21-12-2009, 02:03
OM AUXERRE toi contre moi, ou comment prendre les boules à Noël !
Je me suis pointé tel un roi-mage égaré vers un stand dun Marché de Noël qui créchait dans ma rue. En guise de myrrhe et dencens, jai Libé et Kiplé sous laisselle. Je remonte le col de mon caban de quadra qui se la joue chic et décontracté et mattable sous la chaleur incertaine dun champignon tueur dozone. Il tombe des flocons gros comme des caniches et les scooters patinent dans le caniveau. Cest le joyeux bordel, on se croirait à Copenhague. Cest en une, les nouvelles du sommet danois font état dune morne plaine et dun accord autour de 2°. Une deux avec le hasard, lOM se tire Copenhague et La Terre, une balle dans les pôles. Japprécie de conserve le tirage de la Consolante ainsi que le deuxième degré du cynisme mondial, tout en mattelant dun souffle plein de CO2 au réchauffement de mes doigts. Je reluque les pages sciences avec terreur. Il y est question dexpérimentation bio génétique. En fait pas très bio. Pour des raisons obscures de résistance au climat, on est en train dajouter des gènes de scorpion à ceux des fraises.
Pourquoi pas du requin tigre dans des potirons ?.
La serveuse vient à ma hauteur. Je mextirpe du journal pour commander un café.
-Fait Froid... me dit-elle.
Non sans blague. Cest un scoop. Cela ne sert à rien de nier lévidence mais tout de même ! Lart de ne rien dire est un marché porteur. Je fais monter les enchères :
-Cest lhiver...
-Oui, puis toute cette neige...
-On en mangerait...
-Pardon. ?
Tout magace ce matin. Les bios scientistes ont dû me jouer un sale tour pendant mon sommeil post-forezien. Ils ont dû mélanger mes gènes avec ceux dun ursidé ou, un chacal. À voir
-Un café par pitié, dis-je avec le sourire ravageur dun quadra poivre et sel.
...Et un croissant si vous avez ?
-Vous ne préféreriez pas du Kir avec de lEpoisses?
Je la regarde avec les gènes oculaires dun Hibou.
Cest là que je rends compte que je me suis attablé au stand « Au Bon Bourguignon », et quon y propose des spécialités locales.
Je regarde ma montre, il est déjà 10h, allons-y joyeusement. Cest Noël. Je décline la crème de cassis, mais un petit ballon de blanc avec du fromton Personne ne le saura. Et puis, elle est très sympathique cette demoiselle. Cest une serveuse aux doux euphémismes, un sourire perpétuel, des hanches larges et la poitrine dune nourrice davant le lait en poudre.
Je me laisse tenter en arquant un rictus aimable et me replonge dans les deux canards étalés, allant de lun à lautre, hochant du chef tel un arbitre de Tennis.
Messages Persos. Jaime bien. Je lis :
Y a des poètes tout de même.
Je zappe et repense prosaïquement à LOM, après sêtre noyé dans le vert glacé, 3 points de plus, ce serait un bel émoi de décembre.
Nempêche que jaimerais bien un jour lire dans Libé un message qui me serait destiné. On est peu de chose tout de même. Jaimerais bien, me dis-je, en attaquant la première bouchée dEpoisses Ensuite cest comme si le ciel me tombait sur la tête. Je lai vue. Lapparition divine. La lumière tombée des Nues. Une passe de lArfa. Une volée de Brandao La rareté personnifiée.
Elle cherche une table. Elle porte un long manteau cintré dhéroïne de roman. Une écharpe rayée de bleu et blanc sentortille à sa gorge délicate. Bleu et Blanc olympien, le hasard objectif selon les surréalistes. Cest le détail qui tue et prend à la gorge. Je planque illico lEquipe sous Libé à la vitesse dun joueur de Bonneteau. Dautres détails laissés au hasard peuvent tuer aussi.
Ses cheveux auburn dépassent dune chapka et entourent ses mirettes de faon bleu. Je pense immédiatement à Anna Karénine, que je nai jamais lu et déglutis mon Epoisses à la vitesse dun enfant pris en faute. Glups ! Cest inscrit dans ma langue. Jai lhaleine dun poney mort. Elle sassoit non loin de moi et me sourit au passage, son écharpe caresse ma table de ses franges albi-celestes. Cest de ces instants où les secondes séternisent, où la mémoire fabrique du ralenti pour mieux se souvenir, et un sourire de femme par-dessus lépaule dure le temps dune aurore boréale.
Un sourire à couper le souffle, à serrer mes poumons emplis dair fétide. Il ne me manque que la parole. Jen suis là. Ahuri, hébété, les lèvres serrées, une paire dyeux épinglée dans le vide comme les ailes dun papillon sous verre.
