23-01-2007, 23:23
![[Image: serrure7yx.jpg]](http://img259.imageshack.us/img259/2465/serrure7yx.jpg)
Fermer les portes du stade aux supporters c’est contrarier un rite transcendantal.
La porte en effet évoque cette idée, selon qu’elle soit ouverte ou fermée, franchie ou simplement regardée.
C’est un lieu de passage entre deux mondes, entre le connu et l’inconnu, la lumière et les ténèbres…
Dans le cas du Vélodrome c’est plutôt le contraire, surtout lors des nocturnes où nous passons de l’obscurité à la clarté du terrain de jeu.
Les portes béantes vers la lumière, indiquent un passage et nous proposent de les franchir.
C’est l’invitation au voyage vers un au-delà…
On passe du domaine profane au domaine sacré.
Il en est ainsi du portail des cathédrales, des toranas hindous, des portiques des temples.
Pour asseoir cette symbolique ne va-t-on pas au Vélodrome comme dans un temple ?
En franchissant les portes du Vélodrome on abandonne une partie de ses soucis quotidiens…..pour souvent s’en créer d’autres.
En décrétant le huis clos on ferme ses portes, on prive les disciples d’entrer dans l’enceinte sacrée, le saint des saints.
Le supporter entre dans ses lieux, ceints par une foule vibrante et communie par un curieux rituel qui marque son changement de statut social, l’instant du match, il n’est plus cadre, ouvrier, étudiant, chômeur, retraité, il est partisan indéfectible.
Ce rite de passage permet de lier l’individu au groupe…Non sans quelques errements pyrotechniques mais dans ces circonstances, on évoque plutôt des rites de pas sages et l’on se retrouve malheureux, privé de son plaisir bimensuel.
Les portes des temples sont souvent pourvues de gardiens féroces, notre suisse ne l’était pas, mais ici les stadiers qui interdisent l’entrée aux forces impures tout en protégeant l’accès des aspirants qui en sont dignes, endossent de nos jours l’habit.
Les portes seront closes mais nous ne seront pas privés pour autant de portier !
S’il ne veut pas que nimportequi sorte de ses gonds, l’ami Cédric devra soigner ses dégagements comme ses sorties, ne pas tomber dans le panneau tendu par ses adversaires, bref éviter de lui provoquer des accès de fièvre.
Dans un match à huis clos la solution devrait jaillir d’une ouverture lumineuse de notre petit stratège, d’une prise de balle rageuse du battant du milieu de terrain, d’un nouveau sans faute de notre charnière axiale… Et surtout que personne ne passe à la trappe sauf Mama Cass qui a la fâcheuse habitude de regarder le Pay Per View chez les moines. Mirer les mollets de Lorik en sirotant une gueuse c’est un plaisir divin annone la nonne.
Et notre adversaire ?
Pour un bourguignon il n’est pas question de huit clos, cinq seulement méritent l’appellation Grand Cru, dont le célèbre Clos de Vougeot.
Et Fernandez ? Surenchérissez-vous, insatiables questionneurs…
Il se prénommerai Luis je vous aurais sans doute gratifié d’un à-peu-près Espigoulien puisé dans son recueil Coq-à-l’âne et autres turlupinades à paraître aux Editions du Seuil, mais ce n’est pas le cas et considérons l’incident Luis clôt.
Ayant illico satisfait votre interrogation existentielle je poursuis ma démonstration et le prochain qui m’interrompt prend la porte.
A propos, par rapport aux années précédentes et à la même période hivernale il y a eu peu de propositions de prendre la porte, faut croire que le recrutement a sans doute été judicieux…
Dans la liste des dommages collatéraux évoqués par la presse régionale du jour, sous la manchette : Coût du huis clos : 500 000 euros, je n’ai trouvé nulle trace d’un grave préjudice !
Ainsi les jeunes vendeurs de places à la sauvette sont privés de gâche mais cela n’a guère d’importance, pour la plupart, ils n’apprécient pas le pêne.
Mais il n’y a pas que de mauvaises nouvelles :
Pour compenser ce huis clos le Président Diouf, dans sa grande mansuétude, organise une journée portes ouvertes…
Le geste est d’autant plus remarquable que cette rencontre de Coupe aurait pu se jouer à guichets fermés.
Mercredi 24 décembre des milliers de Marseillais mêleront les plaisirs télévisuels aux félicités apéritives et, facétieux envers la ligue et ses cerbères, crieront d’une seule voix : Tu nous sers Ber ?