Tradition oblige, la France du football est désormais partagée en deux, n’en déplaise aux lyonnais ou aux stéphanois, ce match c’est l’événement où se focalise toute les attentions et qui génère toujours un engouement hors du commun. Ici il s’agit d’effacer une ardoise qui commence sérieusement à se corser, 6 défaites d’affilée face à l’ennemi juré, c’est sur qu’un pastis c’est plus facile à s’enfiler.
Chaque année, l’amour propre en prend un coup, «Paris est magique », qu’on entend gueuler à chaque fois. Magique certes mais tout autant qu’un Garcimore sur les rotules. C’est vrai qu’en ce début de saison, le drapeau est plutôt en berne au dessus de la ville des Lumières. On ne les entend plus trop la ramener les Parigots, les cinglantes défaites face à Chelsea et d’autres ténors de l’hexagone sont passés par là. Le sorcier bosniaque commence franchement à être décrier, entre la crise Ljuboja, les rumeurs de taupes au camp des loges et la multitude de déconvenues encaissés par le club, il y a de quoi perdre son latin. Certes il y a du mieux, la victoire face à Porto en est l’illustration mais il est encore trop tôt pour parler d’un Paris retrouvé.
Coté Olympien, on stagne au classement et dans le jeu. Le match face aux Monégasques a montré une esquisse de renouveau. Il reste néanmoins quelques coups de pinceaux à mettre au niveau de la finition. Au jour d’aujourd’hui, coté peintre, Marlet broie du noir façon Guernica mais la caution Marseillaise et sa « positive attitude » préfère parler d’un simple coup de blues. Et puis il y en a un autre qui est atteint, c’est le Pegguy, celui-ci, il fait plus dans la fragmentation de couleurs primaires que dans le réalisme stigmatisé par Daumier. Il faudra régler ces carences offensives au plus vite car le jour du vernissage, ils seront opposés à de sacrés artistes. Jugez plutôt : Yepes, Armand, Pierre Fanfan, sur le papier, ça vous fait trembler n’importe quel chevalet !
Même si la caution Marseillaise déclare que ce match n’est pas capital pour la suite du championnat, cette rencontre face au PSG arrive à point nommé pour choisir la destinée que cette saison va prendre. A l’instar du regretté Reggiani, on aimerait voir des loups rentrés dans Paris. Pourquoi pas y croire remarque, Koke pointe le bout du museau de match en match, la défense est solide et solidaire et ce vieux grognard de Liza n’hésitera pas à montrer les crocs pour recadrer la meute. Il ne faudra pas hésiter à mordre dans la rencontre comme face aux cadors monégasques. Car en face, ils ne vont pas faire dans la dentelle, les retrouvailles avec Fiorèse et Déhu risque d’être mouvementé. Les matchs à haute pression, certes on est habitué, mais entre les transferts rocambolesques du début de saison et les phrases assassines prononcés entre membres de chaque club, nul doute que ce Psg-Om aura une saveur inédite.
Si l’on attarde sur le coté tactique, il ne faudra surtout pas faire le jeu face à une équipe qui s’est forgée dans sa maîtrise du contre. Le retour à 3 milieux défensifs serait une bonne solution, cette méthode avait fait ses preuves face à Rennes et Bastia. Avec le retour de Pedretti, elle pourrait se révéler efficace pour contrer et relancer rapidement.
Même si l’objectif principal reste de glaner des points en territoire hostile, il est malgré tout impératif de briser cette spirale de défaites. Cette malédiction pèse sur le club phocéen comme sur Peter Lorre dans le film de Fritz Lang. Si le talent de notre équipe jusque là galvaudé venait à éclore dans ce match déclic, on pourrait alors penser à une nouvelle issue dans ce championnat et là tout les rêves et fantasmes seraient alors envisageables.
Dav_