Quel Avion ! Target locked !, pense-je alors que la ravitailleuse dEpoisses brouille ma ligne de mire. Jai un relent et maudis le fromage de Bourgogne derechef. La belle Anna décline le ballon dor et la boule puante. Elle sen tient prudemment à un thé. Alors que jenvoie valdinguer les croûtons dEpoisses dun râteau discret, un message subliminal me traverse lesprit :
On se connaît non ? Cest plutôt ça que jai envie de lui dire. En même temps jai peur quelle le prenne très mal. Je crains de prendre une veste malgré le vent polaire. Ou de prendre un vent malgré Bref vous avez compris.Jimagine le pire, le déluge, que dis-je lantéchrist, jimagine le faon devenir lhaut cerf et son regard docéan se hisser au niveau de lamer, .
Mais si, rétorquerai-je avec cet éléphantesque aplomb de chasseur propre au barcelonais éthylique. On se connaît depuis toujours,... Depuis les temps préhistoriques, depuis que le premier homme de la terre regarda la première femme de la terre avec au fond du regard la même étincelle que produisent deux silex frottés. Le jour où homme et femme inventèrent le feu pour en faire autre chose quun rôti de mammouth.
Le temps passe et je nai toujours rien dit. Mon palais empeste la déchéance. Cest la poisse. Les rasades de Chablis narrangent rien. Elle attend sa monnaie. Cela me laisse le temps de laller-retour à la caisse de la serveuse aux hanches larges et aux doux euphémismes.
Que dire ? Anna, je ne vois rien venir Cest la page blanche. Enfoirés de bios scientistes, échangez tout de go mes gènes avec ceux de Tolstoï. Quatre boules de gomme retrouvées dans ma poche intérieure, et mâchées à la vitesse dun ruminant cocaïné, me redonnent de lélan et un souffle de poire.
Je me lance, inspiré comme jamais :
-Il fait froid non ?
Elle a renoué son écharpe rayée de bleu et blanc tout en menvisageant, et là jai eu du mal à supporter le détail qui tue et ne doit rien au hasard. .Jai dû faire une croix sur sa belle jeunesse en détaillant sa gorge enrubannée. Cest les boules de Noël...
Post-scriptum dAnna dans le journal du lendemain à la rubrique Entre Nous des Messages Persos, la belle mécrivit :
Fly&Stone
Je me suis pointé tel un roi-mage égaré vers un stand dun Marché de Noël qui créchait dans ma rue. En guise de myrrhe et dencens, jai Libé et Kiplé sous laisselle. Je remonte le col de mon caban de quadra qui se la joue chic et décontracté et mattable sous la chaleur incertaine dun champignon tueur dozone. Il tombe des flocons gros comme des caniches et les scooters patinent dans le caniveau. Cest le joyeux bordel, on se croirait à Copenhague. Cest en une, les nouvelles du sommet danois font état dune morne plaine et dun accord autour de 2°. Une deux avec le hasard, lOM se tire Copenhague et La Terre, une balle dans les pôles. Japprécie de conserve le tirage de la Consolante ainsi que le deuxième degré du cynisme mondial, tout en mattelant dun souffle plein de CO2 au réchauffement de mes doigts. Je reluque les pages sciences avec terreur. Il y est question dexpérimentation bio génétique. En fait pas très bio. Pour des raisons obscures de résistance au climat, on est en train dajouter des gènes de scorpion à ceux des fraises.
Pourquoi pas du requin tigre dans des potirons ?.
La serveuse vient à ma hauteur. Je mextirpe du journal pour commander un café.
-Fait Froid... me dit-elle.
Non sans blague. Cest un scoop. Cela ne sert à rien de nier lévidence mais tout de même ! Lart de ne rien dire est un marché porteur. Je fais monter les enchères :
-Cest lhiver...
-Oui, puis toute cette neige...
-On en mangerait...
-Pardon. ?
Tout magace ce matin. Les bios scientistes ont dû me jouer un sale tour pendant mon sommeil post-forezien. Ils ont dû mélanger mes gènes avec ceux dun ursidé ou, un chacal. À voir
-Un café par pitié, dis-je avec le sourire ravageur dun quadra poivre et sel.
...Et un croissant si vous avez ?
-Vous ne préféreriez pas du Kir avec de lEpoisses?
Je la regarde avec les gènes oculaires dun Hibou.
Cest là que je rends compte que je me suis attablé au stand « Au Bon Bourguignon », et quon y propose des spécialités locales.
Je regarde ma montre, il est déjà 10h, allons-y joyeusement. Cest Noël. Je décline la crème de cassis, mais un petit ballon de blanc avec du fromton Personne ne le saura. Et puis, elle est très sympathique cette demoiselle. Cest une serveuse aux doux euphémismes, un sourire perpétuel, des hanches larges et la poitrine dune nourrice davant le lait en poudre.
Je me laisse tenter en arquant un rictus aimable et me replonge dans les deux canards étalés, allant de lun à lautre, hochant du chef tel un arbitre de Tennis.
