28-04-2008, 19:59
Autant en emporte l’Evian
La perspective de découvrir la nouvelle cuvée d'un prestigieux Blanc bordelais émoustille les quinquas et titille les quinquets. Jubilatoire certes, mais que proposer en retour pour être à la hauteur de ce grand cru classé ? Face à cet ancien médaillé d'or mondial millésimé 98, envisager une piquette avoisinerait la faute de goût, choisir au rabais un Kiravi ne se paierait pas forcément au content ! Aussi remisons tout de go les eaux minérales sur le banc de touche, réservons les bières trappistes à notre coach flamand et sillonnons le vert domaine de la Commanderie afin de sélectionner les grains nobles dignes de célébrer l'événement.
Portier de nuit
De prime abord, choisissons un Mandanda bien frais à l'aspect sombre et brun. Souple, équilibré, ce dernier dégage néanmoins une puissance rare. Jeune pousse de souche congolo-normande, il a merveilleusement vieilli en moins d'une année sous le soleil méditerranéen. De bonne garde assurément, il commence à être reconnu à l'internationale mais son exportation n'est, dieu du ciel, pas à l'ordre du jour. "Je me sens bien à Marseille, et je compte bien y rester." a-t-il déclaré il y a peu.
Le Bonnart est dans le prêt ?
Rassérénés par cette première impression, observons alors la fiole pâle d'un Bonnart entre deux âges. Révélé tardivement, ce dernier étonne par sa polyvalence. Nul doute, il a su ici hausser sa valeur marchande. Discret, bien structuré, il a été quasiment de toutes les réceptions phocéennes. Avec lui, on peut décemment mettre les petits plats dans les grands. Il faudrait juste songer à le faire reposer un peu sous peine de le voir bientôt creux, fatigué et sans corps. A l'inverse d'un Mandanda, lui rêve déjà à l'export, d'un achat ou d'un prêt. "Je prends beaucoup de plaisir ici mais je ne sais pas si j'y jouerai jusqu'à la fin de ma carrière. J'ai des envies de connaître l'étranger" a-t-il révélé récemment.
Du rififi chez les OM
Pour pimenter l'affaire, n'oublions pas d'ajouter deux magnums de brutes, un Cana robuste parfois même rude et un Taïwo charpenté à souhait. Afin d'assurer une bonne circulation du (verre) ballon, un Cheyrou impérial leur sera associé. Nous laisserons sur les chais un Faty un peu gras, un Zubar trop chambré ainsi qu'un Ziani acide, amer et trop nerveux. Attardons-nous plutôt sur le coup de cœur de la propriété. Un régal que ce 2007-2008 de haute volée, pétillant, limpide, la fierté du chef Eric pour tout dire. Ce dernier l'a découvert tandis que l'oublié végétait en fond de cave sous le règne du bouilleur de cru Bébert. L'expert du plat pays l'a mis en lumière lui permettant de s'épanouir pleinement. Acheté une bouchée de pain entre Pomerol et St Emilion, le Petit Valbu se bonifie avec le temps et sa cote atteindra certainement des sommets. Les grandes maisons séculaires se l'arracheront peut-être un jour sous nos yeux embués. Fragilisé ces derniers temps par moult pépins, souhaitons simplement qu'il retrouve toute sa vigueur face aux marines et blancs.
La canonnière du Niang sait
Pour rester d'attaque, rien ne vaut un Niang étoffé, généreux à souhait, aux jambes à la fluidité retrouvée. Nul doute qu'il saura marquer plus que les esprits. Il offrira une alternative sérieuse à un Cissé tantôt flatteur tantôt, un tantinet (père)oxydé, vendangeur tardif à ses heures. Abondance de biens ne nuit pas rappelle le vieil adage, on pourra toujours décider d'associer les deux. Veillons néanmoins à la complémentarité de leur juxtaposition et à la pertinence de leur accord.
Vain milieu sous les mères
Reste une inconnue quant à la bienséance de cette soirée de gala, si décisive pour avoir le droit de goûter au nectar européen. Que vaudra le Samir du jour ? Elevé avec amour par ses pairs et entre deux (bonnes) mères, appelé à faire partie du cercle très étroit des grands de grands, ce pur produit du terroir phocéen peine à montrer de la persistance, oscille au gré des prestations entre le mou et le racé, alternant singulièrement lourdeur et subtilité. Parfois fermé dans les banquets olympiens, il aime étrangement à se révéler lors des festins internationaux. Du côté du vieux port, l'esprit du vain semble parfois l'habiter. Pourtant, dimanche, l'instant n'est plus aux états d'âme. Paradoxalement, l'heure est (aux) Graves même si de bons Médocs restent la panacée pour fortifier un OM convalescent. N'est-ce pas le docte Louis Pasteur qui avouait jadis : Il y a davantage de philosophie et de sagesse dans une bouteille de vin que dans tous les livres.
