutes de souffrance supplémentaires.
S’il faut retenir une note positive de la soirée, de cette défaite, c’est la nécessité absolue d’engager un attaquant capable de récupérer des ballons de la tête, de garder le ballon en attendant un soutien, de conclure les occasions quand elles se présentent.
La cellule de recrutement ne peut plus reculer, elle est au pied du mur.
Félicitations nourries à cette vaillante équipe adverse qui possède de jeunes éléments prometteurs comme l’arrière aile Djellabi et un Norbert qui m’a rappelé Dugarry à ses débuts bordelais. Moussi le sosie de Bassila apportant toute sa puissance. Quant à Gourvennec, il nous transmet ses meilleurs souvenirs.
Les prochaines heures risquent d’êtres mouvementées du côté de la rue Negresco.
Cetace