08-12-2007, 03:25
Vous connaissez Luchino ? Le rital qui situait ses toiles au moment précis du déclin d’un empire ou d’une société. La fin de la Bavière indépendante, celle de l’occupation autrichienne en Vénétie, l’annexion du Royaume de Sicile par Garibaldi ou encore l’arrivée du troisième Reich… Les protagonistes de ses long-métrages étaient placés dans le tourbillon décadent d’un ordre qui se meurt tandis qu’un nouvel autre pointe son museau hostile … Si le génial maestro n’avait pas cassé sa tirelire y’a plus de trente ans désormais, nul doute qu’il eut usé de la pelloche pour décrire la grandeur et la décadence des mignons du Prince, la presque dream team du Prince Albert…
Mais foin de loup hideux, à Marseille on pratique l'élevage d'aimables chèvres, dociles et accueillantes...Djibrill en pointe bique s'emmêle les crayons, Taïwo économise ses mines et, malgré ce que pourrait laisser supposer son prénom, n'est guère affûté, Zubar multiplie les toiles, seul Bonnart ne se mélange pas les pinceaux grâce sans doute à une homophonie salutaire. On barbouille plus qu'on enlumine, Eric Gerets tente bien d'apporter des retouches mais les quelques victoires en trompe-l'œil sont insuffisantes pour éclairer la fresque.
La flamme fervente n'est plus qu'une étincelle chancelante, d'un revers de la main, n'y voir qu'une défaite demain, ou dans un élan désespéré de générosité oser croire encore, une fois, que deux mains d'un gardien effacera l'hier ombrageux. Car le souvenir lointain du prestige d'antan n'effleure aujourd'hui que la mémoire des plus anciens, et l'envie de nouvelles victoires sur le champs d'erreur n'est plus un leitmotiv des plus jeunes. Se satisfaire de se souvenir, espérer sans trop y croire, y penser un peu tout de même, d'une principauté devenir le Roi, en attendant, d'une Albion magenta, écraser fièrement le déshonneur des années.
Cela fait malheureusement bien longtemps que la grace nourrit les asticots, tant qu'il n'est plus question de régner d'un côté comme de l'autre. Les temps ont changé, les princes d'antan s'en sont allé et le présent s'en trouve dégarni d'autant... L'illusion résiste un tantinet dans les bras de starlettes de passage mais le faste s'est délité lentement, aussi sûrement que se sustente un suisse. Celui-ci vous dira tantôt que le compteur est dans le rouge, voire le drapeau pas loin de Berne. Tant pis. Il sera bientôt temps de donner les larmes au sortir de ce sommet à l'envers digne du plus grand des championnats fruitiers.
C’est bien beau tout ça mais allez l'OM ! je dis au père Siffleur tout en tricotant un gilet sans manche à damiers pour le p’tit dernier de mon filleul…