Messages Persos. Jaime bien. Je lis :
Ô serre toi contre-moi
Jusquau point démoi
Et nous serons trois
Je zappe et repense prosaïquement à LOM, après sêtre noyé dans le vert glacé, 3 points de plus, ce serait un bel émoi de décembre.
Nempêche que jaimerais bien un jour lire dans Libé un message qui me serait destiné. On est peu de chose tout de même. Jaimerais bien, me dis-je, en attaquant la première bouchée dEpoisses Ensuite cest comme si le ciel me tombait sur la tête. Je lai vue. Lapparition divine. La lumière tombée des Nues. Une passe de lArfa. Une volée de Brandao La rareté personnifiée.
Elle cherche une table. Elle porte un long manteau cintré dhéroïne de roman. Une écharpe rayée de bleu et blanc sentortille à sa gorge délicate. Bleu et Blanc olympien, le hasard objectif selon les surréalistes. Cest le détail qui tue et prend à la gorge. Je planque illico lEquipe sous Libé à la vitesse dun joueur de Bonneteau. Dautres détails laissés au hasard peuvent tuer aussi.
Ses cheveux auburn dépassent dune chapka et entourent ses mirettes de faon bleu. Je pense immédiatement à Anna Karénine, que je nai jamais lu et déglutis mon Epoisses à la vitesse dun enfant pris en faute. Glups ! Cest inscrit dans ma langue. Jai lhaleine dun poney mort. Elle sassoit non loin de moi et me sourit au passage, son écharpe caresse ma table de ses franges albi-celestes. Cest de ces instants où les secondes séternisent, où la mémoire fabrique du ralenti pour mieux se souvenir, et un sourire de femme par-dessus lépaule dure le temps dune aurore boréale.
Un sourire à couper le souffle, à serrer mes poumons emplis dair fétide. Il ne me manque que la parole. Jen suis là. Ahuri, hébété, les lèvres serrées, une paire dyeux épinglée dans le vide comme les ailes dun papillon sous verre.
Quel Avion ! Target locked !, pense-je alors que la ravitailleuse dEpoisses brouille ma ligne de mire. Jai un relent et maudis le fromage de Bourgogne derechef. La belle Anna décline le ballon dor et la boule puante. Elle sen tient prudemment à un thé. Alors que jenvoie valdinguer les croûtons dEpoisses dun râteau discret, un message subliminal me traverse lesprit :
Vous aviez une écharpe en bleu et blanc
Au bon bourguignon.
Et moi une veste caban .
Nous nous remettrions ?
On se connaît non ? Cest plutôt ça que jai envie de lui dire. En même temps jai peur quelle le prenne très mal. Je crains de prendre une veste malgré le vent polaire. Ou de prendre un vent malgré Bref vous avez compris.Jimagine le pire, le déluge, que dis-je lantéchrist, jimagine le faon devenir lhaut cerf et son regard docéan se hisser au niveau de lamer, .
Mais si, rétorquerai-je avec cet éléphantesque aplomb de chasseur propre au barcelonais éthylique. On se connaît depuis toujours,... Depuis les temps préhistoriques, depuis que le premier homme de la terre regarda la première femme de la terre avec au fond du regard la même étincelle que produisent deux silex frottés. Le jour où homme et femme inventèrent le feu pour en faire autre chose quun rôti de mammouth.
Le temps passe et je nai toujours rien dit. Mon palais empeste la déchéance. Cest la poisse. Les rasades de Chablis narrangent rien. Elle attend sa monnaie. Cela me laisse le temps de laller-retour à la caisse de la serveuse aux hanches larges et aux doux euphémismes.
Que dire ? Anna, je ne vois rien venir Cest la page blanche. Enfoirés de bios scientistes, échangez tout de go mes gènes avec ceux de Tolstoï. Quatre boules de gomme retrouvées dans ma poche intérieure, et mâchées à la vitesse dun ruminant cocaïné, me redonnent de lélan et un souffle de poire.
Je me lance, inspiré comme jamais :
-Il fait froid non ?
Elle a renoué son écharpe rayée de bleu et blanc tout en menvisageant, et là jai eu du mal à supporter le détail qui tue et ne doit rien au hasard. .Jai dû faire une croix sur sa belle jeunesse en détaillant sa gorge enrubannée. Cest les boules de Noël...
Post-scriptum dAnna dans le journal du lendemain à la rubrique Entre Nous des Messages Persos, la belle mécrivit :
Vous êtes allé droit au but
Au Bon Bourguignon
J'avais une écharpe en bleu et blanc et la croix de l'A.J.A
Se revoir quand même ?
Au Bon Bourguignon
J'avais une écharpe en bleu et blanc et la croix de l'A.J.A
Se revoir quand même ?
Après cet Avent.
Joyeux Noël à OpiOM et son Peuple.
Joyeux Noël à OpiOM et son Peuple.
Fly&Stone
En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils