08-11-2004, 14:01
Comme une main innocente plongeant dans le bénitier en quête du salut éternel, la ferme paluche de notre directeur sportif brasse négligemment les sphères colorées, un léger bruissement monte de l’assemblée, un souffle, un murmure puis une rumeur, PSG, PSG, PSG, son sourire narquois se fige soudain en un douloureux rictus. PSG !
La figure papale s’assombrie encore un peu plus devant ce funeste sort, ce tirage peu orthodoxe suscitant chez les supporters protestants des commentaires pas très catholiques.
" Votre papauté est bien empotée ! " lui clame sa conscience.
Suite à cette bulle papale, la main innocente sent le vent du boulet, ça canonne plus que ça canonise.
Dans les deux camps les partisans ressortent la règle du calcul des probabilités et font des copiés collés des anciens posts archivés. Le président, en homme avisé et sur les conseils d’un habitué des placards de la Commanderie, prend contact avec un parent de France Gall, un prénommé Martin, ramoneur de profession, capable d’assurer un meilleur tirage lors des prochaines échéances.
Les duettistes sont à nouveau réunis, les Roux et Combalusiers de la L1, les Chaffoteau et Maury du ballon rond, les Paul et Luard de la poésie qui proverbialisent " Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ".
Le sort malicieux a choisi le tapis vert du boulevard Michelet comme maison de jeu.
Sept on perd et manque annonce Balbir le croupier.
Rien ne va plus, défaites vos jeux .
A la tête de chaque camp il y a d’anciens joueurs.
José, novice dans la profession n’a pas de point commun avec ses maîtres : Roland Courbis, roi du casino et du black-jack, lui c’est au Géant Casino qu’il croise souvent son copain Jacques, l’Antillais de Consolat. Quant à l’Alain Perrin, habile au jeu de dames, il l’est moins au jeu des tchèques !
Vahid est un grand pas rieur, fils spirituel ( si l’on peut dire ) de l’inénarrable Buster Keaton, même regard figé, même posture rigide, le contraire de son gesticulant prédécesseur plus Jerry Luis !
Leurs précédentes confrontations s’étaient résumées à quelques échanges de mots croisés.
C’était l’époque où les coachs cochaient. Las d’aucuns prétendent qu’ils leur manquent des cases !
Mais aujourd’hui point de cruciverbistes ! L’enjeu est d’importance il faut que cesse ce chemin de croix.
Il faut miser gros, comme le suggère le copain de Rolland.
Coach Vahid est lui du genre petit joueur, mais cependant gagne-petit, une méthode expérimentée avec réussite lors des jeux précédents. Il est prudent et ça rapporte bien. Il s’appuie sur ses atouts maîtres : un colombien requinqué et un lusitanien adroit. Le reste de son jeu est fortement amenuisé par l’absence de son J.R un as resté sur le carreau, d’un Armand ponctuellement capot et de Cana et M’Bami, sa paire suspendue…
Ce n’est pas ce qui manque à notre viril José, dans ce domaine il est semble-t-il bien pourvu ! Sa paire de couleur Eduardo Costa et Sylvain N’Diaye ce n’est pas des comiques croupiers, ça ratisse le rectangle vert et à l’occasion ça dame le pion.
la caution Marseillaise patiemment pose ses pièces sur l’échiquier. L’épisode Flamini où il connut un cinglant échec à Mat ne l’a pas découragé.
Ayant récupéré des cartes maîtresses chez son concurrent parisien, il a commencé à jouer à l’écarté avec Marlet, Cheyrou et quelques-uns, comme son homologue avec Alonso, Ljuboja, Ogbeche. Non sans raclements de gorge mais dans cette circonstance la toux n’est pas propice, pas plus que la quinte !
A l’aide d’un Fabien bandit pas manchot, d’un Liza autre atout maître, voire mètre cinquante ( Petit atout est le Basque surfeur ) et d’un Nasri, roi de la roulette, le José peut répondre du tac au tac.
Le jeu offensif est son unique souci, mais sûr de son flair il opte pour Koke, en quelque sorte il joue au pifomètre. Un moindre risque ayant toujours la possibilité d’avoir recours au jeu de la chaise musicale avec des attaquants qui ne sont pas en rupture de banc, sans recourir à l’extrémité du Barry mutuel.
Bob le flambeur, propriétaire des machines à sous et qui tient accessoirement la banque peut tirer sans fébrilité sur son havane, ça devrait cartonner enfin, histoire d’effacer ces tristes parties de ballon prisonnier d’antan.
Au prestidigitateur de transformer de présumés brêles en superbe brelan.
Au public marseillais de ruiner la forte colonie parisienne afin de faire entendre à certains d’entre eux que le Vélodrome n’est pas un lieu de " bac à rats ".
La roue va enfin tourner. Le vélodrome n’est-il pas un endroit propice ?
CETACE