La perspective de découvrir la nouvelle cuvée d'un prestigieux Blanc bordelais émoustille les quinquas et titille les quinquets. Jubilatoire certes, mais que proposer en retour pour être à la hauteur de ce grand cru classé ? Face à cet ancien médaillé d'or mondial millésimé 98, envisager une piquette avoisinerait la faute de goût, choisir au rabais un Kiravi ne se paierait pas forcément au content ! Aussi remisons tout de go les eaux minérales sur le banc de touche, réservons les bières trappistes à notre coach flamand et sillonnons le vert domaine de la Commanderie afin de sélectionner les grains nobles dignes de célébrer l'événement.
Portier de nuit
De prime abord, choisissons un Mandanda bien frais à l'aspect sombre et brun. Souple, équilibré, ce dernier dégage néanmoins une puissance rare. Jeune pousse de souche congolo-normande, il a merveilleusement vieilli en moins d'une année sous le soleil méditerranéen. De bonne garde assurément, il commence à être reconnu à l'internationale mais son exportation n'est, dieu du ciel, pas à l'ordre du jour. "Je me sens bien à Marseille, et je compte bien y rester." a-t-il déclaré il y a peu.
Le Bonnart est dans le prêt ?
Rassérénés par cette première impression, observons alors la fiole pâle d'un Bonnart entre deux âges. Révélé tardivement, ce dernier étonne par sa polyvalence. Nul doute, il a su ici hausser sa valeur marchande. Discret, bien structuré, il a été quasiment de toutes les réceptions phocéennes. Avec lui, on peut décemment mettre les petits plats dans les grands. Il faudrait juste songer à le faire reposer un peu sous peine de le voir bientôt creux, fatigué et sans corps. A l'inverse d'un Mandanda, lui rêve déjà à l'export, d'un achat ou d'un prêt. "Je prends beaucoup de plaisir ici mais je ne sais pas si j'y jouerai jusqu'à la fin de ma carrière. J'ai des envies de connaître l'étranger" a-t-il révélé récemment.
Du rififi chez les OM
Pour pimenter l'affaire, n'oublions pas d'ajouter deux magnums de brutes, un Cana robuste parfois même rude et un Taïwo charpenté à souhait. Afin d'assurer une bonne circulation du (verre) ballon, un Cheyrou impérial leur sera associé. Nous laisserons sur les chais un Faty un peu gras, un Zubar trop chambré ainsi qu'un Ziani acide, amer et trop nerveux. Attardons-nous plutôt sur le coup de cœur de la propriété. Un régal que ce 2007-2008 de haute volée, pétillant, limpide, la fierté du chef Eric pour tout dire. Ce dernier l'a découvert tandis que l'oublié végétait en fond de cave sous le règne du bouilleur de cru Bébert. L'expert du plat pays l'a mis en lumière lui permettant de s'épanouir pleinement. Acheté une bouchée de pain entre Pomerol et St Emilion, le Petit Valbu se bonifie avec le temps et sa cote atteindra certainement des sommets. Les grandes maisons séculaires se l'arracheront peut-être un jour sous nos yeux embués. Fragilisé ces derniers temps par moult pépins, souhaitons simplement qu'il retrouve toute sa vigueur face aux marines et blancs.
La canonnière du Niang sait
Pour rester d'attaque, rien ne vaut un Niang étoffé, généreux à souhait, aux jambes à la fluidité retrouvée. Nul doute qu'il saura marquer plus que les esprits. Il offrira une alternative sérieuse à un Cissé tantôt flatteur tantôt, un tantinet (père)oxydé, vendangeur tardif à ses heures. Abondance de biens ne nuit pas rappelle le vieil adage, on pourra toujours décider d'associer les deux. Veillons néanmoins à la complémentarité de leur juxtaposition et à la pertinence de leur accord.
Vain milieu sous les mères
Reste une inconnue quant à la bienséance de cette soirée de gala, si décisive pour avoir le droit de goûter au nectar européen. Que vaudra le Samir du jour ? Elevé avec amour par ses pairs et entre deux (bonnes) mères, appelé à faire partie du cercle très étroit des grands de grands, ce pur produit du terroir phocéen peine à montrer de la persistance, oscille au gré des prestations entre le mou et le racé, alternant singulièrement lourdeur et subtilité. Parfois fermé dans les banquets olympiens, il aime étrangement à se révéler lors des festins internationaux. Du côté du vieux port, l'esprit du vain semble parfois l'habiter. Pourtant, dimanche, l'instant n'est plus aux états d'âme. Paradoxalement, l'heure est (aux) Graves même si de bons Médocs restent la panacée pour fortifier un OM convalescent. N'est-ce pas le docte Louis Pasteur qui avouait jadis : Il y a davantage de philosophie et de sagesse dans une bouteille de vin que dans tous les livres.